• Une jeune femme de 20 ans, vient d’être élue députée en Ouganda. 

    L’Ouganda a donc la plus jeune députée du monde. 

    Elle a été élue avec plus de 11 000 voix d’avance. 

    C’est une bonne nouvelle pour ce pays qui est encore largement gouvernés par des séniors. 

    Ce pays est à un rang honorable en termes de femmes ministres ( 15ème rang mondial) mais Proscovia

    Oromait devra surmonter le double handicap d’être jeune et femme 

    Vous pouvez avoir plus de renseignements en visitant le site suivant : femmesenresistancemag


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  •  Notre invitée est aujourd’hui Blandine de Dinechin, qui nous livre son commentaire d’un article du philosophe Michel Serres.

    Pour suivre, vous trouverez le commentaire du blog, car nous ne souscrivons pas totalement à la perception de l’auteure.

    Lire la suite...


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  •  LE V DAY, C’EST LE 14 FÉVRIER, JOUR DE LA ST VALENTIN, IL SIGNIFIE AUSSI LA VICTOIRE DE L’ARRÊT DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES !

    CE JOUR LA TOUTES LES FEMMES SONT INVITÉES À SE LEVER ET DANSER POUR DEMANDER UNE SOCIÉTÉ SANS VIOLENCE ENVERS ELLES !

    http://www.youtube.com/watch?v=gl2AO-7Vlzk 

     

    EVE ENSLER ET LE V. DAY !

    EVE ENSLER, auteure de théatre,créatrice d’évènements et activiste, est l’auteure des « Monologues du Vagin » ; pièce traduite en 48 langues , et jouée dans plus de 140 pays.

    L’œuvre se joue sans discontinuer depuis 11 ans à Paris , et à Mexico.

    Eve a été lauréate en 2002 de l’ »Olivier Award Nomination » à Londres.

    Son plus récent ouvrage « JE SUIS UNE CRÉATURE ÉMOTIONNELLE, LA VIE SECRÈTE DES FEMMES DANS LE MONDE »  est un livre publié en 2010 aux éditions « Random House » ; et le « New York Times a sélectionné ce livre comme « Best Seller «  de l’année.

    Eve Ensler est aussi l’auteure de beaucoup d’autres œuvres documentaires  et théatrales.

    Elle a écrit de nombreux articles pour « « The Guardian » (U.K) ; le « Washongton Post (USA), le Huffington Post, et en France le magazine Marie-Claire.

    Elle tient une chronique régulière dans « O Magazine ».

    En 2010, grâce au succés international de ses productions, elle a été nommée »l’une des 125 femmes qui ont changé notre monde ! ».

    L’expérience d’avoir monté « Les Monologues du Vagin » l’a incitée à créer le « V DAY »,

    Un MOUVEMENT GLOBAL POUR ARRÊTER LES VIOLENCES ENVERS LES FEMMES ET LES FILLES.

    Eve Ensler a voué sa vie à stopper la violence, et à envisager une planète où les femmes et les filles seront libres de se développer et réussir leur vie.

     

    V DAY est un mouvement mondial activiste pour faire cesser la violence envers les femmes et les filles. Il promeut les évènements créatifs permettant aux organisations anti-violence existantes de sensibiliser le grand public au viol, à l’inceste, la violence domestique, les mutilations sexuelles féminines, et l’esclavage sexuel.

    Les formes d’action sont nombreuses : représentations, lectures de textes, flasmobs ; groupes de discussion, évènements de bienfaisance.

    En 2012, plus de 5800 évènements ont eu lieu dans le monde.

    LE V DAY, C’EST LE 14 FÉVRIER !

    http://www.vday.org/fr/about 

     

    MCD

     


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  • Ces temps derniers, j’ai beaucoup entendu parler d’enfants.

    Mais il ne s’agissait pas des mêmes.

    A la Fondation Abbé Pierre, qui rendait publiques les conclusions de son travail sur le mal-logement en France, j’ai vu, dans des films d’enquête, des enfants entassés avec leur mère dans des logements exigüs où faire leurs devoirs était une gageure. Une petite fille dormait dans le même canapé-lit que sa mère et son frère ; deux jeunes garçons étaient contraints d’aller coucher dans un mobile-home fourni par les services sociaux pour ne pas continuer à vivre dans une maison sans chauffage. J’ai entendu, au cours de la réunion, des mères dénoncer le fait qu’elles étaient à la rue avec leurs enfants, et devaient chaque soir chercher un hébergement différent, épuisées et la peur au ventre ; des travailleurs sociaux découragés exprimer qu’ils n’avaient plus les moyens de protéger les enfants des expulsions locatives….

