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« GESTATION POUR AUTRUI », L’OFFENSIVE
Les promoteurs de la GPA tentent de plus en plus de gagner l’opinion publique française à l’idée que les pouvoirs publics devraient revenir sur son interdiction ; et que c’est être « en retard » ou « conservateur » de ne pas s’ouvrir à cette pratique.
Des journalistes très mal informés de la réalité concrète de la maternité de substitution en diffusent une image glamour et rose bonbon(comme récemment sur France 2) oubliant, quand ils sont sur une chaine de service public, qu’ils vantent une pratique illicite.
En France, deux axiomes législatifs l’interdisent :
« le corps humain est par essence indisponible.
Aucun être humain ne peut faire l’objet d’un contrat »
« la mère d’un enfant est celle qui en accouche ».
Pourtant, des hommes politiques(des hommes)des personnalités médiatiques(masculines elles aussi) n’hésitent pas à se déclarer « favorables » à un procédé qui concerne le corps des femmes au premier chef. Ou à se vanter d’y avoir eu recours à l’étranger.
Il suffit pourtant d’examiner les conditions dans lesquelles se déroule une maternité de substitution dans les pays européens( au sens géographique)où elle est autorisée, pour comprendre que la GPA supprime la dignité et les droits fondamentaux, non seulement de l’enfant, « commandé « comme un objet et menacé d’abandon si il ne convient pas, mais aussi de la mère porteuse, qui ne possède plus son propre corps et doit renoncer par avance à tous les droits qu’exercent toutes les autres mères dans le pays.
Au Royaume Uni, seule la GPA « altruiste » c’est à dire non commerciale, est autorisée.
Est prévue la prise en charge des frais de grossesse, et la « compensation » en argent et cadeaux, des désagréments liés à la grossesse. En réalité, ces compensations sont impossibles à contrôler, et peuvent aller jusqu’à environ 15000`£, plus les frais d’agence.
Car il y a des agences spécialisées, chargées de mettre en contact les donneuses d’ovocytes et mères de substitution, et les parents « commanditaires » ou « d’intention ».
Ces intermédiaires engrangent des bénéfices considérables.
Qui ne sont pas suffisants pour eux, car ils font actuellement des pressions pour obtenir une modification de la loi en faveur d’une GPA « commerciale ».
Mais même dans le cas d’une GPA « altruiste » l’intermédiaire fait remplir à la « gestatrice »(le mot de mère n’est jamais employé) un contrat dans lequel elle s’engage à un certain nombre de choses :
-accepter les traitements et examens médicaux nécessaires à la conception, puis la poursuite de la grossesse, et tous ceux demandés par les parents d’intention
-accepter le lieu où les parents d’intention demanderont qu’elle accouche, et la manière dont elle accouchera(césarienne ou non, accouchement « programmé)
- accepter une IVG si les parents d’intention le demandent(malformation du fœtus ou autre anomalie) Nous n’avons pas compris si, comme aux USA ou en Australie, l’abandon du projet parental oblige la mère de substitution à l’IVG ?
-accepter de remettre le bébé dés la naissance aux parents d’intention. CEPENDANT, la mère de substitution a actuellement 6 mois pour faire valoir auprés d’un tribunal qu’elle veut garder l’enfant dont elle a accouché. Délai que les groupes de pression veulent ramener à 5 semaines !
Les cas où la mère de substitution veut finalement garder l’enfant peuvent se présenter plus fréquemment lorsque l’enfant est issu de ses propres ovocytes, c’est à dire lorsqu’il est biologiquement son enfant.
C’est ce qu’on appelle la GPA « naturelle » : la femme subit une stimulation ovarienne, puis elle est inséminée avec le sperme du « père d’intention » ou d’un donneur de sperme.
Cette solution est déconseillée aux parents « d’intention » comme étant bien davantage source de conflits.(sic)
Le cas le plus pratiqué est celui d’une FIV (fécondation in vitro) avec un ovocyte d’une donneuse(qui a elle aussi subi une stimulation pour pouvoir « donner » plus d’ovocytes viables), fécondé soit par le sperme du père d »’intention » soit par celui d’un donneur.
Ensuite, la gestatrice est inséminée avec l’embryon ainsi constitué.
On endoctrine ainsi la mère de substitution en lui disant que cet enfant n’a rien à voir avec elle, qu’il n’est pas le sien, et qu’elle peut s’en « détacher « facilement , se « dissocier » de sa grossesse. Ceci sans aucune considération pour le vécu du fœtus qu’elle porte, qui bien sûr, ne sait pas qu’il a une autre hérédité génétique !
Cette solution produit une autre difficulté médicale : l’utérus et le système vasculaire de la mère porteuse peuvent rejeter le fœtus comme un corps étranger. Il faut être particulièrement vigilant sur le groupe sanguin et le facteur Rhésus.
Dans ce cas, des produits anti-rejet sont injectés, et dans tous les cas des doses massives d’hormones. Car l’insémination contrevient au cycle naturel de la mère, qu’il faut modifier en conséquence.
Nous allons reproduire ici les exposés d’une agence de GPA britannique agrée par le service de santé publique, à l’adresse de candidates à la maternité de substitution :
« Quand la grossesse se produit naturellement, le corps produit une variété d’hormones pour aider à réaliser et soutenir la grossesse.
Mais, dans le but de réaliser avec succès une maternité de substitution, ce processus doit être recréé dans le corps de la « porteuse gestationnelle » en utilisant des hormones supplémentaires, et autres traitements pour la fertilité.
