• Plusieurs origines du 8 mars ont été invoquées : une grève d’ouvrières du textile à New York en 1857, source estimée discutable ; et une demande de la militante socialiste allemande CLARA ZETKINE lors du Congrès de Copenhague en 1910.

    En 1982, le Mouvement de Libération des Femmes, et d’autres mouvements de femmes en Europe, militent pour faire de cette journée une journée chômée et payée pour toutes les femmes, en reconnaissance de toute la richesse qu’elles apportent aux monde, et en revendication d’égalité. Car si les femmes donnent la vie, si sans elles le monde s’arrêterait, cette spécificité est tournée en handicap et discrimination par presque toutes les sociétés.

     

    Antoinette Fouque explique que les femmes sont 3 fois travailleuses : dans leur emploi, à la maison, et comme mères ; mais elles ne sont payées qu’à l’extérieur, et le travail domestique leur est imposé….la grossesse l’était aussi jusqu’en 1975.

    Comment ce jour dédié aux femmes, à ce que les sociétés leur doivent, à l’impératif d’équité de traitement, est il devenu une « journée des Droits des Femmes » ?

    Il ne s’agit pas de droits formels. Les droits, les femmes en ont sur le papier.

    Mais les lois qui garantissent ces droits ne sont pas appliquées. On le constate chaque jour.

    Ce sont les mentalités qu’il faut changer, c’est le regard sur les femmes, c’est le point de vue des femmes qui doit être adopté, au lieu de discours sur les femmes par des hommes.

    Le mouvement MeToo  a franchi ce cap : imposer à la société de se pencher sur le vécu des femmes-et des enfants-

    Parler uniquement de « droits » est illusoire. Car alors, on nous assomme d’autres droits, d’autres catégories de personnes, avec lesquels les droits des femmes devraient composer…

    C’est ce qui se passe avec certaines revendications transactivistes, relayées par des ONG qui ne voient que des alignements de « droits » auxquels il faudrait satisfaire.

    Alors, je le redis, le 8 mars est la JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES !

     

     

    Michelle DROUAULT. 

     


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  • Les promoteurs de la GPA tentent de plus en plus de gagner l’opinion publique française à l’idée que les pouvoirs publics devraient revenir sur son interdiction ; et que c’est être « en retard » ou « conservateur » de ne pas s’ouvrir à cette pratique.

    Des journalistes très mal informés de la réalité concrète de la maternité de substitution en diffusent une image glamour et rose bonbon(comme récemment sur France 2) oubliant, quand ils sont sur une chaine de service public, qu’ils vantent une pratique illicite.

    En France, deux axiomes législatifs l’interdisent :

    « le corps humain est par essence indisponible.

     Aucun être humain ne peut faire l’objet d’un contrat »

    « la mère d’un enfant est celle qui en accouche ».

     

    Pourtant, des hommes politiques(des hommes)des personnalités médiatiques(masculines elles aussi) n’hésitent pas à se déclarer « favorables » à un procédé qui concerne le corps des femmes au premier chef. Ou à se vanter d’y avoir eu recours à l’étranger.

     

    Il suffit pourtant d’examiner les conditions dans lesquelles se déroule une maternité de substitution dans les pays européens( au sens géographique)où elle est autorisée, pour comprendre que la GPA supprime la dignité et les droits fondamentaux, non seulement de l’enfant, « commandé « comme un objet et menacé d’abandon si il ne convient pas, mais aussi de la mère porteuse, qui ne possède plus son propre corps et doit renoncer par avance à tous les droits qu’exercent toutes les autres mères dans le pays.

     

    Au Royaume Uni, seule la GPA « altruiste » c’est à dire non commerciale, est autorisée.

    Est prévue la prise en charge des frais de grossesse, et la « compensation » en argent et cadeaux, des désagréments liés à la grossesse. En réalité, ces compensations sont impossibles à contrôler, et peuvent aller jusqu’à environ 15000`£, plus les frais d’agence.

    Car il y a des agences spécialisées, chargées de mettre en contact les donneuses d’ovocytes et mères de substitution, et les parents « commanditaires » ou « d’intention ».

    Ces intermédiaires engrangent des bénéfices considérables.

    Qui ne sont pas suffisants pour eux, car ils font actuellement des pressions pour obtenir une modification de la loi en faveur d’une GPA « commerciale ».

    Mais même dans le cas d’une GPA « altruiste » l’intermédiaire fait remplir à la « gestatrice »(le mot de mère n’est jamais employé) un contrat dans lequel elle s’engage à un certain nombre de choses :

    -accepter les traitements et examens médicaux nécessaires à la conception, puis la poursuite de la grossesse, et tous ceux demandés par les parents d’intention

     -accepter le lieu où les parents d’intention demanderont qu’elle accouche, et la manière dont elle accouchera(césarienne ou non, accouchement « programmé)

    - accepter une IVG si les parents d’intention le demandent(malformation du fœtus ou autre anomalie) Nous n’avons pas compris si, comme aux USA ou en Australie, l’abandon du projet parental oblige la mère de substitution à l’IVG ?

    -accepter de remettre le bébé dés la naissance aux parents d’intention. CEPENDANT, la mère de substitution a actuellement 6 mois pour faire valoir auprés d’un tribunal qu’elle veut garder l’enfant dont elle a accouché. Délai que les groupes de pression veulent ramener à 5 semaines !

    Les cas où la mère de substitution veut finalement garder l’enfant peuvent se présenter plus fréquemment lorsque l’enfant est issu de ses propres ovocytes, c’est à dire lorsqu’il est biologiquement son enfant.

    C’est ce qu’on appelle la GPA « naturelle » : la femme subit une stimulation ovarienne, puis elle est inséminée avec le sperme du « père d’intention » ou d’un donneur de sperme.

    Cette solution est déconseillée aux parents « d’intention » comme étant bien davantage source de conflits.(sic)

    Le cas le plus pratiqué est celui d’une FIV (fécondation in vitro) avec un ovocyte d’une donneuse(qui a elle aussi subi une stimulation pour pouvoir « donner » plus d’ovocytes viables), fécondé soit par le sperme du père d »’intention » soit par celui d’un donneur.

    Ensuite, la gestatrice est inséminée avec l’embryon ainsi constitué.

    On endoctrine ainsi la mère de substitution en lui disant que cet enfant n’a rien à voir avec elle, qu’il n’est pas le sien, et qu’elle peut s’en « détacher « facilement , se « dissocier » de sa grossesse. Ceci sans aucune considération pour le vécu du fœtus qu’elle porte, qui bien sûr, ne sait pas qu’il a une autre hérédité génétique !

    Cette solution produit une autre difficulté médicale : l’utérus et le système vasculaire de la mère porteuse peuvent rejeter le fœtus comme un corps étranger. Il faut être particulièrement vigilant sur le groupe sanguin et le facteur Rhésus. 

    Dans ce cas, des produits anti-rejet sont injectés, et dans tous les cas des doses massives d’hormones. Car l’insémination contrevient au cycle naturel de la mère, qu’il faut modifier en conséquence.

    Nous allons reproduire ici les exposés d’une agence de GPA britannique agrée par le service de santé publique, à l’adresse de candidates à la maternité de substitution :

     

    « Quand la grossesse se produit naturellement, le corps produit une variété d’hormones pour aider à réaliser et soutenir la grossesse.

    Mais, dans le but de réaliser avec succès une maternité de substitution, ce processus doit être recréé dans le corps de la « porteuse gestationnelle » en utilisant des hormones supplémentaires, et autres traitements pour la fertilité.

    Il vous sera sans doute recommandé de prendre les médicaments suivants avant le transfert d’embryon :

    -Pilule contraceptive

    -LUPRON

    -Estrogène

    -Progestérone

    -MEDROL

    -DOVYCYCLIN

    -Aspirine

     

    Le processus de fécondation in vitro dans la maternité de substitution inclut une fertilisation artificielle, soit des ovocytes de la donneuse d’ovocytes, soit de ceux de la mère porteuse, par le sperme d’un donneur ou le sperme du « père d’intention »,  ceci dans un laboratoire, afin de produire des embryons.

    Ensuite, un ou plusieurs embryons sont transférés dans l’utérus de la mère porteuse, dans l’espoir qu’il s’implantera.

    Jusqu’à 12 semaines de grossesse, un traitement hormonal supplémentaire est nécessaire à prendre chaque jour ».

    Voilà.

    Ajoutons qu’un « transfert d’embryon » est en réalité une opération gynécologique délicate. 

     

    On incite au R.U les jeunes filles à partir de 18 ans à donner leurs ovocytes.

    Or le processus de ponction d’ovocytes est douloureux et non sans risques.

    Elles sont souvent incitées à accepter de prendre des traitements de stimulation ovarienne, afin qu’on puisse récolter davantage d’ovocytes (le terme britannique est d’ailleurs « harvest »(moisson).

    En ce qui concerne les mères porteuses, tous les médicaments cités plus haut, qui peuvent être ingérés ou injectés, ont des effets secondaires non négligeables :

    -Hypertension(oestrogènes)

    -atteintes rénales

    -  Le LUPRON, médicament largement prescrit, est un bloqueur de puberté qui était donné dans la tristement célèbre clinique Tavistok, fermée par les autorités pour avoir délivré des médicaments offensifs à des mineur(e)s pour de traitements « d’affirmation de genre ».

    Le Lupron peut avoir des effets secondaires graves et parfois irréversibles.

    -Les risques de cancer ultérieur peuvent être majorés par ces prises de substances.

     

    En résumé, des jeunes filles et des femmes en bonne santé se voient prescrire de substances offensives qui peuvent l’altérer durablement, sans nécessité médicale, afin de satisfaire le désir d’enfants d’autres personnes.

    Souvent, deux femmes différentes sont ainsi utilisées et « fertilisées » : la donneuse d’ovocytes, et la mère porteuse.

     

    L’ »assurance » souscrite par les parents d’intention comprend les complications de l’accouchement et les soins afférents, et en théorie la dépression post-partum.

    Néanmoins, nous disposons à présent de nombreux témoignages, au R.U comme aux USA, de mères porteuses considérablement déprimées qui ont été abandonnées totalement par les parents d’intention.

    En effet, le mensonge selon lequel le bébé avec lequel elles ont eu des échanges sanguins, et qu’elles ont porté dans leur ventre, avec qui elles ont partagé leur vie pendant 9 mois , n’est pas le leur, s’écroule au moment de la naissance. « Remettre » le bébé à d’autres dans les minutes qui suivent la naissance leur est parfois insupportable. Certaines disent avoir sangloté et supplié, sans parvenir à infléchir les parents d’intention, qui les ont renvoyées vers leur avocat….Celles qui ont vécu une véritable dépression, ou un SPT (syndrôme post traumatique) ont du se faire soigner par elles mêmes à leurs propres frais, dans la majorité des cas.

    Actuellement, le certificat de naissance de l’enfant porte le nom de la mère porteuse, puis un jugement ou « parental order » désigne les parents d’intention comme les véritables parents.

    Les promoteurs d’une révision de la loi voudraient que « afin d’éviter tout conflit préjudiciable »(à qui ?)la mère signe une déclaration anticipée comme quoi elle abandonne tous ses droits maternels, et que l’enfant porte le nom des parents d’intention dés la naissance.

    C’est déjà le cas dans certains états des USA.

    Le ressenti, le bien –être, la santé, du bébé ne sont jamais des sujets dans les brochures de propagande pour la GPA.

    Que peut on penser que ressent un bébé arraché à celle qui l’a portée, nourri, et bercé de sa voix, pour être emporté dés sa naissance dans un univers inconnu ?

    Dans un ouvrage très documenté, « L’amour en Plus » Elizabeth Badinter a décrit les pratiques de mise en nourrice immédiate des nourrissons aux XVI et XVII éme siècle en France, et montré leur nocivité certaine. Ces pratiques, considérées peu à peu comme barbares, et surtout, conduisant à un nombre effarant de décès d’enfants, ont été abandonnées au milieu du XVIII éme siècle. Rousseau a largement contribué à promouvoir l’allaitement maternel.

    Mais sans sourciller, on voudrait revenir à des arrachements aussi brutaux, qui contredisent toutes les découvertes en psychologie de l’enfant des deux derniers siècles….

     

    Une autre conséquence médicale et sociale de la légalité de la GPA au R.U est la hausse dramatique du nombre de décès néo-nataux des mères(+ 20%)

    En effet, on peut mourir de devenir mère porteuse : l’hypertension gravidique, le diabète gestationnel, la nephrite, induits par les prises d’hormones, peuvent provoquer une éclampsie pendant l’accouchement, ou une hémorragie post partum. Ces pathologies peuvent être empirées par le stress de la séparation d’avec le nouveau-né.

    De plus, des sage-femmes britanniques ont déploré que certaines de leurs collègues portent plus d’attention aux parents « commanditaires » présents dans la salle d’accouchement(présence imposée) qu’à la sécurité immédiate de la parturiente.

     

    Des parlementaires britanniques se sont saisies du sujet de la GPA , et demandent que l’on revienne à la raison.

    En France, il serait temps que des politiques croyant acquérir ainsi des voix, cessent d’ adouber une pratique qu’ils ne connaissent pas.

     

     

    Michelle DROUAULT

     

     

     

     


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  • Une commission vient d’être crée par le gouvernement, afin d’évaluer les aides à apporter aux. parents « défaillants » ou «  dépassés ».

    Elle doit être composée de pédopsychiatres, sociologues, professionnels de l’éducation et de la justice. Il semble qu’à peine créée, certains de ses membres aient démissionné, peu en phase avec ce qui leur était demandé.

    Et les mesures annoncées laissent perplexe : une des mesure-phare consisterait à faire effectuer aux parents « défaillants » des TGI (travaux d’interêt général).

    Est ce bien le remède approprié ?

    Cependant, ce qui nous a interpellées, c’est la raison invoquée pour la création de cette commission : les émeutes ayant eu lieu après la mort du jeune Nahel, en juin 2023.

     

    Rappelons les faits : le 27 juin 23, Nahel, 17 ans, a été tué d’une balle au thorax tirée à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier. Il circulait sans permis, à bord d’une voiture signalée comme volée.

     

    Ont suivi des manifestations spontanées de jeunes, bouleversés et en colère, dans toutes les grandes villes et leurs banlieues. Qui pourrait s’en étonner ?

    Or les manifestations ont dégénéré en émeutes, et parfois en pillages. Aux manifestants se sont vraisemblablement mêlé des casseurs et des pilleurs.

    Les dégâts ont été considérables, et à la stupéfaction générale, de jeunes hommes-souvent des adolescents- se sont livré à la destruction systématique des équipements de leur propre quartier : écoles maternelles, centres de loisirs, centres de santé, transports. Pourquoi ??

    Des mères de famille sont venues les supplier de cesser cette auto-destruction incompréhensible. Certains média ont déclaré le pays « à feu et à sang ».

    Des forces de police conséquentes ont été mobilisées. Et ont du affronter une riposte…

    La réaction d’un syndicat de police ne s’est pas fait attendre : ses membres ont décrété immédiatement nécessaire un « combat contre ces nuisibles ».

    Cette terminologie, employée voici 80 ans par le nazisme pour qualifier les Juifs et les Tziganes, a ému plusieurs députés qui ont saisi la justice, accusant le syndicat de police de vouloir créer un « climat de guerre civile ».

    L’atmosphère du pays s’est peu à peu apaisée. Mais pas la colère de certains jeunes de quartiers, se sentant délaissés, jamais écoutés, et pris pour cibles. Elle a bien du mal à retomber…

     

    Notre interrogation est celle-ci : Comment, de ces faits, a pu jaillir l’idée que si ils s’étaient produits, les parents des jeunes incriminés en étaient responsables ??

    Ils ont aussitôt été pointés du doigt comme « défaillants , « négligents », pendant que la cause des troubles était magiquement oubliée : la mort d’un  jeune garçon mineur qui avait la vie devant lui, et auquel ses contemporains se sont rapidement identifiés.

    Quitte à rechercher les responsabilités , le bon sens aurait pu conduire à investiguer sur celles qui sont à l’origine des émeutes, et ont conduit à la mort du jeune homme : dysfonctionnements dans les évaluations des forces de police ; insuffisance de leur formation provoquant des réactions disproportionnées…. Mais non. Toute l’attention s’est soudain focalisée sur les parents des jeunes ayant commis des dégradations, dans un préoccupant basculement de culpabilité.

     

    Naturellement, les mères ont été mises sur la sellette. Les mêmes peut être qui imploraient leurs jeunes d’arrêter de détruire ce qu’elles avaient eu tant de mal à obtenir ? un centre de santé pour les femmes a été incendié.

     La mère du jeune défunt a été accusée de ne pas donner la bonne image la mère endeuillée(la mort d’un enfant est une telle horreur qu’on peut réagir de manière inattendue : je me souviens d’une jeune collègue ayant perdu un enfant d’un terrible accident, qui est allée en boite de nuit le soir pour essayer de s’étourdir et ne pas devenir folle).

     

    Et un cri a surgi « il n’y a pas de pères ! » Comme si c’était leur faute…

    On peine à imaginer la douleur de ces mères-courage, veuves(quand les pères sont présents ils sont souvent ouvriers dans des catégories professionnelles sujettes à de graves accidents du travail) divorcées, ou simplement abandonnées, à se voir ainsi publiquement montrer du doigt.

    Femmes de ménage dans les bureaux( 6 h 30-8h 30, 18h 30- 20h 30), aide soignantes en horaires hospitaliers, parfois de nuit ; caissières, serveuses, elles s’efforcent de procurer à leurs enfants un toit sur la tête et une vie correcte, souvent en courant toute la journée.

     

    Alors oui, elles n’ont pas toujours le temps de vérifier les devoirs, elles ne sont pas toujours en mesure de savoir si leur adolescent est à la maison ou sorti.

    Les pères présents, eux aussi, ont fréquemment des emplois à horaires difficiles : vigiles, éboueurs, livreurs…

    Et c’est là que la perspective des fameux TGI comme incitation à la « responsabilisation » parentale, paraît hors sol, et absurde ! Il y a donc un présupposé que ces parents ne travaillent pas ? Des enquêtes solides ont elles été diligentées ? Parce qu’interrogées , ces mères disent le contraire : elles n’arrêtent pas, et c’est ce manque de temps le problème.

    On aurait compris qu’on demande ces travaux aux auteurs de dégradations à partir de 15 ans.

    Pourquoi pas ? ces travaux auraient justement pu consister à contribuer à la réparation de ce qu’ils avaient démoli. Mais à leurs parents… Cela ressemble , encore une fois, à une punition collective. La responsabilité financière des parents pour des dégâts causés par un mineur existe déjà dans le Code Civil. Quel est donc le but de ces annonces, qui ne vont que renforcer la stigmatisation et la colère ?

    Ces parents ont besoin d’être aidés, pas punis. Ils ont besoin que la lutte contre les trafiquants de drogue qui gangrènent certains quartiers soit intensifiée et sévère.

    Ils ont besoin qu’on les aide à s’occuper de leurs enfants avec bienveillance. 

    Que l’Etat investisse dans des équipements collectifs et des personnels qui permettent aux enfants et adolescents d’être accueillis, de prendre des repas, de faire des activités, d’être aidés à leur scolarité, en l’absence de leurs parents.

     

    A quoi va servir cette commission si on ne consulte pas les populations concernées ?

    Y aura t il des parents autour de la table ? On en doute.

    Car n’est pas venu le jour où, pour un but autre que commercial, on demandera aux personnes en difficulté « qu’est ce qu’on peut faire pour vous aujourd’hui ? »

    Mais, on peut toujours rêver….

     

    Michelle DROUAULT

     


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  • HALTE AUX VIOLENCES ENVERS LES FEMMES,

    PARTOUT DANS LE MONDE !!!!

     

     En France, en 2022, 244 000 femmes ont été victimes de violences conjugales.

     118 ont été tuées, parce que femmes.

     

    Certaines de ces morts auraient pu être évitées : plusieurs de ces femmes sont mortes après avoir signalé antérieurement des faits de violences.

    Une rescapée dont le pronostic vital a été longtemps engagé s’était vu indiquer de «revenir le lendemain ». La tentative de féminicide a eu lieu le soir même.

    Les forces de l’ordre ne sont pas suffisamment formées. Il n’existe pas de « référent violences conjugales » dans tous les commissariats, loin s’en faut.

    Les comportements et observations sexistes ou inappropriées de la part des intervenants sont courants.

    Des policiers ou gendarmes eux mêmes auteurs de violences conjugales, et laissés en poste, ont parfois reçu des plaignantes.

    L’éviction des conjoints violents du domicile, pourtant facile à réaliser, n’est toujours pas banalisée et mise en place. Des femmes sont contraintes de quitter leur propre logement et de fuir.

    Le contexte périlleux post-séparation est toujours ignoré.

    Aucun budget conséquent n’a été alloué à une cause qui implique plus de la moitié de la population, sans compter les enfants, dont les traumatismes sont peu ou mal pris en charge.

    Une aumône de 600 euros va être accordée aux femmes contraintes de fuir leur domicile…et aussi leur famille, leur emploi, leurs soutiens.

    La mesure de l’enjeu n’est toujours pas prise !

     

    Et partout dans le monde :

     les femmes sont victimes de viols, mariages forcés, excision, exploitation ou répression de leurs capacités reproductives : avortements forcés ou sélectifs, stérilisations forcées, ou au contraire avortement interdit même en cas de danger pour la santé ou la vie de la mère ; maternité « de substitution »(GPA).

    Elles sont victimes de traite des êtres humains et de prostitution( les femmes migrantes en particulier)

    Leurs orientations sexuelles sont niées par des « thérapies de conversion » ou des idéologies de genre.

    Leurs salaires ne sont pas équitables.

    Dans certains pays, elles n’ont plus aucun droit (Afghanistan) ou des droits si restreints que leur vie est impossible (Iran, Yemen).

    Les viols utilisés comme arme de guerre surviennent quasi systématiquement dans les conflits.

     

    Les femmes ne sont pas des moyens, des objets, des incubateurs, des monnaies d’échange !

    MANIFESTONS NOUS !

     

    Michelle C . Drouault

     


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  •  

    Sur une palissade de la première ville frontalière italienne, et sur les murs du marché couvert, on peut voir le portrait en noir et blanc d’un jeune homme souriant coiffé d’une casquette de marin. Avec son nom : MOUSSA BALDÉ.

    Le texte qui accompagne ce portrait est moins souriant : »Nous ne pardonnerons pas, nous n’oublions pas ».

    Un début d’explication est tagué en jaune sur la palissade grise : «  Moussa Baldé é morto di razzismo »( Moussa Baldé est mort de racisme).

    Le tag sur la palissade n’a été effacé ou abîmé par personne.

    Seul le deuxième portrait a été « gratté ». Des passants s’arrêtent un court instant et lisent.

    Puis repartent.

    L’autre matin, deux femmes accompagnées d’enfants, qui parlaient une langue rocailleuse à la sonorité slave-sans doute des exilées d’un pays d’Europe de l’Est- se sont arrêtées et ont lu tout haut » Moussa Baldé é morto di razzismo ». L’une d’elle a hoché la tête tristement.

    Sans doute avait elle déjà rencontré le racisme…

     

    Le sourire et la légende m’obligeaient à enquêter.

    Oui, Moussa Baldé, jeune Guinéen de 22 ans, est mort. Il a été retrouvé pendu le matin du 23 mai 2021, dans une cellule de la zone d’isolement du Centre de Rétention Administrative de Turin.

    Comment était il arrivé là ?

    Le 9 mai précédent, il avait été pris à partie et tabassé par trois italiens à Vintimille: coups de pieds, de poings, de tuyau plastique et de barre de fer.

    Après avoir été hospitalisé 24 heures à Bordighera et s’être vu notifier 10 jours d’incapacité de travail, il a été placé en rétention sans qu’on tienne aucun compte de son état de fragilité physique et psychologique. Ce qui a été retenu en priorité est son statut de personne sans papiers. Il n’a même pas été entendu comme témoin de sa propre agression, et n’a pu porter plainte.

    Comme on lui avait confisqué son téléphone, Moussa ignorait que son agression avait eu des témoins oculaires, et que des Italiens se mobilisaient pour lui, avec sa famille qui réclamait sa libération. Il n’était pas seul, mais il n’en savait rien. Totalement isolé, il a désespéré.

    Son état psychologique s’est dégradé. Au bout de 5 mois de détention, il s’est donné la mort.

    La nuit de son décès d’autres détenus ont dit l’avoir entendu crier, et tenté d’alerter les surveillants sans succès.

    A l’heure où on nous parle sans cesse d’intégration, Moussa avait fait tout ce qui lui était demandé pour s’intégrer. Il avait pris des cours, appris l’italien , passé une qualification, puis demandé les papiers de séjour et de travail qui lui ont été refusés

    Mais c’est lui qui a été victime d’une agression, et lui qui a été emprisonné.

    Ses 3 agresseurs ont comparu libres en première audience devant le tribunal d’Imperia le 4 octobre 2022.

    Ils ont finalement été condamnés à 2 ans de prison avec sursis, un peu en deçà de la demande du Parquet, qui avait requis 2 ans et 8 mois. La circonstance aggravante de « haine ethnique » n’a pas été retenue. Les associations de défense des Droits Humains n’ont pas été autorisés à se porter partie civile. Elles assurent cependant qu’il est important que ce procès ait eu lieu.

    (source : Amnesty International). Reste celui de la défaillance ou la mauvaise volonté des institutions qui ont conduit à la mort de Moussa. Il est à venir…

     

    De l’autre côté, à la première gare française après la frontière, la traque des migrants continue.

    Contrairement aux idées reçues, nul n’est « illégal » avant d’avoir demandé l’asile, mais il n’est pas loisible de le faire à ceux que l’on fait descendre du train. Et ils sont renvoyés en Italie, même ceux qui viennent de pays francophones.

    S’il est une chose qu’on ne peut modifier, c’est bien sa couleur de peau.

    Et c’est principalement sur le critère de celle-ci que semblent s’effectuer les contrôles.

    Il est arrivé que des Antillais en fassent les frais, dont un journaliste, qui avait raconté sa mésaventure, s’étonnant du peu de contrôle des « blancs » de son compartiment.

    Au XXI éme siècle, on pourchasse encore des êtres humains au motif d’infraction supposée à des règles administratives, mais le fond du problème est le rejet de la couleur de leur peau.

    Comme l’ont affirmé, brutalement, les USA d’avant la guerre de Sécession, et l’Afrique du Sud de l’Apartheid.

    Les règles n’ont elles été inventées que pour justifier le rejet ?

    Les pouvoirs publics continuent à nous désigner -à juste titre- la persécution des Juifs comme monstrueuse, et nous frissonnons à voir des films ou des documentaires où la « police allemande » et la Gestapo fouillaient les trains.

    Mais sans le « statut des Juifs » le racisme mortifère qu’était l’antisémitisme du III éme Reich et du régime de Vichy était nu. Et au fur et à mesure qu’il s’est dévoilé tel qu’il était, les français ne l’ont plus accepté.

    La réalité, c’est que oui, le racisme , quel qu’il soit, tue.

    C’est un poison.

    Et Moussa Baldé est mort de racisme.

    Celui de ses agresseurs, et celui d’intervenants aveugles.

     

    MOUSSA BALDÉ,  j’espère que tu es dans la lumière de Dieu, pendant que l’Europe reste si cruellement dans les ténèbres de l’injustice et de l’inhumanité.

     

     

     

    Michelle DROUAULT

     


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  • La punition collective figure t-elle dans les archaïsmes de l’inconscient sociétal français ?