    Les familles monoparentales à la rue ou en habitat précaire ont augmenté de 60%  dans la population secourue par la Fondation. Qui dit familles dit, bébés, enfants, adolescents, dont l’avenir est compromis.

    Une ministre courageuse semble vouloir prendre le problème à bras le corps…

     

    Puis j’ai visionné un documentaire enregistré quelques jours plus tôt.

    Le sujet :les enfants élevés par des couples de même sexe, et leur vécu ; et les « combats » pour avoir un enfant, de couples également de même sexe.

    Là, les  maisons étaient vastes, confortables et chaudes. Chaque enfant disposait de sa chambre avec son bureau.

    Mais le discours des enfants donnait une curieuse impression de malaise.

    Une leçon bien apprise, pour certains. Malgré l’affirmation répétée de la normalité de la situation, la détresse se lisait sur plusieurs de ces petits visages, une détresse qu’ils ne se sentaient pas le droit d’exprimer. Une jeune fille disait être satisfaite de ses « trois mamans », mais on la devinait dubitative. Un tout jeune garçon ne pouvait cacher sa souffrance de s’entendre dire dans la cour du collège que son père était « une pédale ».

    Un bébé de trois ans s’entendait dire qu’elle « n’avait pas de papa », mais X, la compagne de sa mère.

    Plus tard, nous apprenions tout des tentatives d »insémination artisanale » de deux compagnes lesbiennes, qui n’hésitent pas à rencontrer dans un hôtel un complet inconnu.

    Pourquoi le recours à cette hasardeuse et périlleuse solution ? Une PMA à l’étranger revient à 50 000 euros. Une somme qu’elles n’ont pas.

    Beaucoup d’hommes semblent tirer profit de cette demande, et soit vendent leur semence, soit proposent une méthode « naturelle » aux candidates à la maternité, c’est à dire un rapport sexuel….Où se situe le consentement dans un tel rapport ?

    Un couple d’hommes a présenté son fils né en Inde de l’un d’eux et d’une donneuse d’ovocytes, par l’intermédiaire d’une mère porteuse. Un beau petit garçon, qui va à la crèche.

    Il  a été enlevé à sa mère dix minutes après sa naissance pour leur être remis. Le père et son compagnon s’indignent que le bébé soit sans papiers de résidence en France.

    Ensuite ,nous avons visité une clinique de mères porteuses en Russie.Une future mère y expliquait laborieusement que l’enfant qu’elle portait n’était pas le sien, et qu’elle ne voulait pas s’y attacher, ni le voir à la naissance. Rémunérée l’équivalent d’un an de salaire,elle n’avait pas le droit de voir l’échographie, qui était envoyée directement au « père ».

     

    Alors, je me suis demandé dans quel monde nous vivions.

    J’ai combattu avec force les discours homophobes de ces dernières semaines, et les manifestations de peur et de rejet. Certes. Je reste persuadée que la République s’honore en proclamant l’égalité de tous les citoyens à faire reconnaître son union par la société. Evidemment.

    Mais cela s’arrête là.

    Les dérives que nous voyons poindre sont terrifiantes.

    Nous ne pouvons ainsi jouer les apprentis sorciers quand le devenir d’enfants est en jeu.

    Remercions un député PS de l’avoir rappelé dans le débat qui a suivi le reportage.

    Comme l’a signalé un psychanalyste, l’égalité entre tous les enfants, c’est qu’ils sont tous issus d’un père et d’une mère ; et il faut qu’ils le sachent !

    Personne n’a « pas de papa », il a fallu un homme pour que tout enfant voie le jour.

    Personne non plus n’a « trois mamans »(il s’agissait en l’occurrence de la mère , de sa première compagne, et de la nouvelle). Il s’agit de « références maternelles », comme nous en avons souvent eu dans les familles élargies : des grand’mères, tantes, grandes sœurs ou cousines, qui nous « maternaient » ou avaient un rôle éducatif prépondérant, en relais avec notre mère.

    Mais la mère était une personne distincte, et chacun savait qu’il n’en avait qu’une ; même si les relations avec ces autres femmes étaient très fortes, et indestructibles.

