•         BONNE ANNÉE 2017 A TOUTES ET TOUS !

     

             Femmes du Monde, toujours actives :

     

               Une exposition magnifique va reprendre le 25 janvier 2017 à l’ESPACE DES FEMMES, 35 rue Jacob à Paris.

    Il s’agit de « LUTTES ET VICTOIRES DES GRANDS MÈRES DE LA PLACE DE MAI ».

    Rappelons que pendant la dictature militaire du Général Vidéla entre 1976 et 1983, des centaines de bébés sont nés en captivité. Leurs parents, opposants politiques ou simples citoyens, ont été portés « disparus » ; la plus part d’entre eux ont été assassinés par le pouvoir militaire. Qu’étaient devenus ces enfants, c’est ce que le mouvement des « Grand mères de la Place de mai » a opiniâtrement tenté de savoir, sans relâche, depuis plus de vingt ans. Et avec succès : sur prés de 500 enfants enlevés ou nés en prison, 121 ont pu retrouver leur véritable identité.

    En effet, ces enfants avaient été massivement « appropriés » ; c’est à dire qu’après avoir éliminé leurs parents, les militaires dont les épouses étaient stériles les faisaient passer pour leurs propres enfants, biologiques ou adoptés. Dans certains autres cas, les enfants étaient adoptés par des personnes de bonne foi qui avaient simplement déposé un dossier d’adoption, et se voyaient rapidement donner satisfaction.

    L’exposition montre les photographies et les récits de vie de ces jeunes trentenaires qui ont appris que leur identité n’était pas celle qu’ils croyaient, et ont retrouvé non seulement leur grand mère, mais aussi leur famille d’origine.  Les circonstances de ces retrouvailles ont été diverses : soit les jeunes personnes elles mêmes (ou leurs parents adoptifs de bonne foi) avaient des doutes, et contactaient les grand mères ; soit les recherches de celles-ci les conduisaient à demander des tests ADN pour identifier des jeunes ayant la même date de naissance que leur petit-enfant. Récemment une grande « campagne pour la restauration de l’identité » a été lancée par les pouvoirs publics argentins. Les recherches continuent.

    Les interrogations posées par cette exposition sont terribles.  Deux génération ont été sacrifiées par la dictature. Les parents, et les enfants. Et pour les enfants de disparus qui sont eux mêmes déjà parents, une troisième génération est touchée par ce trouble identitaire intensément douloureux.

    Savoir que ceux que l’on considérait comme ses parents ont été les tortionnaires ou les meurtriers de ses parents biologiques est un traumatisme psychique extrême.

    De même, les parents adoptifs de bonne foi qui ont du admettre que leur enfant était un enfant volé à une mère qui n’avait jamais consenti à son adoption, ont été également traumatisés.

    Certains parents « appropriateurs »ont tenté de fuir à l’étranger, ce qui encore compliqué la situation de leurs « enfants ».

    Il existe une association de » Fils et Filles de disparus, assassinés, anciens prisonniers politiques ou exilés » la H.I.J.O.S, dont nous avons pu voir un film documentaire(Nietos, Identidad y Mémoria)* avec des interviews de grand mères, d’ex-enfants volés, et de familles de disparus.

    Ces visages nous parlent, ils nous parlent d’un monde où les enfants ne sont pas sujets, sujets humains, mais objets. Voler l’identité, l’histoire, les racines d’un être humain, doit être jugé, au même titre que les autres crimes du totalitarisme.

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

     

    *petits –enfants, identité et mémoire


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