• Le sort des enfants en France et en Europe a été peu enviable jusqu’au milieu du XX éme siècle : faible espérance de vie, maladies, travail précoce et disproportionné avec leurs forces, parfois mariages précoces et contraints, ont été le lot de millions d’enfants.

    La prise de conscience de ces injustices et de leurs conséquences sur l’avenir d’une nation a été très tardive. Considérer l’enfant comme une personne digne d’interêt  a été un long parcours, culminant dans la récente Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

    Malheureusement, c’est avec désespoir que l’on s’aperçoit que de nouvelles formes de négligence et d’exploitation voient le jour, aussi néfastes que les précédentes.

    Et que les enfants demeurent les jouets d’interêts et de désirs d’adultes.

     

     1 La mortalité infantile.

     

    Si l’on prend comme point de référence la période allant du XVI éme au XXéme siècle, jusqu’en 1790, année considérée comme charnière d’un net début de déclin, la mortalité infantile a été un fléau cruel et permanent dans toute l’Europe.

    Hormis pour les pays nordiques (Danemark, Suède, Norvège , Finlande) il n’existe aucune statistique annuelle de décès des enfants avant le XIX éme siècle.

    Mais les régistres de naissance & décès laissent apparaître qu’en France, par exemple, entre 1740 et 1790, 1 enfant sur 2 ne parvenait pas à l’âge de un an , soit un taux de mortalité de 270%.

    En Italie du Nord, entre 1730 et 1770, ce chiffre atteint 300%, c’est une véritable hécatombe.

    Le Royaume Uni s’avère moins meurtrier, avec un taux de 170 à 200%, mais jusqu’au milieu du  XIX éme siècle, la Bavière (Allemagne) perdait encore 1 enfant sur 3 avant l’âge de un an.

    Un net déclin de ce phénomène se produit à la fin du XVIII éme siècle, distinguant 2 sous-groupes, l’Europe du Nord et du Sud.

    Alors que le déclin est déjà amorcé, la France se distingue par un taux persistant de mortalité, sans doute en raison de la pratique spécifique de la mise en nourrice précoce(sitôt après le baptême, à quelques jours) des enfants de certaines classes sociales(noblesse, bourgeoisie, artisans , commerçants). Cette coutume n’a été observée nulle part ailleurs en Europe de façon autre qu’anecdotique.

     

    Quelles sont les causes générales d’une mortalité infantile aussi effarante ? 

    On peut citer en premier les conditions d’accouchement, sans hygiène(on a appris à se laver les mains pour accoucher une parturiente seulement au XIXéme siècle !) et la mortalité maternelle élevée dans les deux jours suivant la naissance :on doit alors trouver une nourrice en catastrophe pour l’enfant, et pas toujours la meilleure…gageons aussi que désemparé et sans repères , le nourrisson est plus fragile et a moins envie de vivre..

    1 décès sur 2 a lieu dans la semaine qui suit la naissance.* 

    Si l’enfant dépasse son premier anniversaire, le sevrage( entre 10 et 18 mois) est une épreuve dont il ne se remet parfois pas : les aliments solides, mal adaptés, donnent des diarrhées qu’on ne sait pas soigner, ensuite les maladies infantiles guettent le jeune enfant qui n’a plus les anticorps de sa mère ou sa nourrice : dysentrie, varicelle, scarlatine, rougeole, oreillons, coqueluche, pour lesquelles il n’existe ni traitements véritables ni vaccins, les « fièvres » donnant des convulsions parfois irréversibles. On ne comprend pas encore que le jeune enfant ne sait pas régler sa température, et la saison de naissance favorise les pneumonies (l’hiver) ou les déshydratations (l’été).

    Néanmoins, le déclin constaté ne semble pas être la conséquence de progrès de la médecine, mais plutôt d’un changement de comportements, et d’une attention débutante pour la personne de l’enfant. Les coutumes d’allaitement et la vie collective le favorisant sont un facteur décisif : le taux de mortalité tombe à 130% dans certaines régions de l’Allemagne là où les mères sont longtemps allaitantes.

    Ce n’est qu’à partir des années 1860/70 que la mortalité infantile et maternelle deviendra un problème démographique et social.

    Mais là aussi, le but des améliorations n’est il pas plus le souci de préservation d’une société que celui du bien-être des enfants ?

     

    Voici notre enfant, après ce parcours semé d’embûches, parvenu à l’âge de 7 ou 8 ans.

    Et d’autres dangers le ou la guettent, suivant le sexe ou la classe sociale :

     

    2 Le travail des enfants.

     

    Dans les classes populaires, le travail peut être agricole en milieu rural(ce qui ne l’empêche pas d’être épuisant) artisanal auprès de la famille(moindre mal) ; l’enfant peut être placé comme domestique, palefrenier ; les fillettes comme aides de cuisine dans les maisonnées plus bourgeoises.  Les orphelins sont réduits à la mendicité si ils ne sont pas recueillis par des religieux.

    Seuls les enfants de la moyenne & haute bourgeoisie et de la noblesse reçoivent une éducation, les garçons étant privilégiés.

    L’ère industrielle à compter du XIX éme siècle verra la plus grande exploitation d’enfants en Europe : on les verra travailler dans les mines, les ateliers, les filatures, les usines, pour des salaires dérisoires, leurs petites mains étant très recherchées pour certains travaux.

     

    Cependant, certains se sont émus des conditions de travail des enfants, et ont cherché-bien tardivement- à les réglementer dans certaines sphères d’activité.

    En dehors de la Hongrie qui dés 1575 prononce une interdiction de travail des enfants des 2 sexes dans les mines, l’Europe traine les pieds.

    En France, si en 1813 un décret impérial interdit aux moins de 10 ans le travail dans les mines(mais il ne sera pas toujours  respecté) il faut attendre la loi du 18 mars 1841 pour que l’âge minimum d’embauche soit de 8 ans dans les manufactures et ateliers, et que la journée de travail entre 8 et 12 ans soit limitée à 12 heures !

     

    Le Royaume Uni prononce plus tôt des interdictions :

    1801, interdiction de travail de tous les enfants en dessous de 8 ans,

    1819, interdiction pour les moins de 9 ans dans les filatures de coton

    Enfin, en 1833, le premier « FACTORY ACT » réduit à 48 h hebdomadaires le travail des enfants ; et leur temps de travail journalier ne doit pas dépasser 9 à 11h.

    En 1844, le premier amendement au Factory Act ramène à 6 h 30 /jour le temps de  travail en dessous de 13 ans, suivi d’un second en 1847 limitant à 10 H/jour le travail des 13/18 ans…  et d’un troisième en 1878, établissant l’âge minimum à 10 ans ; aucun enfant entre 10 et 14 ans ne peut travailler plus qu’en demi-journée.

     

    En France , la loi FERRY de 1882 impose la scolarité obligatoire, gratuite et laïque pour les enfants des 2 sexes entre 6 et 13 ans.

    D’où il découle que la loi du 2 Novembre 1892 proscrit le travail plus de 10h/jour au delà de 13 ans et ramène le temps de travail à 60 h hebdomadaires entre 16 et 18 ans.

    De surcroit , tout enfant doit présenter un certificat médical d’aptitude au travail avant d’être embauché.

     

    Au XX éme siècle, l’importante mortalité des enfants par accidents du travail et maladies découlant de mauvaises conditions de travail fait qu’ en 1919 l’Organisation Internationale du Travail interdit le travail de nuit aux moins de 14 ans.

    Cette interdiction sera suivie en 1930 d’une interdiction du travail forcé, difficilement respectée puisque souvent la survie d’une famille dépendait du travail d’adolescents.

    L’âge de 14 ans requis pour travailler ne bougera plus jusqu’en 1999, où il passera à 16 ans dans la plus part des pays d’Europe.

    Le R.U gardera 12 ans pour certains « petits travaux »(livreurs de journaux, aides aux laitiers) et 15 ans en général.

    En France en juillet 1958, la Convention sur les travaux dangereux pour les femmes et les enfants sera suivie en 1959 de la Déclaration des Droits de l’Enfant. Enfin ! 

     

    Nous n’évoquerons pas ici davantage que brièvement le travail forcé de milliers d’enfants en Europe dans les pays occupés entre 1940 et 1945, du à l’expansion du nazisme.

    Il vaut la peine d’être toujours rappelé.

    Et l’assassinat dans les camps de la mort de milliers d’entre eux , depuis les bébés jusqu’aux adolescents, car cela fait partie du sort des enfants, et nous avons envers eux un devoir de mémoire.

     

    3 L’âge du mariage

     

    En France, jusqu’en 1792, il n’existait pas d’état civil, ni de dispositions civiles légales.

    L’Eglise catholique tenait les registres, (et l’Eglise Réformée ?) et les populations relevaient à la fois du droit coutumier et du droit canon.

    Le droit coutumier était différent selon les provinces. Le droit canon stipulait que les garçons pouvaient se marier à compter de 14 ans, les filles de 12, sous réserve du consentement parental. Cet âge sera relevé en 1907 seulement à 16 ans pour les garçons, 14 pour les filles.

    En 1894, lors de l’établissement du Code Civil, qui rappelons le n’a guère bougé jusqu’en 1970, Napoléon Ier fait une synthèse des droits coutumiers provinciaux, et reprend des éléments du droit canon.

    L’âge du mariage et ses conditions vont grandement varier selon les régions et les classes sociales.

    Si l’âge du mariage pour les jeunes filles pouvait être précoce au XVI éme siècle, il s’est peu à peu élevé jusqu’à devenir tardif à la fin de l’Ancien Régime :à cette époque, les épouses avaient 25 à 26 ans lors de leur mariage, les époux de 27 à 30. Il n’était pas rare de voir des mariées de 29 ans au Pays Basque.

    Cependant, d’autres provinces ont au contraire conservé des coutumes de mariage précoce des filles, avec des époux qui pouvaient avoir une grande différence d’âge avec elles :  

     La Bretagne, la Lorraine, la région de Bourg en Bresse, le bordelais..

    Dans les classes sociales populaires, surtout rurales, on se mariait par inclination, et on attendait pour s’établir d’en avoir les moyens, ce qui justifie l’âge tardif.
    La noblesse, la haute bourgeoisie, les avocats & notaires(dite « bourgeoisie des talents ») les riches négociants, certains propriétaires terriens, utilisaient leurs filles à des fins stratégiques pour conclure des alliances avantageuses pour la famille. Ces jeunes filles étaient alors des pions, des objets, que leur jeune âge laissait à la merci des volontés paternelles.

    Les minorités religieuses(protestants, juifs) semblent avoir conservé également des coutumes de mariage précoce jusqu’à la Révolution.

    Le sociologue Stéphane MINVIELLE a publié une étude très intéressante sur les mariages précoces de femmes dans l’élite bordelaise au XVIII éme siècle.(2006)

    S’il relève que cette coutume a énormément diminué au fil du temps, jusqu’à ne plus concerner que 1, 80% des mariages en 1760/70, elle n’en a pas moins été selon son étude un marqueur social considérable, et pouvait concerner souvent des filles de 12 ou 13 ans. Un gros pourcentage d’entre elles avait entre 15 et 19 ans.

    La fécondité de ces très jeunes épouses a été fort importante (jusqu’à une vingtaine d’enfants parfois !) et on imagine les ravages sur des organisme juste nubiles en pleine croissance de grossesses aussi nombreuses et rapprochées….quand les mères ne mouraient pas en couches !

    Mais il semble que peu à peu, on ait appris à regarder ces adolescentes comme des enfants, et à mieux les respecter. Etait ce aussi, en France à la Révolution, une aversion pour les mariages royaux d’enfants, très fréquents ? Marie-Antoinette avait été mariée à 14 ans..

    On peut néanmoins avancer que ces jeunes filles ont été sacrifiées aux ambitions familiales.

     

    Et maintenant de nos jours , quel est le sort des enfants ?