    Quand au jeune garçon inquiet, à juste titre, des moqueries de ses camarades de collège ; on aurait aimé dire à son père que vouloir vaincre l’homophobie ne doit pas empêcher la lucidité; et qu’un peu moins de revendication ostentatoire eut été souhaitable . Ce jeune garçon avait une mère, chez qui il passait deux jours par semaine ; si c’était possible, y avoir sa résidence principale eut peut être été pour lui une situation plus confortable, et moins susceptible d’être questionnée. Avoir une mère divorcée est dans une cour d’école une situation banale. Cet enfant n’est peut être pas prêt à assumer sereinement la situation. Il n’a que dix ans !

    La marginalité de sa situation ne vient-elle pas de ce qu’on lui insinue qu’il a « deux papas » ?

    Or encore une fois, il ne s’agit pas de « deux papas », mais d’un papa et d’un beau-père, COMME CHEZ LES HÉTÉROSEXUELS. Les parents de cet enfant sont son père et sa mère, qui peuvent avoir chacun un conjoint. Peu importe leur sexe.

    La non-discrimination, c’est cela : tous les enfants logés à la même enseigne.

    Il semble en l’occurrence que les adultes fassent porter aux enfants leurs fantasmes : celui que deux personnes de même sexe peuvent faire un enfant ensemble. Ils peuvent en éléver un, mais pas le faire. La différence avec les enfants d’hétérosexuels, c’est qu’un enfant sait très bien que son beau-père n’est pas son père, ou que sa belle-mère n’est pas sa mère. Et les psychologues font  consensus pour dire que le beau-parent doit se garder de vouloir remplacer le parent d’origine. ( même si le père de naissance est un inconnu). Cela n’empêche ni l’affection, ni l’autorité.

    Dans tout cela, ces parents jouent un jeu dangereux :vouloir mêler leurs enfants à leur sexualité ; et parfois les mettre en toute bonne foi en position de porte-étendard de leur propre orientation sexuelle.

    La sexualité des parents ne regarde pas les enfants ; et vice-versa.

    C’est un tabou salutaire, malheureusement en voie de disparition. Les nombreux parents qui tolèrent sous leur toit les liaisons de leurs enfants font la même erreur. On en voit certains intervenir dans les ruptures et les réconciliations ! Je ne crains pas de dire que c’est absolument obscène, et irrespectueux de la vie intime de l’enfant/jeune adulte.

    Ceci est à différencier radicalement des générations qui cohabitent faute d’accessibilité au logement. Les jeunes couples qui ont une chambre chez leurs parents faute de logement indépendant expriment d’eux mêmes ce que cette solution a de gênant pour tous les occupants.

    C’est dire si toute ingérence involontaire dans l’intimité de ses ascendants ou descendants est douloureuse.

     

    Repensant à tous ces enfants, ceux de la rue et les mal-logés ; ceux des mères porteuses, et ceux nés d’un donneur anonyme, je me disais qu’ils étaient tous abandonnés, car nul ne s’identifie assez à eux pour écouter leurs besoins.

    Qui, des manifestants « anti-mariage » brandissant des images d’Epinal ;ou des couples d’hommes acceptant de payer 100 000 euros pour obtenir un enfant, se soucie vraiment du bien être de l’ensemble des enfants de ce pays ?

    Avant de penser à donner la nationalité française aux enfants nés de mères porteuses à l’étranger ; pourrait-t- on penser à tous les mineurs étrangers isolés, souvent traités comme des majeurs par commodité, ballotés, expulsés vers des pays qui ne leur offraient que la misère et leur barrait l’avenir ?  A tous les enfants dont les parents sont sans papiers, habitent des hôtels insalubres, qui souvent prennnent feu ? Ils devraient être les premiers prioritaires !

    Et si certains ou certaines ont des centaines de milliers d’euros à dépenser (mais surtout certains vu le clivage de ressources hommes/femmes),  qu’ils sachent qu’avec cent mille euros, on peut payer le loyer d’une famille pendant six mois, en parrainer les enfants, les accueillir chez soi, les aimer, les amener à un avenir meilleur.

    Vouloir faire le bonheur d’enfants à tout prix serait crédible dans ces conditions.

     

    L’interêt général est une notion républicaine précieuse. Et l’interêt de quelques uns, toujours les mêmes, les hommes blancs de classe aisée, est en train de vouloir subrepticement passer pour l’intêret universel ; laissant de côté l’absolu scandale de la misère de tant d’enfants en France. Dans certains départements d’Outre-Mer,  et dans certains arrondissements des grandes villes de métropole, des maladies jadis éradiquées font leur ré-apparition, et les premières victimes en sont les enfants.