Il vous sera sans doute recommandé de prendre les médicaments suivants avant le transfert d’embryon :
-Pilule contraceptive
-LUPRON
-Estrogène
-Progestérone
-MEDROL
-DOVYCYCLIN
-Aspirine
Le processus de fécondation in vitro dans la maternité de substitution inclut une fertilisation artificielle, soit des ovocytes de la donneuse d’ovocytes, soit de ceux de la mère porteuse, par le sperme d’un donneur ou le sperme du « père d’intention », ceci dans un laboratoire, afin de produire des embryons.
Ensuite, un ou plusieurs embryons sont transférés dans l’utérus de la mère porteuse, dans l’espoir qu’il s’implantera.
Jusqu’à 12 semaines de grossesse, un traitement hormonal supplémentaire est nécessaire à prendre chaque jour ».
Voilà.
Ajoutons qu’un « transfert d’embryon » est en réalité une opération gynécologique délicate.
On incite au R.U les jeunes filles à partir de 18 ans à donner leurs ovocytes.
Or le processus de ponction d’ovocytes est douloureux et non sans risques.
Elles sont souvent incitées à accepter de prendre des traitements de stimulation ovarienne, afin qu’on puisse récolter davantage d’ovocytes (le terme britannique est d’ailleurs « harvest »(moisson).
En ce qui concerne les mères porteuses, tous les médicaments cités plus haut, qui peuvent être ingérés ou injectés, ont des effets secondaires non négligeables :
-Hypertension(oestrogènes)
-atteintes rénales
- Le LUPRON, médicament largement prescrit, est un bloqueur de puberté qui était donné dans la tristement célèbre clinique Tavistok, fermée par les autorités pour avoir délivré des médicaments offensifs à des mineur(e)s pour de traitements « d’affirmation de genre ».
Le Lupron peut avoir des effets secondaires graves et parfois irréversibles.
-Les risques de cancer ultérieur peuvent être majorés par ces prises de substances.
En résumé, des jeunes filles et des femmes en bonne santé se voient prescrire de substances offensives qui peuvent l’altérer durablement, sans nécessité médicale, afin de satisfaire le désir d’enfants d’autres personnes.
Souvent, deux femmes différentes sont ainsi utilisées et « fertilisées » : la donneuse d’ovocytes, et la mère porteuse.
L’ »assurance » souscrite par les parents d’intention comprend les complications de l’accouchement et les soins afférents, et en théorie la dépression post-partum.
Néanmoins, nous disposons à présent de nombreux témoignages, au R.U comme aux USA, de mères porteuses considérablement déprimées qui ont été abandonnées totalement par les parents d’intention.
En effet, le mensonge selon lequel le bébé avec lequel elles ont eu des échanges sanguins, et qu’elles ont porté dans leur ventre, avec qui elles ont partagé leur vie pendant 9 mois , n’est pas le leur, s’écroule au moment de la naissance. « Remettre » le bébé à d’autres dans les minutes qui suivent la naissance leur est parfois insupportable. Certaines disent avoir sangloté et supplié, sans parvenir à infléchir les parents d’intention, qui les ont renvoyées vers leur avocat….Celles qui ont vécu une véritable dépression, ou un SPT (syndrôme post traumatique) ont du se faire soigner par elles mêmes à leurs propres frais, dans la majorité des cas.
Actuellement, le certificat de naissance de l’enfant porte le nom de la mère porteuse, puis un jugement ou « parental order » désigne les parents d’intention comme les véritables parents.
Les promoteurs d’une révision de la loi voudraient que « afin d’éviter tout conflit préjudiciable »(à qui ?)la mère signe une déclaration anticipée comme quoi elle abandonne tous ses droits maternels, et que l’enfant porte le nom des parents d’intention dés la naissance.
C’est déjà le cas dans certains états des USA.
Le ressenti, le bien –être, la santé, du bébé ne sont jamais des sujets dans les brochures de propagande pour la GPA.
Que peut on penser que ressent un bébé arraché à celle qui l’a portée, nourri, et bercé de sa voix, pour être emporté dés sa naissance dans un univers inconnu ?
Dans un ouvrage très documenté, « L’amour en Plus » Elizabeth Badinter a décrit les pratiques de mise en nourrice immédiate des nourrissons aux XVI et XVII éme siècle en France, et montré leur nocivité certaine. Ces pratiques, considérées peu à peu comme barbares, et surtout, conduisant à un nombre effarant de décès d’enfants, ont été abandonnées au milieu du XVIII éme siècle. Rousseau a largement contribué à promouvoir l’allaitement maternel.
Mais sans sourciller, on voudrait revenir à des arrachements aussi brutaux, qui contredisent toutes les découvertes en psychologie de l’enfant des deux derniers siècles….
Une autre conséquence médicale et sociale de la légalité de la GPA au R.U est la hausse dramatique du nombre de décès néo-nataux des mères(+ 20%)
En effet, on peut mourir de devenir mère porteuse : l’hypertension gravidique, le diabète gestationnel, la nephrite, induits par les prises d’hormones, peuvent provoquer une éclampsie pendant l’accouchement, ou une hémorragie post partum. Ces pathologies peuvent être empirées par le stress de la séparation d’avec le nouveau-né.
De plus, des sage-femmes britanniques ont déploré que certaines de leurs collègues portent plus d’attention aux parents « commanditaires » présents dans la salle d’accouchement(présence imposée) qu’à la sécurité immédiate de la parturiente.
Des parlementaires britanniques se sont saisies du sujet de la GPA , et demandent que l’on revienne à la raison.
En France, il serait temps que des politiques croyant acquérir ainsi des voix, cessent d’ adouber une pratique qu’ils ne connaissent pas.
Michelle DROUAULT
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