    Les propositions de sanctions qui pénaliseraient un pan entier de population en réponse à une problématique, même si ces sanctions n’ont qu’un lointain rapport avec les évènements, reviennent au galop, telles de préoccupants serpents de mer…

    Pourtant le passé n’est pas si éloigné où des groupes ont été désignés responsables de crises économiques et/ou politiques. Sans aucun fondement. Il fallait juste détourner l’attention.

    Et ces groupes ont été discriminés, spoliés, expulsés, déportés.

    En France, entre 40 et 45, aux mesures anti-juives et anti-communistes, se sont ajoutées les exécutions d' « otages » par l’Occupant, pris au hasard. Parfois des villages entiers ont été rayés de la carte avec une extrême violence, simplement pour se venger d’une défaite devenue inéluctable.

    Cette période devrait figurer dans notre inconscient sociétal pour allumer une lanterne rouge dés qu’on propose des sanctions collectives.

    Bien sûr, celles qui sont sur le devant de la scène en ce moment(la suppression de prestations sociales légales aux parents de mineurs arrêtés pour dégradations sur la voie publique) n’ont aucun caractère létal aussi dramatique. Ce n’est pas comparable. Mais ce qui l’est est la logique absurde qui y préside, déjà dénoncée par La Fontaine dans « Le Loup et l’Agneau » : « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère, c’est donc quelqu’un des tiens ! »

     

    De quoi est il question exactement ?

    Voici quelques semaines, s’est produit un drame absolu : Nahel, un jeune garçon de 17 ans a été tué par un policier lors d’un contrôle routier. Chacun a pu lire dans la presse les détails de cette mort qui n’aurait jamais du se produire. Il se trouve que Nahel était français d’origine maghrébine. Les spectres d’autres drames semblables se sont réveillés (Zined et Bouna, 2005, Malik Oussekine, 1986)…

    L’émotion a été grande. Légitimement. La révolte et la colère ont conduit de jeunes ou très jeunes hommes à un vandalisme autodestructeur des équipements de leurs propres quartiers.

    Pourquoi une telle désespérance ? qui a lésé leurs propres familles ? Eux seuls pourraient le dire.

    Les réactions des politiques et des gouvernants ont été plus que surprenantes.

    Car enfin, le sujet, c’est le fait qu’un policier expérimenté et confirmé ait tiré à bout portant sur un jeune qui refusait de s’arrêter alors qu’il conduisait sans permis, et ne le menaçait pas.

    Jadis, la conduite sans permis et le refus d’obtempérer étaient passibles d’une lourde amende et une garde à vue de quelques heures.

    Mais au lieu de placer le focus sur la cause des émeutes(qui peuvent rappeler les émeutes du Bronx aux USA pour des questions de violence raciale systémique) et d’interroger la fréquence grandissante d’accusations de violences policières, de nombreux élus et gouvernants ont préféré se hâter de trouver un bouc émissaire : les parents des émeutiers !

    Le questionnement de fonds a donc disparu au profit d’accusations les plus fantaisistes(relayées par les media) et a surgi la proposition, reprise en chœur, que j’incrimine aujourd’hui : la suppression des allocations familiales aux parents des émeutiers mineurs.

    Non seulement on fait difficilement plus injuste, mais surtout l’ignorance abyssale des réalités de ces donneurs de leçons paraît criante.

    Les prestations sociales et familiales ne sont pas facultatives : les familles y ont droit selon le nombre d’enfants et un plafond de ressources. Il serait donc totalement illégal  de les supprimer sans que les conditions d’attribution aient changé. 

    Celles-çi sont établies par les CAF. Ensuite, ces sommes participent au budget alimentaire et vestimentaire de toute la famille. Les diminuer entraînerait des privations pour TOUS les enfants d’une même famille, y compris les plus jeunes. Aucune mère ne va dire à son enfant «toi tu ne manges pas, je n’ai plus d’allocation pour toi ! » Donc des bébés pourraient se trouver rationnés parce que leur grand frère a participé à une émeute. Bravo ! Quant à supprimer l’allocation de rentrée scolaire pour un enfant délinquant, c’est carrément le jeter dans les bras des trafiquants de stupéfiants qui n’attendent que les « décrocheurs ».

    Où donc est l’interêt des enfants, qui, selon les ordonnances de 1945, doit toujours primer en toutes circonstances ?

    Ensuite, donner l’injonction aux parents de « tenir » leur adolescent à la maison est inepte.

    Beaucoup de familles sont « monoparentales » c’est à dire formées de mères élevant seules leurs enfants(divorce, abandon ou veuvage ne leur pas laissé le choix) et effectuant pour cela avec dignité et courage des travaux que les politiques dénonciateurs n’effectueraient pas plus de 2 heures : femmes de ménage dans les bureaux, aides soignantes, aides à domicile, caissières. Avec les horaires décalés que cela implique.

    Rentrée à minuit, ou levée à 4 heures et demi, comment une mère peut elle vérifier que son fils est bien à la maison ? va bien au collège ? Lorsqu’il y a un père présent, il est souvent éboueur, vigile, brancardier. De plus, comment contraindre un grand gaillard d’1, 70 m et 70 kg ??

    Tout cela ne tient pas debout.

    Mais je note qu’au lieu de chercher comment la police pourrait redevenir une police de proximité bienveillante qui protège les citoyens et ne discrimine personne, on cherche à punir les populations concernées par les dérapages. Au lieu de les aider. Nul n’a demandé « comment aider ces familles, ces quartiers ? comment restaurer la confiance ? », « comment se fait il que des délinquants se livrent à des trafics de manière continue dans certains quartiers ? »

    Depuis les années 80, des quartiers entiers ont été abandonnés par les pouvoirs publics, et sont devenus lacunaires en équipements collectifs, en services, en aires de jeux et de sports, malgré les efforts louables de certains élus municipaux. Mais l’Etat n’a pas réagi…

    Les conditions de travail et de salaires des enseignants sont telles que leur nombre devient nettement insuffisant, alors qu’il devrait être renforcé dans un but de soutien dans les cités de banlieue.

    Un tel renversement de culpabilité est pervers, et démontre surtout l’impuissance des pouvoirs publics à faire autre chose que stigmatiser et punir.

     

    Une tribune de parents aisés, souvent de profession libérale, a dénoncé ce « haro » sur les parents, en précisant que nul, dans aucune classe sociale, n’est à l’abri de voir son fils commettre des actes délictueux. Des enfants de ministres ont même été concernés.

    On n’a pas proposé de leur supprimer leurs indemnités….

    Alors que cet arsenal punitif finissait juste d’être évoqué, une autre affaire a éclaté, impliquant des policiers pour un jeune gravement blessé sans motif tangible.

    Qui va t on trouvé à blâmer cette fois ? 

    Je laisse les lectrices et lecteurs se faire un jugement . Pour ma part, je demeure consternée et inquiète.

     

    Michelle. C. DROUAULT


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  • Au cours d’une conférence de presse, le maire d’une ville des Alpes Maritimes a évoqué la semaine dernière une situation selon lui délétère dans les écoles et collèges de la ville, provoquée par des « atteintes à la laïcité » inacceptables : des élèves de primaire auraient organisé une prière à l’école.

    Par prière, on entendait évidemment prière musulmane(comme si les autres religions ne priaient pas). Le vocabulaire employé était clairement celui de l’anti-terrorisme.

    L’élu s’interrogeait sur les éventuelles « filières » djihadistes qui pousseraient  à la radicalisation religieuse des enfants de primaire…

    Une partie de la classe politique et médiatique s’est prestement emparée du sujet.

    Un imam a été interviewé par une journaliste fielleuse, cherchant à toute force à lui faire dire qu’il était « choqué ». L’imam est néanmoins demeuré prudent.

    Après avoir mentionné son attachement indéfectible au principe de laïcité, il a tout de même rappelé qu’il s’agissait de cours élémentaire, et donc d’ENFANTS. Et qu’il fallait raison garder : était on bien sûr qu’il ne s’agissait pas d’un jeu ? Il estimait aussi-et à juste titre-les sanctions envers les « fautifs » disproportionnées : en effet ceux çi ont été exclus définitivement de leur établissement. Navré, le religieux a prôné la bienveillance et l’explication plutôt que l’exclusion.

     

    Peu à peu , des voix dissonantes avec les discours publics se sont fait entendre (l’Education Nationale n’avait pas été en reste dans l’indignation).

    D’abord une grand mère a révélé que c’était bien un jeu qui était en question : son petit-fils, non musulman, qui en avait été le témoin, restait traumatisé par la violence et l’inadéquation des réactions.

    Des enseignants ont expliqué ensuite qu’effectivement, deux enfants de 9 ans, élèves de CM2, avaient joué lors de la pause-déjeuner à imiter l’appel à la prière dans un coin de cour.

    Il leur avait été expliqué avec bienveillance que ce jeu n’était peut être pas approprié, ce qu’ils ont semblé comprendre rapidement.

    Cela aurait pu être la fin de l’histoire.

    Le chef d’établissement aurait il « signalé «  l’incident, après l’avoir mal compris ?

    Nous n’en savons rien. 

    Comment ce fait anecdotique –un jeu d’enfants- a t il fuité, accompagné de déformations grossières ?

    A la suite de déclarations incendiaires d’élus et de politiques , les enfants de cette école ont failli être privés de kermesse de fin d’année, car des parents ne voulaient plus ni y amener leurs enfants ni y participer, de crainte d’une stigmatisation. Pauvres enfants !

    Puis le syndicat CGT Education a dénoncé une »è instrumentalisation politique d’enfants »particulièrement honteuse. Plusieurs parents d’élèves ont saisi les media pour rétablir la vérité. Saisiront ils la justice ?

    A part ce « jeu de prières », les seuls incidents récents , sur un mois et demi, qualifiés d’ »atteinte à la laïcité » dans le département sont :

    -le port d’une abaya par une collégienne….mais le Conseil d’Etat vient de stipuler qu’un tel vêtement n’était pas un signe religieux, mais une tenue portée en Arabie Saoudite...

    -Egalement lors d’une pause méridienne, un collégien aurait réclamé une minute de silence en souvenir du Prophète, minute observée par lui seul…

    Peu soucieux de vérité, piétinant allègrement la sérénité-et donc les apprentissages- d’enfants pour alimenter les paranoïas ‘d’ennemi intérieur », et détourner les regards des citoyens des véritables enjeux contemporains : le climat, la santé, l’emploi ; des politiciens se sont appuyés sur des fariboles, des bribes d’informations non vérifiées.

    Sonnant elle aussi avec empressement la cloche d’alarme sur d’aussi faibles indices, l’Education Nationale tenterait elle de faire oublier les suicides de collégiens pour harcèlement, le meurtre sauvage d’une jeune fille de 15 ans après des agressions sexuelles, dont les parents estiment n’avoir pas obtenu toute l’aide des pouvoirs publics à laquelle ils s’attendaient dés qu’ils ont dénoncé les agressions ? Nous n’osons le croire, il s’agit sans doute d’irréflexion. Un manque de discernement bien dommageable.

     

    Je n’ai pu m’empêcher de m’interroger : autant de tapage aurait il été fait autour d’élèves mimant une lecture de la Torah ou le service d’une messe ?

    Un article récent de la revue « Golias »déplore un « bilan en demi-teinte » du Pèlerinage annuel Paris-Chartres : ce pèlerinage d’habitude magnifique aurait été troublé par la participation non sollicitée de groupes identitaires, arborant pour certains des symboles nazis, et se mêlant aux pèlerins.

    Il  semble que des mouvements d’ultra-droite soient en effet venus à la pêche aux « traditionnalistes « pour grossir leurs rangs, sous le prétexte fallacieux de convergences de points de vue sur des sujets de société(avortement, mariage pour Tous, entre autres), mais qui en sus d’idéologies archaïques, ont des positions sur l’immigration totalement incompatibles avec les Evangiles.

    La majorité des pèlerins est elle trop jeune pour savoir combien l’Eglise a été l’ennemie du nazisme, aussi bien en Allemagne qu’en France ?

    En tout cas le processus de séduction est le même que celui de l’Islam radical : faire miroiter des pseudos combats communs pour lever des troupes. Or ces groupes sont dangereux.
    Non seulement « Génération Identitaire «  a été dissous par le gouvernement, mais plusieurs projets d’attentats ou d’interventions violentes d’ultra-droite ont été déjoués ces temps derniers. On suspecte ces mouvements d’être à l’origine d’attaques inadmissibles d’élus. Pourtant l’opinion publique est assez raisonnable pour ne pas croire que ces mouvances aient quelque chose à voir avec la majorité des catholiques.

    Un enfant qui aurait récité un « Notre Père « sur une estrade après la cantine, n’aurait pas été assimilé à un danger public. De même les 300 000 enfants victimes d’abus sexuels par des prêtres n’ont pas jeté l’opprobre sur l’ensemble des fidèles.

    Dans un autre ordre d’idées, certains militants sionistes d’ultra-droite violente sont aussi membres du courant judaïque ultra-orthodoxe. Il ne viendrait pas à l’idée d’assimiler à eux un élève arrivant au collège avec sa kippa.

    Pourquoi une telle démarche intellectuelle est elle impossible avec l’Islam ?

    A mon sens , le véritable danger est là : faire croire à la population que tout musulman même enfant est un(e) terroriste en puissance. Pourtant, c’est bien un chrétien qui a poignardé des enfants dans un parc voici quelques semaines, aliéné ou pas… preuve que les craintes affichées n’ont rien à voir avec le réel.

    Dans cette logique, il serait question de « ficher » les enfants que l’ONU presse la France de rapatrier des campas kurdes de Syrie. La moitié d’entre eux a moins de 6 ans, beaucoup sont orphelins… les familles qui les attendent se plaignent souvent d’être traitées en suspectes.

    Ce fichage d’enfants rappelle une période si abominable de notre Histoire que , bien sûr, des protestations se sont élevées.  Ces peurs irrationnelles et mortifères doivent cesser.

     

    Laissons les enfants être des enfants. Laissons les jouer, à ce qu’ils veulent, et hors des barbelés. Ne les politisons pas avant l’heure, ne les instrumentalisons pas.

    Ils méritent mieux. Beaucoup mieux.

     

     

    Michelle DROUAULT

     


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  •  

    Depuis quelques temps, l’intolérance à la frustration du constat que la réalité n’est pas en phase avec le ressenti, les souhaits ou les projets de personnes ou de groupes, semble avoir atteint un paroxysme. Et au déni s’ajoutent la censure et la violence.

     

    Le déni : malgré des images explicites dont l’authenticité ne peut être mise en doute, et de nombreux témoignages, des politiques français persistent à nier l’existence de violences policières envers des personnes pacifiques-parfois des journalistes « couvrant »une manifestation, ou des personnes « en marge » de celle-ci se trouvant simplement dans un périmètre de « nassage »- Le déni est allé jusqu’à incriminer pour ses interrogations sur les libertés publiques, une association de défense des Droits Humains ayant son origine dans l’affaire Dreyfus. Il s’est poursuivi avec la mise en cause de la Contrôleuse des Lieux de Détention & de Privation de Liberté comme « excédant ses compétences » (sic) parce qu’elle avait réuni des témoignages d’arrestations préventives de personnes n’ayant commis aucune infraction, parfois dans des conditions humiliantes.

    Ces violences ont blessé physiquement ou moralement des personnes, parfois les ont invalidées temporairement(certaines ont été reconnues en incapacité de travailler X jours).
    Les conséquences sont tangibles. Chacun aimerait mieux qu’elles n’aient pas eu lieu, mais pointer le doigt sur ceux qui les dénoncent, pas sur les responsables, ne guérira pas les blessures, et n’empêchera pas les récidives : on ne peut comprendre les causes de quelque chose qui n’existe pas.

     

    La censure et la violence : le harcèlement pour « transphobie » supposée de personnes qui continuent à affirmer la réalité biologique de 2 sexes dans l’espèce humaine, bénéficie d’une étrange indulgence.  Selon les harceleurs, le sexe ne serait qu’une construction sociale-ils le confondent avec le genre hiérarchisé- et dire le contraire serait une « insulte » aux personnes transgenres….On ne peut se borner à hausser les épaules. Parce que les harceleurs et harceleuses, non seulement sont imperméables à tout débat, mais deviennent extrêmement menaçants. Aussi bien en Europe qu’en Amérique et en Australie, ils ont déjà fait annuler un nombre considérable de débats sur les études de genre, et de débats féministes au prétexte qu’ils excluraient les « femmes trans »(hommes s’identifiant femme) Ils exercent sur les organisateurs des évènements, les auteurs & autrices, les universitaires, des pressions insupportables. Beaucoup d’entre eux ont été menacés de mort.

    Les menaces de mort anonymes sont de nos jours devenues monnaie courante.

    En effet, quoi de mieux que la mort pour faire taire définitivement quelqu’un ? En apparence seulement, un peu de culture historique aurait appris à ces délictueux que les idées et les découvertes sont éternelles, et survivent aux condamnés pour hérésie. La condamnation de Galilée n’a pas empêché la terre de tourner… Nous voici en effet confrontés à de véritables procès en hérésie : des activistes veulent imposer un point de vue contestable(le sexe est une illusion) au monde entier sous la pression et la menace : ce sont les nouveaux bigots. Une régression à la « Cabale des Dévots ». 

    Le plus alarmant dans la pluralité de ces menaces violentes contemporaines, quel que soit le sujet des désaccords, est la volonté féroce de faire taire. Affûter des arguments , provoquer des controverses, profiter justement , de l’existence  de débats pour venir expliquer son point de vue, aurait été, en France, conforme à nos attentes dans une société héritière des Lumières.

    Il n’en est rien.  Plongés dans les ténèbres, nous devons nous convertir au transgenrisme ou mourir. Un premier procès pour « mégenrage » se prépare( une femme est accusée d’avoir dit publiquement à un homme s’identifiant femme qu’elle persistait à voir en lui/elle un homme)

    S’il a lieu , ce procès ne serait il jamais qu’un de plus fait à une femme pour avoir manqué de respect à une idéologie masculine…. ? 

    Ajoutons que, de manière générale, il arrive malheureusement que les menaces de mort envers des personnes dont on ne partage pas les options se concrètisent : le maire d’une commune de Loire Atlantique vient de démissionner suite à la tentative d’incendie de son domicile familial en pleine nuit. Ce qui lui est reproché ? avoir voulu créer un centre d’accueil pour migrants. De tels centres, il le souligne, n’ont créé aucun souci dans d’autres communes.
    Mais cela a déplu…cette démission est désolante. Le manque de soutien de l’Etat que déplore l’édile est inquiétant.

     

    Enfin, le déni et la censure sous la forme de négationnisme et de réécriture de l’Histoire , se répandent comme un trainée de poudre.

    Voici une vingtaine d’années, un centre de recherche historique sur la Shoah a vu le jour en Pologne, dirigé par la professeure Barbara ENGELKING, au sein de l’Académie des Sciences de Pologne. Une revue à portée internationale a été publiée, ainsi que de multiples ouvrages.

    Un des sujets de recherche est les relations entre Juifs et non-juifs en Pologne pendant la période de la Deuxième Guerre Mondiale. Ces relations ont été tendues.

    Or, depuis 2015, il semble que la réalité de ces relations ne plaise pas à ceux qui veulent donner de la Pologne une image héroïque uniforme.  Les attaques polonaises contre ce centre ont été récurrentes.

    Au cours d’une récente émission télévisée consacrée à l’anniversaire de la révolte du ghetto de Varsovie, Madame Engelking  a sobrement constaté que les Juifs captifs du ghetto avaient été déçus du manque de soutien de la population polonaise dans son ensemble, et s’étaient sentis abandonnés.

    Ces propos ont provoqué d’énergiques protestations gouvernementales, qui a évoqué la possibilité d’imposer sur ces sujets une « politique historique patriotique » qui ne comporterait pas de recherche critique. Le gouvernement envisage des sanctions contre la professeure Engelking et l’éventuelle fermeture de son centre de recherche.

    Le ministre de l’Education nationale polonais, M. Czarnek a assimilé la critique historique à l’insulte envers la population, et déclaré ne plus vouloir subventionner le centre.

    Une pétition d’intellectuels et de scientifiques polonais soutient fermement Mme Engelking, et en France, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

    Il est de notoriété publique, hélas, que de nombreux juifs polonais ont souffert du manque de solidarité des non-juifs. Ce qui explique d’ailleurs la grande migration des survivants des camps dans d’autres pays plus accueillants après guerre, USA, Canada, Israël.

    La lecture de la bande dessinée d’Art. Spiegelman « MAUSWITZ » est un excellent documentaire sur le sujet.

    La liberté d’expression est ainsi tellement mise à mal que les jeunes polonais sont menacés de ne plus être en mesure de se faire une idée claire de leur Histoire. Et d’œuvrer pour qu’elle ne se reproduise pas. 

     

    Les dommages causés à notre stabilité mentale par ces coups de boutoir, sont plus conséquents qu’il ne paraît. 

    En effet, nous finissons par ne plus avoir confiance en notre propre jugement :

    Si précipiter à terre une personne désarmée et non agressive , et la rouer de coups est réputé comme une « réponse proportionnée » (à quoi exactement ?)le langage contredit ce que nos yeux voient. Il en est de même lorsqu’on veut nous persuader que des colosses d’1,80 m à la poitrine plate sont de femmes parce qu’ils/elles portent des talons et des boucles d’oreille, et qu’ils peuvent concourir avec des femmes en compétition sportive sans les léser.

    Si on nous présente les agresseurs en victimes, les indifférents en héros, notre identité sexuelle en illusion, notre cerveau ne comprend plus, et notre capacité à évaluer le monde se trouve compromise. 

    C’est ce qui est arrivé à un politicien canadien à qui on a demandé de définir ce qu’est une femme : il ne savait pas, tant le nombre de messages contradictoires sur le sujet avaient brouillé sa perception. 

    C’est terrible. Car alors , combien nous allons être vulnérables à des politiques autoritaires qui voudront nous mener où elles veulent…c’est à dire où est leur interêt. Pas le nôtre…

     

     

    Michelle C. DROUAULT 

     


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  • Trois jours durant la semaine passée, nous avons subi un matraquage médiatique et idéologique incessant sur « l’aide active à mourir ».

    Il était pratiquement impossible d’allumer la radio ou la télévision-sur quelque canal que ce soit- sans entendre rabâcher combien une telle pratique était nécessaire à légaliser d’urgence, les français étant « prêts » à l’accepter, quand ils ne la demandaient pas….

    La majorité des commentateurs médiatiques qui abordaient le sujet étaient naturellement jeunes et en bonne santé(comme leurs fonctions le requièrent).

    J’ai eu une pensée pour le chanteur québécois Robert Charlebois, qui reconnaissait récemment avoir beaucoup parlé de la mort pendant sa jeunesse, « parce qu’à cet âge là on pense que ça n’arrivera jamais ! ».

    Mais on n’ose songer à l’effet produit par cette ritournelle obsédante servie soir et matin sur les ondes, sur les personnes gravement malades, âgées, handicapées, celles qui vivent en EPHAD par manque d’autonomie ; certaines ayant déjà confié que depuis quelques temps, elles avaient l’impression qu’on souhaitait les pousser vers la sortie…

    Comment se fait il qu’on nous présente la mort comme solution ? ,

    Avant même d’avoir TOUT fait pour éviter la maladie et le handicap, déjà ?

    On éprouve quelque gêne à remarquer que ce sont les mêmes pouvoirs publics qui ne veulent pas entendre parler de la pénibilité et des risques au travail, qui proposent cette solution.

    Alors que les gestes répétitifs, le port de charges, l’usure nerveuse, l’exposition à la pollution industrielle causent chaque année un nombre considérable de maladies professionnelles et d’accidents du travail(parfois mortels !) et qu’y exposer les personnes plus longtemps est un enjeu qui mérite considération…

    Ces mêmes pouvoirs publics sont par ailleurs en train de bercer la population de l’illusion collective que l’épidémie de Covid est terminée. Ne plus relever les taux de contamination et supprimer l’obligation du port du masque dans les lieux de soins met en danger toutes les personnes fragiles. On peine à reconnaître les « Covid longs » particulièrement invalidants.
    Mais ne vous en faites pas, usé au travail ou à bout de souffle des séquelles du Covid, on va vous aider à mourir dans de bonnes conditions ?

    J’avoue avoir ri jaune.

    Voici quelques heures, une personne relatait que sa mère de 65 ans avait attendu onze heures sur un brancard dans un hôpital public parisien avant d’être prise en charge, alors qu’elle éprouvait des souffrances atroces dues à une fracture des vertèbres accidentelle. Ses enfants se sont relayés auprès d’elle, révoltés qu’on ne tente même pas de soulager la douleur.

    En janvier et février, 30 personnes sont mortes dans les services d’urgence faute de prise en charge assez rapide.

    Mais encore une fois, pas de souci, on va vous aider à mourir si tout ça devient trop insupportable ?

    Deux maternités vont encore fermer, obligeant les femmes à parcourir des kilomètres pour accoucher, mettant mères et nourrissons devant des risques accrus. La mortalité maternelle en France augmente de façon inquiétante.

    Evoquer l’urgence de « l’aide active à mourir » dans ces conditions semble aussi prématuré qu’indécent.

    On m’objectera qu’il s’agit de secours à des personnes souffrant de maladies incurables, sans aucun espoir de guérison, dont la médecine est impuissante à soulager la douleur.

    Certes. L’accompagnement de ces patients suppose aussi une attention accrue au confort de vie, et au confort moral. La douleur est aussi psychique faute de cela. 

    Or actuellement, seuls 26 départements français sont équipés de services de soins palliatifs, souvent insuffisants en nombre de places. 21 n’en ont pas du tout !

    Pour la plus part, les soignants ne sont nullement demandeurs d’une loi supplémentaire.

    Ils comprennent la complexité de la situation. Ils savent et ils expriment que les patients ne veulent pas mourir, mais vivre le plus longtemps possible sans souffrir, entourés de leurs proches. Parfois exceptionnellement aucune thérapie existante ne parvient à apaiser les souffrances. Alors oui, il y a un enjeu.

    Cependant les soignants mettent en garde contre les « demandes de mourir » et leur signification.

    Une infirmière disait avoir entendu un patient, qui la veille déclarait vouloir mourir , réclamer ses vitamines au petit déjeuner…je ne la contredirai pas, ayant entendu dans l’hôpital où je travaillais, une patiente précédemment dépressive et demandant elle aussi plusieurs fois la mort, s’indigner qu’il n’y ait plus de crème au chocolat une fois apaisée…

    Les médecins qui exercent dans les services de soins palliatifs sont d’accord que lorsque la volonté, le personnel, les moyens, sont là, on peut accompagner les malades et leurs familles vers la fin, dignement.

     

    Alors quelle est exactement l’urgence à laquelle on voudrait nous faire croire ? 

    La première urgence est de s’attaquer au délabrement du système de santé publique, et de multiplier les structures de soins palliatifs. La seconde, d’augmenter les budgets de la recherche sur la douleur, et sa prise en compte.

    La troisième serait d’entendre réellement tous les points de vue.

    La fameuse « Convention citoyenne » comprenait 184 personnes tirées au sort.

    Certains ont dit que cette convention était biaisée.

    Tout d’abord, alors que le moindre sondage exige un panel d’au moins mille personnes, sélectionnées pour être représentatives, la modestie du nombre laisse songeuse : comment 184 personnes pourraient elle représenter les 66 millions d’habitants de la France ?

    D’aucuns ont prétendu que le « tirage au sort » avait été fait parmi une population ciblée pour être plutôt en faveur de l’euthanasie. Je l’ignore. Par contre, ce lobbying intensif autour de la mort est inquiétant. L’intolérance des promoteurs de cette « aide active » aussi.

    L’un d’eux vient de déclarer dans un hebdomadaire très lu qu’il déplorait qu’on ait interrogé des ministres des cultes, car dans une société laïque « ils n’ont pas leur mot à dire » (sic).