     

    Si aucun enfant ne peut plus travailler avant 16 ans, avec des conditions particulières fixées par les Conventions collectives ; si personne, garçon ou fille, ne peut plus depuis 2006, se marier avant 18 ans, âge de la majorité civile, les enfants et adolescents subissent d’autres mauvais traitements dont les conséquences sont alarmantes, et dont on commence à prendre conscience depuis quelques années sous la pression de groupes de défense et de protection de l’Enfance.

    Après la guerre de 39/45 en France les « ordonnances » de 45 ont institué un système de protection de l’Enfance et une justice des mineurs et pour les mineurs, avec la création des Juges des Enfants. Les enfants n’étaient plus livrés sans secours au bon-ou mauvais-vouloir de leurs parents.

    Cependant, si ce système a bien fonctionné jusqu’à la fin des années 60, il semble avoir peu à peu déraillé, jusqu’à devenir de nos jours l’objet de virulentes et légitimes critiques : étanchéité des juridictions(le J.E ne sait pas ce que fait le Juge Aux Affaires Familiales, ni éventuellement quelles peuvent être les condamnations pénales d’un des parents), et surtout un paradoxe qui tarde à être résolu : des enfants sont laissés chez des parents gravement maltraitants au motif d’une préservation du lien sacralisée ; tandis que d’autres sont dénoncés comme étant abusivement placés en famille d’accueil ou en institution. Des institutions en manque critique de personnel suffisant et qualifié : salaires et conditions de travail dans la protection de l’Enfance demeurent rebutants. Est ce à dire qu’en fait, on n’accorde pas vraiment d’importance à la vie des enfants en difficulté, puisqu’on ne se donne plus les moyens de les protéger ?

    Par ailleurs, la Fondation Abbé Pierre a récemment communiqué qu’un millier d’enfants en France dormaient encore à la rue, issus principalement de familles monoparentales ou migrantes. 

    Le 115, numéro d’appel pour un hébergement d’urgence, est saturé depuis 2001.

    Et les foyers pour mères et enfants restent trop peu nombreux, si bien que de jeunes accouchées sont parfois gardées au delà du temps ordinaire dans les hôpitaux pour leur éviter la rue avec un nouveau –né…

     

    Mais les sujets contemporains explosifs des lacunes de la protection de l’Enfance sont les jeunes victimes d’inceste, et la prostitution des mineurs.

     

    On estime que 160 000 mineurs ont été victimes d’inceste cette dernière année.

    Seul un millier de ces incestes ont été reconnus et sanctionnés !

    La société fermerait t-elle les yeux, comme elle les a fermés entre 1950 et 2000 sur les 300 000 enfants abusés par des ecclésiastiques dans l’Eglise catholique ?

    Les avis divergent sur les raisons de cet aveuglement :les incesteurs étant en apparence de « bons pères de famille », il serait trop dérangeant de reconnaître que n’importe quel homme de notre entourage peut être un agresseur potentiel ?

    Le procès d’Outreau et son fiasco a-t-il décrédibilisé la parole des enfants ?

    Ce serait un autre débat.

    Cependant, une pratique récente est difficile à endiguer malgré des alertes répétées :le placement quasi systématique d’enfants chez un père soupçonné d’agressions sexuelles, voire de viol incestueux, dés l’instant que la plainte a lieu après la séparation des parents, et est initiée par la mère ou sa famille directe. 

    Les fausses allégations ne représentant qu’à peine 3% des plaintes , on voit mal pourquoi la parole des enfants est si peu écoutée ? L’argument repose sur une théorie fumeuse, jamais scientifiquement validée, d’un unique auteur américain Richard Gardner, par ailleurs ardent défenseur des relations sexuelles entre adultes et enfants, qu’il voyait comme « saines » : le fameux « Syndrôme d’Aliénation Parentale » : la mère inventerait ces accusations pour « se venger » du père, et manipulerait l’enfant pour qu’il les profère…*

    Il est absolument stupéfiant que depuis plus de deux décennies, cette unique théorie controversée par tous les psychiatres sérieux ait été appelée pour justifier des jugements remettant des enfants parfois très jeunes(2 à 3 ans) aux mains de leur bourreau ; et que non seulement nul n’ait jugé bon de se pencher sur les autres écrits de l’auteur (peu nombreux mais significatifs d’une approbation de la pédophilie) mais encore que ce mythe de la manipulation maternelle ait été enseigné à l’Ecole de la Magistrature…Arqueboutés sur cette théorie, des magistrats ont ainsi ignoré des rapports médicaux, sociaux, faisant état de graves suspicions d’inceste. Des milliers d’enfants ont été traumatisés, et le sont encore.

    Des protestations se sont élevées depuis une bonne décennie sur la faible réponse pénale à l’inceste, et ce qui était vécu comme une indulgence devenue inadmissible.

    Des instances d‘évaluation ont été crées.

     

    Le juge Durand, président de la récente Commission Indépendante sur L’Inceste et les Violences Faites aux Enfants* inclut dans ses recommandations de proscrire immédiatement toute référence la théorie du SAP, dont il a démontré la nocivité.

    D’autres pays européens, comme L’Espagne, l’ont interdite légalement.

    « Il faut se mettre à hauteur d’enfant » dit il, réaffirmant l’impérieuse nécessité d’écoute bienveillante de l’enfant, et de principe de précaution dans un but d’évidente protection.

    Certainement. Mais la preuve est faite que jusqu’à présent, c’était l’interêt des adultes, l’interêt d’une société désireuse de ne pas se regarder en face, qui prévalait.

     

    La prostitution des mineurs est un autre fléau

     

    Il n’existe pas de chiffre précis, mais on estime qu’entre 7000 et 10 000 mineurs étaient en situation de prostitution en France(métropolitaine et Outre-mer) en 2021.

    Le phénomène est complexe : à la prostitution  « de rue » classiquement connue, s’est substituée la prostitution « hébergée »  par le biais des réseaux internet.

    Cette prostitution est le fait aussi bien de réseaux de traite d’êtres humains, que de petits proxénètes très jeunes animant ce qu’on appelle le « proxénétisme de cité » : dans les cités des périphéries urbaines, de jeunes délinquants coutumiers des trafics de stupéfiants estiment moins risqué et plus avantageux et rapide de prostituer des jeunes filles de leur quartier, en les appâtant par divers procédés qui vont de la séduction suivie de chantages, à la promesse trompeuse d’argent facile. 

    Ce phénomène, purement français, est en hausse exponentielle de +87% en 5 ans.

    Le mot « prostitution » n’est jamais prononcé, et les victimes ont beaucoup de mal à se reconnaitre comme telles :elles se disent « escort «  ou croient à un « travail ». Les media qui ont embrayé avec jubilation sur l’expression « travail du sexe » impulsée par les proxénètes ne se rendent souvent pas compte de leur lourde responsabilité dans la banalisation de la prostitution, en particulier celle des mineures. 

     

    Si la prostitution des mineures touche tous les milieux, il n’en reste pas moins que les victimes(à 73% des jeunes filles) se rejoignent par les caractéristiques suivantes :

    -carences éducatives, négligences parentales

    -décrochage scolaire

    - ruptures familiales

    -violences physiques, psychologiques ou sexuelles subies pendant l’enfance : 7 jeunes femmes sur 10 suivies par des associations avaient déclaré avoir subi des violences incestueuses par un père ou un beau-père

    -faible estime de soi(qui découle de ces antécédents)

    La très faible répression des violences incestueuses dans notre pays(la plus part des jeunes prostitué-e-s affirmaient que ces violences n’avaient jamais été dénoncées, ou si elles l’avaient été – pour 17% seulement-la réponse pénale avait été dérisoire) peut être considérée comme une des causes de la prostitution des mineures.

    La Fondation Scelles et le Mouvement du Nid, qui ont été principalement nos sources d’information, estiment qu’il existe un manque flagrant de moyens mis à disposition des policiers et gendarmes pour lutter contre le proxénétisme, et évaluer l’impact de la loi du 13/4/2016 pénalisant l’achat de sexe tarifé.

    En effet, la « cyber prostitution » moderne est quasi invisible, et se passe par messageries cryptées, dans des lieux de location changeants (chaines d’hôtel sans personnel d’accueil, RbnB)

    Les investigations pour la traquer demanderaient du temps, et du personnel spécialisé.

    Elles seraient pourtant impérativement nécessaires.

    Par ailleurs les autres professionnels concernés : travailleurs sociaux, soignants, enseignants, organismes de protection de l’Enfance, sont peu formés au repérage de la prostitution possible chez un mineur et aux facteurs de danger. Leurs services, depuis la décentralisation, ne sont pas assez coordonnés, et aucune constellation suffisante n’est mise en place pour faire de la prévention et du dépistage, de l’information territoriale et nationale.

    L’Aide Sociale à L’Enfance, qui manque cruellement de personnels et les rémunère si mal, a placé en hôtel des centaines d’adolescents mineurs(et jeunes majeurs) faute de capacité d’accueil en foyers et familles de substitution, en ignorant royalement les risques énormes d’approche de ces adolescents par des proxénètes. Il a fallu le suicide de deux jeunes placés en hôtel pour que les Conseils Généraux s’émeuvent…

    Quand un(e) mineur(e) crie au secours en comprenant enfin dans quel engrenage prostitutionnel il/elle s’est engagé, les réponses apportées, aussi bien dans l’urgence qu’à moyen terme sont insuffisantes : foyers dédiés en faible nombre, désinterêt des acteurs sociaux pour le sujet hors grandes villes, possibilités de « raccrochage «  scolaire et de formations indigents.

    Le volet prévention tarde à se mettre en place : la lutte contre la banalisation de la pornographie (qui devrait se faire en milieu scolaire), l’information des parents, et leur accompagnement pour comprendre les contenus internet dangereux pour leurs enfants, n’existent pratiquement pas, ou sont faits par des bénévoles.

    Les fameux « échanges de nudes » tant prisés par des adolescents de plus en plus jeunes, donnent lieu soit à des chantages entre pairs, soit à des accroches de proxénètes qui induisent des comportements pré-prostitutionnels de cette manière. Cette coutume n’est pas innocente et de nombreux parents l’ignorent.

    Les médecins ne sont pas formés à repérer une dégradation de l’état physique et psychique de jeunes filles due à la prostitution. Ils savent mieux repérer les addictions, mais celles-ci accompagnent souvent une situation de prostitution, qu’elles permettent de « supporter ».

     

    Enfin, les Mineurs Non Accompagnés étrangers subissent des situations qui les livrent pieds et poings liés aux trafics en tous genres : souvent considérés majeurs par des tests osseux archaïques, ou renvoyés dans le pays où ils ont accosté à l’origine en raison des accords de Dublin, ils deviennent la proie  des passeurs, qui, liés avec des proxénètes, montrent aux jeunes filles que le seul moyen de payer leur passage est la prostitution.

     

    En conclusion, nous devons constater que les enfants , s’ils sont prémunis contre les maladies infectieuses, le travail forcé et les mariages contraints, ne sont toujours pas protégés de l’appropriation de leur corps par les adultes, et que l’empathie à leur égard ne semble pas avoir beaucoup évolué.

    Nous avons évoqué dans d’autres articles ce terrible manque d’identification aux enfants qui les fait traiter comme des objets devant satisfaire des fantasmes ou combler des frustrations d’adultes.

    Le chantier demeure vaste, car l’hypocrisie est toujours la même : faire accroire que l’interêt de l’enfant converge avec l’interêt de l’adulte.

    Ce qui est loin d’être le cas.

     

     

    Michelle C. DROUAULT

     

     

     

     

     

    Notes : 1* cette donnée semble avoir une constante biologique à travers les époques, et perdure-à moindre titre- même de nos jours ,

     

    2* Commission indépendante crée à la suite des nombreux témoignages sur l’impunité des crimes d’inceste en France, 


     

     

     


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    Si le terrorisme est la violence utilisée pour promouvoir une idéologie, alors, la violence envers les femmes est elle l’instrument de promotion du patriarcat ?

    C’est la question pertinente que pose l’auteure britannique  Karen INGALA SMITH.