    Avant de fabriquer des enfants par artifice, si nous nous promettions d’essayer d’assurer une vie décente à tous ceux qui sont là ?

     

    Michelle.C.Drouault

     

     

     


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  • Les représentations artistiques et graphiques de la famille au sein de son foyer, sont très récentes : elles prennent leur plein essor au XIXème siècle ; et on commence à en trouver en nombre certain à compter du début du XVIIème siècle.

    Les raisons en sont simples : jusqu’au XVIème siècle, il n’existe pas de délimitation nette entre la sphère publique et la sphère privée. Dans les villes européennes, les maisons communiquent entre elles, elles ouvrent sur les mêmes cours, les mêmes coursives, les galeries et les arcades où se pressent hommes, femmes, enfants vieillards, serviteurs, marchands. La vie est  avant tout sociale, dans la rue, dans le village ; et les diverses assemblées, fêtes saisonnières et religieuses rythment la vie collective, ne laissant qu’une faible part à l’intime.

    L’intimité n’est pas une valeur ; même la chambre conjugale est ouverte à tous vents…On vit sous le regard des autres.

                    L’école se fait au coin des rues et des places sur des bottes de paille, puis des bancs, à des assemblées d’ « écoliers » de tous âges : la notion de classe d’âge est totalement absente, ce qui compte, c’est le désir d’apprendre et de savoir ; nul ridicule à ce qu’un enfant de douze ans ait un niveau supérieur à un vieil homme qui souhaite s’instruire dans un domaine précis.

     

    Le concept d’ »enfance » est une découverte progressive.

    Jusqu’à la seconde moitié du XVIème siècle, les enfants sont considérés en êtres inachevés avant qu’ils n’aient l’usage de la parole ; puis, habillés en adultes miniatures, ils vivent au milieu d’eux, et sont priés de faire l’apprentissage des usages de leur milieu, et d’acquérir des capacités de discernement et de survie.

    Leur premier âge laisse indifférent-une indifférence de précaution, car ils peuvent si aisément être emportés par une maladie ou un accident-, irrité, ou encore amusé.

    Jugés incapables de comprendre ce qui les entoure, les jeunes enfants entendent tout des conversations et plaisanteries d’adultes, souvent à caractère sexuel ; ce n’est pas malséant. Sitôt sortis du berceau, ils n’ont pas de lit personnel, et dorment avec domestiques ou parents.

    Vers 7 ans, surtout pour les garçons, on commence à exiger d’eux décence et contrainte, afin de s’adapter à la vie collective, et de perpétuer la lignée, le commerce, le négoce ; en milieu rural le fermage et les cultures.

     

     La soi-disant « pureté » ou « innocence » de l’enfance, est une conception tout à fait nouvelle.

     Elle surgit au XVIIème siècle, avec les premiers traités d’éducation pour les deux sexes. (Jacqueline Pascal, Mme de Maintenon, diverses compagnies de Jésuites, les Oratoriens ; plus tard, Rousseau) Pour la première fois, on affirme l’utilité de séparer les enfants des adultes, pour ne pas « souiller » leur pureté initiale, et imprimer à leurs esprits mous comme de la cire, de bons principes.

    Si l’influence de l’Eglise n’est pas étrangère à ces changements, on note qu’en même temps, la sphère publique s’est rétrécie au profit du cercle privé.

    L’aristocratie et la bourgeoisie se retirent progressivement de l’espace et des réjouissances publiques, pour un « entre soi » de classe, *de salon ; coupé du « peuple », foule bigarrée et vivante qui occupe toujours les places les rues des  villes, bourgs et villages.

    C’est alors que la peinture représente davantage des portraits familiaux ou individuels  d’ « intérieur », marquant l’appartenance à une maisonnée.

    Néanmoins, la famille n’est pas encore nucléaire : cohabitent souvent deux générations (surtout en Europe du Sud) : le couple principal avec un père ou une mère veuf ou veuve, ou bien le couple et un frère ou une sœur encore célibataire. Bien souvent, les nombreuses morts des femmes en couches font cohabiter dans une famille les enfants issus de plusieurs lits.

    A cela s’ajoute la multiple domesticité ; Molière nous montre bien que le moindre quidam a toujours un valet. Cette domesticité n’est pas encore séparée des maîtres comme on le fera au XIXème ; elle participe pleinement à la vie familiale, et parfois est plus proche des enfants que leurs parents, qui conservent surtout un rôle d’autorité et de pouvoir.