    Député, ce monsieur devrait mieux connaître la loi de 1905, qui stipule au contraire que chacun a la liberté d’exprimer sa foi ou sa non croyance dans l’espace public sans être inquiété.Il est non croyant, il s’exprime, et les citoyens croyants ont autant le droit de le faire que lui. Avoir l’avis d’un religieux de leur confession est une donnée importante pour beaucoup de personnes, avant de coucher par écrit des directives anticipées sur leur fin de vie.

     

    Au lieu d’empêcher les éventuels contradicteurs de parler, un vrai débat est nécessaire.

    Il est nécessaire parce que dans les pays où l’euthanasie est légale, des dérives commencent à y être remarquées et déplorées.

    En Belgique , on a accepté d’ôter la vie à des personnes jeunes en grande souffrance psychique, mais dont aucun organe n’était atteint,  au motif que les psychiatres et thérapeutes qui les soignaient faisaient un constat d’échec. Une jeune fille de 23 ans. Puis une jeune femme un peu plus âgée qui souffrait de traumatisme irréversible à la suite d’un viol.

    Ces décès prématurés ont ému. Car il n’est pas exclu, à leur âges, que leurs souffrances aient pu finir par s’apaiser avec d’autres traitements, ou d’autres conditions de vie, ce qui est fondamental dans la souffrance psychique.

    Qui peut avoir le pouvoir de décider que des vies ne valent plus la peine d’être vécues ? malgré le ressenti immédiat de l’intéressé(e), pas toujours objectif ?

    On a également voulu étendre la loi aux mineurs.

    Si un mineur n’est pas estimé en capacité de décider seul si il peut se marier,  gérer ses biens, ou pour qui il peut voter, comment aurait il la maturité nécessaire pour décider de sa mort ?

    Sachant combien le cerveau est malléable à cet âge ?

    Des jeunes en souffrance « demandent à mourir » sans préavis et sans assistance dans notre pays, en se suicidant, ou tentant de le faire. Or , en France la prévention du suicide est particulièrement lacunaire. Le taux de suicides est le plus élevé d’Europe : chaque jour, 29 personnes se donnent la mort, et 550 autres tentent de le faire. Soit 9200 personnes par an.

    Les hospitalisations pour tentatives de suicide chez les 10/24 ans sont en hausse notable depuis 2020. Il existe une dégradation manifeste de la santé mentale chez les jeunes depuis l’épidémie de Covid, mais elle est due aussi à l’angoisse face aux enjeux économiques, sociétaux, aux harcèlement  ou au cyber harcèlement, à l’homophobie(le suicide récent d’un jeune garçon de 11 ans en est le triste signe). Les « suicides forcés « chez les jeunes femmes victimes de violence commencent tout juste à être pris en compte.  En 2021, 684 victimes de harcèlement dans le couple se sont suicidées ou ont tenté de le faire

    La réponse de la société n’est pas à la hauteur de l’enjeu : l’avenir de nos enfants, qu’ils soient eux mêmes concernés , ou que leur mère le soit.

     

    La société n’est pas à la hauteur non plus quand elle laisse mourir des hommes et des femmes, parfois des enfants, faute d’un toit.

    Hier 15 Avril, c’étaient les 20 ans du Collectif des Morts de la Rue, qui dénombre les décès de sans abris, et leur assure des funérailles dignes.

    « En interpellant la société, en honorant ces morts, nous agissons aussi pour les vivants », dit ce collectif. Car c’est toujours pour la vie qu’il faut agir.

    Du 1er janvier au 20 décembre 2022, 449 personnes SDF sont mortes en France, à l’âge moyen de 48 ans. Entre le 1er janvier et le 2 février 2023, ce sont 39 personnes qui ont perdu la vie dehors, au même âge moyen. Un pic avait été atteint en 2021 : 623 personnes à 48, 5 ans.

     

    Tant que les gouvernants et les citoyens n’auront pas pris tous les problèmes que nous avons cité à bras le corps, pour que la vie, la conservation de la vie la meilleure possible pour tous, soit le but essentiel, c’est une impasse et un leurre d’évoquer « l’aide active à mourir » comme évidence.

     

     

    Michelle. C. DROUAULT 

     


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  • Un article d’un grand quotidien intitulé « La science –fiction devient réalité », faisait état de la proche naissance chez Madame D.B d’un deuxiéme enfant, la première étant née en 2019 après qu’on lui ait greffé l’utérus de sa mère, pour infertilité utérine.

    Ce qu’on nomme « infertilité utérine » est l’impossibilité pour une femme d’être enceinte à la suite d’une absence d’utérus(syndrôme de Koltanski, qui touche 1 femme/4500)ou d’une anomalie de celui-ci, rétrécissement ou autre, couplé parfois avec une anomalie vaginale.

    Jusqu’à présent, les femmes ainsi handicapées devaient faire le deuil de la maternité biologique, et se tourner vers l’adoption.

     

    Cependant, un premier essai de greffe a eu lieu en Suède voici quelques années, suivi de 9 autres, couronnées de succès.

    Depuis, 90 greffes ont été pratiquées dans le monde, dont 50 en Suède et aux USA.

    75% des dons d’utérus sont le fait de donneuses vivantes ; les autres greffes étant pratiquée à partir des utérus de donneuses en état de mort cérébrale(ayant, espérons le, laissé des autorisations anticipées en ce sens, avec l’accord de leur famille).

    Ce qui nous a interrogé, c’est que la grande majorité des donneuses vivantes sont les mères et les sœurs des femmes infertiles.

    D’abord pour des raisons scientifiques : l’assurance d’une meilleure compatibilité cellulaire et des tissus entre donneuse et receveuse, le moindre risque de rejet de la greffe.(la receveuse doit néanmoins être sous immuno-suppresseurs après l’opération, et tout le temps qu’elle garde l’utérus)

    Les donneuses doivent être âgées de 40 à 64 ans.

    Il semble que ce soit volontiers que les mères/donneuses se soient prêtées à l’ablation de leur utérus, même si cette opération comporte des risques certains (hémorragies).

    Des effets secondaires ont été constatés chez 20% d’entre elles (saignements, infections).

    Comment mères et filles ont elles vécu ce processus ?

    Qu’est ce que donner son utérus à sa fille ? qu’est ce que sentir son bébé se développer dans l’utérus de sa propre mère ? Qu’est ce que cela signifie pour le conjoint que son futur enfant grandisse dans la matrice de sa belle-mère ?

     

    Interviewée, la mère de Mme D.B a déclaré ne plus sentir l’utilité de sa « poche »(c’est ainsi qu’elle nomme son utérus) et l’avoir laissé pour être implanté à sa fille avec enthousiasme.

    Cette vision, je ne le cache pas, m’a mise mal à l’aise de par le morcellement du corps de la femme qu’elle implique. Un être humain n’est pas une somme de pièces détachées, le corps est une unicité, à laquelle participent tous les organes : la femme « est » son utérus.

    Pourquoi est ce si différent d’une greffe de rein, me direz vous ?

    Justement parce que l’utérus est la matrice où se nident, se forment les enfants, ce n’est pas un organe comme les autres, symboliquement et concrètement.

    C’est parce que ce n’est pas un organe comme un autre qu’est évoqué brièvement dans l’article le regard du conjoint. Peut il avoir le sentiment diffus d’une sorte d’ »inceste gestationnel », et être saisi d’une angoisse sur laquelle il ne peut mettre le doigt ?

    Nous ne le savons pas.

    Il est important d’aborder la symbolique du don.

    « la féminité », écrit l’historienne Michelle Perrot, est construite sur l’idée de don.

    Qu’il s’agisse de la GPA(« gestation pour autrui ») ou de transplantation  d’utérus intrafamiliale, c’est toujours aux femmes qu’on propose de donner une partie d’elles mêmes, voire le « produit » de leur matrice : l’enfant.

    L’un et l’autre processus peuvent endommager gravement leur santé.

    Quel est le but recherché ?

    Qu’ est ce qui est si important, vital presque, que des femmes soient prêtes à faire courir des risques à leur mère, leur sœur, et à en courir elles mêmes ?

    Le but recherché ne serait il pas la norme, qui n’a jamais été aussi forte, bien qu’on clame sans cesse l’impérieuse nécessité de sa déconstruction, et son déplacement ?

    Interrogée à son tour, la receveuse de l’utérus de sa mère, Mme D.B,  a reconnu ne pas se sentir « une femme complète » sans avoir d’enfant naturellement.

    De son côté, sa mère dit avoir le sentiment « d’avoir mal fait les choses » en enfantant une fille sans utérus.

    Voilà deux femmes au bord de la culpabilité de n’être pas des femmes parfaites.

    Il n’est pas question ici de les juger en quelque manière que ce soit (on peut saluer le courage et l’abnégation de la grand mère !) Mais seulement d’interroger l’injonction faite aux femmes soit d’enfanter un héritier par elles mêmes, soit d’en montrer la fiction par la biais de l’utérus /ou de la « gestation » d’une autre femme.

    La norme recherchée est celle de la femme-mère, mais aussi de l’épouse qui donne un enfant, peu importe le stratagème déployé.

    La seule différence avec les siècles passés serait t elle la connaissance du stratagème par la société, et par conséquent l’époux, voire sa publicité.. ?

    Cette connaissance rend elle le processus plus sain ? Il est dit dans le reportage que les circonstances de sa naissance vont être expliquées à l’aînée quand elle grandira. (est ce bien nécessaire étant donné que ses parents sont tous deux et sans équivoque ses parents biologiques ?) Quel peut être le ressenti d’une enfant qui apprend avoir grandi dans la matrice de sa grand mère ? Ne risque t on pas une perte de repères ?

    Pour dédramatiser la chose, il lui sera peut être expliqué que sa grand mère a « prêté sa poche » à sa mère, et a été satisfaite de le faire-ce qui n’est pas un mensonge-

    Nous en revenons alors à ce danger : si les femmes ne sont plus « Une » mais un assemblage d’organes, dont des organes reproducteurs qu’elles peuvent prêter, louer, et par extension dont elles peuvent vendre le produit(GPA), alors il n’y a plus vraiment de femmes.

    Par contre leur mythe, leur stéréotype, leur image , continuent d’exister, triomphants.

     

    La GPA est d’ailleurs brièvement évoquée dans l’article, pour rappeler-plutôt pour déplorer, le ton est ambigü- qu’elle soit interdite. L’adoption est balayée d’un revers de main comme « trop compliquée ».  Ne resterait donc comme solution que la greffe d’utérus…. Avec son lot de souffrances humaines.

    Ce qui est possible est il toujours souhaitable ? C’est un sujet sur lequel on pourrait faire « plancher «  les élèves de terminale.

    Mais s’il est exact que l’adoption soit un processus long et compliqué en France, l’adoption simple(l’enfant conserve son nom d’origine, accolé si souhaité à celui de l’adoptant, et un lien éventuel avec ses parents biologiques) n’a guère de succès. Pourtant de nombreux enfants sont soit délaissés par des parents qui ne les ont pas abandonnés pour autant, soit ont des parents dans l’incapacité physique ou mentale de s’occuper d’eux. Et seraient heureux de cette solution. 

    Le but des manipulations génétiques et chirurgicales actuelles semble bien être la reproduction d’une norme social et familiale.

    Autrefois certains étaient fiers de se situer hors de cette norme, contestée à coups de poèmes , de chansons, de déclamations anarchistes et féministes, souvent vivifiants. 

    Elle semble à présent faire des ravages. Quelle que soit leur orientation sexuelle et leur composition, une majorité de couples adhère au modèle de la famille nucléaire de deux enfants.

    On légifère suivant ce modèle.

    Est ce un bien ?

    Bien malin serait celui, ou celle, qui pourrait avoir une réponse affirmée, mais atteindre ce modèle de vie idéalisée justifie t il tout ? 

    Abandonnant la priorité du soin, la médecine semble s’être jetée à corps perdu-et à bistouri ouvert-  dans la réponse à des demandes sociales.

    « Primum non nocere », en premier ne pas nuire, dit le serment d’Hypocrate.
    Or , l’ablation d’un utérus peut nuire, nous l’avons vu.

    Il en est de même, et c’est un autre débat, d’ablations d’utérus et des masectomies effectuées, non pour vaincre des cancers, mais pour affirmer l’identité de genre(c’est le terme employé) de femmes s’identifiant hommes ; de même que des castrations sont effectuées sur des hommes s’identifiant femmes.  Certains pays peinent à interdire ces procédés pour les mineurs, qui ne possèdent pas encore la capacité de réflexion nécessaire pour prendre pareilles décisions.

    Dans quoi la médecine s’engage t elle ?

    A l’heure où nous écrivons ces lignes, un article du « Daily Mail »(Royaume Uni) pose cette question, vue par des féministes britanniques comme un terrifiante dystopie :

    « Faut il se servir des femmes en état de mort cérébrale comme mères de substitution pour que les couples infertiles aient une chance d’avoir un enfant ? »

    Certains membres du corps médical envisageraient ils cette pratique comme pouvant être usuelle ? S’agirait il de se servir du corps entier de la femme comme couveuse, au mépris du processus de construction de l’être humain dans l’échange materno-fœtal :non seulement les échanges sanguins, mais la respiration, la voix, les émotions, l’environnement familial de la mère ?  Il semble que oui : un autre article britannique évoque le « don gestationnel du corps entier » pour éviter la « problématique morale de la GPA » d’une femme vivante…( !)

    L’utilisation d’un corps comme container fœtal est donc à l’ordre du jour…

    Les dérives possibles aussi.

    Mais enfin, les femmes seraient elles destinées à pratiquer le don jusque dans la mort ?

    Leur dignité est elle assurée dans de telles pratiques ?

    A notre avis, rien n’est moins sûr.

    Et il nous semble que le respect du aux défunts est un « tabou » universel qu’il ne faut à aucun prix abandonner sous le prétexte du « bénéfice » des vivants…

    Mais laissons les lectrices et lecteurs en juger….

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

     


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  • La répression féroce qui s’exerce en Iran à l’égard d’une jeunesse qui manifeste son désaveu d’une théocratie tyrannique, et dont la mobilisation ne faiblit pas, a montré que le régime ne se souciait pas d’avoir une légitimité populaire.

    Des couches de plus en plus larges de la population se joignent aux jeunes ; mais surtout, les funérailles de ces souvent très jeunes manifestants, quand ils ont été tués par des tirs de forces de sécurité, deviennent aussi des manifestations.

    Le peuple iranien n’accepte pas de voir sacrifier sa jeunesse.

    Après les tirs et les arrestations massives, sont venues les condamnations à mort, à l’issue de procès ultra-rapides, sans l’assistance possible d’un avocat pour les accusés. 

     

    Puis les exécutions.

     

    Après celle du jeune Moshen SHEKARI, le 8 décembre, a suivi la deuxième en 4 jours, le 12 décembre : celle de Madjidreza RAHVANARD, 22 ans, dix huit jours après sa condamnation, le Code pénal iranien prévoyant pourtant 20 jours pour faire appel.

    Cette dernière exécution m’a frappée par son caractère d’inhumanité totale.

    Le jeune homme a été accusé d’avoir « pris la vie les biens et l’honneur de personnes, en vue de créer un climat d’insécurité ».

    Il ne nous appartient pas de juger les actes. La seule exigence universelle est qu’un accusé bénéficie d’un procès équitable, à charge et à décharge,  avec la défense d’un avocat ; et que nul aveu ne soit du à la torture.

    Aucune de ces conditions n’a été respectée.

     

    Tous les observateurs disent que les procès durent une quinzaine de minutes, que les accusés semblent terrifiés et avoir été torturés, et qu’ils n’ont aucun défenseur.

    Madjidreza a été exécuté par pendaison à l’aube du 12 décembre en public, sans que sa famille en soit avertie.

    A 7 heures du matin, ils ont reçu un appel téléphonique, leur indiquant de se rendre dans un cimetière d’Evin où leur fils/frère/petit-fils, avait été enterré.

    Les manifestations de désespoir et d’indignation ayant sans doute été grandes dans son quartier, quelques jours plus tard, les forces de sécurité se sont rendues chez sa grand mère pour y retirer les fleurs et les affiches de commémoration. Elles ont retenu son oncle plusieurs heures au poste de police avant de le relâcher.

    Une telle volonté tenace d’humiliation, un tel manque de respect pour les morts, et ceux qui leur survivent, va bien au delà de la terreur.

    Et je me suis demandé par quelle perversité ceux qui agissent ainsi peuvent prétendre agir au nom de Dieu ; et quelle douleur ils infligent aux véritables croyants.

    Voir sa foi dévoyée et instrumentalisée pour tuer doit être une souffrance indicible.

    La plus part des manifestants arrêtés ont été condamnés pour « inimitié avec Dieu » ou « guerre contre Dieu ».

    Ces allégations paraissent vides de sens :seul Dieu peut juger de qui L’aime ou ne L’aime pas.

    Les mollahs iraniens prétendent ils prendre la place de Dieu ?

    Il semble que ce soit aussi l’option des talibans qui ont remis au goût du jour les châtiments publics (de femmes, de préférence), sous forme de coups de fouet(donnés par des hommes, et en présence d’hommes). Ces punitions peuvent être la sanction de délits imaginaires, inexistants dans le Coran : avoir écouté de la musique(quid des soufis ?) ou être sortie sans accompagnant masculin(que peut faire une veuve avec enfants en bas âge pour s’approvisionner ? c’est le sujet d’un splendide film d’animation qui met en scène une jeune fille qui se déguise en garçon pour faire survivre sa famille…)

    L’ensemble de ces pratiques, tant en Iran qu’en Afghanistan, montre un point commun :le défoulement de pulsions sadiques, honteusement sacralisées par la référence permanente à Dieu.

    En Iran, Armita ABBASSI, 20 ans, arrêtée lors de manifestations et incarcérée, a été admise à l’hôpital suite à une hémorragie anale due à des viols répétés durant sa détention-alors que les lois du régime condamnent formellement toute relation sexuelle hors mariage- et que le Coran proscrit non seulement le viol mais ce type d’offense…(après son hospitalisation, la jeune fille a été ré-incarcérée en un lieu inconnu, et sa famille semble avoir perdu sa trace)

    C’est en ces circonstances qu’on voit combien la référence religieuse est une imposture complète.

    Une situation bien comprise par des femmes voilées, chiites pratiquantes, qui ont pris part aux manifestations en clamant « Nous n’avons pas peur ! nous sommes ensembles ».

     

    Les catholiques contemporains connaissent cette trahison ; ceux d’antan la dénonçaient déjà :

    « Comme il sait , avec ruse dernière/se faire un beau manteau de tout ce qu’on révère » faisait dire Molière de Tartuffe…

    Mais de nos jours l’heure est grave, et ce sont plus que des forfaitures individuelles de faux dévôts qui perturbent et indignent les consciences : les agressions sexuelles, viols, commis par des prêtres sur des enfants ou de jeunes religieuses sous le prétexte de les « rapprocher de Dieu » se sont avéré être légion, cumulant l’abus spirituel avec les crimes ou délits.

    La perversion a connu son comble avec le « strip-tease confessionnel »  organisé par un ex-évêque.

    Quelles sont les conséquences pour les croyants de toutes ces monstruosités, toutes confessions confondues ?

    Faut il beaucoup de grandeur d’âme pour garder la Foi ?

    En Occident, dans les pays laïcs, la première observation des athées est « comment Dieu peut il tolérer tout cela ? S’il existe, il est impuissant ou sans compassion ».

    Le dégôut, pour le croyant, est une première réaction bien légitime.

    Plusieurs personnes de ma famille ont cessé de pratiquer après la 2éme Guerre Mondiale, accusant le clergé de faire beaucoup de bruit pour condamner la contraception, alors qu’il avait (sauf exceptions notables) laissé gazer des enfants juifs.

    Des victimes ayant témoigné auprès de la Commission SAUVÉ  ou de la « Parole Libérée » ont déclaré ne plus pratiquer.

    L’idée d’avoir reçu la communion d’un prêtre pédophile doit être insoutenable.

    Mais garder la Foi ?

    Se dire que Dieu n’y est pour rien ?

    Que nous avons été créés(du moins la possibilité de notre être) libres, libres de faire le Bien ou la Mal, même le Mal en se réclamant de Dieu pour mieux y parvenir ?

    Cette démarche est elle accessible facilement ?

    Je laisse cette question ouverte. Je ne peux y répondre.


    A tous nos frères et sœurs Iraniens croyants, quelle que soit leur religion, à tous les croyants molestés dans leur foi, où que ce soit dans le monde, souhaitons de ne pas céder au désespoir de l’absence de Dieu.

     

    Michelle C. DROUAULT.

     

     

     

     

     


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  •  La révolte des Iraniennes après le décès de Masha Amini, tuée à la suite de brutalités policières pour un foulard mal ajusté, a provoqué  l’admiration et une immense vague de solidarité internationale. Les femmes iraniennes ont été le fer de lance d’un véritable épisode révolutionnaire qui continue à embraser tout le pays, las d’une dictature religieuse qui dure depuis 42 ans.

    C’est une révolution populaire, et féministe dans le sens où pour une fois, ce sont les hommes qui ont rejoint le mouvement des femmes. De nombreux jeunes hommes ont d’ailleurs payé de leur vie d’avoir manifesté, ou protégé des manifestantes.

    C’est tous les jours que sont relayées les images de jeunes filles et femmes de tous âges qui se montrent fièrement, la tête découverte, au risque de leur vie ; toute une jeunesse dans les Universités qui crie sa colère de voir sa vie et son avenir confisqués par des normes religieuses rigides, et parfois inventées pour mieux contrôler la population. Les minorités ethniques et religieuses, elles aussi opprimées, réclament leurs droits.

     

    Cependant en France, une petite musique dissonante s’est fait entendre : la polémique sur « le voile » a resurgi telle un irritant serpent de mer.

    Devant la culpabilisation fanatique de celles qui oseraient encore se couvrir la tête de ce côté du monde, nous avons été nombreux (ses) à affirmer qu’il n’existait aucune contradiction à soutenir la lutte des femmes en Iran, et protéger le droit de porter un voile ou non, en France comme ailleurs. Dicter aux femmes ce qu’elles doivent porter est liberticide sous toutes les latitudes. Notons d’ailleurs que le régime du Shah d’Iran, renversé par la première révolution de 1979,* avait lui interdit strictement le port du voile dans un but d’ »occidentalisation » du pays, sous peine d’une répression féroce.

    En Iran, la police actuelle tue celles qui brûlent leur voile.

    En France, celles qui le portent subissent souvent vexations et discriminations. 

    Avant de poursuivre, précisons qu’aucune comparaison ne peut évidemment être établie entre la répression meurtrière d’une dictature, et de simples discriminations ou humiliations ; mais celles-ci sont pourtant bien réelles, et l’Histoire a prouvé que de petites stigmatisations pouvaient en amener de bien plus grandes et plus dangereuses.

     

    Suite aux fameux « arrêtés anti-burkini », il est arrivé que des policiers mal informés s’érigent en « police des mœurs » et importunent ou verbalisent sans discernement sur les plages des femmes qu’ils estimaient trop couvertes(leggings, tunique, turban).Il a fallu que certaines assignent les municipalités en tribunal administratif pour obtenir le remboursement des amendes, estimées injustes.

     

    Une circulaire récente de l’Education Nationale sur les « signes religieux par destination » a laissé les enseignants bien perplexes : il leur appartenait, d’après le ministre, de surveiller  les jupes longues et les robes trop amples des jeunes filles, pour voir si elles les « portaient régulièrement », ainsi que les bandanas ne laissant pas voir les cheveux….

    Pourtant la loi est la loi : sont interdits à l’école les signes religieux ostensibles et identifiables(kippa, croix visible, voile).

    Un précédent ministre, lui, avait fustigé les « crop-tops » de certaines jeunes filles(débardeurs laissant voir une partie du ventre) comme étant de nature à distraire et déconcentrer les garçons…

    Déjà éprouvés par une situation difficile de personnels réduits et de classes surchargées, les enseignants ont réclamé des directives claires…qui ne sont pas venues ! 

    On voit ici que le corps des femmes et des filles est partout un enjeu, une sorte de champ de bataille sur lequel s’affrontent des idéologies parfois contradictoires, et des logiques d’injonctions que les intéressées peuvent trouver absurdes.

    Ainsi, des vêtement dissimulant trop les formes ou les cheveux pourraient vous faire soupçonner de bigoterie, mais arborer des tenues ultra-légères serait également suspect de…provocation envers le sexe opposé.

    Sur ce second argument, l’Education Nationale se rend elle compte qu’elle s’aligne sur les mollahs et talibans divers ? les filles seraient responsables des pulsions des garçons, et il serait de leur responsabilité de ne pas les réveiller ??

    Car enfin, la question n’est jamais posée de savoir en quoi le port de robes amples et de bandanas , ou au contraire de débardeurs minimalistes, nuit à la scolarité des JEUNES FILLES. A leurs résultats, leurs progrès, leur avenir ? Il n’est question que de la « liberté » d’étudier sans être distraits des garçons, et de la peur des adultes de l’influence d’éventuels alliés des terroristes islamistes, conduisant à des « radicalisations » de jeunes.

    On m’objectera que cette crainte est légitime. Certes.

    Néanmoins, la dimension de tâtonnement et de recherche d’affirmation de soi des adolescents des deux sexes, paraît ici totalement ignorée.

    Ces costumes mystérieux (hijab, abaya) sont ressentis comme la marque d’une appartenance secrète à un groupe se positionnant contre l’ordre établi, réprouvé comme « immoral ».

    Les révoltes de jeunes contre la guerre au Vietnam, l’impérialisme, l’injustice sociale passaient aussi par des signes d’apparence physique emblématiques(cheveux longs des garçons ; abandon des marqueurs de féminité classiques pour les filles ; symbole de la paix) ET parfois des adhésions à des idéologies qui se sont révélées totalitaires( maoïsme, communisme albanais, extrème gauche radicale allemande ou italienne).

    Les idéologues et militants des islamismes radicaux , comme des mouvances antérieures citées, savent faire appel aux idéaux de générosité, de justice , de droiture des adolescents et jeunes adultes.

    C’est l’accent mis sur l’inaction de l’Occident face aux exactions de Bachar El Assad, et l’appel à l’aide humanitaire qui a précipité beaucoup de jeunes filles dans un départ en Syrie.

    Mais la réponse des adultes tutélaires doit elle être la répression et la persécution, y compris en passant outre la loi ?(certains proviseurs auraient réclamé la surveillance des tenues portées hors cadre scolaire !) Quelle crédibilité ont des adultes qui ne respectent pas leurs propres lois ? Il me semble que harceler les jeunes filles sur le port du voile ou d’autres codes vestimentaires ne peut que conduire à des replis et fractures contraires aux buts recherchés.

    L’éducation civique, l’enseignement bien documenté de l’Histoire des religions, accompagnant la ré-explicitation des lois de 1905 et de 2004, paraîtraient plus appropriés.

     

    Plus récemment encore, une pédiatre d’un hôpital public en fonction depuis plusieurs années, exprimait sur les réseaux sociaux son épuisement, son angoisse devant la mise en danger de jeunes patients faute de personnels. Elle relatait effectuer le travail d’environ 6 à 7 soignants.

    Parallèlement, un groupe de ses confrères demandait à être reçu à l’Elysée pour évoquer ce même effondrement des services pédiatriques français, et demander des actions urgentes.

    Les internautes, en majorité, n’ont vu que le voile de cette médecin.  Elle en porte un effectivement, la vidéo ayant été réalisée hors des murs de l’hôpital. Elle a été invectivée, et non pas remerciée pour tous les enfants qu’elle a sauvés.

