• Le vocabulaire de la haine n’est pas compatible avec l’Évangile

    Ce texte, écrit par l‘ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire « la Vie », arrive à point nommé.

    En effet, dans certaines régions, et en PACA en particulier, une banalisation redoutable du Front National fait que des catholiques ne perçoivent pas l’incohérence qui existe entre le message chrétien, qui appelle sans cesse à la fraternité et la tolérance, et celui du Front National, fait de rejets et de replis identitaires.

    Pire encore, dans quelques paroisses, des membres de l’équipe pastorale sont officiellement sur des listes frontistes ; et ils sont demeurés sourds aux appels à choisir entre leurs deux engagements, qui sont incompatibles. Le clergé, par manque de courage, laisse faire.

    S’agit-t-il, de la part des intéressés, d’une tactique pour « infiltrer » et orienter l’électorat catholique, nous n’en savons rien. Mais la gravité de telles situations demeure, et elle ternit considérablement l’image de l’Eglise catholique.

    En effet, pour les anticléricaux, le signe est clair : si tous les musulmans sont des terroristes en puissance, et tous les catholiques des fascistes en puissance, il faut éradiquer les religions et leurs manifestations dans l’espace public, et nous respirerons !

    Réagissons,  montrons que la Bonne Nouvelle, ce n’est pas renvoyer les migrants dans des pays sinistrés, ce n’est pas stigmatiser des personnes pour ce qu’elles sont ; ce n’est pas le recul des droits humains !

    Michelle C.  DROUAULT

     

     

    Le vocabulaire de la haine n’est pas compatible avec l’Évangile 

    Citoyens français attachés aux valeurs de la République, en même temps que chrétiens de toutes confessions qui mettons au cœur de notre foi le message évangélique de justice, de paix et d’amour universel, nous éprouvons aujourd’hui une immense tristesse et une profonde inquiétude pour l’avenir de notre pays face à la spectaculaire poussée du Front national.

    En effet, au moment même où la barbarie du terrorisme nous menace tous et n’a d’autre objectif que de nous diviser, ce parti politique, à son tour, met au centre de son projet la détestation de l’autre jusqu’à son rejet, osant même assimiler les migrants illégaux à une « métastase dans la société ».

    Dans ces heures d’une extrême gravité, porteuses d’un danger mortel pour notre démocratie et notre vivre-ensemble, citoyens et croyants nous ne pouvons pas rester silencieux.

    Citoyens nous n’accepterons jamais que la fraternité, valeur fondamentale de notre République, soit mise en péril par un parti qui use quotidiennement d’un vocabulaire d’exclusion et de haine. C’est pourquoi nous appelons nos compatriotes à se joindre à nous pour lui faire barrage par leur vote.

    Croyants, nous rappelons à nos frères et sœurs chrétiens de toutes confessions que le discours du Front National n’est d’aucune façon compatible avec le message d’amour du Christ dans l’Évangile qui est le cœur de notre foi commune :

    « J'étais étranger et vous m’avez accueilli. » 

    « Ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » 

    Nous n'avons pas oublié ce passage essentiel du document « Politique, Église et foi » adopté en octobre 1972 par l'assemblée plénière des évêques de France, réunie à Lourdes sous la présidence du cardinal Roger Etchegaray et de Mgr Gabriel Matagrin. (Texte intégral publié par les Editions du Centurion ) :

    « Il est clair que la Bible manifeste un certain nombre d’exigences éthiques qui sont tracées de façon tout à fait nette : le respect des pauvres, la défense des faibles, la protection des étrangers, la suspicion de la richesse, la condamnation de la domination exercée par l’argent, l’impératif primordial de la responsabilité personnelle, l’exercice de toute autorité comme un service, le renversement des pouvoirs totalitaires. La vigueur mobilisatrice de l’Évangilecontre les situations de défi et d’abus – qui sont encore le lot de notre actualité – peut, certes, s’exprimer au travers de choix politiques différents, mais aucun chrétien n’a le droit, sous peine de trahir sa foi, de soutenir des options qui acceptent, prônent, engendrent ou consolident ce que la Révélation, tout comme la conscience humaine, réprouvent. » 

    Ce texte dans lequel les chrétiens de toutes confessions peuvent retrouver l'écho direct des exigences évangéliques sonne aujourd’hui pour tous les croyants comme un appel à résister aux sirènes du repli sur soi. Cet appel, il faudra le traduire demain dans notre vote, et après demain, dans une réflexion collective indispensable pour relever le défi qui nous est lancé par la progression apparemment irrésistible du Front national dans les urnes, mais aussi dans les esprits. Cette réflexion implique d'ouvrir le débat dans toutes les couches de la société, dans les associations, les Églises, les universités, les syndicats et les formations politiques. Pour notre part, nous sommes décidés à y participer activement.

     

    Aimé Savard

     

    Il faut faire vite ! Une adresse : aime.savard@wanadoo.fr
    Aimé Savard, ancien rédacteur en chef de La Vie, se propose de centraliser nos signatures pour cet appel rédigé par des chrétiens de plusieurs régions. Chaque signataire est invité à indiquer : nom, prénom et ville de résidence, puis, s’il le veut, profession et fonction. Cet appel et les signatures parvenues demain soir seront publiés sur le site de « La Croix », dans plusieurs journaux régionaux et sur d’autres sites chrétiens.

     

    Article paru dans :

     

    http://www.baptises.fr/content/urgent-non-au-fn-signons


  • Commentaires

    1
    Samedi 12 Décembre 2015 à 18:52

    UN PEU DE MAUVAIS ESPRIT ET BEAUCOUP DE PROVOCATION (c'est toujours salutaire pour le moral dans les temps politiquement difficiles) : « J‘étais étranger et vous m’avez accueilli » est une interpellation assez basique pour qui se situe dans courant de la spiritualité judéo-chrétienne ; tout jeune chrétien au reste est censé la connaître, et guère plus tard qu'en arrivant à l'adolescence. Une interpellation, en outre, qui ne semble pas présenter a priori de difficulté de mémorisation insurmontable. Dès lors, comment s'expliquer que nos "manifestants pour tous" de la région PACA puissent applaudir à tout rompre la jeune madame Maréchal (un patronyme qui suggère que l'Histoire aime à rire jaune à nos dépens) Le Pen ? Après tout, peut-être ont-ils simplement enténébré leur intellection des Evangiles à force de lire ceux-ci à l'aune de leur obsession, comme s'ils étaient destinés à valider leur ordre moral, comme s'ils n'avaient été écrits que pour servir à leur déni des droits des personnes homosexuelles ? Didier LEVY

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