    Poursuivant notre réflexion sur la domination masculine vue comme un virus mutant qui s’adapte aux circonstances et au terrain,, nous avons émis l’hypothèse que les luttes de femmes étaient freinées et entravées par 3 types d’actions et d’intimidations contemporaines, qui sont des violences déguisées, et contribuent à ce terrorisme :

     1 Le masculinisme, qui utilise la paternité  pour récupérer le contrôle et le pouvoir sur les femmes et les enfants,

     2 Une frange de personnes « transgenre » qui nie l’expérience et le vécu spécifique de celles qui sont nées biologiquement femmes, et utilisent le changement de genre comme un véritable cheval de Troie pour pénétrer les espaces dédiés aux femmes.

     Prétendant « se sentir femme »-ce qui est peut être exact- ces personnes publient parfois des diktats sur ce que devrait être à leur sens la libération des femmes, accusant de « transphobes » les femmes qui veulent les tenir à distance. Elles préconisent de pouvoir « devenir femme » sur simple déclaration.

     3 les partisans d’une laïcité rigide et fantasmée, qui nient le croisement des discriminations racistes, xénophobes, et sexistes ; et utilisent le concept de laïcité pour contrôler les femmes.

     Eux aussi prétendent assigner les femmes à une forme de libération obligatoire, dont eux seuls déterminent les contours.

     Pour le sociologue Eric Fassin, le masculinisme n’est qu’un « ressac », un mouvement essentiellement réactionnaire visant à empêcher les femmes de parvenir à l’égalité.

     C’est ce que l’auteure américaine Susan Faludi a nommé « Backlash »(retour de bâton) dans un ouvrage éponyme paru à la fin des années 80 : les luttes d’après 68 avaient un prix…

     Certains masculinistes ont reconnu en coulisses que les « revendications de pères » n’étaient qu’une vitrine de leur mouvement. Sous le prétexte de contrer les soi-disant « excès » des revendications féministes, elle leur permet justement de promouvoir une idéologie patriarcale revisitée et « moderne », le contrôle conjugal et paternel à travers l’enfant ; et à justifier globalement les violences envers les femmes.

     Ces groupes nient à des degrés divers les violences pourtant évidentes et quantifiées envers les femmes. Celles qui les combattent sont traitées de « féministes victimaires » par les masculinistes, de « phobiques » par les trangenres, ou d’ »islamo-gauchistes » par les promoteurs d’une laïcité autoritaire. Ce vocabulaire emprunté à la psychanalyse et à la politique est totalement creux.

     Néanmoins il s’agit d’un terrorisme intellectuel qui se surajoute au premier .

     Peut-on considérer les violences post –séparation(pouvant aller jusqu’au meurtre), les demandes de transfert de garde, les refus de pension alimentaire avec chantage à la garde alternée, les insultes et invectives, le harcèlement, comme du terrorisme ?

     Peut-on considérer que la crainte des femmes de voir des hommes venir dans les refuges de femmes battues au motif qu’ils se sont juste déclarés femmes en empruntant la panoplie de la féminité est justifiée et constitue une menace ?

     Peut-on admettre que le fait d’imposer aux femmes une tenue quelle qu’elle soit, est une entrave à la liberté ?  Qu’empêcher l’existence d’espaces non-mixtes, ou de réunions de réflexion réservées aux personnes se sentant discriminées/racisées est une forme de contrôle qui n’est pas acceptable ?

     Toutes ces violences n’ont qu’un but : rendre leur autonomie d’action et de pensée si périlleuse que les femmes demeurent sous le joug des hommes.

     Le but est qu’ils continuent à profiter de leur travail gratuit et de leurs corps.

     On peut y voir une similitude avec l’esclavage  : les sanctions étaient telles si un esclave tentait de s’enfuir que la masse d’entre eux préférait encore la domination et l’appropriation.

     Puis après l’abolition, chaque fois que les anciens esclaves ont réclamé de nouveaux droits, il s’en est suivi une nouvelle forme de répression et d’intimidation violente.

     Or le patriarcat est un système de privilèges exorbitants que les dominants ne sont pas prés d’accepter d’abandonner et auquel il se cramponnent, dégainant à chaque vague de mobilisation des femmes des armes nouvelles.

     Le travail gratuit des femmes et des filles, la prostitution et la pornographie sont une part considérable de l’économie mondiale qui se chiffre en milliards. Humains et monétaires, les profits ne cessent d’augmenter en faveur de la population mâle et blanche de la planète.

     Les libertés des femmes sont une menace extrême pour ces profits, c’est pourquoi il convient d’en tuer la moindre velléité dans l’œuf.

     Récemment , le mouvement « #Metoo » a tellement bien démasqué l’appropriation générale du corps des femmes et des filles que la patriarcat a utilisé sa dernière carte ; faire appel à des « alliées » féminines pour terroriser et ridiculiser celles qui avaient osé parler.

     Quelques stars et intellectuelles françaises ont été dépêchées pour faire la promotion des femmes comme biens publics.

     Cela n’a pas marché. On ne peut plus mépriser l’intelligence des femmes au point de leur faire confondre le marivaudage courtois dans un salon entre gens de bonne compagnie ; et la harcèlement et le viol .

     Au contraire, la riposte à ces propos archaïques a été un formidable florilège d’analyses plus pertinentes les unes que les autres sur la situation des femmes et des jeunes filles au niveau international, et le soutien de quelques hommes médiatiquement visibles (pendant que d’autres devenaient hystériques à la seule idée de pouvoir être assimilés aux agresseurs !).

     Soyons vigilantes. Les femmes se laissent encore diviser artificiellement, en dehors de leurs véritables différences de pensée politique. Ces divisions sont faites pour nous détourner de la poursuite de notre véritable émancipation à toutes.

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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    Le numéro de « LIBÉRATION » du 14 Juin nous offre un exemple emblématique de la mutation de la domination masculine pour continuer à bénéficier de privilèges exorbitants tout en se faisant passer pour « progressiste ».

     

    En effet, à lire les 2 articles en page 27 : « GPA, la Cour de Cassation va-t-elle continuer à tergiverser ? »  et « Être père ou mère , chacun doit pouvoir choisir », nous ne voyons aucune position révolutionnaire, comme leur publication dans un journal dit de gauche tendrait à le faire croire. Simplement deux hommes (dont l’un est universitaire) qui défendent l’un la possession et la confiscation du corps des femmes, la vision de l’enfant comme produit ; l’autre la négation du maternel, concepts ultra-réactionnaires contraires à l’humanisme le plus élémentaire.

     

    Ils nous présentent un verbiage technico –juridique froid et abstrait sur la conception , la grossesse et la maternité, démontrant par là qu’ils ignorent TOUT du corps et du psychisme des femmes, de la relation mère/enfant, et ce qu’est , tout bonnement, un enfant.

     

    Tous deux critiquent à l’envi l’assertion qui les dérange : « la mère est toujours certaine ».

     

    La mère est en effet pour l’enfant celle qui le porte, vit pendant 9 mois avec lui des échanges sanguins, sensoriels, émotionnels. Sa mère est celle qui lui donne naissance, l’accueille en ce monde, lui donne son lait. C’est la seule qu’il connaisse et reconnaisse. Ces premiers échanges sont primordiaux pour la constitution d’un être humain.

     

    À partir de 6 mois, un fœtus reconnaît la voix de sa mère et de ses proches, son rythme cardiaque, sa respiration, réagit à ses émotions. Ce n’est pas sans raison qu’on recommande pour apaiser un nourrisson des rythmes musicaux évoquant les battements de cœur de la mère.

     

    Comment peut-on être assez stupide et ignorant pour penser qu’un nourrisson reconnaît les gamètes ?? qu’il va savoir que celle qui lui a donné la vie(car sans elle, il ne VIVRAIT pas) n’a pas avec lui de lien biologique au sens de l’ADN ? La « mère d’intention » n’est qu’une étrangère pour lui.

     

    La GPA (dont l’appellation même réduit les femmes à des mammifères « gestantes » et leur dénie leur formidable travail de construction des êtres humains) est et restera toujours le fait de programmer sciemment d’arracher un bébé à la seule mère à laquelle il est lié pour le « livrer » à un couple totalement étranger dont il porte juste le pedigree biologique et qui l’a monnayé. Oser évoquer dans ce contexte son « intérêt supérieur » pour exiger une existence légale de ces enfants est une vile supercherie. Cet intérêt supérieur même demanderait simplement qu’il ne subisse pas ce traumatisme.* On comprend donc le législateur d’avoir une répugnance légitime à encourager cette pratique dès lors qu’elle est interdite en France, selon d’ailleurs un consensus assez large.

     

    L’auteur de cette plaidoirie s’obstine à  répéter comme un mantra que « la femme porteuse(sic) n’est pas reliée génétiquement à l’enfant puisqu’on lui confie un embryon qui lui est étranger » comme si ce manque de lien génétique empêchait tout le processus physique et psychique de la grossesse par un procédé magique ! Mais il a de plus l’outrecuidance d’affirmer que cette « femme porteuse » ne VEUT surtout pas être reconnue comme la mère de l’enfant, parlant une fois de plus à la place des femmes. Elle ne le PEUT pas, liée qu’elle est par un contrat de véritable esclavage moderne.

     

    La comparaison avec les enfants nés d’un don d’ovocyte chez un couple hétérosexuel dont la femme est infertile est absurde : ces enfants ne sont pas arrachés à celle qui les a portés !Quant à l’accouchement sous X, sans doute est il mal informé sur les ravages psychiques qu’il  peut provoquer tant chez la mère que chez l’enfant, même lorsqu’il est la seule solution raisonnable.

     

    La GPA est une des plus grandes exploitations capitalistes du XXIe siècle, et Libération s’honorerait à ne pas la défendre. D’énormes sommes d’argent sont en jeu (il faut débourser environ 100 000 euros pour « obtenir » un enfant) Parce qu’ils y trouvaient un intérêt financier, des politiques  en ce monde ont laissé agir de grands groupes pharmaceutiques, et des agences « intermédiaires » qui font des profits juteux en sillonnant le continent Indien et l’Ukraine pour trouver des femmes et des filles pauvres qui n‘ont plus rien à vendre que leurs ovocytes et leur utérus, et les négocient pour avoir juste de quoi entretenir leur famille. C’est la réalité.

     

    On ne peut trouver AUCUNE femme blanche et riche qui ait jamais porté un enfant pour un couple noir stérile et pauvre. Assez d’hypocrisie et de déni. Sans tout l’argent qui gravite autour, la GPA n’aurait jamais connu un tel essor. Et les « produits »  humains voyagent !

     

    On peut faire féconder un ovocyte dans un pays et l’implanter dans un autre à moindre coût…

     

     

    Les grands profiteurs de ce système sont des hommes, car ils ont entre leurs mains le principal  pouvoir économique mondial ; mais aussi une constante demeure :une écrasante majorité d’enfants conçus par GPA ont été des embryons fécondés avec le sperme du père « commanditaire », au sein d’un couple hétérosexuel ou homosexuel.

     

     Ce sont donc encore et toujours des hommes blancs et riches qui étendent chaque jour davantage le champ de leur possessions et de leurs possibles, dans une version de science-fiction du patriarcat : avoir un enfant « estampillé » de son patrimoine génétique en utilisant plusieurs femmes : une donneuse d’ovocyte, une « porteuse », et parfois une mère « légitime » pour l’élever.

     

     La GPA peut être adoptée par un homme par haine des femmes. La féministe espagnole  L.Falcon, dans son analyse de la GPA comme exploitation extrême des femmes, cite un célèbre footballer qui a eu recours à une mère porteuse pour éviter que sa fortune « ne tombe entre les mains d’une femme »…

     

    Dans la deuxième tribune de « Libération », un autre intervenant appelle les études de genre à la rescousse pour défendre l’idée qu’on puisse dorénavant « choisir d’être père ou mère ». En effet une femme transgenre qui avait gardé un utérus, mais était devenue un homme civilement, va donner naissance à un enfant.

     

    La science-fiction continue. Balayant d’un trait de plume le féminin et le maternel, l’universitaire souhaite que nous devenions tous « des sujets de droit neutres ».

