• 25 novembre, soyons mobilisées toute l'année!

    Le 25 novembre, ce sera la journée de mobilisation contre les violences faites aux femmes.

    Comme tous les ans.

    Qu’est ce qui a changé depuis l’an dernier en France ?

    Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups d’un conjoint ou compagnon, ou d’un homme qu’elle voulait quitter, les périodes de séparation étant les plus dangereuses et périlleuses pour les femmes comme pour leurs enfants.

    Ces meurtres sont « requalifiés » par les media en  « crimes passionnels » ou « drames familiaux ».

    Une femme ou une jeune fille est violée toutes les huit minutes. C’est énorme.

    Il y en a déjà eu deux depuis que j’ai commencé à m’installer pour écrire ceci.

    Mais ce qui a changé, c’est peut être la colère des femmes !

    Dans un hebdomadaire, 313 d’entre elles déclarent nominalement avoir subi un viol au cours de leur vie. Certaines racontent, sobrement, non pas les détails, mais leur ressenti. Cette impression de mort intime. Que les violeurs ignorent, ou veulent ignorer.

    Que valent leurs dénégations d’actes « consentis » lorsque le regard, les cris, les supplications ou les larmes de la victime, tout leur dit « NON » ! Il n’y a pas si longtemps, l’adage « quand une femme dit non, ça veut dire oui », avait encore droit de cité.

    Que valent les accusations de provocation et de séduction, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants ?

    La légende des pulsions irrépressibles a encore tellement bon dos que les intégristes de tout poil pensent résoudre le problème en cachant les femmes et les filles, pour ne pas « attiser » les désirs masculins. Leur simple image serait une tentation !...

    Les femmes de ma génération ont connu le manifeste des 121 contre la répression et la torture en Algérie. Le manifeste des 343 pour la légalisation de l’interruption de grossesse.

    Et voici le manifeste des 313.

    Merci, merci à toutes ces personnes courageuses, qui n’ont pas hésité à s’exposer pour combattre des actions criminelles, et l’injustice du silence.

    Pour ce dernier manifeste, merci à toutes celles qui vont faire face aux questions de leur entourage familial, amical et professionnel ; à toutes celles dont le violeur est peut être encore dans la rue ou la maison d’à côté.

    Mais les violences envers les femmes,  dans la sphère publique ou privée, se poursuivent.

    Récemment, les femmes ukrainiennes de « Fémen » se sont fait violement attaquer par des extrémistes religieux chrétiens qui manifestaient contre la nouvelle législation sur le mariage. Il est à noter que ces femmes s’étaient inscrit sur le corps « Fuck your God »,  et non pas « Fuck God ». C’est à dire très justement : « au diable Votre Dieu », celui que vous prétendez défendre, celui dont vous galvaudez l’image de Père Fouettard. Dans leur élan, ils ont aussi tabassé UNE journaliste. Le masque est levé.

    Et j’apprends qu’en Arabie Saoudite, un nouveau dispositif sur les smartphones,permet aux pères, maris , ou tuteurs, d’être alertés immédiatement quand la femme sur qui ils ont autorité quitte le territoire national. On n’arrête pas le progrès !

    Des manifestes, nous devrions en faire des milliers, des longs de plusieurs kilomètres, car il n’y a pas que le viol et la violence physique ; il y a les insultes, le mépris, les apostrophes ; ceux qui font la grosse voix , exercent des pressions psychologiques ; ceux qui harcèlent,…et ceux qui vous mettent la main au panier pour rire ; ceux qui vous suivent, sifflent, se moquent, vous menacent si vous ne répondez pas, ceux qui vous tutoient sans vous connaître…

    La vie des femmes est un combat, incessant, pour dire « J’EXISTE ».

    Michelle.C. Drouault.

     


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