    On en reste abasourdie.

     

    Cette obsession française est hautement dommageable.

    Au « vivre ensemble ». A la notion de liberté dans une démocratie.

    Qui ne doit pas être à géométrie variable.

    Voici plus de trente ans, dans une vidéo magnifique d’humanité, Gisèle Halimi expliquait à une opposante « anti-IVG » qu’elle –même n’était nullement « pour «  l’avortement (qui l’est ?)mais que son combat était justement pour que son interlocutrice puisse avoir cette liberté, d’interrompre une grossesse si jamais elle ne pouvait l’assumer.

    Les démocrates en France ne sont pas « pour » le voile, mais pour la liberté d’avoir la tête couverte ou découverte.

    Il ne s’agit pas de « relativisme culturel », comme ont accusé certaines : certaines pratiques comme les mutilations génitales, sont condamnables en elles-mêmes vu la souffrance qu’elles infligent, souvent à vie. Un accessoire vestimentaire se met et se retire. Ce qui fait souffrir est la contrainte sur le corps.

    Des féministes françaises ont déclaré que le hijab était en lui même un symbole d’oppression patriarcale, et estimé que toutes les femmes qui le portaient étaient « aliénées ».

    Elles ont maintenu leur position même après que des sociologues (Eric Fassin, entre autres) aient tenté d’expliquer dans plusieurs tribunes qu’avoir une grille de lecture indépendante du contexte d’un phénomène, et du lieu où il existait, était absurde.

    Si on suit la logique des oukases de ces « féministes », faudra t il arracher leur voile aux réfugiées Ouïghoures au motif de cette « aliénation », alors qu’elles ont été internées dans des camps de travail forcé en raison de leur appartenance à la confession musulmane, leur causant une humiliation supplémentaire ?

    Des journalistes iraniens exilés ont d’ailleurs confirmé que le hijab obligatoire n’était qu’un des éléments de l’oppression du régime actuel, et que supprimer cette disposition(comme l’ont proposé assez rapidement des mollahs réformateurs au début des manifestations) ne ferait pas disparaître miraculeusement l’emprise d’un ordre religieux qui veut réglementer jusqu’à la vie privée des citoyens.* Des femmes voilées ont aussi manifesté contre le régime, ont ils dit, ce qu’elles réclament est la liberté, et une vie meilleure, car  le peuple iranien vit dans une grande pauvreté.

     

    Nous appelons de nos vœux une société française où l’analyse critique ferait son retour, remplaçant les sempiternels chocs idéologiques-qui n’est pas pour moi est contre moi- qui font fi de la complexité de la vie et de l’évolution des groupes humains.

    Est ce pour demain ?

     

     

    Michelle C. DROUAULT

     

    Note* 1  révolution confisquée par les islamistes.

     

    * 2 il est d’ailleurs étrange que les mêmes personnes qui trouvent odieuse la propension des clercs catholiques à rentrer dans les chambres à coucher par des prescriptions sur la vie intime des couples, ne saisissent pas toujours cet enjeu fondamental.

     


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  •                     Les Lumières ont été le triomphe de la rationalité et des sciences sur l’idéologie obscurantiste d’un christianisme mal compris ; impossible à contester sous peine d’anathème et d’accusation de blasphème.

     

     

    Il semble hélas que les étoiles des Lumières ne pâlissent considérablement. Et que les monothéismes constitués aient laissé la place à d’autres « religions », employées également comme armes pernicieuses de domination.

     

     L’Ancien Régime était ouvertement conservateur, défenseur de traditions séculaires qui devaient rester immuables. Une société d’ordres, pas de classes, ordre établi pour ce qui se voulait l’éternité. Monarchie de droit divin dans le christianisme, à la suite du premier roi chrétien occidental, Clovis. Protection des métiers et confréries.

    Le Roi devait être irréprochable sur le plan de la morale chrétienne  (même s’il y faisait des accrocs dans sa vie personnelle) et les confesseurs des monarques veillaient, brandissant parfois l’arme des refus de sacrement (Louis XV, se croyant mourant, contraint de renvoyer Mme de Pompadour..) Le roi était le représentant de Dieu, mais lui était soumis…

    Ainsi le peuple devait il suivre ce modèle bon gré mal gré, et aussi accepter les inégalités (comme étant la « volonté de Dieu ») sous peine d’excommunication, voire de châtiment, puisque la religion était religion d’Etat.

    Tous ceux qui dérangeaient, et remettaient en question à bas bruit cet ordre implacable étaient stigmatisés, mis au ban de la société, menacés de punitions cruelles allant jusqu’à la mort.

    Entre autres, on redouta la puissance satyrique des comédiens et chanteurs, longtemps excommuniés.  La crainte de la persécution dura  plusieurs siècles dans les campagnes, puisque Balzac fait dire à Madame Grandet, la mère d’Eugénie, qu’aller au théatre serait « pêché mortel »…

    Les femmes furent celles qui payèrent le plus lourd tribut à l’idéologie de l’Ordre divin, tel qu’ interprété par ceux qui en profitaient et en jouissaient : rebelles à la soumission, femmes ayant soif d’instruction ou pratiquant la médecine, le vocable de « sorcière » les condamnait au bûcher…

    Cette époque était le règne parfait de l’idéologie imposée par la force, sans cohérence avec les dogmes même(qu’est l’Evangile sinon un rejet de l’injustice et des stigmatisations ?) ni même avec le réel : les accusations portées contre les femmes condamnées étaient souvent de la plus haute invraisemblance, sur le fondement de légendes invérifiables.

    Peu à peu, les Lumières et leurs philosophes, leurs scientifiques, les récits des explorateurs de retour de voyage, ont éclairé les esprits.

    Des écrits, des débats, des cercles d’échanges et de réflexion sous des dehors de salons littéraires, ont fait changer les mentalités. 

    Jusqu’à ce que la Révolution balaye tout.  Par une autre idéologie ? C’est un autre débat.

     

    De nos jours, nous assistons au retour en force des idéologies imposées.

    Elles le sont , non plus au nom de la préservation d’un ordre moral, mais au contraire d’un Progrès présenté comme le bien suprême.

    Et comme pendant l’Ancien Régime, tous ceux qui remettent en question le Progrès-ou ce qui nous est présenté comme en faisant partie- sont vilipendés, rejetés, invectivés, et accusés d être des « mécréants », censurés-avec la complicité de média avides de scoop-, diffamés….

    Le malheur est qu’il y ait encore moins de débats qu’autrefois.

    Comment, alors que les sources d’information sont à présent multiples et facilement accessibles, cela est il possible ?

    Certes, si les sources d’information abondent, les réseaux sociaux favorisent aussi les mouvements d’indignation sélective et irrationnelle.

    Cependant, la conscience aigüe de ce « grand bond en arrière » m’a saisie en lisant qu’une autrice célèbre pour son étude exhaustive, justement, de la persécution des « sorcières » à travers l’Europe, avait cautionné les propos d’activistes qui taggent sur les murs le slogan « les Terfs au bûcher ».

    Décidemment, rien n’allait plus…

     

    « Terf » signifie en anglais « trans-exclusionary radical féminist ». (féministe radicale qui exclue les trans).

    Cette dénomination est évidemment trompeuse. Comme nous l’avons expliqué précédemment, cette « exclusion » ne vise que les lieux dédiés aux femmes pour leur sécurité (foyers d’hébergement, vestiaires, lieux de détention) ou les compétitions sportives féminines (un homme gorgé de testostérone, s’ »identifiant » femme va évidemment rafler tous les premiers prix).

    L’ "exclusion " qui ulcère certains transactivistes est aussi sexuelle : les femmes lesbiennes refusent en toute logique d’avoir des rapports amoureux avec des hommes s’identifiant femmes, mais ayant gardé leurs attributs masculins. Elles sont alors cataloguées « transphobes ». Il faudrait magiquement que les femmes lesbiennes voient dans ces corps masculins des corps de femmes….

    On en revient toujours à la même dénégation du réel, la même volonté de forcer l’autre à une croyance qu’il /elle ne partage pas, et pire, une contrainte par corps.  

    Agresser des femmes parce qu’elles ne veulent pas avoir de relation sexuelle avec vous est une tactique de domination masculine séculaire ; mais c’est à présent en s’appuyant sur une notion moderne et progressiste de « non discrimination » qu’on veut les y obliger.

    Sans même écouter ce que ces femmes ont à dire, sans débat, les voilà donc « bonnes pour le bûcher ».

    Comment défendre de telles positions ?

    Comment ne pas faire le rapprochement avec les thérapies de conversion ou les « viols correctifs » de filles lesbiennes en Afrique du Sud ?

    Certaines auteures réputées féministes semblent aveugles…

    Les Lumières se sont éteintes.

     

    Nous pourrions nous contenter d’un haussement d’épaules.

    Mais l’actualité nous rattrape : des hommes, des femmes , ont été menacés , sanctionnés dans leur emploi(en général des professeur(e)s et des chercheurs/ses) parce qu’ils refusaient d’employer des pronoms neutres, ou rappelaient la réalité biologique de différence des sexes, ceci dans plusieurs pays. En Norvège, une femme a même risqué la prison.

    Les féministes qui combattent ces pratiques sont cyber-harcelées.

    Voici quelques jours à Paris, une manifestation pour le droit à l’avortement légal et sûr (l’exemple des USA inquiète) a été agressée par de jeunes transactivistes qui clamaient « l’avortement pour les hommes aussi »* et voulaient chasser les « Terfs » de la manifestation… cette définition semble s’être élargie à toutes les femmes hétérosexuelles ou lesbiennes qui défendent leurs droits.

    En Autriche, la députée écologiste Faïka El Nagashi, députée au Parlement de Vienne, a vu annuler une de ses conférences sur le mouvement lesbien 24 heures  avant la date,

    pour raison de « non inclusion » des personnes transgenres….

    Nous sommes bien dans une idéologie fanatique, excluante au motif de ne pas vouloir d’exclusion, délivrant des oukases aux « non convertis », qu’on convaincra par la force s’il le faut…

    Cette idéologie se répand comme une trainée de poudre, simplement parce qu’elle est un « backlash » au « #MeToo » des femmes qui ne veulent plus se taire.

    Elle permet d’entraver la marche inéluctable des femmes vers plus de dignité et d’égalité, de silencier celles qui réfléchissent et veulent partager leurs réflexions.

     

    Sourds à ces avertissements, les media se sont engouffrés, pour la pluspart, dans cette croisade transactiviste. Nous sommes absolument submergés de films, documentaires, interviews, articles sur le sujet de la transition de genre, et ceci sans regard objectif.

    Il n’en faut pour exemple que l’interview sur la chaîne Arte de « la première maire transgenre » d’une commune des Hauts de France. 

    La véritable égalité voudrait que ce n’ait rien d’extraordinaire : cette personne a une apparence de femme, une voix de femme, c’est « Madame le maire », point.

    Et c’est très bien.

    Elle est autrice d’un livre sur son parcours. Ouvrage que nous sommes libres d’acheter ou non.

    A une heure de grande écoute, elle explique qu’elle s’est mariée, qu’elle a eu trois enfants, puis qu’elle a divorcé et entamé sa transition, chirurgicale et hormonale, pour changer ensuite son identité. Or à aucun moment les journalistes présents n’ont posé la question de la réaction de cette épouse, et des enfants. Peut être l’intéressée ne le souhaitait elle pas ? En fin d’interview, elle mentionne juste que ses enfants continuent de l’appeler « Papa ».

    Qu’est ce que cela fait à un enfant d’appeler une femme « Papa » ? Ou plutôt, que « Papa » soit devenu une femme ? Cela ne fait il pas bouger les repères avec une certaine violence ?

    Comment réagissent les amis d’école ? les interrogations sont multiples. Mais on préfère nous faire penser que tout cela se passe sans heurt pour le bonheur de tous, avec juste une petite allusion aux traitements lourds subis par l’interviewée. Est ce qu’on imagine une seconde les bouleversements de la vie de cette famille ?  Ce doit être un véritable tsunami.

    Non, on ne veut pas le voir. C’est un merveilleux conte de fées… 

    Arte invite des auteurs, artistes, explorateurs, et personnes hors du commun, pour les valoriser et montrer leur travail, c’est formidable. Mais cela ne doit pas se transformer en promotion de parcours difficiles quand ils touchent à l’intime, en mystification du réel : ces trajets de vie sont exceptionnels, et ils ne laissent pas ceux qui les vivent et leur entourage indemnes.

    Louons au passage les quelques chaînes de radio qui laissent la parole à ceux et celles qui s’interrogent et s’inquiètent, mais font clairement figure de trouble-fêtes…

     

    Cet engouement laisse de côté la critique de la notion de genre comme auto-détermination(le genre déclaratif) et surtout comme performatif de stéréotypes de sexe ; certains exposés, certains films(« Petite fille ») laissent une impression de malaise : est ce que « se sentir fille » est aimer le rose, les poupées Barbie, la danse et les paillettes ? Ou n’est ce pas plutôt ce que la société indique aux filles comme devant être désirable ?(la société comme « machine à montrer le désir » selon Barthes )  Pourquoi un garçon n’aimerait il pas ces mêmes choses tout en restant de genre masculin ? Pourquoi une fille ne devrait elle pas se battre ? Dans une vidéo, un jeune garçon qui s’identifie fille se plaint à l’institutrice que ses camarades le bousculent et le battent, et elle répond » tu es un garçon, tu dois savoir te battre ». 

    Mauvaise pioche : pourquoi le fait de s’identifier « fille » empêcherait de réagir si on est agressé(e) ? 

    Depuis plus de 50 ans , et même davantage, les féministes se battent contre les stéréotypes de genre. Des femmes ont montré qu’elles pouvaient être combattantes, aviatrices, scientifiques, cheffes d’Etat. Des hommes ont milité pour la paix et contre toute violence, crée de la beauté.

    C’est ainsi que le monde progressera.

    Peu d’entre nous sont « né(e)s dans le mauvais corps », mais beaucoup ne veulent pas correspondre aux clichés qui ont construit les sociétés où le genre est hiérarchisé.

    Beaucoup d’entre nous ont envie de laisser libre court à leur part « masculine «  pour les femmes, et « féminine » pour les hommes.

    Nous ne voulons pas être enfermées dans les stéréotypes, car de cette clôture nait la domination. Il est prouvé que les hommes violents sont les plus accrochés aux stéréotypes de genre et de rôles.

    C’est en vertu de stéréotypes de genre que les femmes sont cantonnées à des professions de soins et sous-payées ;  souvent traitées de menteuses et de manipulatrices par la justice.

    C’est en fonction de stéréotypes de genre qu’on demande aux femmes « comment étiez vous habillée ? » lors de plaintes pour viol. Qu’on estime presque systématiquement qu’une mère est « manipulatrice » lorsque son enfant révèle des faits d’inceste de l’autre parent.

    Alors ?

    Ballionner la critique n’est pas la solution. 

    Nous ne voulons pas nous taire.

     

    Consolons nous, les milliers de femmes brûlées comme sorcières de par le monde en l’espace de deux siècles n’auront pas empêché la voix des femmes de continuer à porter.

    Qu’elles disent ce qu’elles pensent, ce qu’elles ne veulent plus, ce qui les écrase et les efface.

    Et dans un autre régistre, il suffit d’écouter l’immense et courageuse révolte de nos sœurs Iraniennes, au risque de leur vie, pour être persuadé(e) que rien, jamais , n’imposera silence aux femmes qui veulent leur liberté. 

     

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

     

    * Nous voilà au delà de la mystification : les « hommes transgenres » qui auraient besoin d’un avortement sont biologiquement des femmes….
     

     

     

     


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  • Une affiche du « Planning Familial » a suscité cette dernière semaine une incessante polémique. On y voit deux personnes, dont une enceinte, mais portant des vêtements et une coupe de cheveux masculins. L’autre est un homme, barbe et cheveux longs.

    Ils se tiennent comme un couple.

    La pomme de discorde réside dans la légende de l’affiche : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints ».

    La plus part d’entre nous sont resté-e-s sans voix.

    Certains ont cru à une blague, et se sont souvenu de la comédie jouée par Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni »Le plus grand événement depuis que l’homme a marché sur la lune », où l’on assiste aux tribulations de l’acteur, enceint…

    Las ! Ce n’était pas une plaisanterie.

    Si la philosophe Françoise Héritier a affirmé que la différence des sexes est ce qui nous permet de penser, toute pensée était alors bloquée par cette déclaration ubuesque qui défiait la science universelle. Le plus élémentaire ouvrage de biologie humaine stipule en effet que :

    « Seules les personnes de sexe féminin, dotées d’organes sexuels et reproducteurs féminins, et porteuses des chromosomes XX, peuvent concevoir et donner la vie ».

    Un fait immuable depuis des millénaires, et jamais démenti !

     

    Le Planning Familial est un organisme à présent subventionné par des fonds publics, qui accomplit depuis 1970 un travail formidable de services rendus aux femmes de tous âges : consultations de gynécologie, éducation à la sexualité et la contraception pour les jeunes filles, information gratuite sur les moyens de contraception et l’IVG/IMG, orientation vers des médecins spécialisés pour suivi de grossesse,  problèmes de fertilité, dépistages de cancers génitaux, suivi de ménopause… et soutien de toute situation difficile.

    Des milliers de femmes y ont eu recours- certaines en grande détresse avant 1975-, et ont encore envers son personnel soignant, ses militantes et ses bénévoles , une immense reconnaissance.

    Alors, que s’est il passé ?

    Les explications données par le Planning à cette affiche ont été un défile de non-sens.

    Son but serait de ré-affirmer l’accueil inconditionnel de tous et toutes, y compris les hommes transgenres- c’est à dire les femmes ayant « transitionné » vers une identité masculine MAIS ayant conservé leurs organes génitaux et leur utérus- ET vivant une grossesse….

    Nous parlons donc de femmes souhaitant s’identifier en hommes. Très bien.

    Mais si on ne se sent pas à l’aise avec un sexe de femme et un genre féminin, il semblerait que la dernière chose que l’on ait envie de faire soit de vivre une grossesse, summum de l’expérience d’être-femme…

    La grossesse a d’ailleurs été décrite comme repoussante par certaines féministes radicales (Shulamith Firestone, entre autres) et auparavant Simone de Beauvoir la rejetait comme devant entraver sa liberté. Si l’on veut bénéficier du confort(et du privilège !) d’être un homme, à titre social et personnel, la grossesse y est un obstacle absolu.

    La dysphorie de genre a été invoquée. Or celle-ci consiste  à se sentir dés l’enfance « né(e) dans le mauvais corps », et à détester son corps de fille ou de garçon pour désirer récupérer un corps en accord avec son psychisme, c’est à dire du sexe opposé, et une nouvelle identité. Pour parvenir à ce résultat, des traitements hormonaux lourds, et des opérations chirurgicales comprenant ablation de certains organes, et greffe d’autres, sont nécessaires, préalablement à un changement de prénom. Ce parcours doit s’effectuer parallèlement à des entretiens avec un psychiatre, afin que la personne soit sûre de ses choix.

    Mais si l’on déteste son corps de fille, s’il vous paraît non congruent avec son moi profond, quel est le sens de se lancer dans une grossesse ?

    Les » hommes enceints » dont il s’agit n’ont effectué aucune de ces démarches.

    Ce sont des femmes.

    Quant à leur ressenti, il est certainement complexe, et il n’est pas question de le juger.

    Mais on ne peut l’imposer comme une vérité à la société entière.

     La loi de 2016, qui justement n’impose plus ce parcours pour modifier son identité serait elle responsable de ces incohérences ? 

    En effet, depuis cette date, il suffit de décider de s’habiller en homme, et de devenir «  Jean Claude » au lieu de Claudine, ou l’inverse, pour modifier son genre à l’état-civil.

    Est-ce raisonnable ?

    Presque tous les pays occidentaux ayant procédé de même, il en est résulté rapidement une terrible insécurité pour les femmes : les vestiaires, foyers d’hébergement, groupes sportifs, lieux de détention non mixtes ont été le théatre d’agressions de femmes par des hommes  s’identifiant en « femme » mais ayant conservé leurs attributs biologiques, nous l’avons déjà mentionné ici. (Aucune femme s’identifiant « homme » n’a été répertoriée comme agresseure où que ce soit)

    Quant à la « dysphorie de genre », elle n’a pas tardé à poser problème. Elle ne concerne en réalité qu’un nombre infime de personnes. Et soudain, des nuées d’adolescent(e)s disaient en souffrir, soutenus souvent par leurs parents. En y regardant de plus prés, ces adolescents n’aimaient simplement pas les stéréotypes de genre auxquels la société les assignait, et préféraient les activités, vêtements, travaux, préconisés pour l’autre sexe.(sans forcément d’incidence sur l’orientation sexuelle) Ces préconisations sont purement sociales, et varient profondément d’une époque à l’autre : les hommes de la Renaissance  française ou italienne, ceux qui vivaient sous le règne de Louis XIV, portaient bijoux, dentelles, rubans, soieries, sans que nul ne questionnât leur virilité…

    Pour les filles, les entraves qu’on leur pose encore devraient suffire à se rendre compte qu’être considéré(e) de sexe masculin offre deux fois plus de liberté et de confort qu’être visiblement une femme, ne fut ce que pour circuler et voyager. La domination d’un sexe sur l’autre, les stéréotypes hiérarchisés, ne sont ici jamais questionnés. Au contraire, ils sont renforcés !

     

    A cela s’est ajoutée la découverte de « transitions » par honte de déclarer à sa famille son homosexualité : si une jeune fille est attirée par les femmes, il est plus simple de se prétendre homme, cela ne déroge en rien à la normalité. De même pour un jeune homme attiré par les hommes. Les parents homophobes ont ils produits de faux dysphoriques ?

    En tout cas ces situations sont les mêmes que dans des pays autoritaires et répressifs au point de vue des mœurs, comme l’Iran : être homosexuel vous y vaut la pendaison , SAUF si vous acceptez de devenir une femme , et de vous marier..

    On voit donc que ce qui est annoncé à son de trompe comme des progrès, reviennent en fait à des positions ultra-conservatrices et des ré-assignations normatives.

     

    J’ignore qui , au Planning, est responsable de la publication de cette affiche. 

    L’hebdomadaire « Charlie » évoque un groupe de jeunes ne faisant pas de travail « de terrain » (ouf !) mais auteur d’un « lexique trans » totalement hors-sol qui aurait du être distribué dans les collèges(le Planning  y intervient) 

     

    Outre l’effacement des femmes, la dépossession de la maternité, que le symbole d’une telle affiche implique, ce qui m’a paru alarmant dans ces dérives est le virage dangereux pris par notre société, qui tend de plus en plus à faire primer l’idéologie sur le réel.

    Le « ressenti », l’ »intention » , la référence à des théories plus ou moins contestables, sont en train de prendre le pas sur le réel, les faits, la biologie, la souffrance humaine.

    Faire tordre le réel pour le faire cadrer avec l’idéologie, jusqu’à l’absurde, est le propre des sociétés totalitaires.

    De Galilée contraint de nier que la terre soit ronde, à une des plus grandes famines du XX éme siècle travestie par Staline en « redressement économique », la linguistique est ici fort intéressante, car elle participe à la mystification, au travestissement de ce dont il est , en réalité , question.

    On tente de nous faire avaler de plus en plus de couleuvres, douter de notre propre jugement.

    Qu’a t- on essayé de nous vendre ces dernières décennies, en dépit des vérités que nous avions sous le nez ?

    Que la prostitution est un « travail » comme un autre, voire un « art », qui peut être « choisi ».

    Que la location d’utérus et l’achat de bébés par contrat sont des droits.

    Que la privation de la proximité d’un père est plus préjudiciable pour un enfant que l’inceste ou les violences commis par ce même père.

    Et , dernier avatar, que les hommes peuvent être enceints.

     

    Derrière ces honteuses supercheries, se cachent , encore et toujours , d’énormes profits.

    Les syndicats de « travailleuses du sexe » sont notoirement cadrés et noyautés par ceux qui tirent bénéfice de la prostitution , et de la pornographie.

    La « Gestation pour Autrui » génère des milliards de bénéfices pour les organismes intermédiaires, sur le dos des femmes et des enfants.

    Les « transitions » d’un sexe vers l’autre profitent avant tout à des groupes pharmaceutiques qui fabriquent des hormones dont ces personnes auront besoin à vie, et aux médecins qui , contrairement au serment d’Hypocrate (primum, non nocere)  pratiquent parfois sur des mineur(e)s des mutilations irréversibles, payées par les systèmes de santé.

     

    Qu’un organisme comme le Planning Familial prenne le train de ces tromperies m’a profondément affligée.

    Sans entendre les inquiétudes des féministes angoissées et en colère d’être ainsi effacées d’un coup d’éponge, le Planning a prétendu pour se défendre que les « attaques »venaient de l’extrême droite ! Nous sommes toujours dans cet univers orwellien où la moindre opposition vous fait taxer d’ »ennemi ». Citons ici la magnifique illustration de l’autrice Sophie Robert, représentant une pomme avec la légende « Ceci est une banane. Si vous voyez une pomme, vous êtes peut être d’extrême droite ». Elle résume tout à fait la situation.

    A qui profite l’effacement des femmes ?

    S’il n’y a plus de femmes, il n’y a magiquement plus de discriminations, plus de violences, plus de protection nécessaire, plus de respect, plus de reconnaissance de la richesse apportée au monde. Plus d’émerveillement devant l’altérité. Plus rien.

    Que du « Un » : le masculin, triomphant.

    Alors que nous sommes deux, le masculin et le féminin.

    Envers et contre tout. 

     

     

    Michelle C. DROUAULT

     

     

     

     

     


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  • Des événements collatéraux à la guerre en Ukraine ont dévoilé l’amère réalité des difficultés économiques dans lesquelles se débattait le pays avant l’agression russe, et l’exploitation de cette situation par des ressortissants de pays occidentaux riches.

     

    Plusieurs couples-dont un couple d’hommes-sont venus se lamenter sur des chaines de télévision, et auprès de journalistes, sur leur sort de « parents commanditaires » de bébés à naître ou nés par GPA. Ils demandaient anxieusement à être rapatriés avec « leur « bébé, ou s’il n’était pas encore né, redoutaient la non exécution de leur « contrat ».
     

     

    Pas un mot n’était prononcé sur le devenir de la mère porteuse ukrainienne, accouchée ou sur le point de le faire au milieu des bombardements. Revenait en boucle l’argument financier :

    « nous avons quand même déboursé 40 000$ pour ce bébé ! » s’exclamait une « mère d’intention »…

    Un couple d’hommes, « pères » de deux bébés de 20 jours, se plaignait d’être bloqué avec eux en Ukraine, étant venu en voiture, et de ne pas trouver de lait infantile( !) Au journaliste qui avançait timidement qu’ils pourraient peut être rendre les enfants à leur mère et rentrer avec elle par un autre moyen, ils ont répondu qu’ils y avaient bien pensé (elle pourrait fournir le lait manquant) mais que c’était impossible, car ainsi , rentrés en France, ils « n’auraient plus aucun droits sur les enfants »…. Pas un mot, ou à peine, sur l’horreur vécue par les ukrainiens, entre autres la mère des enfants.

    Les hommes entre 18 & 60 ans ayant interdiction de quitter le pays, pouvons nous souhaiter à ces messieurs d’être enrôlés pour défendre l’Ukraine, pendant que les enfants seront nourris par leur mère ? ne seraient ils pas plus utiles à combattre pour empêcher une agression que nous n’aurions plus cru possible dans l’Europe du XXI éme siècle, qu’à se croire et se vouloir les mères qu’ils ne sont pas ? On peut toujours rêver…

    Ce qui m’a frappé dans les propos de tous ces couples, c’est leur candeur inconsciente, la certitude d’être dans leur bon droit et de pouvoir être considérés comme victimes ; l’incapacité à hiérarchiser les drames humains.