     

    Il ne daigne pas s’interroger sur ce que va ressentir un enfant dont la mère s’appellera « Monsieur », et aura soit une compagne, soit un compagnon.

     

    Car enfin, les enfants dont on prétend défendre les droits sont dangereusement absents de toute cette littérature. ET LES ENFANTS ?

     

    Que vont ressentir les enfants qui apprendront comment ils ont été « obtenus » malgré les contes bleus qu’on leur fait ingurgiter ? Quels seront pour eux les conséquences psychiques d’avoir été « couvés » par des femmes qu’on a empêché de s’attacher à eux et transformées en machines ? Comment les enfants de transgenres vont-ils construire leur identité sexuelle ?

     

    Questions brûlantes dont tout le monde se fiche, ce n’est pas le sujet ! Leur « intérêt » aurait  pourtant demandé que l’on s’interroge avec minutie sur ce qu’on leur fait vivre, psychologiquement, socialement, affectivement. Mais non.

     

    Nous les femmes devons nous libérer de ces beaux parleurs qui tentent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes pour assouvir leurs caprices et entraîner l’adhésion de l’opinion publique.

     

    Et tous ne nous laissons pas abuser par les histoires « d’amour », rapidement démystifiées.

     

    Récemment un hebdomadaire titrait, au sujet du meurtrier de Marie Trintignant, Bertrand Cantat »Tuer passionnément » ! C’est-à-dire qu’on tente de nous faire passer toutes les violences mortifères des hommes sur les femmes et les enfants pour des marques d’amour.

     

    La presse (à peu d’exceptions prés) manifeste le même apitoiement déplacé pour les pères qui tuent leurs enfants lors d’une séparation d’avec la mère, parlant d’ailleurs très peu des victimes.

     

    On a assez méprisé notre intelligence, et notre lucidité.

     

    Tuer n’est pas aimer ; arracher un enfant à sa mère n’est jamais respectable( sauf en des cas de force majeure) ; et ce qui est possible techniquement peut ne pas l’être humainement.

     

    Il est temps de nous lever pour dire « Assez ».

     

     

     

    Michelle DROUAULT

     

     

     

     

     

    * le traumatisme est à peu près le même que celui des enfants qu’on envoyait en nourrice dés leur naissance de la fin du XVIe au XVIIIe siècle. Depuis Rousseau, de patientes et longues recherches scientifiques et psychologiques ont montré la nocivité dramatique de ces séparations précoces…Trois siècles de progrès successifs en biologie, neurologie, psychopathologie ; l’avènement de la psychanalyse ; l’émergence de la pédiatrie comme discipline, sont ainsi effacés d’un coup de baguette par cette éternelle soif de possession !

     

     


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  • Les évêques canadiens du Nord-Ouest (Alberta ; Territoires du Nord Ouest) ont publié un texte qui fait débat, et souvent, choque :

     
    Selon eux sacrement de l’onction des malades, de réconciliation, et funérailles religieuses, seraient absolument incompatibles avec l’euthanasie ou le suicide assisté.

     
    Ces directives concernant l’accompagnement des malades font suite au vote par le Sénat canadien le 17 Juin 2016 d’une loi fédérale autorisant l’aide légale à mourir.

     
    Ce procédé pour légal qu’il soit leur paraît moralement condamnable, et les pratiques pour abréger les jours d’un malade incurable seraient « de graves affronts à la dignité de la vie humaine ».

     
    Tout malade qui amorce le processus serait en état de faute grave ; et tant qu’il n’a pas reconsidéré sa décision, le prêtre n’est pas admis à lui administrer les derniers sacrements.

     
    Pas de funérailles religieuses non plus ! Non pas pour punir la personne(sic) mais pour reconnaître sa décision comme contraire à la foi chrétienne.

     
    Posture idéologique qui ne tient pas compte de la réalité humaine, ce texte semble rédigé par des hommes froids et insensibles, accrochés au dogme, et ne fait sans doute qu’ajouter la douleur à la douleur pour les fidèles.

     
    Qui demande la mort, et en quelles circonstances ?

     
    En France il s’agit d’une demande extrêmement minoritaire. Elle survient surtout en cas de maladie incurable et lourdement invalidante.

     
    Cependant, il est flagrant que les patients ne veulent pas mourir, ils veulent juste arrêter de souffrir ; ils ont peur de la  souffrance et de la dépendance, à juste titre.

     
    Si on dispose à présent de tout un arsenal pour contrer la douleur, il n’est pas toujours bien utilisé, et surtout les services de soins palliatifs sont , en France, trop peu nombreux et mal développés. La médecine est très déshumanisée dans certains services, et les malades qui n’ont pas une famille très présente se sentent souvent abandonnés aux mains de soignants qui n’ont pas le temps de les écouter. D’où le désespoir et les demandes d’euthanasie.

     
    Par ailleurs, la maladie grave induit fréquemment une dépression : effets secondaires décourageants des chimiothérapies, déchéance physique, vie sociale court-circuitée, tout cela est tellement dur à vivre que le malade finit par dire « je préfère en finir que vivre ainsi ».

     
    Accompagné et soutenu dans un environnement positif,  sa souffrance entendue et prise en charge, les effets secondaires des traitements atténuée, la dépression traitée, le malade change généralement d’optique. J’ai pu l’observer professionnellement dans un service spécialisé.

     
    Un grand malade est une personne affaiblie, sa vision des choses est déformée par un corps et un psychisme en souffrance. N’en déplaise aux évêques canadiens, ce n’est pas une personne qui décide , rose et fraiche dans son lit, qu’elle veut mourir le lendemain !   C’est un être au bout du rouleau, angoissé, paniqué, qui veut qu’on le sorte du tunnel, et ne voit plus qu’une seule issue , la mort. Le souhait de mort peut être issu d’une souffrance psychique insurmontable.

     
    La philosophe et théologienne Lytta Basset l’exprime remarquablement dans son analyse du Livre de Job dans la Bible :

     
    « C’est l’excès du mal imposé à Job qui lui fait désirer la mort ; il ne désire pas la mort pour la mort ; il désire que cesse cette vie qui n’est plus une vie (…) d’où la seule issue envisageable, la mort pour venir à bout d’un mal insupportable, et non pour venir à bout de la vie »*

     
    Sanctionner de surcroit le malade par ces refus de sacrements est injustement cruel, et dénote un manque de charité inquiétant pour des évêques.

     
    Désespérer leur famille par des refus d’obsèques religieuses parait également d’une insigne cruauté.

     
    Un ami prêtre m’avait expliqué que l’ancienne position rigide de l’Eglise sur le suicide visait, à des époques où la vie était très dure et parfois désespérante, à empêcher les découragés de mettre fin à leurs jours. On agitait donc la peur de l’exclusion, de la honte publique et de l’enfer pour inciter les gens à rester en vie. « Nous n’en sommes plus là » me disait il «  et nul ne peut se mettre à la place de Dieu pour juger celui qui en arrive au suicide ».

     
    La place de Dieu, tout est là.

     
    Si nous reprenons les réflexions de Lytta Basset : « pour les humains est en TOUS LES CAS mal ce qui FAIT MAL Nul ne saurait s’ériger en juge du mal de l’autre sans usurper la place de Dieu »… « Tout pêché, dans la Bible, est rupture de la relation avec Dieu. Décider si cette rupture est volontaire ou non revient à usurper la place de Dieu »*

     
    Il me semble que ce soit la question fondamentale. Dieu seul connaît notre cœur, et Il ne se refuse jamais.

     
    Religion du père Fouettard prêchée par des gendarmes en soutane, les directives canadiennes,

    ne semblent pas en phase avec la Miséricorde très invoquée par le Pape François.

     
    Avant de s’ériger en douaniers de la vie éternelle, que font ces évêques pour soutenir les malades ?  Sont ils rentrés en communication avec eux, car toute approche de la douleur suppose la communication avec le souffrant ? Ont ils eux mêmes suivi une formation sur la réalité des pathologies graves, la psychologie des patients en fin de vie ?

     
    Ces directives impliquent elles un guide de « dissuasion empathique » du patient ?

    Il est permis d’en douter.

     
    Beaucoup de catholiques sont las qu’on leur demande encore et encore de souffrir en serrant les dents, parfois des souffrances atroces(n’oublions pas qu’on a voulu obliger une fillette de 9 ans violée à avoir des jumeaux sous peine d’excommunication de sa mère voici seulement quelques années !) sans jamais manifester aucune indulgence aucune compréhension pour ceux qui n’y arrivent simplement pas.

     
    Je ne suis pas favorable à l’euthanasie car j’estime cette notion dangereuse, et ses dérives vers l’eugénisme ou la facilité certaines.

     
    Mais à mon sens rien n’excuse de se mettre à la place d’un Dieu vengeur imaginaire pour ajouter aux détresses existantes.

     
    Sr Michèle Jeunet me rejoint dans mon refus de l’euthanasie. Elle fait observer qu’en France, par exemple des communautés religieuses sont engagées dans les soins palliatifs : les sœurs Xavières pour les catholiques ; les diaconesses pour les protestantes ; et nombre de baptisés laïcs . En désaccord avec les évêques de l’Ouest canadien concernant l’accès aux sacrements, elle estime que le sacrement de réconciliation et le sacrement des malades doivent être donnés à tous ceux et celles qui en font la demande, car ils sont d’un grand secours moral.

     
    Ceux qui reçoivent les sacrements de manière habituelle ne sont pas toujours en phase avec la doctrine officielle, mais cela ne les empêche ni de les demander, ni de les recevoir !

     
    Malheureusement les évêques sont les seuls à pouvoir prononcer ces sortes de « fatwas », des directives  « hiérarchiques » ordonnant aux prêtres ce qu’ils doivent accorder ou refuser.

     
    Nous nous accordons toutes les deux sur le fait que le vrai désir, profond, est celui de vivre !

     
    Alors comment se fait il que tout un pan de la société préfère à présent accompagner le désir de mourir plutôt que le désir de vivre ?

     
    Sommes nous rentrés dans la « culture de mort » que dénonçait St Jean-Paul II ?

     
    J’ai été frappée, en effet, par cette question récurrente posée par les journalistes à tous les candidats à l’élection présidentielle : « êtes vous favorable à l’euthanasie ? » « faut il aller plus loin dans la fin de vie ? » Il est tout à fait surprenant que même un candidat qui évoque le « futur désirable » se dise favorable à cette pratique, tout en admettant que les problèmes éthiques comme celui là sont personnels et intimes.

     
    Cette campagne est frappante par les peurs qu’elle dégage, et sur lesquelles surfent les marathoniens de la course au pouvoir : peur de « l’invasion » d’autres différents, peur de la perte d’une identité fantasmée, peur légitime du terrorisme…mais à la rage de destruction ne faudrait il pas opposer la rage de vivre ? ceux qui s’affichent contre l’euthanasie prêchent par ailleurs la mort lente du repli sur soi et de l’enfermement. Ceux qui se disent favorables parlent de liberté, de maîtrise, alors que la première liberté devrait être avant tout celle de VIVRE dignement.

     
    Les migrants broyés, les morts de la rue, n’ont pas demandé à mourir. Ils avaient la soif de vivre, ils se sont battus, désespérément, âprement pour survivre.  Des reportages montrent des hommes maigres, souffrants , les mains écorchées à force de tenter de franchir des barrières, pourchassés comme des animaux, et qui ne renoncent pas. Ils le pourraient. Ils pourraient trouver que leur vie ne vaut plus la peine. Mais non. C’est cela la force de vie.

     
    Tant qu’un seul être ne peut vivre dignement à côté de nous, la question de la liberté de mourir est factice et illusoire.

     
    La jeunesse n’a t-elle pas besoin qu’on lui montre des raisons de vivre, plutôt que lui présenter la mort comme un choix banalement possible ? Les suicides de jeunes hommes et femmes sont hélas nombreux, et je suis douloureusement surprise que ce ne soit pas cette question qui soit posée aux candidats : « Qu’allez vous faire pour endiguer les suicides de jeunes, les suicides de travailleurs harcelés ?  qu’allez vous faire pour que plus personne ne meure dans la rue ? ».

