• Une musulmane engagée: Sabiha Husic

    « Très tôt j’avais remarqué que les hommes utilisaient les arguments religieux pour dominer les femmes. J’ai compris qu’il fallait passer par la connaissance approfondie des textes religieux pour contrecarrer ces abus. »….

    «  On peut utiliser les arguments théologiques pour casser les préjugés traditionnels »

     

    C’est ainsi que s’exprime Sabiha Husic, théologienne de l’Islam, psychothérapeute bosniaque, et directrice depuis 2007 du centre « MEDICA ZENICA », premier centre de thérapie pour les femmes victimes de traumatismes et de viols pendant la guerre de Bosnie.

    « Durant la guerre de Bosnie », explique-t-elle sur son site, « je suis devenue une réfugiée, et pour la première fois,  j’ai réalisé l’impact des traumatismes des femmes découlant de la guerre » (…) « En essayant de me guérir, j’ai voulu aussi guérir les autres femmes ; particulièrement  les survivantes de viols de guerre » (…)

    Sabiha réunit des groupes de femmes informels, puis travaille au centre « Medica Zenica ».

    Ensuite, elle devient diplômée de l’Université Islamique, et psychothérapeute.

    Le 19 Novembre 2014, l’organisation pour les droits des Femmes « Women For Women » (des Femmes pour les Femmes) lui décerne le prix 2014 de « Femme du Monde » pour son action efficace et acharnée, et ses programmes d’aide aux femmes victimes de viols de guerre massifs en Bosnie, sous forme d’aide juridique et médicale.

    Sabiha a mobilisé des femmes de toutes les religions, et a également été nommée :

    « Bâtisseuse de paix Interreligieuse ».

     

     Elle fait le constat qu’hélas, s’est établie dans les procédures juridiques une sorte de « hiérarchie du traumatisme » ; le viol vient en dernier, après les victimes de l’épuration ethnique et les victimes de torture. Et les femmes sont contraintes pour poursuivre leur plainte, d’apporter des preuves (!) et d’être confrontées à leurs agresseurs. Il n’existe pas pour elles de programme de protection spécifique.

    Beaucoup de victimes de viols ont amèrement reconnu leurs bourreaux qui mènent une vie paisible, et ont des pages facebook, tandis qu’elles doivent affronter l’indifférence ou la pression de leur famille pour taire ce qui leur est arrivé.

    Cela doit changer. Et l’impunité des violeurs doit cesser.

     

    La communauté islamique a aidé à l’acceptation par les familles et l’entourage, des problèmes et difficultés des femmes traumatisées : elle a fourni des médiateurs.

    Notons qu’une « fatwa » de 2008 a déclaré les femmes violées dans le cadre de la guerre de « shahida », martyres de l’Islam. Ce qui a contribué à assurer leur dignité.

     

    Nous ne pouvons que saluer, non seulement le courageux travail de SABIHA HUSIC, mais aussi la finesse et la perspicacité de ses analyses, que nous partageons :

    Les religions peuvent être un instrument de libération de femmes si elles se les approprient, et non un prétexte de domination.

     

    Michelle .C. DROUAULT

     

     

     


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