    La complaisance incompréhensible de journalistes qui leur donnent la parole, parfois photo tire-larme à l’appui, ternit notre honneur à tous.

    Heureusement, l’indignation générale des lecteurs de ces quotidiens m’a rendu un peu d’optimisme. Un hebdomadaire-grâce lui soit rendu- a classé le reportage dans la rubrique « Indécence »… 

     

    Pourtant, nous pouvons remercier ces personnes de jeter une lumière crue et réaliste sur ce qu’est réellement la « gestation pour autrui » : une transaction, un contrat léonin de couples fortunés qui ont les moyens d’acheter leurs fantasmes avec des femmes dans le besoin, et dont l’objet est un « produit » livré : un ou des bébés.

    Avec la prostitution, c’est la pire exploitation des femmes qui ait jamais été faite, car il s’agit de la confiscation aux femmes de leur capacité de construction du vivant…

    Il n’y a pas de « GPA éthique », ni « altruiste ». La totale absence d’empathie manifestée, au milieu d’une guerre d’une violence inouïe qui provoque l’afflux de millions de réfugiés, le recentrage immédiat sur des désirs personnels, est un révélateur puissant. 

     

    Voici quelques jours , j’ai été alertée sur d’autres phénomènes : les responsables d’ »usines à bébés » s’arrangeraient pour exfiltrer mères porteuses et enfants, afin de satisfaire les parents « commanditaires », et surtout de percevoir leurs commissions. En effet, sur les 40 ou 50 mille dollars versés pour l’obtention d’un bébé, plus de la moitié est versée aux intermédiaires.. Où vont les mères ensuite ? Nous ne le savons pas.

    Enfin, il semble, d’après certaines sources, que d’autres « professionnels » oeuvrent aux frontières : les proxénètes. Qui récupèrent leurs protégées qui tenteraient de fuir sans bruit ; ou qui « font leur marché » de femmes jeunes et séduisantes qui pourraient leur rapporter.

    C’est le cas de proxénètes allemands, repérés à la frontière polonaise, qui proposent aux femmes jeunes et seules qu’ils détectent de les héberger et les guider.

    La corrélation entre les deux procédés-prostitution et GPA- s’impose : une traite d’êtres humains gérée par des groupes puissants.

    Des bébés naissent dans les abri anti-aériens, et certains deviennent orphelins dans les jours voire les heures qui suivent leur naissance, à la suite des bombardements incessants.

    Qui les prend en charge ? Nous ne le savons pas non plus. Les occidentaux en mal d’enfant ne se précipitent pas pour le faire…

    Enfin, des français d’origine ukrainienne en lien avec leur famille restée au pays, font état de l’interdiction faite aux femmes de sortir non accompagnées à certaines heures : des cas de viols par des soldats russes auraient été recensés.

     

    Refusant de subir, des femmes ukrainiennes sont devenues combattantes. Saluons leur courage ! « le Monde » de ce jour indiquait que l’armée ukrainienne comportait 23% de femmes.

    Mais la majorité d’entre elles se trouve prise dans les tragédies des femmes et des enfants dans les guerres et les conflits, et cherchent désespérément un lieu sûr, où elles ne seront plus des proies potentielles.

    Comme nos grand mères, nos mères, voici à peine 80 ans.

    Et ne nous y trompons pas, ces femmes et ces enfants sont les mêmes que celles/ceux qui fuient la Syrie, la Lybie, en mer sur des rafiots, à la merci d’autres profiteurs, les « passeurs » ;  qui tentent de passer les frontières hostiles dans les montagnes, au risque de mourir de froid.  Qui sont pourtant implacablement refoulé(s)s par les autorités européennes.

    L’Ukraine va -t-il sensibiliser l’Europe à l’accueil des réfugiés dans leur ensemble ?

    Il faut l’espérer.

    En ce 8 mars , espérons la libération de toutes les femmes des violences et des conflits.

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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  • Un jugement récent de la Cour d’Appel de Montpellier, relaté dans la presse, m’a d’abord intriguée, puis remplie de perplexité, ensuite franchement alarmée.

    Un homme vivant en couple ave une femme, et père de deux enfants, a décidé de devenir une femme, et de subir une « transition » médicale.
     

     

    En février 2011 »Hervé » est ainsi devenu « Claire ».(les prénoms ont été modifiés)
     

    Mais avant son opération et son changement d’état-civil, cet homme avait conçu un troisième enfant : « Marie », cependant née après la transition.
     

    Marie était jusqu’à présent inscrite à l’état-civil comme ayant une mère +un « parent biologique », c’est à dire son père devenu « Claire ».

    En effet , avant la loi de 2016, le changement de sexe à l’état civil d’une personne ne pouvait intervenir qu’après une modification physiologique définitive.

    La filiation d’un homme devenu femme à l’égard d’un enfant ne pouvait se poser et se questionner, car il ne pouvait avoir conçu cet enfant qu’avec ses gamètes mâles : au moment de la conception, cette personne était bien évidemment un homme, donc le père.

    L’appellation de « parent biologique » a donc paru la plus adaptée à un officier d’état civil surement en présence d’une situation inédite..

    A partir de 2016, l’irréversibilité de la transition physiologique n’est plus exigée pour la transcription du changement d’identité(ce qui a causé par la suite des situations injustes ou périlleuses, comme dans tous les pays où cette option a été choisie*).

    Insatisfaits de la situation d’état-civil de la famille, les parents de « Marie » et de ses sœurs se sont appuyés sur cette modification de la loi pour demander que l’époux devenu femme ait pour l’enfant la qualité de « seconde mère »(puisqu’à sa naissance il était « Claire »).

    Ce que leur a refusé tout d’abord nettement le TGI de Toulouse.

    Ils ont alors fait appel.

    La loi de 2021 sur la PMA leur a donné raison.

     

    Cette loi permet que , dans un couple de femmes, l’épouse ou la compagne de la mère, désignée comme « mère non gestatrice », puisse reconnaître l’enfant de manière anticipée également comme le sien, lui donnant ainsi une double filiation maternelle.

    Et non, comme auparavant, une filiation maternelle + une filiation adoptive.

    J’en ai déduit que, sans nous avertir ni consulter les citoyen(ne)s, on avait aboli un des principes fondamentaux du droit français, qui est que nous n’avons qu’une seule mère, celle qui accouche. Si celle-ci nous confie pour adoption, la filiation maternelle adoptive est alors substituée à la filiation biologique.

    Et effectivement, la Cour d’Appel de Montpellier, donnant satisfaction aux parents, a énoncé que « la maternité gestatrice n’étant plus exclusive »(il m’a paru assez terrifiant de se voir ainsi dénommer « femme/mère gestante »)il ne résulterait aucun trouble à l’ordre public que l’enfant(Marie) ait une double filiation maternelle ». Enfant dont « l’interêt supérieur «  est mis en avant.

    Or, il ne s’agit pas ici de trouble à l’ordre public.

    Mais de la sécurité et des repères de trois enfants.

    Quelqu’un s’est il mis à leur place ?

    Comment ont elles vécu cette transition ? Deux d’entre elles ont un père et une mère, la troisième a deux mères, qui se trouve être la même personne.

    Comment son histoire lui a-t-elle été présentée ?

    La question fondamentale consciente et inconsciente, d’un enfant, est toujours de savoir comment il/elle a été conçu(e).

    Quelles réponses cohérentes vont pouvoir être apportées à cette enfant pour se construire ?

    Comment réagira-t-elle lorsqu’elle même sera en période de puberté, et en passe de devenir une femme ?

    Ces interrogations nous font appeler de tous nos vœux un avocat dédié pour chaque enfant, dés qu’une décision de justice le concerne, représentant vraiment ses interêts.

    Les juges aux Affaires familiales n’ont pas la formation suffisante pour trancher de tels débats, malgré toute leur bonne volonté. La notion juridique de « trouble à l’ordre public », totalement incongrue ici, nous le montre bien.

     

    Les motivations des dispositions législatives récentes servent t- elles vraiment l’interêt ds enfants ?

    Ou ne sont elles que la traduction dans les lois de désirs d’adultes ?

    L’abolition détournée du principe de droit « la mère est celle qui accouche », hors procédure d’adoption, est en tout cas la porte grande ouverte à la GPA(gestation pour autrui )

    C’est d’ailleurs de ce procédé qu’a été emprunté ce vocabulaire de « gestation », véritable déni du processus de maternité, qui réduit la femme à son statut de mammifère.

    Si on reconnaît les mères « d’intention », il devient alors licite d’arracher son bébé à celle qui l’a porté et en accouche pour le remettre à celle qui a  »l’intention d’être mère ».

    Ce n’est pas ici la PMA pour les femmes lesbiennes en couple qui est en cause, mais la législation créée autour de cette situation, qui a voulu , sous des motifs louables de non- discrimination, copier le processus de la PMA dans les couples hétérosexuels, sans d’ailleurs s’interroger sur le bien fondé de la supercherie de filiation  proposée aux familles.

    Or , on ne peut comparer ce qui n’est pas comparable : un homme n’est pas une femme.

    (Mais je sais bien que certains et certaines ont été gravement menacés pour avoir osé énoncer cette vérité biologique et psychique…)

    Si on peut faire croire à un enfant que son père est le mari de sa mère en cachant l’identité de son géniteur, lorsque la mère a une épousE, le cas de figure est totalement différent : 2 femmes ne peuvent faire un enfant. C’est une bonne chose qu’il le sache ! mais elles peuvent en élever un avec bonheur…

    Jusqu’à la loi de 2021, l’enfant se trouvait dans la même situation que les enfants qui vivent avec leur mère et un beau-père-qui si le père est décédé ou défaillant, a pu l’adopter-

    Les enfants de couples de lesbiennes avaient une mère et une belle-mère-qui pouvait devenir mère adoptive- Configuration familiale claire.

    Le juge Rozensweig, juge des Enfants , a beaucoup insisté et lutté sur l’importance du statut du beau-parent, pour lui essentiel. Ce beau-parent devrait selon lui bénéficier d’une autorité parentale restreinte pour les actes de la vie quotidienne, ce qui simplifierait beaucoup la vie des familles. Rappelons qu’actuellement un beau-parent non adoptant ne peut ni aller chercher un enfant à l’école sans autorisations spéciale, ni le faire soigner, ni signer des documents le concernant pour des activité scolaires ou périscolaires…Ce qui n’était pas le cas autrefois ! Il est paradoxal qu’alors qu’on favorise une maternité « d’intention » les pouvoirs publics aient opéré un retour forcené au biologique pour l’autorité sur les mineurs.

    M. Rozensweig n’a pas été entendu.

    Les belle-mères non adoptantes se trouvaient dans la même situation.

    Néanmoins, l’adoption de l’enfant de leur épouse/compagne était très facile : le géniteur donneur de gamètes n’avait pas à donner son accord, comme les pères biologiques des enfants d’hétérosexuels.

    Comment se fait il alors que les femmes aient voulu exiger ce double statut maternel ? que l’adoption ne leur ait pas suffi ? Je ne peux répondre à leur place.

    Cette double filiation maternelle fait elle sens pour l’enfant ? oui on peut avoir deux « mamans », deux personnages maternels, mais pas deux mères.

    L’important pour un enfant est qu’il y ait un tiers avec sa mère, quel qu’il ou elle soit, pour qu’il ne se croit pas tout puissant avec sa mère pour lui tout seul. Comment cela fonctionne t-t- il pour lui s’il n’y a pas « maman, l’autre et moi » ?  C’est un autre débat.

    Mais c’est cette possibilité de double filiation maternelle qui a permis que « Marie » et ses sœurs se trouvent dans cet imbroglio juridique et sociétal.

    La société actuelle semble considérer le désir ou l’intention comme fait probant.

    Dans certains pays (Canada, Australie, Nouvelle Zélande) il suffit de se déclarer homme ou femme pour pouvoir changer d’identité. Il suffit aussi de se déclarer « parents d’intention » même si on est un couple d’hommes, pour être légalement les parents de l’enfant d’une mère porteuse. 

    Jusqu’où iront ces « déclarations d’intention » ?

    S’il est exact que la justice considère qu’existe l’homicide « sans intention de donner la mort », cette absence d’intention ne vaut pas acquittement en général…

     

    J’avoue avoir été submergée par les questions qui me sont venues sur le devenir de ces trois enfants , et de ceux qui suivront si la décision de la Cour de Montpellier fait jurisprudence :

    un hebdomadaire a récemment évoqué la « transparentalité » comme quelque chose d’absolument génial et la pointe du progrès ! Une femme devenue homme à l’état civil mais ayant gardé son utérus, avait eu un enfant dont elle voulait être le père, réclamant, elle, une double filiation paternelle avec son mari(l’enfant aurait alors « deux papas »…mais pas de mère).

    Quelle est la place des enfants dans ces fantasmes d’adultes ?

    En tant qu’ex-enfant victime de supercheries identitaires pour satisfaire à l’ordre patriarcal de l’époque, je m’alarme.

    Car si jadis la réprobation sociale pesant essentiellement sur les femmes pouvait être une excuse à ne pas leur laisser voix au châpitre, les mentalités semblent avoir évolué.

    Elles semblent seulement…. 

    Enfants abusés, incestés, instrumentalisés dans les séparations, créés pour satisfaire des désirs narcissiques, exhibés comme possessions, les connaissances sur leur développement et leurs besoins paraissent rapidement balayées au profit des adultes. 

    Qui ne veulent pas voir que le propre d’un désir est de n’être jamais satisfait…

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

    Nota * le résultat des « transitions déclaratives » a été la présence non désirée d’hommes se déclarant femmes dans les lieux de protection dédiés à celles-çi, les refuges…et aussi les prisons ; ainsi que les victoires sportives trop faciles dans la section « femmes » de personnes ayant gardé évidemment leur biologie masculine (force musculaire, hormones)

     


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  • Est paru récemment sur un site chrétien de réflexion, une contribution qui interpelle.

    L’article est intitulé «Féminisme et Néo-Féminisme »

    Précisons en préambule que le « néo-féminisme » est une invention pure, et ne recouvre aucune réalité tangible. Aucun mouvement ne s’est jamais désigné ainsi, c’est un terme péjoratif fréquemment employé par des détracteurs du féminisme.

    Ignorance ou maladresse ? Ecrit par une femme qui se dit engagée, l’article cumule tous les poncifs diffusés par ceux et celles qui tentent de décrédibiliser les luttes des féministes contemporaines.

    On y retrouve la rhétorique « anti-victimaire »chère aux masculinistes : faire semblant de croire que les mouvements et associations de lutte contre les violences faites aux femmes, en particulier conjugales, ont assigné aux femmes un statut « essentiel » d’éternelles victimes, tandis que les hommes seraient perçus en agresseurs/prédateurs quasi biologiques…

    Aucun groupe féministe,  aucune autrice ou théoricienne féministe n’a jamais prétendu cela.

    Les rhétoriciens anti victimaires seraient bien en peine de citer leurs sources, elles n’existent que dans leur imagination.

    Il est évident que les femmes sont victimes à un moment donné de leur histoire, et que le sujet c’est qu’on ne les entend pas et qu’on ne les croit pas.

    Quant aux hommes, si 96% des agresseurs dans les violences conjugales sont des hommes, il va de soi que cela ne signifie pas que 96% des hommes soient des agresseurs ! Plusieurs psychologues et sociologues hommes, en France comme à l’étranger, sont d’ailleurs les alliés des féministes pour mener des recherches sur les violences de genre.*

     

    Les mouvements féministes s’appuient d’abord sur des chiffres.

    Le groupe « Féminicides par compagnons et ex » recense mois après mois depuis plusieurs années les féminicides dans le cadre conjugal en France (113 en 2021) leurs circonstances, l’identité et la situation familiale des victimes.

    Il en ressort qu’il n’existe aucun profil type de victime, ni classe sociale, ni âge(la dernière avait 87 ans !)ni profession. Mais il est clair qu’une majorité d’hommes pensent encore que les femmes leur appartiennent, et qu’ils ont sur elles droit de vie et de mort, ainsi que sur les enfants, souvent.

    D’autres mouvements enquêtent sur l’accueil des femmes qui veulent porter plainte dans un commissariat ou une gendarmerie.

    68% sont mécontentes, et estiment avoir été mal reçues et peu écoutées.

    26% déplorent une empathie des fonctionnaires, non envers elles, mais envers le mis en cause !! Rappelons qu’est auditionné en ce moment le policier qui n’avait ni traité ni transmis la plainte de Chahinez Daoud, tuée et immolée par le feu par son ex-mari en pleine rue à Mérignac : le policier était lui même sous le coup d’une inculpation pour violences conjugales…

    Rappelons aussi que 60% des femmes tuées avaient déjà franchi la porte d’un commissariat.

    D’autres mouvements enfin, observent et suivent le traitement socio-judiciaire des plaintes pour violences conjugales : classements sans suite, rappels à la loi, condamnations avec ou sans sursis. Les condamnations sont longues à être prononcées, l’agresseur reste en général libre, et peut continue d’exercer des pressions ou violences. Et les peines ne sont guère proportionnelles aux dommages subis. Par ailleurs dans plusieurs cas(celui de Ch.Daoud, par exemple) le mari violent sortait de prison pour violences conjugales antérieures, et sa conjointe n’avait ni été prévenue de sa sortie , ni protégée.

    Donc, il ne suffit pas, loin de là, de « franchir la porte et porter plainte ».

    L’article, qui semble réfuter la notion d’emprise(concept largement étudié par les sciences humaines) certes insuffisante, paraît ignorer aussi le climat de terreur instauré progressivement par l’agresseur, qui rend les départs si difficiles : il faut en moyenne 4 à 5 tentatives à une femme avant un départ définitif.

    Cela commence par une dévalorisation systématique, un contrôle accru des activités et fréquentations ; puis  des explosions de colère motivés par une broutille(d’où les titres racoleurs de certaine presse »il l’assomme pour trop de grumeaux dans la soupe ») et enfin des coups et insultes de plus en plus violents.

    Les formations en direction des travailleurs sociaux, des policiers et magistrats volontaires (elles devraient être obligatoires) décrivent parfaitement le cycle, la « roue » de la violence :

    Période de tension grandissante où la femme tente de modifier son comportement pour apaiser son partenaire, explosion de la violence à l’occasion d’une frustration ; excuses , promesses de changement et réconciliation, qui laissent à la femme l’espoir que la situation peut s’arranger, et est un frein puissant au départ, surtout s’il y a des enfants.

    Puis le cycle recommence et la violence augmente, jusqu’à faire courir à la femme un risque vital. Il ne s’agit en aucune manière de « conflits » mais d’un processus répertorié d’escalade de la violence.

    Les violences subies par les femmes sont multiformes : psychologiques(isolement, chantages menaces) économiques (entrave à l’activité professionnelle, confiscation de l’argent du ménage, vol de biens personnels) et il faut un courage extraordinaire pour en sortir.

    Ce courage, les femmes l’ont. Elles se défendent. Elles résistent. Elles cherchent de l’aide.

    Et elles partent, parfois sans rien que leur sac à main, avec leurs enfants.

    Partir où ? les foyers d’urgence sont insuffisants, et les parents, premiers refuges des victimes, deviennent souvent la cible de l’agresseur. Dans plusieurs affaires de féminicide, les parents, les frères et sœurs, ont été blessés, parfois tués, avec la conjointe.

    Car la période la plus dangereuse pour les femmes est celle de la séparation. 

    Plus de la moitié des féminicides sont commis lorsque la femme annonce sa volonté de séparation, qu’elle organise son déménagement, ou qu’elle est déjà partie.

    Les « violences post séparation » ont été largement évoquées au cours du Grenelle des Violences conjugales en 2020 : le continuum des violences persiste : procédures, intimidations, menaces de mort, instrumentalisation des enfants (tentatives d’enlèvement, demandes de garde exclusive) pressions sur l’entourage.
    C’est insupportable. Céline Piquet, réfugiée dans sa famille, avait déposé 22 plaintes classées sans suite avant d’être tuée par son ex mari.  Son père de 80 ans avait été en garde à vue pour avoir trop insisté pour déposer plainte sur les menaces de son gendre…

    Les violences conjugales sont une arme de destruction massive des familles ; depuis les enfants –témoins, qui, comme l’a précisé le juge Durand* vivent l’équivalent d’une zone de guerre, jusqu’à tous les proches et les soutiens de la victime.

    C’est la surdité des pouvoirs publics à l’ampleur du désastre que les féministes dénoncent sans relâche.

    La réalité montrée inlassablement par les mouvements féministes, accusés par leurs détracteurs d’ »essentialiser» un statut de victime, est un véritable cauchemar, dont nous aimerions bien que notre société sorte.

    Et oui, la force et le courage de ces femmes, et de celles et ceux qui leur viennent en aide, doivent être honorés.

    On rend hommage aux victimes du terrorisme, des catastrophes naturelles, on le doit aussi aux victimes du terrorisme patriarcal, n’en déplaise à l’autrice de cet article.

     

     

    Une fois de plus, des prises de position maladroites et mal documentées démontrent que de nombreux catholiques se croient compétents à parler de sujets de société qu’ils ne maîtrisent pas, et sur lesquels ils ne cherchent pas toujours à se renseigner valablement, estimant peut être que leur foi peut tenir lieu de savoir ; position dangereuse s’il en est….

     

     

    Michelle C. DROUAULT

     

     

    * Notes : Pierre Prigent, Patric Jean, Martin Dufresne, pour ne citer qu’eux…

    * le juge Durand, juge des Enfants, est le président de la commission CIIVISE d’enquête sur   l’inceste

     

     

     

     

     

     


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  • C’était voici quelques jours 25 Novembre la journée contre les violences infligées aux femmes. La plus part des media évoquent les violences « faites » aux femmes, et cette terminologie me gène : on dirait en effet que les violences se sont faites toutes seules, tombées d’on ne sait où. Or ces délits et crimes ont des auteurs !

     

    En 2020, 139 000 femmes en France ont été victimes de violence conjugale.

    Depuis janvier 2021, 105 d’entre elles ont été tuées par leur conjoint, ex conjoint ou partenaire(la dernière hier 29 novembre). Les agresseurs sont à 98% des hommes.

    Parmi les mesures préconisées pour éradiquer ce fléau, peu sont des programmes de prévention.

    Ces hommes violents ont été des petits garçons, puis des adolescents, et enfin des hommes.

    Le respect des autres-et en particulier de plus faible que soi physiquement-est une notion qu’ils n’ont pas intégrée, non plus que celle du respect du à la mère de leurs enfants.

    Pourquoi ? Certains n’ont pas été respectés eux mêmes,  témoins ou victimes de violence familiale. Et ils n’ont pas été soustraits assez précocement à la violence, pas suivis psychologiquement, ni aidés. Leur souffrance a été tue, jusqu’à ce qu’elle explose et fasse de nouvelles victimes. Et le cycle continue…

    Le jeune garçon qui assiste aux hurlements et aux coups avec lesquels on terrorise sa mère peut la défendre sur le moment : certains enfants héroïques(des 2 sexes) sauvent la vie de leur mère en appelant les secours(ce qui pèse sur leurs épaules est alors inimaginable).

    Mais ensuite ? Les dysfonctionnements familiaux incitent un enfant à croire qu’il n’existe pas de limites, que n’importe quoi est possible dans la sphère familiale, et c’est encore plus vrai de l’inceste. Si ce vécu n’est pas repris, l’enfant devenu adulte ne comprendra pas les limites nécessaires à la vie en harmonie avec les autres. Il reproduira ou subira facilement la violence.

    Les propos insultants ou dévalorisants de l’agresseur ont pu s’imprimer en lui.

    C’est également vrai des enfants ayant supporté une enfance sous la domination d’un pervers narcissique, qui peut exercer une violence psychologique sans jamais élever la voix.

     

    A l’école, dés le plus jeune âge, l’égalité et le respect entre les sexes doivent être enseignés.

    Il est plus que regrettable que les ABC de l’Egalité aient été abandonnés sous la pression contestable d’associations .

    Rentré chez lui, quoiqu’il se passe, le jeune garçon aura appris que les comportements violents et infériorisants sont anormaux et punissables.  La jeune fille l’aura appris aussi.

    Tous deux seront consolidés dans l’idée que leur mère n’a pas à subir ces agissements, que leur père les agresse en les exerçant devant eux, et qu’ils sont fondés à chercher de l’aide.

    Par ailleurs , l’accès des enfants aux contenus pornographiques, qui sont de véritables écoles de domination et de déshumanisation, devrait être rendu impossible. Car sinon, l’efficacité d’un tel enseignement est rendue nulle.

    Il ne semble pas y avoir de véritable courage politique pour s’atteler à cette tâche…

     

    Le gouvernement a centré son action sur les mesures judiciaires de protection (encore trop rares) et les « téléphone grave danger ». Or l’une des dernières victimes avait bénéficié de tout ce dispositif. Mais aucune sanction tangible n’est prévue pour la transgression de l’interdiction d’approcher ; aucune surveillance régulière n’est effectuée pour éviter les récidives : le meurtrier présumé de cette dame sortait de prison pour violences graves..

    9000 places d’hébergement d’urgence ont également été prévues. C’est bien , mais insuffisant. Et il n’existe pas de réelle réflexion sur les risques psycho-sociaux de la fuite du domicile, et la priorité de l’attribution du logement à la victime dés qu’il y a des enfants.

    Pourquoi serait ce à la victime de fuir ? d’abandonner un logement qui parfois lui appartient, ou dont elle est co-locataire en titre ? qui est prés de son travail ? voisin de l’école des enfants ? du domicile des grands parents ou de la nourrice ? de laisser toutes ses affaires personnelles, ses souvenirs, pour ne conserver que le fameux « sac de départ » censé contenir toute sa vie ?

    Les enfants perturbés et déscolarisés souvent après une fuite, peinent à retrouver une stabilité, et se retrouvent aisément en échec scolaire. Une fuite se paye, très cher. Pour les victimes..

    Il est évident que, sous le coup de menaces de mort, physiques ou verbales, la fuite est la seule option raisonnable. Cependant 65% des femmes tuées avaient déjà franchi la porte d’un commissariat ou d’une gendarmerie.  Comment se fait il que les fauteurs de trouble soient rarement inquiétés ? Les mêmes comportements vis à vis de collègues de travail, ou d’inconnus dans des lieux publics seraient sanctionnés immédiatement . Alors ? La France pense- t-elle encore que « charbonnier est maître chez soi » ?

    Force est de constater que non, le fonctionnement actuel n’est pas celui de la prévention.

    Ajoutons que les structures d’accueil et d’aide sont très mal réparties sur le territoire :

    50% des féminicides ont lieu en zone rurale, où il n’y a pratiquement pas de foyers ou associations d’aide accessibles.

    On le voit, c’est la société toute entière qui doit remettre en question l’éducation, la prévention, les stéréotypes et préjugés qui nuisent à un examen réaliste et attentif des conditions de vie des femmes.

    Si elle ne le fait pas de son plein gré, la colère qui s’est levée avec #MeToo(et se poursuit avec « #MeToo politique ») la colère des femmes, jeunes et vieilles, noires et blanches, de tous horizons, risque bien d’être immense…

     

     

     

    Michelle.C. DROUAULT


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  • Le rapport de la Commission SAUVÉ, la CIASE( Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise) a mis en lumière des faits accablants, continus, et restés majoritairement impunis : des milliers de prêtres en France ont agressé sexuellement, voire violé, et placé en état de profonde détresse spirituelle, 330 000 enfants entre 1950 et les années 2000. Le chiffre donne le vertige.

     

    Il ne comprend pas les religieuses ou novices ayant également subi ce type d’agressions.