     
    Les postures idéologiques, des évêques comme des politiques, lorsqu’elles sont déconnectées du réel, de la tangibilité du mal, ne sont que des concepts creux qui n’amènent jamais de solutions.

     

     Michelle. C. DROUAULT, en collaboration avec Sr Michèle JEUNET

     
    *1 Lytta Basset « Guérir du malheur », Albin Michel, 1999

    *2 idem

     

     


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    Etre un enfant en France semble être une situation aléatoire, assortie d'une protection à géométrie variable. La vulnérabilité de l’enfance ne paraît pas mettre à l’abri de l’intolérance ; et cela depuis fort longtemps.

    Les enfants Roms, expulsés sans ménagements de leurs campements avec leurs familles ; les enfants des banlieues, traités par la police comme d’éternels suspects potentiels ; les enfants sans papiers, traités comme des majeurs si ils sont isolés, ou placés en centre de rétention si ils sont avec leurs parents, dans une criminalisation grandissante de l’illégalité administrative : tous subissent une discrimination insupportable dénoncée depuis des années par les associations, tant laïques que confessionnelles.

    Sans que leur situation évolue beaucoup.

    Si le racisme actuel s’exerce surtout envers les immigrés africains, maghrébins, ou roumains, et les français antillais ou d’origine arabe, il fut une époque ou au contraire, mieux valait pour un enfant ne pas être trop blond…

    Un ouvrage remarquable paru en 2004, « Enfants maudits », de Jean Paul Picaper et Ludwig Norz,* retrace le calvaire vécu entre 1942 et 1960 par les enfants nés pendant la seconde guerre mondiale d’un père allemand et d’une mère française, et surnommés « enfants de Boches ».

    En 2004, on les estimait à 200 000.

    La paternité, réelle ou supposée, d’un allemand, exposait un enfant à quolibets, insultes, coups, brimades, de la part de beaucoup de ses camarades, souvent de son instituteur, et dans la majorité des cas, d’une partie de sa famille. Ainsi, une femme raconte comment, jusqu’à l’adolescence, elle avait été maltraitée par son grand père, vétéran de la guerre de 14/18, qui reportait sur elle sa haine des allemands, ennemi « héréditaire ».

    La blondeur éclatante, les yeux très bleu, attiraient une suspicion immédiate si le père était inconnu.

    Un tel ostracisme est le résultat du dogme patriarcal de l’appartenance de l’enfant au père, au seul sang du père. Car enfin, ces enfants avaient des mères françaises, ils étaient aussi fils et filles de françaises, autant qu’enfants d’allemands !

    Ces enfants ont grandi avec un tel sentiment de honte que la plus part n’ont pas osé parler de ces maltraitances, ni de leur cause, à leur conjoint  une fois mariés.

    C’est très tard qu’ils ont entamé des recherches, encouragés par les auteurs de cet ouvrage, et par l’association « Cœurs sans Frontières ».*

    En 2010, la Chancelière Allemande a décidé d’accorder aux enfants de couples mixtes qui connaissaient l’identité de leur père, la nationalité allemande en sus de leur nationalité française : ils sont devenus bi-nationaux. Certains ont même changé de patronyme ; ou bien accolé celui de leur père à celui de leur mère. Souvent, ils ont fait connaissance de leur famille allemande, oncles, tantes, demi frères et sœurs, plus rarement, de leur père si il était encore en vie.

    Ces récits font trembler :

    Le régime de Vichy s’en est pris aux enfants juifs, en les  forçant à porter l’étoile jaune dès l’âge de 7 ans , en les interdisant de jardin public, d’école, de loisirs et même de bicyclette  ; puis en les raflant pour les livrer aux allemands qui les envoyaient à la mort ; et la majorité des français n’a réagi que devant cette dernière atrocité.

    A la Libération, la France plongée dans le mythe de la Résistance massive a tourné sa haine vers les plus impuissants ; elle a tondu des femmes, et stigmatisé d’autres enfants, les « enfants de Boches ».

    C’est à dire que la notion de l’irresponsabilité des enfants devant leur origine n’était pas acquise ; celle de leur vulnérabilité, et des dégâts psychologiques irréversibles causés par les discriminations et la violence dans l’enfance, non plus. Malgré l’expérience de la guerre.

    L’est elle vraiment de nos jours ?

    Certes, une minorité éclairée par quelques psychanalystes et pédopsychiatres passionnés par l’enfance en a conscience.

    Cependant les faits de répression injustifiée envers des mineurs que nous citions plus haut permettent de douter  de la diffusion réelle des impératifs d’une véritable protection du statut d’enfant.

    L’actualité récente a de tristes échos : des politiques exhibent comme programme le fait de discriminer les enfants en vertu de la religion de leurs parents, et de supprimer une pratique vieille de trente ans : proposer aux enfants juifs ou musulmans des menus alternatifs sans porc dans les cantines scolaires.

    Après avoir vu leurs mères voilées interdites d’accompagnement de sortie scolaire, nul doute que certains enfants ne développent un fort sentiment d’exclusion et  peut être, de haine.

    Comment s’étonner qu’ensuite, ils aient la tentation de se jeter dans les bras de sectes qui jouent sur l’identité religieuse ?  Ce n’est qu’hypocrisie.

    Nous le rappelions dans un autre article : « malheur à celui qui blesse un enfant » ! 

    Mais les blesseurs d’enfants sont prêts à en piétiner des troupes entières si cela peut leur assurer le pouvoir…

    Le plus inquiétant a été la réaction des internautes sur les sites des journaux numériques : un large consensus de lecteurs se dégage en faveur de cette mesure aussi discriminatoire qu’inutile.  A gauche, des laïcards fanatiques crient victoire devant la disparition d’un « symptôme » religieux de plus qui « empoisonnerait » l’atmosphère. A droite, d’autres prétendent que la suppression des menus alternatifs favorisera le « vivre ensemble » ?

    Rendons grâce à ceux qui soufflent dans la soupe : un internaute fait une intervention remarquable en demandant le sens exact d’une telle mesure : le fait que chaque élève puisse choisir son repas a-t-il  créé des bagarres scolaires ? Evidemment, non ! Le fait de manger du porc est-il un élément de neutralité ? Et il fustige -à juste titre- les « interdits gratuits non fondés par une loi ». Le plus intéressant dans ce commentaire, est la remarque que les français possèdent une étrange capacité à DÉTOURNER LE SENS DES VALEURS.

    Ce qui est tout à fait juste.

    En attendant, il semble que l’on soit plus attentif à de telles futilités purement idéologiques, qu’à la sécurité des enfants à l’école, et à leur intégrité physique et morale : les autorités judiciaires n’avaient pas jugé opportun de renseigner l’Education Nationale sur les tendances pédophiles et les condamnations antérieures d’un enseignant du primaire, qui se trouve actuellement mis en examen pour viols sur mineurs…

    Etre enfant en France ? Courage, on finit toujours par grandir…..

     

    Michelle C. DROUAULT

     

    *1 Jean-Paul PICAPER, Ludwig NORZ, « Enfants Maudits », Editions des Syrtes, 2004

     

    *2 Cœur sans Frontières, Herzen ohne Grenzen,

     

         association franco-allemande des Enfants de la Seconde Guerre Mondiale


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    Les auteures de ce blog sont heureuses de répercuter l’information de la Marche Mondiale de Femmes

    dont le mouvement « Osez le féminisme » est partie prenante.

    http://www.osezlefeminisme.fr/

    MARCHE MONDIALE DES FEMMES
    a l'occasion de la journée internationale des droits des femmes    
    RDV 8 mars 2015
    14h30 Place de la REPUBLIQUE


    L’égalité femmes-hommes dans les faits et dans les mentalités ne va pas de soi : harcèlement dans les transports, inégalités salariales, viols, violences dans le couple… Pour progresser, mesures politiques et moyens financiers sont les seuls à même de mettre en œuvre les changements à grande échelle au sein de la société. En France et partout dans le monde, la journée du 8 mars est l’occasion de pointer les difficultés d’accès à l’égalité et de mobiliser pour de réelles améliorations pour toutes les femmes !
     
    Si ces derniers mois des avancées ont été obtenues (vote d’une loi en août 2014 sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, annonce d’un plan IVG le 16 janvier dernier, mise en place d’un groupe de travail national pour lutter contre les violences dans les transports en commun…) force est de constater que la situation des femmes a peu évolué et qu’elle reste fragile. La politique menée par le gouvernement, notamment en matière économique a profondément dégradé les conditions de vie de beaucoup de femmes. Allongement de la durée de cotisation pour les retraites, fin de l’universalité des allocations familiales, travail du dimanche, toutes ces mesures ont ou vont particulièrement toucher les femmes et en particulier les plus précaires.
     
    Aujourd’hui plus que jamais, Osez le féminisme !  appelle toutes les femmes et les hommes à se mobilier et à descendre dans la rue pour avancer vers l’égalité réelle !

    Cette année, Osez le Féminisme est partenaire de la Marche Mondiale des Femmes. Pour en savoir plus:
    https://marchemondialedesfemmes2015.wordpress.com/

    Si vous voulez être militant-e dans la préparation de la manifestation du 8 mars à Paris 14h30 République, voici quelques propositions de distribution de tracts et collage. Merci de vous y inscrire en répondant au formulaire : https://docs.google.com/forms/d/1G21e0E74JO8DTZISTc0Vc5AlnBMUBTdlgozoj3rYQgo/viewform  

    en urgence!

    Anne-Cécile Mailfert

    Co-porte-parole d'Osez le Féminisme

     

     

     


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  • NOUS AVONS BESOIN DE VOUS !

     

    Les appels n’ont pas manqué, depuis les attentats de Janvier, pour exhorter les responsables religieux musulmans, ainsi que les simples fidèles, et même toutes les personnes de confession ou de culture musulmane, à un véritable « aggiornamento » de l’Islam.

    Chacun a donné de la voix et du geste.

     

    Un AUTRE DÉFI attend ceux qui sont de religion catholique, ou de culture catholique, qu’ils et elles soient fidèles, croyants, ou simples baptisés, mais non-croyants :

    Le Pape François tente une réforme de l’Eglise en profondeur, en donnant lui même l’exemple, pour qu’elle soit plus proche des démunis, plus conforme à l’Evangile, et plus ouverte.

    Par ses gestes envers les réfugiés de Lampedusa ; ses discours publics sur l’accueil de toutes les personnes quelle que soit leur orientation sexuelle, ou la « paternité responsable », il a donné le ton d’une autre image de l’Eglise.

    Or, à l’occasion du Synode sur la Famille, pour lequel François a pris soin de distribuer un questionnaire pour les fidèles pour connaitre leur sentiment(ce qui est une première !), et qui aura lieu en Octobre 2015, le Pape est l’objet d’une fronde pernicieuse et déclarée de prélats conservateurs et archaïques, appuyés par une partie de la Curie Romaine, soucieux de garder des privilèges et d’exercer un certain pouvoir, en particulier la domination et le contrôle des femmes.

    Vous trouverez en lien une interview du chef de file de cette contestation, le cardinal américain Burke, qui entend « viriliser » le catholicisme par l’E-mangelization( !), et considère que les divorcés remariés commettent l’adultère…Quant aux exclus et aux pauvres, il n’en parle même pas.

    Que le message de l’Evangile soit ainsi dévoyé est aussi grave que la radicalisation de l’Islam ou les rigidités misogynes du judaïsme orthodoxe.

    Nous ne pouvons tolérer qu’en notre nom, on présente au monde une vision de Dieu étriquée, infantilisante, désespérante.

    L’ouverture des religions au monde moderne par la réflexion et la concertation est un enjeu  indispensable pour la justice et la paix sociale.

    Que nul ne se permette plus de juger, de stigmatiser, d’exclure, de violenter, au nom de Dieu.

    Nous en sortirons grandis.

