• 25 NOVEMBRE 2021, ETAT DES LIEUX.

    C’était voici quelques jours 25 Novembre la journée contre les violences infligées aux femmes. La plus part des media évoquent les violences « faites » aux femmes, et cette terminologie me gène : on dirait en effet que les violences se sont faites toutes seules, tombées d’on ne sait où. Or ces délits et crimes ont des auteurs !

     

    En 2020, 139 000 femmes en France ont été victimes de violence conjugale.

    Depuis janvier 2021, 105 d’entre elles ont été tuées par leur conjoint, ex conjoint ou partenaire(la dernière hier 29 novembre). Les agresseurs sont à 98% des hommes.

    Parmi les mesures préconisées pour éradiquer ce fléau, peu sont des programmes de prévention.

    Ces hommes violents ont été des petits garçons, puis des adolescents, et enfin des hommes.

    Le respect des autres-et en particulier de plus faible que soi physiquement-est une notion qu’ils n’ont pas intégrée, non plus que celle du respect du à la mère de leurs enfants.

    Pourquoi ? Certains n’ont pas été respectés eux mêmes,  témoins ou victimes de violence familiale. Et ils n’ont pas été soustraits assez précocement à la violence, pas suivis psychologiquement, ni aidés. Leur souffrance a été tue, jusqu’à ce qu’elle explose et fasse de nouvelles victimes. Et le cycle continue…

    Le jeune garçon qui assiste aux hurlements et aux coups avec lesquels on terrorise sa mère peut la défendre sur le moment : certains enfants héroïques(des 2 sexes) sauvent la vie de leur mère en appelant les secours(ce qui pèse sur leurs épaules est alors inimaginable).

    Mais ensuite ? Les dysfonctionnements familiaux incitent un enfant à croire qu’il n’existe pas de limites, que n’importe quoi est possible dans la sphère familiale, et c’est encore plus vrai de l’inceste. Si ce vécu n’est pas repris, l’enfant devenu adulte ne comprendra pas les limites nécessaires à la vie en harmonie avec les autres. Il reproduira ou subira facilement la violence.

    Les propos insultants ou dévalorisants de l’agresseur ont pu s’imprimer en lui.

    C’est également vrai des enfants ayant supporté une enfance sous la domination d’un pervers narcissique, qui peut exercer une violence psychologique sans jamais élever la voix.

     

    A l’école, dés le plus jeune âge, l’égalité et le respect entre les sexes doivent être enseignés.

    Il est plus que regrettable que les ABC de l’Egalité aient été abandonnés sous la pression contestable d’associations .

    Rentré chez lui, quoiqu’il se passe, le jeune garçon aura appris que les comportements violents et infériorisants sont anormaux et punissables.  La jeune fille l’aura appris aussi.

    Tous deux seront consolidés dans l’idée que leur mère n’a pas à subir ces agissements, que leur père les agresse en les exerçant devant eux, et qu’ils sont fondés à chercher de l’aide.

    Par ailleurs , l’accès des enfants aux contenus pornographiques, qui sont de véritables écoles de domination et de déshumanisation, devrait être rendu impossible. Car sinon, l’efficacité d’un tel enseignement est rendue nulle.

    Il ne semble pas y avoir de véritable courage politique pour s’atteler à cette tâche…

     

    Le gouvernement a centré son action sur les mesures judiciaires de protection (encore trop rares) et les « téléphone grave danger ». Or l’une des dernières victimes avait bénéficié de tout ce dispositif. Mais aucune sanction tangible n’est prévue pour la transgression de l’interdiction d’approcher ; aucune surveillance régulière n’est effectuée pour éviter les récidives : le meurtrier présumé de cette dame sortait de prison pour violences graves..

    9000 places d’hébergement d’urgence ont également été prévues. C’est bien , mais insuffisant. Et il n’existe pas de réelle réflexion sur les risques psycho-sociaux de la fuite du domicile, et la priorité de l’attribution du logement à la victime dés qu’il y a des enfants.

    Pourquoi serait ce à la victime de fuir ? d’abandonner un logement qui parfois lui appartient, ou dont elle est co-locataire en titre ? qui est prés de son travail ? voisin de l’école des enfants ? du domicile des grands parents ou de la nourrice ? de laisser toutes ses affaires personnelles, ses souvenirs, pour ne conserver que le fameux « sac de départ » censé contenir toute sa vie ?

    Les enfants perturbés et déscolarisés souvent après une fuite, peinent à retrouver une stabilité, et se retrouvent aisément en échec scolaire. Une fuite se paye, très cher. Pour les victimes..

    Il est évident que, sous le coup de menaces de mort, physiques ou verbales, la fuite est la seule option raisonnable. Cependant 65% des femmes tuées avaient déjà franchi la porte d’un commissariat ou d’une gendarmerie.  Comment se fait il que les fauteurs de trouble soient rarement inquiétés ? Les mêmes comportements vis à vis de collègues de travail, ou d’inconnus dans des lieux publics seraient sanctionnés immédiatement . Alors ? La France pense- t-elle encore que « charbonnier est maître chez soi » ?

    Force est de constater que non, le fonctionnement actuel n’est pas celui de la prévention.

    Ajoutons que les structures d’accueil et d’aide sont très mal réparties sur le territoire :

    50% des féminicides ont lieu en zone rurale, où il n’y a pratiquement pas de foyers ou associations d’aide accessibles.

    On le voit, c’est la société toute entière qui doit remettre en question l’éducation, la prévention, les stéréotypes et préjugés qui nuisent à un examen réaliste et attentif des conditions de vie des femmes.

    Si elle ne le fait pas de son plein gré, la colère qui s’est levée avec #MeToo(et se poursuit avec « #MeToo politique ») la colère des femmes, jeunes et vieilles, noires et blanches, de tous horizons, risque bien d’être immense…

     

     

     

    Michelle.C. DROUAULT


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