     

    Sans l’action courageuse de l’association « La Parole Libérée » fondée à Lyon par d’anciennes victimes, et la pugnacité d’organes de presse comme « Témoignage Chrétien », cette impunité scandaleuse aurait pu durer encore longtemps.

    « Grâce à Dieu, les faits sont prescrits ! » s’est exclamé un prélat….

    L’Eglise catholique n’est pas différente de la société civile : s’étant arrogé le pouvoir (ce que le Christ s’est évertué à leur dire de ne pas faire !) des hommes se sont pensés en droit d’user d’enfants et de jeunes femmes comme bon leur semblait.

    Mais-et c’est là aussi où le bât blesse-le problème est que l’Eglise institutionnelle se mêle depuis longtemps de morale sexuelle pour le commun des fidèles, sans jamais se regarder elle-même. Une morale souvent excluante (homosexuel(le)s, divorcés-remariés) irréaliste, voire inhumaine. Elle a lancé de terribles oukases. Oui, nous avons entendu des homélies homophobes, et des propos glaçants sur l’interdiction stricte d’avorter même pour des fillettes enceintes de viols incestueux.

    Oui, nous avons vu encourager d’oiseuses « thérapies de conversion », dans une ignorance abyssale de ce qu’est le psychisme humain.

    Savoir que dans le même temps, certains diocèses détournaient le regard de crimes sur des enfants à jamais blessés met dans un état de folle colère.

    Et nous nous sommes aperçus que ceux qui ne voulaient pas être exclus, à aucun prix, même si ils étaient auteurs ou complices involontaires, c’étaient les clercs !

    Les réactions consternantes de la Conférence des Evêques de France nous le prouvent.

    On aurait pu croire que, consciente de ces incroyables incohérences, la hiérarchie de l’Eglise ferait profil bas. Mais non !

    Invité par le Ministère de l’Intérieur à venir s’expliquer sur l’ampleur du phénomène des abus sexuels, le président de la CEF va mettre avec hauteur le secret de la confession au dessus des lois républicaines. !

    D’une part , ce n’est pas dans les confessionnaux que les agressions sexuelles sont dénoncées. D’autre part, certaines professions spécifiques (médecins, soignants, travailleurs sociaux, avocats, notaires) sont soumises déontologiquement à un secret professionnel QUI EST AUTOMATIQUEMENT LEVÉ dés qu’il s’agit de mineurs de moins de 15 ans.

    Pourquoi donc l’Eglise catholique pourrait elle déroger à la règle ??

    Dans une république laïque comme la nôtre, aucun organisme ne saurait faire exception.

    (Le Saint Père lui même a rappelé que les prêtres étaient soumis à la justice civile de leur pays. )

    Les propos de la CEF ont provoqué un tollé chez les fidèles ulcérés ; et une réponse cinglante du chef de l’Etat : « il n’y a RIEN au dessus des lois de la République »

    Sous le coup, peut être, de relever de la fameuse « loi sur les séparatismes » qui a fait couler beaucoup d’encre, et dans un souci d’apaisement, Mgr de Moulins-Beaufort a retiré ses dires.

    Du bout des lèvres ?

    D’autres évêques ou prêtres eux aussi « convoqués »  au ministère, se sont , eux, posés en victimes persécutées, sans aucun égard pour les véritables victimes des abus révélés.

    D’aucuns ont eu des mots très durs, à la limite de l’insulte, pour d’anciennes victimes courageuses qui s’exprimaient sur les ondes.

    Quant aux prêtres « de base », l’attitude de plusieurs d’entre eux a été pour le moins étonnante : ils ont avec allégresse « dédouané » l’institution de ses responsabilités, en les faisant peser sur les fidèles ! Si l’idée de faire contribuer financièrement ceux-ci aux réparations a vite été abandonnée sous les protestations, on leur a demandé dans quelques paroisses une sorte de « pénitence collective », parfois spectaculaire dans ses manifestations. Le prétexte étant que des familles, ayant connaissance des abus, ne les avaient pas dénoncés…on n’a plus de mots.

     

    L’ensemble de ces réactions dénote une évidence terrifiante : l’absence totale de prise de conscience de la gravité des faits, et de l’entière responsabilité de leurs auteurs, comme dans le civil.

    L’Eglise catholique est elle encore crédible ?

    Combien de fidèles vont ils se tourner vers l’Eglise Réformée ou orthodoxe ?

    Combien d’enfants de couples mixtes vont ils être écartés du catholicisme par un parent musulman ou juif,  légitimement effrayé de ce manque de prise de conscience ?

    Combien d’athées militants vont ils faire des émules, vociférant sans nuances sur la nocivité des religions ?

    Combien de femmes qu’on a voulu déposséder de leurs corps en invoquant fallacieusement des « enfants innocents » vont elles se détourner définitivement ?

    Combien d’anciennes victimes, que les faits aient duré quelques mois ou plusieurs années, qu’il s’agisse d’attouchements ou de viols, vont elles éprouver une invincible répulsion à remettre un pied à l’église ?

    Au milieu de ces questions qui me taraudent, un grand merci au religieux qui dans sa récente homélie, a dit que si les clercs avaient compris le sens du mot « ministère » c’est à dire « service » et non pas « pouvoir », bien des drames auraient été évités…

    Il m’a donné une faible lueur d’espoir. 

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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  • Le 13 mai 1939, le Saint Louis, paquebot transatlantique allemand, quittait Hambourg pour rejoindre La Havane, avec à son bord 937 passagers, majoritairement des juifs allemands fuyant le III éme Reich.

     

    Arrivés à la Havane, seuls 28 passagers purent débarquer : 4 espagnols, 2 cubains, et 22 personnes ayant des visas pour les USA, sans oublier 1 malade. (on déplora aussi un décès) Tous les autres furent interdits de débarquement par les autorités cubaines. Sur les 908 restant, 743 étaient juifs et risquaient la persécution, la spoliation et la mort s’ils retournaient en Allemagne ou en Autriche.

    Cuba était en proie à des problèmes politiques de chômage et de corruption, et la population se montrait très hostile à de nouveaux immigrants.

    Le bateau longea les côtes américaines pour repartir,  et les 743 ressortissants  en danger envoyèrent un câble au président Roosevelt pour le supplier d’accorder des visas :
    ils ne reçurent même pas de réponse.

    Les USA, après la grande Dépression, maintenaient des quotas d’immigration très stricts selon la loi de 1924.  Le quota pour 1939 avait déjà était dépassé, et il n’était pas question d’accueillir d’autres immigrants.

    Deux sénateurs avaient émis une proposition de loi pour sauver au moins 20 000 enfants juifs des persécutions : le projet fut rejeté.

    Finalement, après d’âpres négociations, et grâce à la détermination du capitaine, quatre pays acceptèrent de se répartir les réfugiés du St Louis.

    288 partirent en Grande Bretagne, 181 aux Pays Bas, 214 en Belgique, et 224 en France, à titre temporaire.

    Par la suite, seuls n’eurent plus de difficultés ceux acceptés par le Royaume Uni.

    254 d’entre eux moururent suite aux invasions nazies en Europe…

     

    Si je rappelle ce sombre épisode, c’est parce qu’il m’a paru avoir de grandes similitudes avec l’attente insupportable, huit jours durant, de 550 personnes rescapées en Méditerranée centrale par le bateau humanitaire OCEAN VIKING au cours de 6 opérations en 36 h à peine.

    Toutes étaient sur le point de périr sur des rafiots de fortune, dont une femme enceinte et un bébé de 3 mois. 119 enfants ont été recensés. C’était le 31 juillet dernier.

    Mais aucun pays européen n’acceptait le débarquement de ces personnes dans un port sûr.

    Dans des conditions mettant en danger leur santé physique et mentale : surpopulation, déshydratation, mal de mer, angoisse, traumatismes divers, ces personnes ont essuyé des refus incompréhensibles.

    La Sicile a fini par permettre au bateau d’accoster et aux passagers de débarquer au compte-goutte. Le débarquement a duré trois jours.

    L’ONG SOS Méditerranée, et d’autres, ont interpellé  les gouvernements européens sur cette situation inadmissible , et profondément inhumaine.

    De nombreux navires humanitaires sont ainsi retenus en raison de mesures administratives, sans véritable considération pour le vécu des personnes qu’ils ont sauvées et transportent, leur âge ou leur condition. Ces opérations sont un défi constant.

    L’avion « MOONBIRD » de l’organisation SEA WATCH a été immobilisé deux mois en 2020 par les autorités italiennes, bien que cette décision ne soit pas légale.

    Le but de ses opérations est de repérer les embarcations en détresse dans la zone de recherche (Sicile/ large des côtes libyennes) et de les signaler aux navires et aux autorités.
    20 000 personnes en détresse ont ainsi été secourues depuis 2017.

    Mais les activités du Moonbird ont été considérablement entravées.

    On éprouve donc la douloureuse impression que cela ne change pas : certaines catégories de population sont étiquetées « indésirables » pour des raisons économiques et politiques, et toute humanité envers elles disparaît, même lorsqu’il s’agit de personnes vulnérables.

    Au premier semestre 2021, on a déploré 792 morts en mer, chiffre sûrement sous estimé, soit 3 fois plus que l’an dernier.

    Dans l’indifférence générale, ou pire : la haine de certains dirigeants populistes.

     

    Après de telles épreuves, comment ces réfugiés pourront ils se reconstruire ? y seront ils aidés ? Par des bénévoles, sûrement. Par les états européens, c’est une autre histoire…

    Souvenons nous du « St Louis « .

    Les USA de 1939 ont été jugés sévèrement par l’Histoire, que dira-t-elle de nous ?

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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  • Y a-t-il des morts acceptables ?  la question semble incongrue, et même choquante.

    Cependant l’actualité et les opinions parfois exprimées dans les média et sur les réseaux sociaux nous obligent à la poser.

     

    Dés la première vague de Covid, les sceptiques sur l’utilité des gestes barrière et des protections ont avancé l’idée que la majorité des victimes étant très âgées, elles seraient mortes de toutes façons dans un délai d’un an ou deux…

    Seule une jeunesse inconsciente et égoïste pouvait sans doute les empêcher de mesurer ce que cet « un an ou deux «  signifiait pour les intéressés : encore un Noël, un anniversaire à passer prés d’un conjoint chéri, à parler avec ses enfants, même d’un peu loin…

    Ces jeunes étaient ils des électrons libres sans famille ? n’avaient ils rien retiré de la présence et de la transmission des « anciens » pour les considérer comme négligeables ?

    Mais surtout, quel manque total d’empathie, d’humanité, quel délitement du lien social se dessinait là ! Voir les vieillards en inutiles après avoir travaillé toute leur vie et mis au monde les générations futures.

    Ces vies ont été jugées peu dignes de continuer à être vécues.

    Le non respect des vieillards a été une des caractéristiques du nazisme dés ses débuts, qui a humilié et frappé des juifs/ves âgés ou opposants politiques, les a déportés même sur des brancards. On m’objectera qu’il n’existe pas de commune mesure entre ces propos inconsidérés et le national-socialisme. A première vue non. Mais l’idéologie sous-jacente est similaire :s’arroger le droit de juger qui doit vivre qui doit mourir.

    Actuellement, on a l’impression pénible que la gestion souvent incohérente de la crise sanitaire est davantage ressentie comme mauvaise en raison de l’interdiction des activités  de loisirs, que parce qu’elle fait 300 morts par jour, soit l’équivalent d’un crash aérien.

    Ou bien sont ce les media qui sur-diffusent ce type d’opinion ? 

     

    Les autres morts rendues acceptables pour l’opinion publique sont les migrants morts en mer pour tenter d’échapper à la misère, la guerre civile, le terrorisme et l’esclavagisme.

    Le déni de l’Europe dans son ensemble est criminel. Les morts se chiffrent par milliers chaque année dans une Méditerranée devenue un cimetière.

    130 migrants ont péri la semaine dernière faute de secours des pays côtiers pourtant alertés.

    Malgré sa diligence, le bateau de l’ONG « Open Arms » est arrivé trop tard…

    Le pape François a considéré cet épisode comme une honte pour l’Europe.

    Y a t-il eu une commémoration publique pour ces anonymes ? Valent ils moins que les victimes d’attentats ?

    C’est la valeur de la vie humaine qui est ici sans cesse remise en question, et si cela continue nous pouvons tous devenir en danger, car faisant soudain partie de la catégorie considérée comme « négligeable » ou « indésirable ».

     

    Malgré l’incessant et courageux combat d’organisations féministes, les femmes continuent également de mourir tuées par leur conjoint ou ex-conjoint dans l’indifférence générale, à raison d’1 tous les 2 jours et demi. Les confinements ont augmenté les nombre de victimes par rapport aux années précédentes.

    Ces femmes sont de tous âges : la plus jeune avait 19 ans, la plus âgée 85. Et de toutes conditions.

    Les justifications sont toujours là : les jeunes sont tuées en raison d’une jalousie soi disant incontrôlable, ou simplement parce qu’elles voulaient rompre une relation. 

    Les plus âgées,  devenues malades ou invalides, deviennent un fardeau. 

    Des hommes décident encore une fois de leur droit à vivre.

     

    Je ne voudrais pas oublier les morts de la rue, dont l’organisation du même nom fait chaque année le décompte, tués par un déficit chronique de politiques sociales.

    Le Covid a été particulièrement meurtrier pour les sans-abri. Il est d’ailleurs stupéfiant qu’une des premières mesures n’ait pas été de mettre ces personnes en sécurité afin d’éviter parmi elles/eux dont la santé est déjà mauvaise, des contaminations massives.

    « Ils seraient morts de toutes façons », rediraient certains ? Oui, l’espérance de vie dans la rue est faible : 50 ans environ…

     

    Enfin, j’ai été frappée dernièrement par la rapidité avec laquelle est envisagée par nos contemporains la mort comme solution, avant même de tout faire pour l’éviter.

    L’épidémie n’a pas empêché l’euthanasie de revenir dans le débat public, alors que des milliers de personnes mouraient sans avoir rien demandé.

    Si la crainte de la  souffrance et de la mort est normale et légitime, avant de parler d’euthanasie pour les cas les plus dramatiques et sans issue , nous ne devons pas oublier que les soins palliatifs en France ne sont pas développés, ou très peu, et que la recherche en la matière est la parente pauvre de la médecine.

    De nombreux médecins expliquent que les patients ne veulent pas mourir, mais seulement ne plus souffrir. N’est ce pas une urgence que de traiter la douleur ? J’ai eu plusieurs témoignages proches de personnes aux prises avec des douleurs chroniques insuffisamment traitées, épuisées et manquant de sommeil. Ne cesse-t-on pas alors d’avoir envie de vivre ?

     

    La course aux délais de l’IVG m’a tout autant navrée. Ce n’était pas l’objectif de la loi Veil de sans cesse rallonger le nombre de semaines pendant lesquelles une interruption volontaire est possible.

    Cette course folle signifie qu’il n’y a là encore aucune prévention.

    Education à la responsabilité, la sexualité et la contraception à l’école ? au respect entre les sexes et au consentement ? En principe 2 séances par an à partir du collège(ce qui est déjà dérisoire) mais non appliqué !

    Etudes pour connaître les raisons des IVG, et comment faire baisser leur nombre ? on n’en connaît pas de fiable.

    La France serait elle un pays où on ne sait pas prévenir ? Où on préfère trancher dans le vif ?

    Me poser toutes ces questions me laisse dans une certaine intranquilité.

    Ne regardons pas les siècles passés comme barbares : le respect de la vie n’est pas à présent plus fort qu’alors… 

     

     

    Michelle .C.DROUAULT

     


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  • Nous vivons une période très difficile. Un virus potentiellement létal circule depuis prés d’un an, et nous impose des restrictions au niveau international.

    En France, la gestion de la crise sanitaire semble parfois peu cohérente, et nous sommes tous anxieux pour nos proches et pour nous mêmes.

    Jeunes et vieux sont touchés : les vieillards en EPHAD ont été durement atteints pendant la 1ére vague d’épidémie ; à présent ce sont les jeunes qui se retrouvent massivement au chômage suite à la paralysie partielle de l’économie : les étudiants en particulier ne peuvent plus compter sur les « petits boulots » pour survivre. Pour la première fois, on les voit faire la queue dans les banques alimentaires. La précarité générale augmente.

     

    Pourtant , c’est le moment qui a été choisi pour demander l’adoption d’une « loi contre les séparatismes » . Quels séparatismes ?

    Il n’a pas fallu longtemps pour soupçonner qu’il s’agissait d’une astuce langagière pour viser ceux qu’on nous présente comme un perpétuel « ennemi intérieur » : les musulmans.

    Comme si des millions d’entre eux n’étaient pas français, nés en France.

    Cela rappelle des heures bien sombres…

     

    Objectivement, quelle est la situation des musulmans dans le monde aujourd’hui ?

    En âpre lutte contre ceux qui se réclament de leur foi et la dévoient, la font haïr pour mieux laisser croire à l’ensemble des musulmans que l’extrémisme est leur planche de salut, ils sont les premières victimes des attentats terroristes.

    Entre 2004 et 2020, l’AFGHANISTAN a été la cible d’attentats meurtriers , constants, revendiqués tantôt par les talibans, tantôt par l’Etat Islamique ; les musulmans chiites payant un très lourd tribut :

    Le 11/10/16 à Kaboul, une fusillade vise des pèlerins chiites rassemblés pour la fête de l’Achoura ; le lendemain, une bombe explose dans une mosquée chiite.*

    36 morts et 40 blessés en 24h. Revendication par l’E.I.

    Le 3/3/17, une attaque de l’E.I vise un hôpital militaire

    Le 31 mai 17, un attentat au camion piégé fait 150 morts et de nombreux blessés

    Le 24/10/ 2020, un attentat contre une communauté Hamzara (chiite) atteint une école, où sont tués 30 adolescents et jeunes adultes. (revendiqué par l’E.I)

    Ce ne sont que les plus récents, et les ONG demandent qu’ils soient considérés comme crimes de guerre.

    Au NIGERIA, la secte BOKO HARAM occupant la ville de Rann, provoque la fuite de 

    30 000 personnes vers la frontière du Cameroun, pays lui aussi en lutte contre les djihadistes.

    27000 morts sont à déplorer dans un des plus grands pays d’Afrique, suite à des insurrections extrémistes depuis 2009. (E.I, AQMI) Et chacun se souvient des enlèvements de jeunes filles…

    Des chiffres qui donnent le vertige.

    La Syrie serait encore un autre chapitre.

    Actuellement les Ouïghours en Chine subissent massivement une terrible persécution, simplement parce qu’ils sont musulmans ; et les rescapés décrivent des traitements inhumains et dégradants , et des stérilisation forcées, des exécutions probables.

    Les Rohyngas en Birmanie n’ont pas eu un sort meilleur.

     

    La plus élémentaire compassion humaine devrait faire réfléchir avant de décréter l’ensemble des personnes de confession musulmane comme un « problème » 

    Le terrorisme est un problème, oui ! et ils en savent mieux que nous quelque chose.

    Ils sont en première ligne pour le subir et le combattre.

    Se montrer résolument de leur coté semblerait une meilleure stratégie que les stigmatiser, en faisant peser sur tout musulman(e)le soupçon d’être un(e) djihadiste en puissance.

    C’est vrai, la présence militaire française au Mali est un soutien dans ce combat, mais cette action est hélas moins visible que les polémiques absurdes qui surgissent chaque jour pour pointer du doigt d’éventuels « séparatismes » dérisoires : l’éducation à domicile(0,4% des élèves, surtout handicapés ou de milieux aisés non musulmans) ; les dispenses de piscine au lycée( qui existent depuis la nuit des temps pour de multiples raisons liées à l’adolescence en général). Les « certificats de virginité »(1% des consultations médicales, ces entretiens ayant le mérite de déceler les mariages forcés) la polygamie(elle est interdite par la loi française, et aucune administration ne prend en compte plusieurs épouses).

    Les deux premiers sujets n’ont aucun rapport avec l’Islam, les autres sont de pratiques culturelles, traditionnelles ou ancestrales, ayant cours dans des pays où co-existent plusieurs confessions, et des cultes très divers.

    Rien dans ces interdictions ne va combattre le terrorisme. 

      

    Les chrétiens seraient bien inspirés de se tenir à distance de ces surenchères.

    J’entends déjà des voix clamer « l’Islam politique, l’Islam politique ! »

    Comme si il n’existait pas de catholicisme politique ?

    Si en effet nul ne pose de bombes au nom de Jésus (mais on a assassiné, évangélisé de force en son nom)et si la Révolution de 89 et la III éme République ont modéré les ardeurs  de la toute-puissance de l’Eglise, le catholicisme politique faisant sécession d’avec la société civile est bien là.

    Il y a les dissidents de la Fraternité St Pie X qui refusent Vatican II, certes.

    Mais un certain catholicisme lié à l’extrême droite a tenté de « grignoter « les paroisses du Sud de la France, des membres de conseil paroissial étant parfois en même temps sur des listes de candidats de ces partis. Jusqu’à ce qu’un évêque se fâche et publie un manifeste affirmant aux fidèles l’incompatibilité des mouvements d’extrême droite avec les valeurs de l’Evangile. Mais leur influence a provoqué un regain d’attitudes rétrogrades et dévalorisantes envers les petites filles, qui ont été interdites de certaines fonctions ou apprentissages juste parce qu’elles sont des femmes en devenir.

    Les mouvements « Alliance Vita, Civitas » font des prières de rue anti-IVG(sans être inquiétés !) avec des photos truquées de fœtus de 5 mois alors que l’IVG n’est possible que jusqu’à 12 semaines.

    Le catholicisme politique ordinaire est homophobe(combien d’homélies homophobes avons nous du supporter, et contrer à la sortie des églises ?) et a tenté d’influer sur des lois donnant leur dignité aux couples de même sexe.(Manif Pour Tous)

    Nous avons entendu  EN CHAIRE des incitations à se joindre à des manifestations incluant la participation de groupes douteux, parfois violents, le prêtre fermant les yeux sur ces détails pour ne plus voir que l’obsession familialiste & misogyne qui anime un certain clergé, n’ayant guère retenu la leçon du pétainisme.

     

    On a vu fleurir, imprimés sur les trottoirs devant les parvis des églises, des slogans anti-gouvernementaux( au grand embarras du curé, souvent).

     

    Enfin, il est expéditif d’affirmer que l’Eglise n’a pas de sang sur les mains.

    Sourde à la parole du Christ qui explique que si de la règle doit surgir un mal, et de ne pas la suivre un bien, c’est la seconde solution qui prévaut, elle a osé vouloir interdire l’avortement à des fillettes violées ou incestées, ignorant leur état d’enfant victime.

    Elle a influencé les décisions politiques de nombreux pays d’Amérique latine dans le sens d’une interdiction totale de l’avortement, aussi bien volontaire que médical.

    Au Salvador, nous l’avons déjà relaté sur ce blog, des femmes mariées et déjà mères ont été incarcérées suite à des fausses couches involontaires ou des enfants morts-nés. Il a fallu la pression internationale pour les libérer. Des millions de femmes d’Amérique Latine ont du avorter clandestinement, avec tous les risques de mutilation et de mort que cela comporte.

    Des milliers d’enfants sont restés orphelins parce que leur mère n’a pas résisté à une septicémie post avortement clandestin. Dans ces pays à la misère endémique, seules les plus aisées ont peu partir à l’étranger… Certains décès ont aussi été dus à des accouchements d’une 9 éme, voire dixième grossesse, car le clergé a longtemps fait croire que la contraception menait à l’enfer…

    Actuellement en Pologne, c’est encore l’Eglise, avec la plus grande cruauté, qui a pesé sur la décision du gouvernement de droite dure d’interdire même l’avortement médical en cas de malformation fœtale grave, seuls le danger pour la vie de la mère, le viol et l’inceste étant motifs légitimes(faute de quoi la Pologne pourrait être menacée de sortir de l’Europe, dont elle a besoin !). Cette loi a jeté des foules compactes de femmes (et d’hommes) dans la rue, protestant contre cette atteinte à leur dignité et à leurs droits fondamentaux. En vain jusqu’ici..

    Les québécois pourraient parler longtemps du catholicisme politique des « années noires » qui s’est octroyé la totale main mise sur l’éducation jusqu’à une époque récente ; l’Université de Montréal ayant été dirigée par un évêque jusqu’au milieu du XXéme siècle.

     

    Les catholiques affichés, ou simplement de culture catholique, semblent donc peiner à comprendre d’OU il parlent : de leur appartenance à une majorité confessionnelle officieuse qui s’autorise à juger une minorité qu’elle connaît souvent mal, d’un point de vue qu’elle croit universel.

    C’est là le propre du discours majoritaire : il se prétend neutre. Il ne l’est pas.

    Regarder obsessionnellement la paille dans l’œil de son voisin sans voir la poutre qui est dans le sien, ne favorise pas l’objectivité…

     

     

    Michelle C. DROUAULT

     

     


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  • J’allais écrire sur la polémique aussi surprenante qu’artificielle qui continue d’enfler sur le dernier livre d’Alice Coffin « Le Génie Lesbien », lorsque j’ai appris que cette dame avait été  licenciée de son poste à l’Université Catholique de Paris où elle donnait depuis prés de 8 ans des cours hebdomadaires de journalisme. Son cours « Media et pouvoirs » semblait très apprécié.

     

    Alice Coffin, journaliste, autrice, élue EELV à la Mairie de Paris, s’est trouvée sur le devant de la scène lorsqu’elle a contribué à la démission de Christian Girard, adjoint à la culture, et  soupçonné d’être impliqué dans l’affaire Gabriel Matzneff((auteur sous le coup d’une enquête judiciaire pour viols sur mineurs).

    Le soutien inconditionnel et prématuré des élus municipaux à Christian Girard avait été vilipendé par Madame Coffin. Vigoureusement. A la suite de ces interventions, elle a fait l’objet d’insultes lesbophobes, de cyberharcèlement , et de menaces telles, qu’elle a été placée sous protection policière.

    La polémique récente porte sur quelques passages de son dernier livre.

    Je la soupçonne d’être entretenue par ceux qui ont tout interêt à présenter les féministes comme des hydres assoiffées de sang(masculin de préférence) afin que les autres femmes se détournent d’elles ; et aussi sans doute à discréditer la lutte contre la pédocriminalité.

     

    Dans son essai, l’autrice explique donc essayer d’éliminer de sa bibliothèque un maximum d’œuvres écrites par des hommes. Et de même, préférer les films, tableaux, photos, toutes œuvres d’art créées par des femmes. Car l’Art, dit elle, est une sorte d’extension du regard des hommes où elle ne se retrouve pas.

    Voilà une opinion  personnelle. Que l’on peut partager ou pas. Et qui ne s’accompagne d’aucune agression contre qui que ce soit.

    Mais certains sont allés tirer quelques phrases de leur contexte(ont ils lu la totalité de l’ouvrage ?) pour affirmer sans vergogne que Mme Coffin voulait « éliminer tous les hommes », et incitait les femmes à le faire…Cette fable tourne en boucle sur les réseaux sociaux , suscitant des indignations ridicules ou outrancières, peu soucieuses de la vraisemblance d’une telle posture.*

      A l’appui de son exclusion, l’Université Catholique de Paris affirme que l’attitude d’Alice Coffin n’est « pas compatible avec ses valeurs ». Quelles valeurs ? Mme Coffin n’a jamais fait mystère de son orientation sexuelle qui ne lui a , jusqu’alors, nullement été reprochée (c’est heureux !).

    L’Université désapprouverait elle ses protestations contre la persistance à un emploi public d’un homme sous le coup d’une enquête judiciaire dans le cadre de viols présumés sur mineurs ? On n’ose le croire !