    Aussi, à cet effet, nous vous invitons, que vous soyez proche ou éloigné-e- de l’Eglise, à signer les pétitions de soutien au Pape François :

     

     

    Michelle C.DROUAULT et Michèle JEUNET

     

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/cafouillage/sexisme-ordinaire/4149-raymond-burke-un-cardinal-comme-une-caricature

     

    http://www.baptises.fr/content/je-soutiens-le-pape-françois

     

     

    http://www.parvisquebec.com/pape.htm


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  • LES VIOLENCES MACHISTES SONT LA PREMIÈRE CAUSE DE MORTALITÉ DES FEMMES ENTRE 15 ET 44 ANS.

    EN FRANCE, CHAQUE HEURE, 10 FEMMES APPELLENT LE 3919 pour signaler un cas de violence,

    Ces violences mobilisent ici un budget de 25 millions d’euros par an…..

    Les violences envers les femmes sont internationales, constantes, et touchent aussi bien des enfants de sexe féminin que des femmes âgées.

    Elles recouvrent la sélection des fœtus féminins, l’infanticide, l’excision, le mariage forcé, le viol, les crimes d’honneur, les violences de couple, le manquement au droit à l’éducation et à la santé ; la prostitution, la discrimination salariale, le harcèlement au travail, la misère des veuves contraintes à mendier dans certains pays…..

    Elles ont pris depuis les années 90 un visage nouveau et particulièrement barbare : LE VIOL MASSIF COMME ARME DE GUERRE.

    Pratique reconnue avec beaucoup de difficultés (car personne ne voulait y croire) durant la guerre de Bosnie en ex-Yougoslavie, elle s’est étendue en Afrique, et s’y ajoute à présent l’enlèvement de fillettes et de jeunes filles.

    Les gouvernements semblent dépassés par la recherche des coupables.

    Réclamons que ces viols de masse soient qualifiés en CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ, et passibles du TPI : des témoignages précis montrent que ces viols touchent des enfants de moins de 8 ans, des femmes enceintes sur le point d’accoucher, des femmes âgées : il s’agit d’atteindre une ethnie ou un groupe tout entier au travers des femmes, qui transmettent la vie.

    Récemment, 80 femmes maliennes survivantes de ces viols au cours du conflit du Mali en 2012, se sont dressées pour réclamer justice.

    Nous sommes la moitié du Monde, résistons !

     

    Michelle. C. Drouault et Michèle Jeunet

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    AASIYA NOREEN BIBI (connue en Europe sous le nom d’Asia BIBI), jeune femme Pakistanaise de 37 ans, mariée et mère de quatre enfants, a été condamnée le 8 Novembre 2010 à la peine de mort par pendaison par un tribunal du Pendjab en vertu de la loi sur le blasphème.

    Chrétienne, elle aurait répondu à des voisines qui lui reprochait d’avoir souillé l’eau d’un puits en y puisant de l’eau, qu’elle n’était pas sûre que le Prophète aurait approuvé ce comportement…Accusée de blasphème, il lui a été demandé de se convertir à L’Islam pour « racheter » ses paroles ; ce qu’elle a refusé.

    Depuis, elle croupit dans une prison du Pendjab, dans des conditions sanitaires déplorables et dangereuses pour sa santé et sa vie.

    La loi de 1986 sur le blasphème au Pakistan touche aussi des Musulmans : depuis cette date, 452 d’entre eux ont été touchés, sur plus de mille condamnations, pour 456 Ahmadis, 132 Chrétiens et 21 Hindous.

    Mais pour le moment, Aasiya est la seule femme condamnée à mort à ce titre. S’étant vu dénier le droit à un défenseur, elle s’en est vu fournir un par la Fondation Mashihi, qui a fait appel.

    Le « Jinnah Institute » , ( en référence au fondateur du Pakistan , Muhamad Ali Jinnah, qui souhaitait un Pakistan laïc) qui s’occupe de son cas a relevé des irrégularités dans son arrestation et les dépôts de plaintes.

    Cependant, il est devenu héroïque de défendre publiquement la jeune femme : SALMAN TASEER, gouverneur du Penjab, a été assassiné le 4 Janvier 2011 pour l’avoir soutenue, puis SHABBAZ BHATTI, Ministre Chargé des Minorités Religieuses, lui même catholique, a été abattu le 2 Mars 2011.

    L’appel déposé par l’avocat d’Aasiya Bibi VIENT D’ÊTRE REJETÉ PAR LE TRIBUNAL CE JEUDI 16 Octobre 2014.

    Certains religieux fondamentalistes parlent déjà d’une victoire pour l’Islam !

    Une pétition de l’ACAT ( Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) circule, et a déjà recueilli plus de 5000 signatures en deux jours.

    La peine de mort est inacceptable ; la liberté religieuse des citoyens et citoyennes doit être garantie partout dans le monde ; la haine des femmes doit cesser !

    SAUVONS AASIYA BIBI, signez la pétition !

    http://www.acatfrance.fr/action/condamnation-a_mort_confirmee_pour_asia_bibi

     

     


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  •  Manifestez-vous !


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  • Paradoxalement, la loi sur l’égalité homme/femme va comprendre des dispositions profondément inégalitaires, puisqu’elles vont satisfaire les revendications des masculinistes.

    Mouvements surtout québécois et anglo-saxons, ces groupes ont décidé de reprendre le contrôle de la vie des femmes par le biais de la parentalité.

    C’est à dire de rétablir un patriarcat moderne, qui prend d’autres formes que les lois d’antan, mais revient au même résultat : aucune mère ne peut se soustraire au contrôle d’un homme sur sa vie jusqu’à la majorité du ou des enfants qu’ils ont eu ensemble.

    Constitués principalement en « mouvements de pères », ces groupes ont- comme tous les lobbies masculins- des moyens financiers et des appuis politiques.

    C’est ainsi qu’ils peuvent abreuver les parlementaires de leurs revendications.

    Et que , cédant aux pressions, les sénateurs se préparent à ériger en système la garde alternée, sans respect pour l’intérêt de l’enfant ; et surtout à valider par ignorance la théorie fumeuse du « Syndrome de l’aliénation parentale », dont l’inventeur, Gardner, soutenait par ailleurs que les relations sexuelles entre adultes et enfants étaient naturelles….La communauté scientifique a fermement rejeté ces théories, mais peu importe, le Sénat va s’appuyer sur elles pour rendre la vie des femmes et des enfants un esclavage.

     

    Signez cette pétition, manifestez vous, la notion d’égalité entre les sexes est trop belle pour se laisser instrumentaliser et défigurer de la sorte !

    http://www.change.org/fr/pétitions/ne-votez-pas-l-amendement-masculiniste-dans-la-loi-egalitéfh?share_id=dPztRftOhB&utm_campaign=signature_receipt&utm_medium=email&utm_source=share_petition

     

     


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  • Nous avons la déception de voir la société française devenir de plus en plus intolérante.

    La presse radiophonique relatait ce matin l’agression d’une jeune fille voilée par deux hommes. Agée de 16 ans, la jeune fille s’est vu arracher son hijab avec des insultes.

    Outre une islamophobie aggravée par des lois discutables, le message paraît clair : sur le sol français, les femmes et les filles doivent être accessibles et disponibles !

    Message aussi limpide que celui des juifs fondamentalistes qui, voici deux ans, avaient

    insulté une fillette de 8 ans sur le chemin de l’école parce qu’elle n’avait pas, au contraire, les membres couverts. Comprenons bien : nulle part les femmes et les filles n’ont leur avis à donner sur leur propre corps, leur apparence, et leurs convictions.

    Elles doivent être comme les hommes de leur société les veulent. Point.

    Renvoyons donc dos à dos ces agresseurs d’enfants(les deux jeunes sont mineures), qui n’ont pas le courage, si le fait d’afficher sa religion leur déplait tellement, d’interpeller les hommes qui portent la barbe ou la kamis ; pour les autres d’entamer un dialogue avec le père ou la mère de la fillette. Car le risque est alors grand de ne pas avoir raison ! et peut être de subir un camouflet. Voire quelques coups…

    Agresser des enfants, quelque soit leur sexe, est une lâcheté condamnable avec la plus grande rigueur.

    Nous ne le répéterons jamais assez.  L’agression d’enfants est le signe qu’une société n’a plus de repères.

     

     

    MCD


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  • Un des slogans des manifestations de femmes des années 70 était « le machisme fait le lit du fascisme ».

    Effectivement, toutes les dictatures de droite commencent par restreindre les droits des femmes, et exalter le rôle de la femme au foyer/reproductrice de fils pour la Nation.

    Sans remonter à Hitler, pour qui la place de la femme se limitait à « kuche, kirshe,kinde » (la cuisine, l’église, les enfants ),ou au régime de Vichy qui a renvoyé les femmes mariées à la maison, Pinochet au Chili (1973) et la dictature des colonels grecs (1967) ont commencé par interdire le port du pantalon pour les femmes. C’est dire si la distinction de genre figée est vitale pour les idéologies fascisantes !!

    On comprend bien la « haine » des études de genre des idéologues d’extrême droite. Leur autoritarisme repose sur un ordre soi disant naturel où chacun a une place intangible, et aucune remise en question ne peut être tolérée, sinon c’est la place même du ou des dictateurs qui est interrogée.

    Ce qu’il faut se demander, disait Paul Nizan, c’est « Qui veut on persuader ; au nom de quels intérêts persuade t-on ? »

    En l’occurrence, la question actuelle est « Qui a peur du féminisme ? Qui a intérêt à le représenter comme dangereux et non conforme à la dignité et la sécurité des femmes ? »

    Réfugiée chez sa mère, la jeune femme de 29 ans assassinée récemment dans le Vaucluse ne voulait plus être l’épouse d’un mari qui la violentait. Leur fille de huit ans qu’il a tuée semble-t-il par strangulation, celle de deux ans qu’il a tuée par asphyxie, aimaient elles être avant tout les « filles de leur père » ?

     Nous nous sommes posé ces questions à la lecture du programme d’une bien étrange mouvance, les « Antigones ».

    Anti féministes, anti Fémen, ces jeunes filles disent vouloir être avant tout « les filles de leurs pères, les épouses de leurs maris, les mères de leur fils ».

    Retournons la question, que seraient de jeunes hommes qui voudraient se définir comme « les fils de leur mère, les époux de leur femme, les pères de leurs filles » ?? C’est en effet par la tactique du miroir que l’on perçoit le vide ce postulat.

    Ces jeunes filles veulent n’être rien, rien que des objets possédés et définis par d’autres, ce sont d’impossibles sujets.

    Mais c’est ce refus d’être possédée qui a mené à la mort, ainsi que tous ses enfants (il faut ajouter à l’hécatombe un garçonnet de 9 ans) la jeune femme du Vaucluse ; et ces meurtres ne sont que l’affirmation que cette femme n’était en effet, dans la logique du meurtrier que « l’épouse de son mari et la mère de ses enfants », enfants sur lesquels il se croyait également le droit de vie et de mort.

    Les jeunes filles en question se réclament d’Antigone, l’héroïne de Sophocle. Fille d’Œdipe, celle ci aurait victorieusement résisté à son oncle le tyran Créon, lui opposant l’obéissance aux lois divines….

    Pour nous, nous pencherions plutôt vers une ressemblance avec Ismène, la sœur d’Antigone, qui ne la suit pas dans sa résistance : « je n’ai rien à gagner à me rebeller ».

     En effet, il est plus facile d’être de dociles objets que de résister , non à ce qu’elles nomment la pensée unique moderne, mais à la véritable guerre contre les femmes qui ne dit pas son nom, et sévit dans le monde entier : selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une femme sur trois est ou sera victime de violences au cours de sa vie, ce qui porte à 35% le taux de femmes violentées dans le monde si on inclut les violences sexuelles.

    En 2012, 174 femmes ont été tuées en France, majoritairement par un conjoint ou partenaire ; ou personne de leur connaissance. Il ne s’agit pas d’un phénomène marginal du à des rodeurs psychopathes !