    Cette demeure familiale, les enfants des classes aisées la quittent dés la naissance pour aller en nourrice, et y reviennent vers 7 ans, souvent pour repartir vers une institution religieuse, ou être confiés à une autre famille sous l’égide d’un « maître ». Les enfants des artisans et commerçants, bras indispensables, apprennent le métier soi chez eux, soit chez d’autres, pour revenir assurer la pérennité de l’entreprise.

    La famille, à taille variable, existe concrètement ; elle se resserre, pose des bornes, mais elle n’est pas encore exaltée, elle n’est pas un but ; le but principal est beaucoup plus la perpétuation d’une profession, d’un domaine, d’un lignage, d’une renommée, par le biais de la descendance.

    Pour notre grand bonheur, notre cher Molière a refusé de reprendre la charge de tapissier de son père….

     

    Peu à peu,  avec le concept de la spécificité de l’enfance, se fait jour le souci reconnu de leur éducation, au cours des XVII et XVIIIème siècles.

    C’est le développement de l’école par classe de sexe et d’âge, qui sert de viatique de passage vers l’âge adulte, et remplace l’apprentissage et le tutorat permanents de jadis.

    Les grands auteurs moralistes : Montaigne, Coulanges, Jean Baptiste de la Salle, ont réfléchi aux préceptes d’éducation nécessaires, relayés par les nombreux « traités », qui montrent une préoccupation grandissante de cette question, tant pour les garçons que pour les filles.

    En même temps, l’Eglise catholique a tourné la page du Sacré du Moyen Age pour se tourner vers les aspects moraux de la religion, sous l’influence des réformateurs.

    On rentre dans l’ère de « l’éducation chrétienne », sous la responsabilité des parents ; responsabilité qui est soulignée. Elle n’est plus dévolue à la collectivité, la socialisation passe du groupe à la famille : les bases de la famille moderne sont jetées.

    La représentation de la famille commence alors à être mise en exergue.

     

    Au XIXème siècle, la famille deviendra une véritable idéologie.

    Les raisons en ont été multiples : peur des ravages de l’industrialisation, découvertes scientifiques et début de l’hygiénisme, appels de pouvoirs politiques autoritaires à une morale religieuse, ou d’inspiration religieuse, pour limiter la contestation…des volumes entiers ont été écrits sur la question. Mais nous peinons à sortir de l’idéologie familialiste telle qu’elle s’est développée aux XIX et XXème siècle ; et certains ont tendance à confondre la « nature » avec cette construction issue des lentes évolutions successives de la pensée et des mœurs.

    La famille, et l’idée qu’on se fait du « bien des enfants », ou de leur intérêt, sont des notions mouvantes, datées, relatives.

    Cette relativité devrait nous amener à un peu de modestie ; et à éviter des proclamations naïves sur les « papas et les mamans » que les enfants devraient avoir constamment à leurs cotés pour bien se développer !

     

    Cependant, plusieurs questions paraissent dignes de réflexion :

    S’ils étaient loin d’être élevés dans la seule proximité constante de leurs parents, les enfants avaient en général la certitude leur filiation, réelle ou fictive. La honte de l’illégitimité, due au système patriarcal, semble avoir traversé les âges.

    Les questions de l’éducation et de la filiation sont donc distinctes.

    Enfin, ce regard permanent des autres, dans la vie sociale intense que nous avons observée précédemment, préservait- il davantage les enfants de la maltraitance ?

    Est ce que l’univers étouffant et triangulaire de l’époque moderne, de plus en plus réduit en raison du chômage et de la mobilité géographique, ne favorise pas la maltraitance par surcharge, exaspération, solitude ?

    Beaucoup de jeunes couples n’ont personne à qui confier leurs enfants pour faire des courses ou sortir,* et a fortiori peu de vie sociale. Nombre de jeunes mères n’ont plus l’étayage des autres femmes de leur famille pour les aider et les conseiller lorsqu’elles rentrent à la maison ; ce sont des professionnelles souvent débordées qui les remplacent, et pas systématiquement. On n’a jamais autant parlé d’ »aides à la parentalité » pour parents désemparés que depuis l’imposition de ce modèle familial.

    Surinvestis, surmobilisés, les parents de la famille nucléaire n’en peuvent plus…quand la famille n’est pas réduite à un seul parent, mère courage au sein d’un monde indifférent, et replié sur lui même.

    Voilà plutôt les enjeux de société sur lesquels nous ferions bien de nous pencher, au lieu de nous cramponner à des normes fluctuantes…

     

    Michelle.C. DROUAULT

     


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