    Se gendarmerait elle de ses propos sur son célibat :« Ne pas avoir de mari me permet de ne pas craindre d’être battue, violée, voire tuée », alors qu’un 74 éme féminicide par un conjoint vient d’avoir lieu depuis Janvier dernier ?  7 meurtres par mois !

    Alors, quelles valeurs ?

    Priver de ses fonctions , de sa réputation, et d’une source de revenus une femme sur la seule foi de polémiques médiatiques haineuses n’est pas honorable.

    Mettre encore davantage en difficulté une femme déjà insultée, blessée par des groupes extrémistes est il chrétien ? Certainement non !

    « Ils m’ont enfoncé la tête sous l’eau », a déclaré Mme Coffin au sujet de l’Université.

    Bravo ! A ce prix se targuer de sa foi catholique semble une imposture.

     

    Virginia Woolf  disait que la littérature écrite par des femmes était essentielle, car elles montrent comme important ce que les hommes pensent anodin ; et elles décrivent comme anodin ce que les hommes jugent important.

    C’est profondément vrai ; et en ce sens je rejoins Alice Coffin : changeons de regard. Le monde s’en portera mieux !

    Cependant, je lui ferais observer que certains auteurs, hommes et femmes, ont su dépasser leur sexe et leur genre pour nous parler de l’Humain, en se mettant complètement à la place du sexe opposé. Je pense à Tahar Ben Jelloun, Yasmina Khadra, ou Marguerite Yourcenar, pour ne citer qu’eux.

    Et je préfère mille fois les écrits des hommes que sont les deux premiers, à ceux d’autrices visiblement alliées du système patriarcal. 

    La misogynie, hélas, n’a pas de sexe.

    J’ai envie de lui dire aussi que nous avons besoin les uns des autres : les militaires, gendarmes pompiers, qui ont secouru et secourent encore héroïquement leurs concitoyens en ce moment dans mon département sinistré sont majoritairement des hommes…

    J’ai envie de lui poser la question de l’inévitable altérité, et de sa reconnaissance :elle ne pourra constamment éviter l’Autre…

     

    Mais malgré ces points de désaccord, je soutiens la liberté de Mme Coffin d’écrire ce qu’elle veut sans avoir à le payer de sa sécurité et de son gagne-pain.

    Je demande qu’on juge les femmes sur leurs capacités professionnelles, et pas sur leur aptitude à se taire devant les injustices et les inégalités de la société.

     

     

     

    Michelle C. DROUAULT

     

     

     

    *Note : une élue a franchi le Rubicon en comparant Alice Coffin à Eric Zemmour, récemment condamné pour incitation à la haine raciale ; et une secrétaire d’Etat vient de parler d’Apartheid…


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  • Récemment, une nouvelle aussi extraordinaire qu’incongrue est apparue sur les sites d’information : Mme ANNE SOUPA, théologienne catholique et bibliste, co-fondatrice du Comité de la Jupe, pose sa candidature au poste d’archevêque primat des Gaules, poste laissé vacant par le très contesté Mgr Barbarin.*

     

    Saluons tout d’abord ce geste symbolique, signal d’alarme de l’invisibilité des femmes dans l’Eglise.

     

    Comme l’a rappelé l’intéressée dans une émission récente de la chaine Arte, cette invisibilité est d’abord une terrible régression.

    Il suffit de jeter un regard aux siècles passés-particulièrement le haut Moyen Age- pour s’apercevoir du rôle important des femmes dans la vie de l’Eglise.

    Certaines sont devenues des saintes, ou des figures théologiques reconnues.

    Certes , cette reconnaissance officielle a tardé !  Une des plus célèbres d’entre elles, HILDEGARDE VON BINGEN(1098/1179) a été instituée docteur de l’Eglise par Benoit XVI en 2012, soit dix huit siècles plus tard !

    Religieuse bénédictine, Hildegarde Von Bingen a prêché en public( nul ne lui a opposé St Paul, comme le font quelques fondamentalistes pour Mme Soupa !) ; elle a conseillé de nombreux religieux, écrit un ouvrage musical superbe, le Sciviae, dont la pureté étonne encore… elle était aussi « médecienne » (oui, le féminin de médecin existait alors) soignante et guérisseuse.

     

    Plus tard, THÉRÈSE D’AVILA (1515/1582) fille de juifs espagnols convertis au catholicisme, est décrite comme une femme forte, intrépide, radicale, même.

    Entrée dans l’Ordre des Carmes à vingt ans, elle en entreprend la réforme, et en impulse une semblable pour les ordres de religieux hommes. Elle vit des expériences mystiques qu’elle relate et transmet. Ecoutée et considérée, elle contribue à une meilleure vision de la foi par tous.

    Que diraient donc ces deux femmes en voyant des prêtres arrogants écarter des femmes (y compris des religieuses !) de la distribution de la communion, au prétexte qu’elles sont des femmes, c’est à dire un flagrant délit de discrimination pour ce qu’elles SONT ? Un délit basé sur une conception totalement païenne de l’ »impureté » supposée des femmes…

    Dans un discours qui a fait sensation,  la Congressiste américaine ALEXANDRA OCASIO CORTEZ a déclaré que si Jésus poussait les portes du Congrès aujourd’hui, on le traiterait de « radical ».

    Elle a rappelé que depuis des siècles, de nombreuses personnalités religieuses et politiques ont manipulé les Ecritures au service de la bigoterie, la discrimination , et l’injustice.

    C’est à mon sens cette imposture qu’il nous faut dénoncer sans relâche.

    Car comment se fait il que l’Eglise se soit retrouvé être le bras armé du patriarcat ?

    Au service de l’exploitation et l’infériorisation de la moitié de l’Humanité ?

     

    Le geste d’Anne Soupa est un geste symbolique majeur.

    Comme l’était, dans la vie civile, le dépôt de gerbe sur la tombe de l’épouse du Soldat Inconnu à l’Arc de Triomphe en 1971 par le tout neuf Mouvement de Libération des Femmes.

    Une femme encore plus inconnue que lui !

    Les manifestations et gestes symboliques des femmes ces derniers temps ont été multiples :

    « Die-in » de femmes allongées par terre pour dénoncer les féminicides, défilé de militantes fantômatiques portant chacune une pancarte avec le nom d’une victime décédée au cimetière du Montparnasse ; collages d’affiches dénonçant les violences dans toutes les villes.

    Et ces happenings se déroulent aussi dans d’autres pays. 

    Sans oublier « #MeToo » qui a contraint les sociétés à regarder en face la fréquence et le scandale des agressions sexuelles sur les femmes et les enfants…

    Les femmes sont en train d’obliger les hommes à changer.

    En sera-t-il ainsi dans l’Eglise catholique ??

     

    Une question me taraude : à supposer qu’il y ait une femme archevêque, défendrait elle la dignité de toutes les femmes ?

    Je le dis franchement, je doute.

    Je doute parce que le « féminisme catholique » ne semble s’être réveillé que lorsque l’injustice criante faite aux femmes à l’intérieur de l’Eglise est devenue trop visible par rapport au mythe de » l’égalité-déjà-là »* véhiculé par la société civile.

    Je ne me souviens pas d’avoir vu ces femmes lorsque nous luttions pour des salaires équitables, l’arrêt des avortements –boucheries parce qu’illégaux, la diffusion de la contraception, des modes de garde cohérents pour les enfants.

    Seule , la Fédération des Femmes Catholiques est venue débattre avec le MLF, qui n’excluait aucunes femmes, sauf celles d’extrême droite.

    Nous ne les voyons guère(ou à titre individuel) dans les combats actuels.

    La raison de cette absence (ou de cette discrétion ?) me semble être dans le manque d’autonomie des femmes catholiques par rapport à l’Institution. Qui perdure.

    Une des questions fondamentales posées par le Christ à longueur d’Evangile est celle du choix : si obéir à la règle doit causer du mal, et que désobéir va causer le bien, alors nous avons le choix, et notre vie d’humain(e) libre nous impose ce questionnement permanent.

    Beaucoup de règles imposées par l’Eglise ne découlent pas des Evangiles, mais sont des inventions humaines, et masculines. Si elles aboutissent à la subordination, la ségrégation et l’exploitation, s’interroger sur elles est légitime.

    Depuis plus de cinquante ans, les femmes de tous les pays , en Europe et dans les Amériques, en Asie, ont analysé la domination dont elles sont l’objet, l’ont décortiquée du point de vue sociologique, économique, psychologique.

    Ces travaux, pourtant nombreux(et regroupés en tant que « Women Studies » dans les universités anglo-saxonnes) semblent être majoritairement inconnus des femmes catholiques françaises*(à qui on a certainement dit que les féministes , c’est le diable ?).

     

    Ainsi elles se trouvent démunies pour articuler ce qui leur arrive avec la condition générale des femmes. Parfois, elles ne voient pas que leur condition est indissociable de celle de toutes les femmes. Ou, plus douloureusement, cette prise de conscience féministe leur arrive parce qu’elles ont été victimes de violences graves au sein de leur communauté.

    Et, ne nous cachons rien, des hommes catholiques commettent des viols et des incestes, ; des hommes catholiques tuent leur conjointe ou ex-conjointe ; des hommes catholiques payent moins leurs salariées parce qu’elles sont des femmes.

     

    Mais l’Institution ne s’adresse jamais à eux pour leur demander des comptes, avec autant de vigueur qu’elle demande aux femmes de se sacrifier et se soumettre…

    Le féminisme ne consiste pas à défendre la place des femmes dans un groupe X, mais l’égale dignité et le partage d’un espace juste pour toutes.

    Aussi l’enjeu pour une éventuelle femme archevêque, même à titre virtuel et symbolique, est il considérable…

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

    Notes :

    *1 Mgr Barbarin a inspiré le titre du film « Grâce à Dieu » par sa réplique restée célèbre concernant des agressions sexuelles de prêtres sur des enfants/adolescents : « grâce à Dieu les faits sont prescrits »…

     

    * 2 l’égalité-déjà-là est un des mythes avec lequel le patriarcat musèle les femmes, qui auraient « tout gagné ». Vraiment ? 26% de salaire en moins ; retraites inférieures de 40%, 27% seulement de femmes parlementaires, 13% de cheffes d’entreprise…mais 80% des tâches ménagères sont effectuées par des femmes…

     

    *3 Je n’en dirais pas autant des québécoises, des espagnoles, et des sud-américaines…

     


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  • Deux cent à trois cent enfants français de « djihadistes » présumés sont actuellement toujours retenus dans des camps de rétention en Irak ou au Kurdistan irakien.

    Les conditions de vie y sont extrêmement dures au point de vue sanitaire, et ils ne peuvent y recevoir aucune éducation.
     Leur retour aurait été préparé par le gouvernement français, puis annulé au dernier moment pour des raisons qu’il est impossible de connaître.

    Selon certains média, l’hostilité de l’opinion publique au rapatriement de ces enfants-dont une majorité a moins de 6 ans - serait à l’origine de ce volte-face de dernier instant ? 

    Un revirement dont les conséquences se mesurent à l’aide des trois exemples qui suivent :

     

    Récemment , la chaine France 5 a diffusé un reportage exceptionnel de deux journalistes 

    (Sophie Parmentier et Helène Liam Hung) sur le sort de ces enfants, et la réalité de leur situation et de celle de leurs familles.

    Deux couples de grand parents y sont interviewés :

    Suzanne et Marc : en 2015, leurs enfants, un jeune couple accompagné de leurs deux fils de 5 ans 1/2 et 1 an, rejoignent Daesh en Syrie après des vacances en Italie.

    En 2017, réalisant qu’ils ont fait une erreur, ils parviennent à s’échapper. Mais ils sont faits prisonniers par les Kurdes.

    Le père (fils de Suzanne et Marc) est transféré en Irak pour y être jugé. Nous apprendrons qu’il a été condamné à mort. Leur belle-fille est internée avec les enfants au camp de Roj.

    C’est une région où il peut faire 50° l’été et O° l’hiver. On y loge sous des tentes sans aucun confort. L’ainé des enfants, Amid, souffre beaucoup de ne plus aller à l’école ; le second est souvent malade. Cette situation dure depuis deux ans et demi. 

    Les grand parents ont demandé avec insistance le rapatriement des enfants, sans succès.

    L’expédition annulée de 2018, dont ils devaient faire partie, les a désespérés.

    Ils ont alors décidé de partir les voir en Irak, apportant vêtements chauds et médicaments.

    Suzanne et Marc n’ont pu voir leurs petits enfants que dix minutes à peine à travers un grillage, pour des raisons incompréhensibles , puisque les familles d’autres nationalités ont été autorisées à pénétrer dans le camp.

    Depuis, ils continuent à se battre sans relâche pour que la France n’oublie pas Amid et son petit frère. Enfants français, ils jouissent pourtant des mêmes droits que les autres. L’école est dorénavant obligatoire en France à partir de 3 ans, mais pas pour eux…

     

    Lydie et Patrice sont en deuil. Leur fille Julie est morte en Syrie avec son nouveau-né après avoir accouché seule dans un camp avec l’aide d’une voisine, laissant 3 autres orphelins.

    Le père est en prison en Irak.

    Après un combat de chaque jour pour le rapatriement de leurs trois petits enfants, les grands parents ont enfin obtenu gain de cause : ils ont atterri sur le sol français. Après une nécessaire période d’observation et de soins à l’hôpital, les enfants ont été placés en famille d’accueil, et n’ont pu faire la connaissance de Lydie et Patrice qu’au bout de sept longs mois.

    Pendant cette période, les grands parents ont du subir tests et entretiens. Tests ADN pour déterminer leur légitimité, entretiens poussés, qu’ils ont visiblement vécus comme douloureux et assez intrusifs : ils ont du évoquer l’enfance et l’éducation de leur fille décédée…

    A présent, les enfants vont bien, et fréquentent l’école. Ils demeurent cependant en famille d’accueil. (heureusement la fratrie n’a pas été séparée) Leurs grand parents les voient les week- ends, mais n’en ont toujours pas la garde, qu’ils ont demandée par voie judiciaire.

    Ils espèrent…

     

    Enfin, Gladys, rapatriée avec ses deux fils, en a été séparée immédiatement pour être incarcérée tandis qu’ils étaient placés dans deux familles d’accueil différentes, malgré la présence de grands parents.

    Libérée sous contrôle judiciaire, elle attend son procès, et a été autorisée progressivement à revoir ses enfants lors de visites encadrées, puis à les héberger un week-end sur deux et la moitié des congés scolaires. Mais elle court le risque d’être incarcérée à nouveau à l’issue du procès. Gladys était partie à 19 ans rejoindre en Syrie un mari rencontré et épousé sur internet.

    Elle dit se rendre compte de son erreur et espère qu’on tiendra compte de sa volonté de réinsertion.

     

    Ces récits tragiques posent un certain nombre d’interrogations.

    Le reportage s’intitule à juste titre « les enfants du soupçon ». De quoi en effet a-t-on peur ?

    Peut on supposer sérieusement que des enfants de six mois à six ans aient pu être endoctrinés ? Traumatisés par la guerre dans laquelle ils sont nés, pour la plus part, oui !

    Les psychologues qui les suivent confirment que certains sursautent encore au moindre bruit.

    Ils confirment également qu’au milieu de ce chaos, leur seule figure d’attachement solide a été leur mère. Néanmoins, même lorsque celle-ci est libre, on les prive d’elle au quotidien, retardant sans doute leur possibilité de se reconstruire. Lorsqu’il y a des grands parents, ce n’est qu’au bout de plusieurs mois qu’ils peuvent rencontrer ces personnes aimantes qui pourraient les soutenir, alors qu’ils sont en situation d’orphelins.  Pourquoi ?

    La suspicion semble porter , au delà de toute raison, autant sur de jeunes enfants innocents que sur des grand parents désemparés devant les choix ou l’embrigadement de leurs enfants.

    La vision de ce reportage laisse l’impression poignante que les pouvoirs publics croient les enfants « contaminés » par quelque chose, et les grands parents vaguement coupables d’avoir mal élevés leurs enfants ou d’avoir été complices de leur départ.

    La dimension d’embrigadement sectaire de personnes très jeunes (qui auraient été encore mineures voici 40 ans) ne pourrait elle être envisagée avec plus de discernement ?

    Un point crucial demeure : les mères qui ont eu trois à quatre enfants en quelques années ont elles pu être des combattantes ? quel a été leur rôle exactement ? Dans son ouvrage « Le jihadisme français, quartiers, Syrie, prisons »* Hugo Micheron explique après enquête que l’idéologie de Daesh repose sur le contrôle des femmes, regroupées dans des appartements à l’écart des combats et vouées à la procréation. Leur activisme est proscrit. Et même puni… Mais ce confinement même les aurait empêchées de réaliser l’horreur des actes commis par leurs époux (et rendues plus résistantes à une « déradicalisation » mentale ?)

    Toutes ces questions sont très difficiles. Mais méritent d’être posées. Au grand jour. Ainsi l’ « opinion publique » pourrait avoir une vision claire du problème, et non des fantasmes..

     

    Il n’est en tout cas pas acceptables que des enfants majoritairement d’âge maternel et citoyens français, demeurent au risque de leur santé et de leur vie dans des camps d’internement.

    Avons nous donc perdu la mémoire ?

    La situation de ces enfants correspond aux critères de signalement d’enfants en danger : leur santé, leur éducation, leur moralité sont gravement compromis si ils restent en rétention.

    Plusieurs pédopsychiatres de renom (Rufo, Hefez) ont plaidé publiquement pour leur retour, réfutant une méfiance qu’ils jugent absurde, et le qualificatif de « bombes à retardement » Si leur cerveau est si malléable, disent-ils, il l’est aussi dans l’autre sens et il sera aisé de leur montrer d’autres valeurs, surtout si elles s’accompagnent d’un mode de vie sécurisant.

    Ces enfants ne peuvent devenir des « bombes à retardement » que s’ils ont en grandissant, eux, un autre soupçon : que la France, leur pays , les a abandonnés…

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

    * Editions Gallimard, parution récente
     

     

     

     

     

     


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  • On ne peut rester insensible aux polémiques hystérisantes sur le « voile » et l’Islam qui ont agité la France ces dernières semaines.
    Il est permis de les croire propices à détourner le regard des problématiques de santé, d’emploi et de chômage, de retraites, d’ailleurs énoncées comme les premières préoccupations des français.
    Ces polémiques se sont dégonflées toutes seules : non, la mère de famille « voilée » prise à partie par un élu du RN alors qu’elle accompagnait une sortie éducative n’était proche d’aucune association fondamentaliste ; non elle n’aurait pu « faire un coup monté », n’étant initialement pas prévue pour cette sortie, et sollicitée en dernière minute en remplacement d’une personne empêchée…
    De même, l’invectiver au nom des victimes du tueur de la Préfecture, étiqueté « terroriste » avant même les résultats de l’enquête, était une erreur à double titre.
    D’une part, la loi de 1905 est très claire : seuls les fonctionnaires de l’Etat sont tenus à la neutralité, PAS les citoyens qui conservent leur pleine liberté de conscience et de manifestation de leur croyance/non croyance dans l’espace public. N’étant pas agent de l’Etat, mais simple parent d’élève accompagnateur, la dame était dans son droit le plus strict en gardant son voile.*
    D’autre part, outre que le lien systématique entre terrorisme et voile est aussi absurde que discriminatoire, il s’est avéré après enquête que Michael Harpon, l’employé de la Préfecture de Paris qui a tué 4 de ses collègues, souffrait de troubles psychiatriques profonds dont on n’avait pas pris la mesure, et n’était lui non plus lié à AUCUNE organisation terroriste.
    Le fantasme de la musulmane voilée liée à l’Islam politique, symbole indécent de l’attentat d’un terroriste sbire de Daesh, s’est donc totalement démenti .
    Mais avant que ces éléments ne deviennent des certitudes, les media ont tendu un micro à tous ceux qui souhaitaient s’exprimer sur le sujet, les plus empressés étant ceux qui font d’habitude leur fonds de commerce des phobies xénophobes . D’autres ont obéi à des peurs irrationnelles bien entretenues. Bref, il s’en est suivi le déversement d’un flot de haine contre les musulmans encore jamais vu ni entendu,  triste frère  des caricatures du Juif publiées dans « Je suis Partout ».
    Le magasine « Télérama » a relevé les discours obsessionnels de certains média sur « Islam et islamisme ; communautarisme et islamisme ; islamisme et terrorisme » et un florilège d’assertions aussi alarmistes que mal documentées.
    Jusqu’à ce que le résultat de ces logorrhées ne s’incarne dans l’acte d’un homme à l’esprit certes fragile, mais aussi ancien élu d’un parti d’extrême droite : deux vieillards ont été grièvement blessés par balles dans l’attaque contre une mosquée à Bayonne, mosquée à laquelle l’agresseur avait voulu mettre le feu…
    Souffler verbalement sur les braises de la haine n’est pas sans risques : les mots blessent et tuent.
    N’est ce pas notre devoir à nous chrétiens de le redire ?
    J’ai été abasourdie par le nombre de personnalités qui ont proposé des mesures liberticides pour tous les citoyens ( revenir sur la loi de 1905, et interdire tous les signes religieux dans l’espace public !) ainsi que par le manque de fondements de propos fantaisistes, contredits par toutes les statistiques et rapports sérieux :non, il n’y a pas plus de filles que de garçons « déscolarisés », ce serait plutôt le contraire les filles étant plus assidues aux études ; non nul n’avait vu de garçonnets réticents à tenir la main des filles… Les problèmes à l’école, ce sont la violence de certains élèves(plusieurs agressions mortelles ont eu lieu devant des établissements scolaires récemment), le manque de moyens, et le burn-out des enseignants (une directrice d’école s’est suicidée le mois dernier) Donc parfois des questions de vie ou de mort.
    Est ce que les pourfendeurs de signes religieux dans l’espace public se rendent compte que cet espace n’est pas neutre ? qu’il comporte de multiples signes voyants du christianisme, religion d’Etat en France durant des siècles ? Un des plus manifestes étant Notre Dame de Paris, dont l’incendie et la destruction partielle ont causé tant d’émoi, montrant bien notre attachement à tous à un patrimoine de culture chrétienne…
    Eglises, basiliques, cathédrales, monastères, se dressent partout. Les œuvres d’art qu’on emmène les enfants voir sont pour beaucoup inspirées  de récits bibliques ou évangéliques.
    Mais on voudrait imposer aux personnes d’autres confessions qui vivent dans ce contexte de changer leurs codes vestimentaires parce qu’ils sont trop voyants ?? Campés devant une cathédrale, nous irions enjoindre à une femme de « cacher ce voile que nous ne saurions voir » ? Faudrait il aussi interdire aux bouddhistes de se raser la tête et de porter la toge rouge ? une dirigeante de parti a même envisagé de demander aux hommes juifs de « faire le sacrifice «  de leur kippa, ne voyant pas l’indécence de parler aux juifs de sacrifice ; ils ont, je crois déjà donné…
    Tout cela est absurde, persécuteur, et ne permet en aucun cas de vivre ensemble.
    Ajoutons que la droite anticommuniste ferait bien de se souvenir que cette élimination de la religion de l’espace public a été la politique du bloc de l’Est pendant des décennies…
    Il faut se faire à l’idée que la France initialement catholique et très intolérante vis à vis des protestants et des Juifs, a fini par se forger une identité avec eux, puis avec les juifs séfarades et les musulmans venus d’Afrique du Nord après la décolonisation.
    Enrico Macias et Zinedinne Zidane sont aussi français que Catherine Deneuve.
    Et le terrorisme ? diront certains. Le terrorisme existe et il doit être combattu. D’où qu’il vienne. Mais pas par des amalgames qui ne servent que le désir de clivage de la population de leurs auteurs. Nous savons bien que le terrorisme islamiste se RÉCLAME de l’Islam, qu’il défigure, et n’a rien à voir avec les millions de croyants paisibles, d’ailleurs premières victimes des attentats en Afghanistan, en Irak, en Syrie ; leur nombre est considérable.
    Les suprémacistes blancs du KU KLUX KLAN se réclamaient entre autres du protestantisme pour tuer des Noirs, des Juifs, et agresser le catholicisme des Italiens et des Irlandais.
    Ils ont vraisemblablement contribué au meurtre d’un pasteur protestant noir, Martin Luther King. Mais personne n’a songé à stigmatiser le protestantisme et ses fidèles aux USA à la suite de ces exactions. Pourquoi ? parce qu’il était majoritaire. L’Islam reste une minorité, même si elle est conséquente. Il s’agit encore et toujours, de rapports politiques de domination.
    Derrière les multiples injonctions faites aux citoyens musulmans, comment ne pas voir le spectre malsain du colonialisme ? On conserverait encore le droit de dicter à ces populations autrefois dites « indigènes » et à leurs descendants, leur conduite et leur tenue….
    Le musulmans  sont bien honnêtes de ne pas s’inquiéter publiquement de la persistance des aumôneries dans les lycées, alors que le scandale des agressions pédophiles par des prêtres catholiques défraie la chronique. Ils le pourraient. Ils ne se plaignent pas non plus des cloches, des processions persistantes dans les villages, ou des « prières de rue » des intégristes catholiques anti-IVG  avec des photos truquées traumatisantes.  De l’Armée du Salut et de ses orchestres (on en voit moins), des Témoins de Jéhovah qui sonnent aux portes…

    Tout ce qu’ils demandent, c’est qu’on les laisse tranquilles.
    Un sondage effectué AVANT l’attaque de la Préfecture par la DILCRAH et la Fondation Jean Jaurés, et publié dans « Le Monde » indique que 42% des musulmans interrogés ont déclaré avoir souffert de discrimination dans l’emploi ; la recherche ou l’attribution d’un logement ; la santé, les contrôles d’identité. Les femmes 2 fois plus que les hommes.
    C’est affligeant.
    Lorsque 42% d’une catégorie de personnes ciblées déclarent souffrir de ségrégation, il s’agit d’une pratique, pas d’une exception.
    Le christianisme est par essence inclusif. Nous ne pouvons tolérer d’exclure personne ; nous ne pouvons tolérer qu’on s’en prenne à nos sœurs, à nos frères, par peur ou par calcul politicien.
    L’historien Gérard Noiriel a publié récemment « Le Venin dans la Plume » un essai qui montre la similitude entre les discours d’Edouard Drumont  dans « la France Juive », et ceux du polémiste contemporain Zemmour sur les musulmans et le soi-disant « grand remplacement ». Cet ouvrage nous ramène à ce que ces alarmes ont de fantasmatique : la France n’est jamais devenue « juive » mais 6 millions d’entre eux ont péri dans les camps nazis…
    Alors, puissions nous chrétiens essayer de verser « du baume dans la plume » au lieu de souffler sur le feu…

    Michelle. C. DROUAULT


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  • C’est avec satisfaction et un certain soulagement que nous avons vu rejeter voici quelques jours l’amendement à la loi de bioéthique permettant l’inscription à l’état-civil français d’enfants nés d’une GPA pratiquée à l’étranger.

     

    Cette modification aurait permis de les inscrire comme issus de leur père(c’est en général avec ses gamètes qu’est pratiquée la GPA) ET de l’épouse du père, « mère d’intention », avec un effacement complet de la mère biologique.
     

    Certains parlementaires avaient évoqué assez rudement un « blanchiment » de la GPA.

    Outre qu’il s’agissait de reconnaître administrativement une pratique strictement interdite en France, l’introduction de la « mère d’intention » comme seule mère entrait en contradiction avec le droit français : celui-ci estime que la mère est celle qui accouche, point.

    Sauf en cas d’adoption pleinière, où il y a rectification de l’acte de naissance, ce qui est un processus différent.