    Ce mélange d’ignorance et de (fausse ?) naïveté des Antigones pourrait prêter à rire, comme étant synonyme de tous ceux et celles qui se tirent une balle dans le pied ;  qui préfèrent encore le connu de leur servitude à l’inconnu de la lutte pour la liberté ; bref , comme le disait une personnalité politique « les dindes qui votent pour Noël » (qu’on ne voit nulle intention sournoise à mon rapprochement avec les dindes…) On pourrait aussi être irrité(e)s qu’elles revendiquent une complémentarité avec les hommes que les Tunisiennes, voilées ou non, ont eu bien du mal à faire éliminer de leur Constitution ; se confrontant à une police moins tendre que celles des démocraties occidentales.

    Quand à la « haine du gender » qu’elles professent,(tiens, la haine ?) elles n’ont probablement pas lu une ligne d’études sérieuses sur le genre. Et elles croient encore que le féminisme consiste à rejeter les hommes !! Inculture ou mauvaise foi, peu importe….

    Oui, nous pourrions nous en tenir là et sourire, si l’interrogation sur la réelle indépendance de ce groupe à l’égard de l’extrême droite ne se posait pas(certains media avancent que plusieurs de ses membres adhéreraient ou auraient adhéré au GRECE ou au Bloc Identitaire ?)

    Si leurs « valeurs » affichées n’étaient pas le copié-collé de celles du catholicisme ultra traditionaliste ; bien que le symbole d’Antigone provienne d’une idéologie néo-païenne.

    Et enfin, si la France n’avait pas été ces temps derniers le théâtre d’événements inquiétants, très manifestement anti républicains :

     A Paris, dans le XVème arrondissement, on a remplacé le drapeau tricolore d’une école par le drapeau de la « manif pour tous », délégitimant ainsi l’enseignement républicain,

    Plus grave, à Lyon, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de Jean Moulin (21 Juin), le discours du premier Ministre a été interrompu et hué, ainsi qu’un chant de déportés allemands.

    Qui sont ceux qui ne respectent même pas le symbole de la Résistance française ?

    Nous l’ignorons, mais l’émergence des Antigones arrive à bien mauvais moment….

    Les femmes n’ont rien à attendre de ces idéologies, si ce n’est la négation même leur dignité.

     Michelle Drouault

     

     

     

     

     


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  •  

    J’ai appris avec stupeur qu’un de mes anciens amis, accompagné de son épouse, était allé manifester dernièrement contre la loi permettant le mariage pour tous.

    Un homme à priori cultivé et réfléchi, ayant fait comme sa moitié des études supérieures ; et d’habitude doué de sens critique.

    Qu’est ce qui avait pu pousser ce couple à une telle décision ?  Intriguée, je leur donnai rendez vous dans un café, et les pressai de m’expliquer leur position.

    Ils reconnurent avoir longuement hésité. Ils n’avaient quasiment jamais manifesté.*

    Mais cette loi était dangereuse pour notre civilisation.

    L’argumentaire qu’ils développèrent ensuite me permit de constater avec tristesse que, s’agissant de catholiques pratiquants, ils avaient visiblement été influencés et poussés par les discours publics de certains évêques, et du curé de leur paroisse. Curé qui avait l’an dernier incité ses ouailles à signer la pétition « contre la théorie du genre dans les manuels scolaires ».  

    Tous les clichés sans nuances des familialistes resurgirent, de la loi naturelle à la fausse évidence de la « minorité » que constituaient les personnes homosexuelles, devant s’incliner devant la loi de l’hétérosexualité numériquement triomphante…

     

    Ils se défendirent vigoureusement de toute homophobie. Je les crois sincères.

    Où commence l’homophobie ? Elle ne signifie pas forcément haine des homosexuel-les, mais certitude que ces personnes sont d’une espèce différente, ne partagent pas l’universalité des expériences humaines ; et peuvent être traités à une aune différente du commun des mortels.

    Tout comme l’antisémitisme ne recouvrait pas obligatoirement une haine idéologique des Juifs ; mais plutôt le sentiment d’une différence irréductible mêlée de dangerosité, qui faisait trouver évident qu’ils ne puissent avoir accès à certaines professions.

    Tout comme certains blancs d’Afrique du Sud réprouvaient le régime violent d’apartheid, mais estimaient vraiment impossible de mélanger enfants noirs et blancs dans les écoles.

    Cette conversation me permit de comprendre qu’ils ne connaissaient pas de personnes homosexuelles,( ou alors, des amis d’amis…) et qu’ils étaient dans l’incapacité de comprendre la nature de leur amour : exactement la même que la leur, celle de l’amour humain.

    Poussés dans leurs derniers retranchements (Dieu n’était t-Il pas, justement, la source de tout amour humain ?) ils avancèrent  avec angoisse la PMA.

    La PMA concerne pour le moment les hétérosexuels seuls, on ne le répétera jamais assez.

    Que n’avaient ils été manifester à l’époque contre son autorisation ? ce procédé, quelle que soit l’orientation sexuelle,  aboutit à la fiction juridique qu’ils dénoncent avec vigueur.

    « Pas du tout ! » affirmèrent- ils, « la PMA pour les hétérosexuels pallie un problème de stérilité ». Un peu embarrassés, ils avouèrent même avoir songé à ce recours si la nature ne leur avait donné une petite Estelle longuement attendue.

    « Les femmes lesbiennes ne sont pas stériles » ajouta la dame avec bonne conscience.

    Non, Madame. Pas plus que beaucoup de femmes hétérosexuelles dont le couple a recours à la PMA parce que le mari seul est stérile.

    On trouve alors légitime que, ne voulant pas tromper son conjoint  avec le premier venu pour devenir mère, l’épouse ait recours à un tiers donneur de gamètes.

    Je demandai alors à ce couple au nom de quoi une femme lesbienne irait tromper la femme qu’elle aime avec un homme pour lequel elle n’éprouve rien (que de la répulsion peut être), dans le but d’avoir un enfant ?  Ce qu’ils avançaient me semblait profondément immoral.

    Ils admirent n’y avoir jamais pensé !!

    Quelle sorte de personne extra-terrestre était donc pour eux une femme lesbienne ? Une femme sans morale, sans exigence de fidélité, sans émotions, puisqu’elle pouvait bien supporter un rapport sexuel non vraiment consenti pour avoir un enfant ?

    Et s’il s’agissait de leur fille ? La mener ainsi « au taureau » serait concevable ?

    Mais non, il ne POURRAIT PAS  s’agir de leur fille.

    Emmenée dés 6 ans à la manifestation, Estelle comprendrait sans doute vite que l’homosexualité n’est pas le bon choix…

    Voilà donc des catholiques à qui leur clergé a fait abandonner le fondement même de leur Foi : voir en leur frère ou leur sœur le visage de Dieu, aimer son prochain comme soi même, c’est à dire s’identifier à elle, à lui.

    A en juger par beaucoup de sites chrétiens, les catholiques sont ceux qui se sont montrés les plus suivistes des discours d’intolérance. Protestants et orthodoxes n’ont soufflé mot.

    Les protestants célèbrent déjà, dans certains pays des unions de personnes de même sexe, reconnaissant par là la totale similitude de leur engagement.

    Alors, on est en droit de se poser cette terrible question : Etre catholique abolirait-t-il le discernement ?

    L’Eglise a la mémoire courte : son obsession du familialisme traditionnel lui avait fait applaudir la venue de Pétain, pour se ressaisir ensuite. Son honneur fut sauvé par les prêtres résistants, et les nombreux religieux qui cachèrent des enfants au péril de leur vie.

    Maintenant, la voilà bien ennuyée d’avoir joué les apprentis sorciers pour ce qui devient clairement un front anti républicain.

     

    Michelle .C. Drouault

     

     

    * Est-ce ce manque d’expérience du politique qui cause la naïveté de certains manifestants devant leur proximité avec l’extrême-droite ?


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  • Une catholique réagit aux propos de l’ancien archevêque de Paris, Mgr Vingt Trois, dont nous saluons le remplacement par Mgr Pontier, une personne résolument engagée aux côtés des exclus.

    Dans ce dernier discours, Mgr Vingt Trois estimait que la loi sur le mariage pour tous conduirait à une société violente, et engageait les chrétiens à faire leur examen de conscience, pointant du doigt leurs manquements ….

     

    Coupables ! Forcément coupables !

    Nous qui ne pensons que miséricorde et sommes sensibles à l’appel du pape François d’aller évangéliser aux périphéries, voici qu’on exige une adhésion totale et indiscutable à des thèses datées, excluantes et, notons-le, antiévangéliques.

    Encore une fois, prenons exemple sur Jésus, toujours aux côtés de ceux qu’on montre du doigt ! Et revenons à l’Incarnation : mystère accompli dans un temps donné, et court, et dans un espace géographique très circonscrit. Et pourtant pour le monde entier et de tous temps. Devons-nous  alors figer notre lecture ? Et figer les données sociales ? Assez déjà que les femmes soient écartées des responsabilités d’Eglise au motif qu’il y a 2000 ans, elles n’avaient pas le même rôle qu’aujourd’hui dans la société… Que dire aussi de l’indignation sélective[1] de l’Eglise[2] qui ne s’intéresse au libéralisme non régulé uniquement que lorsqu’il s’agit de morale familiale et sexuelle ?

    L’Eglise fait-elle semblant d’oublier que Jésus fut condamné au motif du blasphème certes, mais aussi parce qu’il était accusé de générer la violence sociale et de modifier radicalement l’ordre social ?[3]

    Les positions de l’Eglise veulent s’appuyer sur la Loi naturelle, oubliant qu’il n’y a pas plus anarchique que la loi naturelle ! Elles veulent s’adosser à la Tradition ; mais elles s’y engluent, car, comme le disait Jean XIII, celle-ci  s’élabore au fil du temps[4], comme la Création qui se construit jour après jour ; et de même que les progrès de toutes natures ont modifié la vie que nous menons, de même l’esprit humain, libéré par les enseignements de Jésus, se donne des libertés nouvelles.  Et pourquoi l’Homme, dans une relation toujours plus confiante avec son Dieu, ne serait-il pas capable de maîtriser les données nouvelles ? Dieu fait plus confiance à l’Homme que son Eglise !

     

    Clémence Cursol

    23.04.13


    [1] H.Lindell, la vie.fr  19.04.13

    [2] Même si les derniers papes ont pris des positions remarquables sur la défense des pauvres et  la condamnation du libéralisme à outrance.

    [3]  Ga 3,28 : Il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni maitre, ni homme ni femme

    [4] Et d’ailleurs, peut-on considérer, par exemple que nos rituels, comme les règles d’organisation de l’Eglise, reproduisent ceux de la première Eglise ?


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  • Certains nous alertent sur la ressemblance périlleuse de la France d’aujourd’hui avec celle des années 30 : crise économique quasi mondiale ; chômage de masse ; manifestations de populations aux abois et en colère…d’autres évoquent la France des années 50, et des relents de poujadisme : défiance envers les politiques ; haine des « puissances de l’argent ».

    Je pencherais plutôt vers une France à la George Orwell : un pays qui se mobilise sur de purs fantasmes, et se laisse manipuler par ceux qui exploitent les peurs irrationnelles.

    Dans leur majorité, les opposants au mariage pour tous ont simplement peur. Leurs gesticulations sont totalement disproportionnées avec la réalité probable des futurs mariages tant redoutés : 1% des mariages !

    Ayant vite compris que la PMA et les « mères porteuses » suscitaient à juste titre inquiétude et hostilité, les organisateurs se sont tournés vers ce thème. Or, à l’heure actuelle, la PMA, qui concerne avant tout les couples hétérosexuels, relève, et c’est très bien, du Comité d’Ethique. Quant à la gestation pour autrui, le Président de la République a  réaffirmé publiquement son interdiction sous sa mandature. Dont acte.

    Ils réclament des débats ? Non seulement plusieurs centaines d’heures de débats parlementaires se sont déjà déroulés, mais la presse se fait l’écho de débats incessants de toutes les mouvances idéologiques et politiques sur le sujet.

    Alors ?