    Ces enfants continueront donc à être déclarés comme ceux de leur père et de celle qui les a portés, puis ensuite adoptés par leur belle-mère, l’épouse de leur père. Pour les couples d’hommes, l’époux du père sera l’adoptant.

    Cette législation lisible et cohérente n’avait pas de raison d’être modifiée. Les enfants nés de GPA n’ont jamais été « sans papiers » comme on a pu le prétendre.

     

    On objectera que dans la PMA, est aussi reconnue comme mère l’épouse de la mère au titre de « mère d’intention ». C’est exact.  Et cela pose problème , car tôt ou tard , l’amendement repoussé reviendra sur la table au motif de  « l’égalité » ; notre société ayant beaucoup de peine à comprendre que l’égalité n’est pas la similarité.

    L’intention n’est pas l’adoption. Elle ne peut à elle seule rendre parent. C’est ce que nous disons pour la GPA.

    S’agit il alors d’un décalque du principe juridique français  selon lequel est le père d’un enfant le mari de sa mère ? Le but étant à l’origine (code de 1804) dans certaines situations, de substituer à un père biologique défaillant, mineur, adultérin, ou « immontrable » car de classe sociale ou de rang inférieur, le père « social » qui léguera son patrimoine.

    Ce principe certes discutable, a permis de camoufler en connaissance de cause ou dans l’ignorance des intéressés, des liaisons réprouvées par les circonstances géopolitiques (guerres, occupations) ou sociales. Peut on le considérer encore d’actualité ? 

    En Europe, on ne jette plus guère l’opprobre sur les mères célibataires (encore que, l’hostilité à la PMA « pour toutes » ne tient elle pas à ce préjugé tenace ?) nous ne sommes plus en guerre et les classes sociales sont assez homogènes

    Mais surtout a-t-il une cohérence pour un couple de même sexe ?

    Quid de l’enfant si les parents se séparent ? Les mouvements féministes luttent à juste titre contre l’indifférenciation des parents lors des séparations, qui nie la relation spécifique d’un enfant à sa mère, et le pôle de sécurité qu’elle incarne. Parce que les parents sont deux femmes, la mère perdrait sa spécificité ? C’est parce qu’elle est celle qui a porté, échangé, donné naissance, allaité, que la mère représente pour l’enfant l’attachement le plus nécessaire ; pas juste parce qu’elle est une femme ! Les gardes partagées avec les « mères d’intention » risquent de s’avérer aussi problématiques…

     

    On peut interroger également cette notion contemporaine récurrente d’ « intention », qui devient prépondérante.

     Je l’ai déjà évoqué brièvement, dans certains pays anglo-saxons, il suffit de se déclarer « femme » de se sentir « femme » et d’avoir l’intention de se comporter comme telle, pour en être une.. Des personnes transgenre ont donc commencé à infiltrer tous les lieux dédiés aux femmes, (refuges, accueil) même lorsqu’ils avaient conservé leur anatomie masculine. D’où des dérapages inévitables, et la terreur des femmes, les « vraies ». Ces personnes ont également « raflé » toutes les premières places de compétition sportive féminine… Elles avaient « l’intention »  d’être femmes, mais gardaient leurs hormones mâles avec la force subséquente.

    Sommes nous dans la société du faux semblant ? du « faire comme si » ?

    Freud disait qu’on ne renonce jamais à un désir…

    Ainsi a été rejeté lors du vote de la même loi sur la bioéthique un amendement visant à permettre aux femmes transgenre s’étant « déclarées »  hommes, mais ayant conservé leur utérus, d’avoir accès elles aussi à la PMA.  La seule idée qu’un enfant puisse avoir une mère qui est socialement un homme pose un énorme problème de repères !!!

     

    Il est à noter que la notion d’ « intention » dépasse la sphère privée.

    On peut à présent être condamné(e) pour avoir eu l’ « intention » de commettre un acte terroriste. Cela peut sembler légitime.

    Mais qu’en est il de celui ou celle qui, ayant tout préparé , réalise l’horreur de ce qu’il va commettre et renonce ?

     

    Le monde moderne souvent nous déconcerte. Mais je continue à déplorer l’absence de débats contradictoires animés, riches , dans les respect les uns des autres, qui nous permettrait de poser tranquillement toutes ces questions sur la table. Sans postures partisanes. Et d’y voir plus clair, dans l’intérêt de ceux et celles qui bâtissent notre avenir : nos enfants et petits enfants.

     

     

     

    Michelle .C. DROUAULT

     


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  • Un projet de loi devrait permettre prochainement d’ouvrir la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes, quelle que soit leur orientation de vie ou leur état marital.

     

    Devant de tels enjeux, qui concernent l’avenir de notre société, on note une désolante absence de véritable débat.

    D’une part un mouvement bien connu pour son opposition précédente au mariage « pour tous » se dresse contre « la PMA sans père », au nom de la paternité. De l’autre, les partisans de la loi, s’ils la saluent, estiment qu’elle ne va pas assez loin…

    Et tous ceux et celles qui s’interrogent sur des questions éthiques, philosophiques, humaines, semblent évincés, voire cloués au pilori.  Les rares débats médiatiques se réduisent souvent à des oppositions binaires, voire caricaturales.

     

    Or, des questions de fonds s’imposent :

    -Voulons nous vraiment, en généralisant ce procédé, dissocier la sexualité de la procréation ; les relations humaines de la création d’un être vivant ?

    Quelles seront les conséquences sur le psychisme des mères et le vécu des enfants ?

    - Est il légitime, comme le dit entre autres la philosophe S. Agazinski, « d’abandonner la logique médicale de lutte contre l’infertilité pour répondre à des demandes sociétales » ?

    -le remboursement d’une telle pratique ne relève pas du secteur de la santé ; n’est il pas choquant que la collectivité réponde à des besoins individuels alors que beaucoup de citoyens(et de citoyennes !) doivent encore renoncer à des soins pour prise en charge insuffisante ? A l’heure où on s’ingénie à trouver des moyens de gratuité des garnitures périodiques pour les femmes en précarité, où soins dentaires et lunettes peinent à être couverts ? Où l’Aide médicale d’Etat ne couvre que les soins d’urgence ?

    -Enfin, l’introduction de la notion de « parent d’intention »n’est elle pas dangereuse, et ne peut elle conduire à plus ou moins long terme à la légalisation de la GPA, pourtant à juste raison interdite en France ?

     

    Je n’ai pas la prétention d’apporter des réponses à ces questions. Mais elles méritent d’être posées. De même que les causes réelles, tant des oppositions farouches que des engouements sans réflexion, doivent trouver des tentatives d’analyse.

     

    Il n’est pas égal d’attendre un enfant issu du désir pour un homme, qu’il inclue un projet de couple ou soit le résultat d’une éphémère nuit d’ivresse ; d’espérer que le bébé ait les yeux ou le don pour la musique de la personne qu’on aime ou qu’on a apprécié quelques instants, que de choisir un donneur sur dossier. Il n’est pas égal d’avoir du plaisir au moment de la conception d’un enfant, ou d’avoir un embryon implanté lors d’un acte médical.

    Les femmes qui ont eu recours à la PMA pour des raisons d’infertilité de leur conjoint le savent bien.

    Et si le désir pour un homme est impossible ?
    C’est là que la question devient difficile et délicate. Car l’enfant étant une personne, il n’existe pas de « droit à l’enfant »…

     

    Il semble néanmoins que détracteurs comme promoteurs de la « PMA pour toutes » se trompent de combat.

    Les opposants qui crient « Liberté, égalité , paternité » cachent mal, derrière ce slogan leur véritable préoccupation : que des femmes puissent avoir des enfants sans le contrôle d’un homme leur est insupportable. C’est le modèle patriarcal de la famille qu’ils ressentent attaqué.  

    Si le code civil napoléonien de 1804 consacrant l’inégalité essentielle des époux et parents n’a été transformé qu’à partir de 1970 pour aboutir à l’autorité parentale conjointe , puis le divorce par consentement mutuel, la tentative de reprise en main des femmes a été très rapide. Suite à la conquête fondamentale de leur émancipation : la contraception et l’avortement légal, le contrôle exercé sur elles glissait peu à peu des doigts des dominants.

    C’est donc sous couvert de progressisme et d’égalitarisme que l’offensive a été menée pour être mieux acceptée : effacer les différences de statut entre les femmes mariées et les autres pour mieux les contrôler toutes. Tout homme a pu reconnaître un enfant sans l’aval de la mère ; et toute reconnaissance a donné à cet homme l’autorité parentale, même en l’absence de projet de vie avec elle et l’enfant. Notons qu’il n’en est pas ainsi dans beaucoup de pays d’Europe. En Allemagne, la mère doit consentir à la reconnaissance, et l’approuver comme exacte ; en Suède et en Italie, la mère qui ne vit pas avec le père de l’enfant garde seule l’autorité parentale, le père conservant un droit/devoir de surveillance et d’éducation.

     

    En France une femme ni mariée ni pacsée n’a absolument aucun lien juridique avec le père de ses enfants(c’est à eux, pas à elle, qu’il doit une pension alimentaire). Néanmoins les Juges aux Affaires Familiales ont pu être saisis de litiges de couples de concubins, dés lors qu’ils étaient parents…

    Et les enfants, seul lien possible, ont été instrumentalisés pour servir de moyens de contrôle.* 

    Des contentieux inadmissibles se sont installés autour d’enfants otages, parfois enlevés ou séquestrés par des pères(divorcés ou non) impuissants à empêcher une séparation, ou laisser une femme avoir une vie autonome.

    Assez vite, avoir un enfant avec un homme est devenu synonyme d’avoir un boulet, une chaine au pied, car le droit à l’erreur était payé trop cher : des femmes se sont vues assignées à résidence, privées de promotion professionnelle, harcelées, par des hommes avec qui elle n’avaient parfois jamais eu de projet de vie, « au nom de l’enfant ».

     Pour certaines , cela a signifié être en danger de mort avec leur enfant, ou mourir :

     les féminicides et infanticides représentent 25% du total des homicides. 82 femmes depuis Janvier 2019 ont été tuées par un conjoint , ex –conjoint ou partenaire dans un contexte de séparation. La moitié d’entre elles laisse des orphelins, parfois bébés. Certains enfants ont été tués par leur père avec leur mère ; ou dans le seul but de se venger de la mère( un accusé a récemment reconnu ce mobile).

     

    Faut il s’étonner que dans ce contexte, les femmes veuillent vivre en paix avec leurs enfants, et commencent à privilégier des modes de conception qui les délivrent de pareilles épées de Damoclès ? Non.

     

     

    Mais paradoxalement, les opposants principaux à la PMA sont aussi ceux qui ont le plus appuyé les mouvements de pères séparés réclamant toujours plus de coercition sur les femmes.

    Récoltent ils ce qu’ils ont semé… ?

     

    Du côté des promoteurs inconditionnels de la PMA, on brandit des études établissant que les enfants élevés dans des familles homoparentales n’allaient pas plus mal que les autres. Heureusement ! la capacité des personnes d’élever des enfants est absolument indépendante de leur orientation sexuelle, et deux femmes peuvent être de bons parents.

     La question n’est pas là. Par ailleurs, être élevé sans père présent au quotidien ne veut pas dire être privé de modèles masculins (grand père, oncle , parrain, etc).

    La question est que si la PMA est ouverte à toutes les femmes, on va fabriquer sciemment des enfants qui ne connaîtront pas leur filiation biologique. Or savoir d’où nous venons, où sont nés nos aïeux, leur histoire, tout cela est constitutif de notre personnalité, de notre sécurité intérieure, de notre sentiment d’appartenance . Les enfants nés par PMA dans un couple hétérosexuel et au courant de leur conception, recherchent presque tous leurs origines, car c’est une quête légitime que de savoir quelle combinaison génétique a produit l’être unique que nous sommes. La fiction de parenté offerte aux enfants de couples de femmes sera purement sociale(la compagne de la mère) Ceux nés de mères célibataires n’auront pas de possibilité de recherche en paternité, seulement de connaissance de l’identité (s’il accepte) ou des caractéristiques de leur donneur. Comment se sentiront ils lorsqu’ils deviendront parents à leur tour ? 

    Leurs enfants n’auront de grand parents que d’un seul côté, ou des grand parents « d’intention ». Feront ils une différence avec leurs petits-enfants « biologiques » ? Nous n’en savons rien.

    Ces parentalités « d’intention » posent un énorme problème : suffit t-il de se vouloir ou se déclarer parent pour l’être ? c’est le modèle de la GPA : substituer à la mère qui a porté l’enfant et lui a donné naissance une mère « d’intention »(il est à noter que le père , lui, ne saurait être intentionnel, et que c’est avec ses gamètes-donc sa marque de fabrique-que l’enfant est conçu, puis il devient le père social dans une continuité rassurante..)

    Cette mère d’intention n’a aucun lien, biologique ou charnel, avec l’enfant, tout comme l’épouse ou la compagne de mères lesbiennes ayant conçu un enfant par PMA.*2

    Il ne s’agit donc pas ici de vie quotidienne et d’éducation, mais de filiation et de transmission.

    Cela mérite réflexion, débats, controverses, prudence.

    Il n’en est rien. Invectives et apostrophes continuent à pleuvoir dans un vide abyssal de pensée.

    D’autres questions surgissent : la PMA implique des traitements hormonaux massifs. Quels risques pour la santé des femmes ? Elle inclut des matériaux techniques sophistiqués et coûteux. Qui a intérêt à mettre ces produits sur le marché ?

    Enfin , du point de vue idéologique, certaines femmes ont fait remarquer combien l’accès aux soins était en ce moment problématique : hôpitaux en grève, urgences saturées, maternités fermées. Elles ont fait observer que le féminisme n’avait de valeur que s’il proposait l’émancipation et le bien-être de TOUTES les femmes, pas la satisfaction d’une demande minoritaire.  A laquelle on ne pourrait répondre qu’en tant que cerise sur le gâteau, une fois la santé de la majorité des femmes assurée. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.

    Est il plus facile aux pouvoirs publics de satisfaire cette demande que de réformer le système de soins, et le système judiciaire, afin que la vie des femmes cesse d’être une lutte permanente ?

    Encore une fois, je ne fais que m’interroger.

    Les commentaires seront ici les bienvenus…

     

     Michelle. C. DROUAULT

     

     Notes

     

    * 1 C’est le sujet du film brillant de Xavier Legrand : « Jusqu’à la garde ».

    *2 On ne peut s’empêcher de penser au « changement de sexe déclaratif » proposé dans certains pays anglo-saxons : il suffirait de se vouloir femme pour l’être…ainsi certains hommes se sont ils introduits dans des espaces réservés aux femmes pour leur sécurité, avec cet argument de l’intention et du ressenti d’être une femme : résultats, violences et tentatives de viol, ces personnes étaient restées biologiquement des hommes…

     

    -

     


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  • Le décès d’une jeune hollandaise de 17 ans a fait couler beaucoup d’encre la semaine dernière, et provoqué les rumeurs les plus folles :la jeune fille aurait été « euthanasiée »,  comme la législation des  Pays-Bas l’autorise sous certaines conditions.

     

    Il n’en est rien ; et le sujet ici n’est pas l’euthanasie, mais la surdité-volontaire ou non- de la majorité des sociétés sur les conséquences des violences sexuelles subies par les enfants et les femmes.
     

     

    NOA POTHOVEN avait 17 ans.
     

    A 11 ans, elle avait été victime d’agression sexuelle ; puis à 14 ans, elle avait subi successivement deux viols.

    Nous ne savons rien des éventuelles procédures judiciaires et de leurs résultats.
    Mais cette agression et ces crimes avaient conduit la jeune fille à un état de dépression sévère et un syndrome post traumatique, qui avaient nécessité une douzaine d’hospitalisations en quelques années.

    Les traitements n’avaient pas donné les résultats escomptés, et Noa vivait une situation de souffrance psychique et morale qu’elle décrivait comme insoutenable.

    Elle avait d’ailleurs publié un livre pour décrire ses souffrances. Sans pour autant parvenir à s’en délivrer.

    « la vie m’est insupportable » écrivait elle récemment.

    La cause précise du décès de Noa est qu’elle avait cessé de manger et de boire pour se laisser mourir, refusant qu’on l’alimentât de force. (la rumeur d’une euthanasie est due à une démarche antérieure de sa part auprès d’une clinique la pratiquant, qui lui avait opposé un refus)

    Plusieurs questions s’avèrent pertinentes :

    Âgée de 17 ans, Noa était mineure, donc légalement une enfant. Ses parents avaient par conséquent la possibilité d’exiger à sa place une alimentation artificielle.

    Ils ne l’ont pas fait, et il est hors de question de les juger. Mais Noa ne semble pas avoir été traitée en mineure, c’est à dire en personne devant être protégée y compris d’elle-même, et du poids d’avoir des décisions à prendre.

    On peut aussi s’interroger sur les motifs du médecin qui a donné son accord à cette solution ultime :le serment d’Hippocrate n’enjoint il pas de chercher à soigner les patients , et sauver leur vie avant tout, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants ?

    Le mal était il incurable ?

    Toutes les recherches , à présent mieux connues, sur le syndrome post traumatique et les violences, expliquent que l’agresseur « colonise «  le cerveau de la victime, et que celle-çi se voit alors avec les yeux de son agresseur : dévalorisée, objetivée, et ne méritant pas de vivre.

    Et cette volonté de l’agresseur de la détruire, elle la retourne contre elle-même.

    Il n’est donc pas étonnant que Noa ait perdu l’envie de vivre, comme elle l’a hélas répété plusieurs fois avant sa mort.

    Ces explications scientifiques étaient elles suffisantes pour éviter de « prendre au pied de la lettre » sa volonté d’en finir ? A-t-elle suivi des thérapies spécialisées ?

    Nous ne le savons pas.

    La résignation des parents de Noa interroge autant que l’obstination désespérée de ceux de Vincent Lambert…

     

    Cette mort injuste n’est elle pas le résultat des errements d’une société incapable de protéger les enfants, les filles et les femmes, des prédateurs sexuels ?

    Quand ils sont enfin jugés, les criminels sexuels et pédocriminels sont condamnés à des peines qui peuvent paraitre dérisoires. Il arrive qu’ils soient libérés pour « bonne conduite » et récidivent.

    Les dénis massifs devant le mouvement « MeToo » ; les atermoiements de l’Eglise catholique devant la pédophilie qui la gangrène ; les procès en diffamation envers les victimes qui osent parler, sont la preuve que les sociétés européennes (et nord américaines), malgré leur progressisme affiché, protègent les violeurs, et non pas les violé(e)s !

    La terrible impuissance qui consiste à dire que la victime »n’a plus qu’à mourir », révolte.

    Car alors, c’est l’agresseur qui a gagné ; sa victoire est complète ! Il avait détruit le corps et le psychisme de sa victime, il détruit son âme, il fait imploser sa famille démunie.

    Et si c’est un pervers, il en jouit.

    Tous ceux qui ont travaillé en hôpital auprès d’adolescents et jeunes adultes, et ont été en contact avec des rescapés du suicide peuvent témoigner d’une chose : une fois sauvés et leurs esprits retrouvés, la plus part regrettent leur geste, estimé vain et insensé.

    Les suicides par médicaments peuvent « griller » les cellules du foie, la seule solution reste la greffe, ce qui est un long parcours. Les défenestrations provoquent des fractures multiples, qui nécessitent de nombreuses opérations.

    Heureusement, ils mesurent qu’ils ont la vie devant eux..

    Si Noa avait été soignée de manière adéquate, en serait elle arrivée à ces conclusions ? c’est impossible à dire.

    Néanmoins, les souffrances telles que celles de Noa sont évitables.

    Au premier chef, en établissant dans tous les pays des programmes de prévention des agressions sexuelles, et de ce que l’on appelle la « culture du viol » c’est à dire la permissivité morale dont jouissent les agresseurs. Cela passe par l’éducation, et des campagnes publiques et médiatiques.

    En créant les conditions d’une judiciarisation adéquate, qui pose clairement l’interdit.

    Or en France , nous sommes toujours abasourdis et choqués que, malgré des demandes réitérées des citoyens, de certains parlementaires, et des groupes de défense des mères et des enfants, il n’existe TOUJOURS PAS de seuil d’âge de consentement à un acte sexuel, comme dans les autres pays d’Europe(il varie alors de 12 à 16 ans). Plusieurs enfants, entre 9 et 12 ans( !!!) ont récemment été jugés « consentants par défaut » en France.. Alors que la Grèce vient de promulguer une loi déclarant que tout acte sexuel non consenti est un viol.

    Enfin, si une prise en charge psychologique est systématiquement proposée en cas d’attentat ; si des cellules psychologiques sont facilement mises en place en cas d’évènements traumatisants touchant une collectivité, qu’en est il des victimes d’agression sexuelle, quel que soit leur âge ?

    La docteure Muriel Salmona, spécialiste du syndrome post traumatique, estime que depuis presque 30 ans, on sait traiter les conséquences psycho traumatiques des violences.

    Mais ce n’est pas enseigné dans les facultés de médecine ! Seuls les médecins et médecins psychiatres des Armées sont formés à cette discipline.

    Selon Mme Salmona, ces lacunes sont un véritable scandale de santé publique.

    Car non soignés, ces troubles provoquent dépressions, addictions, anorexie, boulimie, crises d’angoisse, scarifications, tentatives de suicides. Et suicides « réussis ».

    On se préoccupe à juste titre de la généralisation des vaccins, la santé mentale n’est pas une option facultative !

    Qu’attendent les sociétés européennes (et les autres dans le monde !) pour mettre en place des politiques ambitieuses de soins aux victimes ?

    Au lieu de cela, il n’est pas de semaine sans que l’on entende fustiger la soi-disant « psychologie victimaire » de celles et ceux qui dénoncent sans relâche une situation indigne des sociétés démocratiques modernes : la tolérance du statut de proies potentielles pour les femmes et les enfants.

    Ce n’est pas une fatalité. Juste un enjeu crucial pour l’avenir.

     

    Michelle. C. DROUAULT
     

     

     

     


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  •  

     J’aurais aimé ne pas écrire ceci à l’occasion du 8 mars.

     

    J’aurais aimé écrire sur du festif, de l’optimiste( la marée humaine des femmes espagnoles  vendredi dernier) vous montrer des ballons multicolores, vous faire entendre des chants enthousiastes…comme à l’origine de la reconnaissance visible de ce jour en France, le 8 mars 1982. Un jour inoubliable.

    Mais voilà, ces belles images ont été submergées par la colère et la tristesse devant l’actualité :

     

    Au scandale de l’impunité des prêtres pédophiles-ou plutôt pédocriminels- médiatisé en France par le remarquable film de François Ozon »Grâce à Dieu », vient à présent s’ajouter  la révélation d’autres crimes aussi révoltants : les agressions sexuelles et viols de religieuses par des prêtres, perpétrés en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique, depuis plusieurs décennies.

     

    Les témoignages produits sont glaçants.

     

    Comme pour les enfants, ces  agressions n’ont pas provoqué de résistance. On a conduit les victimes à les accepter par une confusion volontaire et une manipulation mentale perverse :

    Leur faire croire que le prêtre est un représentant de Dieu, et non un serviteur de Dieu et des fidèles. Qu’il est « un peu Dieu », et que se soumettre à lui est se soumettre au Seigneur, quoi qu’il vous commande.* Le tout dans une hiérarchie genrée bien comprise : le représentant de Dieu ne peut être qu’un homme (représentation masculinisée : Dieu n’a pas de sexe) et cet homme a tout pouvoir sur les femmes et les enfants. Il « sait » mieux qu’eux ce qui est bon pour eux/elles.

    L’abus spirituel est ici monstrueux. L’une des victimes dit avoir été contrainte à des fellations à un prêtre »pour lui montrer l’amour de Jésus ».

     

    Ces femmes sont peut être naïves, mais se voir imposer des actes qui leur répugnent, être contraintes à briser leur vœu de chasteté, sous le prétexte d’atteindre l’amour de Dieu, elles ont senti que ce n’était pas normal Que leur esprit était méprisé autant que leur corps. Elles ont alors sombré dans un chaos mental terrible dont elles n’ont osé parler à personne.

     

    Mais le pire est le cynisme avec lequel nombre de ces prêtres ont obligé des religieuses enceintes de leurs œuvres à avorter, même à des termes avancés ; ce qui constitue un crime dans la plus part des pays. Le récit d’une religieuse dont la condisciple a été forcée de laisser tuer son fœtus de 8 mois(donc viable) par injection létale in utéro, pour accoucher d’un enfant mort, arrache des larmes  d’horreur.

    Le prêtre père de ce bébé, la supérieure du couvent complice et le médecin, sont des criminels. Les voilà les « tueurs à gage » évoqués par le pape François à propos de l’interruption volontaire de grossesse quelques mois plus tôt. …

     

    Au delà de la révolte au sujet du double crime commis sur cette religieuse, et des effroyables répercussions qu’il a pu avoir tant sur sa santé physique que psychique, une évidence se dessine : un certain clergé catholique ne croit pas vraiment que l’avortement soit un crime.

    Pour lui, il n’en est un que lorsqu’il est décidé et voulu par la femme.  Sinon, il peut être allègrement pratiqué sans états d’âme , jusqu’à l’assassinat d’un enfant viable, dés qu’il s’agit de dissimuler les méfaits d’un prêtre prédateur.

     

    Pour la façade, on proclame que supprimer volontairement un embryon de quelque semaines est un forfait abominable, quelles que soient les circonstances. Dans les pays où le catholicisme est religion d’Etat, on laisse mourir des futures mères aux grossesses pathologiques menaçant leur santé plutôt que de les faire avorter, car ce discours culpabilisant ont fanatisé de nombreux médecins. Récemment en Argentine, une fillette de 11 ans victime d’un viol incestueux a été contrainte d’accoucher à 32 semaines d’un grand prématuré de 500 grammes, alors qu’elle suppliait « qu’on lui enlève ce que le vieux avait mis dans son ventre ». Il s’agit d’une torture physique et morale d’une enfant déjà victime, traitements « inhumains et dégradants » tels que définis par les Conventions internationales.

     

    Au nom de la foi ? Nous n’avons pas entendu le Saint Siège sur le sujet.

     

    Une évidence saute donc aux yeux : l’Eglise en tant qu’institution ne respecte pas la vie des femmes et des enfants.

     

    Son seul but comme institution est de contrôler les femmes. Elles enfantent ou n’enfantent pas selon les diktats de prélats qui s’estiment au dessus des lois, et Dieu n’a rien à voir dans tout cela.

    S’il y avait une définition à donner du blasphème, je choisirais sans doute celle là.

    Cette démystification était nécessaire. Nous savons maintenant clairement à quoi nous en tenir.

     

    Mais l’Eglise catholique se relèvera-t-elle ?

    Ceux qui ont commis ces crimes seront ils poursuivis par la justice civile ?

     

    Il le faudrait. Et il faudrait que comme les victimes des prêtres pédocriminels, ces religieuses se groupent et portent plainte.

     

    En attendant , les ballons multicolores , ce sera pour aune autre fois…

     

     

    Michelle.C. DROUAULT

     

     

    * je cite ici Christine Pedotti, qui dans une des ses interventions récentes , s’exclame

    « les victimes de pédophiles disent presque toujours que pour elles, le prêtre c’était Dieu.

    C’est de la théologie de comptoir ! »

     

    * 2 communiqués complémentaires :

     

    https://www.viereligieuse.fr/Communique-de-presse-5-mars-2019

     

     https://www.dropbox.com/s/e1xk1uxax34mno8/Communiqué Parvis 9 mars 2019.pdf?dl=0&fbclid=IwAR2hC0QkXtD6a_fmPfc00SrBYmE-fmJRaX-fXLDsbJNc0KdIvUN_zz4pe2A


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