    Une professeure de Lettres et auteure (Florence Dupont)  nommait récemment « cauchemar identitaire » ce qu’évoquait pour elle ces images prédécoupées de « famille naturelle » brandies par les manifestants.(cette notion de quatuor normé ferait pouffer de rire n’importe quel anthropologue).

    Ils se disent exaspérés. Par quoi ? Qui les a lésés ? que leur a-t-on retiré ? que les empêche-t-on de faire ? Rien. La seule réponse à cette exaspération est une peur viscérale de voir disparaître la famille hiérarchisée, avec assignation genrée des rôles et des tâches.
    C’est pourquoi ils ont relancé la polémique moribonde sur l’inexistante « théorie du genre » (encore une invention fantasmée) ; tant les angoisse la possibilité que beaucoup de prétendues « aptitudes naturelles » ne soient des constructions sociales et culturelles. Ce qui n’abolit en rien la différence des sexes, que nul ne songe à nier.

    Cependant, là où nous retrouvons le fantasme, c’est que si 40% des enfants naissent à présent hors mariage, que leurs parents se marient ou non par la suite ; 70% d’entre eux vivent entre leur père et leur mère ! Il n’y a donc nullement péril en la demeure !

     

    Il en est de même de la panique causée par l’affaire de la crèche Babyloup dont nous parlions la semaine dernière.

    « Sommes-nous en état de siège ? » demande avec une certaine ironie Raphaël Logier, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix en Provence.

    Dans un article intitulé « l’islamisation est un mythe », le sujet de l’affaire Baby Loup lui permet de dénoncer les fantasmes qui circulent en France sur l’Islam, et leur inflation galopante…

    En effet, on dirait que le simple port d’un foulard par une salariée est apparenté à « une catastrophe imminente qu’il faudrait éviter à tout prix, au prix même d’une violation des Droits de l’Homme ! ».  La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, de valeur constitutionnelle, protège dans son article 10 la liberté d’opinion Y COMPRIS RELIGIEUSE.

     

    Une pétition d’intellectuels, dont il fait partie, intitulée « NE STIGMATISONS PAS LES MUSULMANS »évoque une « laïcité dévoyée de son sens historique ».

     

    Vous trouverez ici ces deux textes, riches de réflexion/

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/28/ne-stigmatisons-pas-les-musulmans_3149730_3232.html

     

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/28/l-islamisation-est-un-mythe_3148954_3232.html 

     

    En conclusion, méfions nous des fantasmes. Si la plupart s’écroulent par la force de l’expérience empirique( le droit de vote des femmes, et la libéralisation de la contraception devaient amener le chaos !), d’autres déchaînent la violence.

    Monter en épingle des faits minimes, ou touchant des minorités, pour galvaniser les foules et exciter leurs craintes, est une tactique éprouvée.

    Souvenons-nous du « complot juif ». De la soi-disant « invasion » d’une immigration restée stable depuis 1931.

    Monseigneur Vingt Trois, archevêque de Paris, vient de nous prédire une société de violence…après avoir lui même allumé l’incendie d’un regain d’homophobie.

    Femmes et croyantes, résistons à cette France de science-fiction qui rejette, exclut, brandit des anathèmes, dresse des barrières.

     

    Michelle.C.Drouault

     


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  • Une polémique en chassant une autre, il semble que nos concitoyens français n’aient quitté les manifestations contre le droit au mariage pour tous, que pour crier au loup de la laïcité, avec….l’affaire de la crèche Baby Loup !

    Rappelons brièvement qu’une adjointe de cette crèche associative de banlieue parisienne avait été licenciée en 2008 pour avoir refusé d’oter son foulard pendant ses heures de travail.

    Si l’employeur,lors du jugement en tribunal des Prud’hommes, avait gagné en première instance ; la Cour de Cassation vient d’annuler ce jugement, estimant infondé le licenciement « pour faute lourde «  de la jeune femme, et le jugeant discriminatoire.

    Les employeurs ont déploré cette décision, qui, selon certaines personnalités intellectuelles et politiques, crée une « insécurité juridique » autour de la laïcité….

     

    Or, qu’est ce que la laïcité ? Elle est très strictement définie par la loi de 19O5 :

    Il s’agit de la laïcité de L’ETAT. L’Etat « ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte », par conséquent, les FONCTIONNAIRES de l’Etat sont tenus à une stricte neutralité religieuse.

    Les citoyens, eux , ont toute liberté d’exprimmer leurs convictions religieuses, liberté garantie par la Constitution de 1958.

    Les salarié-e-s d’entreprises privées ne peuvent en aucun cas être concerné(e)s par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat ! C’est ce qu’a déjà rappelé la HALDE, saisie de cette affaire, dans sa délibération d’Avril 2009.

    S’il existe une insécurité, elle est bien pour les salariés : en effet, après avoir avancé l’argument que certaines crèches ou garderies associatives sont en partie subventionnées par des fonds publics(mais les contrats de travail sont des contrats de droit privé)* ; on ne propose rien moins qu’une distorsion du Code du Travail pour rétablir le DÉLIT D’OPINION.

    Un projet de loi vient d’être déposé en hâte, visant à réglementer l’expression d’opinions, y compris religieuse, au sein des entreprises….

    Que stipule actuellement le Code du Travail ? L’article L 1121_1 indique que « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives, des restrictions

    qui ne seraient pas justifiées par la nature des tâches à accomplir ».

    Autrement dit, s’occuper d’enfants un foulard sur la tête nuit-t-il concrètement à cette tâche ?

    Certainement non. Voici vingt ans , beaucoup d’auxiliaires de crèches se serraient les cheveux dans un petit foulard blanc ou de couleur , afin d’aviter que les nourrissons ne se prennent les doigts dans leur chevelure, et ne portent des cheveux à la bouche…cette pratique est restée inaperçue !

    Le Code du travail ajoute qu’un règlement intérieur qui prévoirait une interdiction générale et absolue à tous ses salariés de tout signe religieux serait illicite, et puni par le code pénal(Art 225/1/4)…

    La loi semble juste et claire.

     

    Cette fièvre de laïcité conduit donc à envisager de bafouer des droits chèrement acquis,des dispositions législatives équitables, et de faciliter les licenciements « à la tête du client », en cette période de crise économique et de chômage massif !

     

    Les femmes sont déjà discriminées en raison de leur sexe et leur possibilité de devenir mères ; il va falloir y ajouter la ségrégation religieuse ! ( sans oublier les préjugés raciaux qui sévissent toujours en sous-main) .

     

    Pour « Baby Loup, qui a créé le scandale ?

    Dans cette banlieue à forte proportion de familles musulmanes françaises ou étrangères, il ne semble pas que des parents se soient plaints. L’employeur seul est monté au créneau.

     Mais on ne sera pas étonnée que figure dans le parrainage de la crèche une personnalité publique connue pour ses positions radicales sur certains sujets comme l’Islam ; et (bien qu’elle se proclame féministe) affichant des idées très anti-féministes sur la parité, la maternité, ou les mouvements de libération des femmes.

    Ce qui fausse considérablement la donne.

    Des pétitions ont été lançées, avec l’appui de journalistes, d’élus. Remettant en cause, jeu dangereux, la Loi, et la décision judiciaire alors que nul n’a été lésé….sauf la plaignante !!

    Ont suivi des sondages…

    Soi disant 83% des français seraient d’accord avec les nouvelles réglementations restrictives proposées. 

    Il ne s’agit évidemment que 83% des foyers INTERROGÉS, c’est à dire environ mille personnes,et nous ignorons comment la question a été posée.

    Mais la polémique a tant enflé que cette affaire de foulard à la crèche a même été évoquée dans l’interview du chef de l’Etat la semaine dernière !

    Comme pour la loi sur le niqab, qui ne concernait que 0,03% de la population; on légifèrerait, non pour l’interêt général, mais pour satisfaire des intêrets et des intolérances particulières, montés en épingle ? Sans ce que certains qualifient d’ » aéropage d’intellectuelles »(  une philosophe, une journaliste,une ancienne élue) cette affaire n’aurait absolument pas connu un tel tapage médiatique.

    Le résultat est qu’à l’intérieur de la crèche,l’ambiance parait très tendue, et préjudiciable aux enfants(dont encore une fois nul ne se soucie, sauf à fantasmer que l’on puisse faire du prosélytisme à un bébé de 18 mois !) L’avenir de cette structure est compromis, alors qu’elle était la seule à être ouverte 24H/24, pour faciliter la vie professionnelle et familiale des femmes.

    A l’extérieur, ce tapage augmente le racisme,la haine, la peur de la différence, la diabolisation de l’Islam….et par là même la crispation de ceux et celles qui s’estiment humiliés sans cesse.

     

    Le religieux serait il devenu obscène ? S’il était encore en vie, Roland Barthes se poserait sans doute la question avec délèctation.

    Mère française d’un militaire français tué par Mohamed Merah, Latifa IBN ZIATEN,* qui sillonne les banlieues pour y apporter  plus de paix et d’espoir, porte un foulard.

    Nul n’a encore eu, heureusement, l’outrecuidance de le lui faire remarquer.

    Saluons, au passage son combat.

     

    Michelle.C. Drouault.

     

     

    * en l’occurrence, aucuns moyens matériels ou financiers n’ont été fournis à la crèche par la municipalité

    *Mme IBN ZIATEN a publié recemment un ouvrage de témoignage :

    « Mort pour la France »

     

     


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  •  LE V DAY, C’EST LE 14 FÉVRIER, JOUR DE LA ST VALENTIN, IL SIGNIFIE AUSSI LA VICTOIRE DE L’ARRÊT DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES !

    CE JOUR LA TOUTES LES FEMMES SONT INVITÉES À SE LEVER ET DANSER POUR DEMANDER UNE SOCIÉTÉ SANS VIOLENCE ENVERS ELLES !

    http://www.youtube.com/watch?v=gl2AO-7Vlzk 

     

    EVE ENSLER ET LE V. DAY !

    EVE ENSLER, auteure de théatre,créatrice d’évènements et activiste, est l’auteure des « Monologues du Vagin » ; pièce traduite en 48 langues , et jouée dans plus de 140 pays.

    L’œuvre se joue sans discontinuer depuis 11 ans à Paris , et à Mexico.

    Eve a été lauréate en 2002 de l’ »Olivier Award Nomination » à Londres.

    Son plus récent ouvrage « JE SUIS UNE CRÉATURE ÉMOTIONNELLE, LA VIE SECRÈTE DES FEMMES DANS LE MONDE »  est un livre publié en 2010 aux éditions « Random House » ; et le « New York Times a sélectionné ce livre comme « Best Seller «  de l’année.

    Eve Ensler est aussi l’auteure de beaucoup d’autres œuvres documentaires  et théatrales.

    Elle a écrit de nombreux articles pour « « The Guardian » (U.K) ; le « Washongton Post (USA), le Huffington Post, et en France le magazine Marie-Claire.

    Elle tient une chronique régulière dans « O Magazine ».

    En 2010, grâce au succés international de ses productions, elle a été nommée »l’une des 125 femmes qui ont changé notre monde ! ».

    L’expérience d’avoir monté « Les Monologues du Vagin » l’a incitée à créer le « V DAY »,

    Un MOUVEMENT GLOBAL POUR ARRÊTER LES VIOLENCES ENVERS LES FEMMES ET LES FILLES.

    Eve Ensler a voué sa vie à stopper la violence, et à envisager une planète où les femmes et les filles seront libres de se développer et réussir leur vie.

     

    V DAY est un mouvement mondial activiste pour faire cesser la violence envers les femmes et les filles. Il promeut les évènements créatifs permettant aux organisations anti-violence existantes de sensibiliser le grand public au viol, à l’inceste, la violence domestique, les mutilations sexuelles féminines, et l’esclavage sexuel.

    Les formes d’action sont nombreuses : représentations, lectures de textes, flasmobs ; groupes de discussion, évènements de bienfaisance.

    En 2012, plus de 5800 évènements ont eu lieu dans le monde.

    LE V DAY, C’EST LE 14 FÉVRIER !

    http://www.vday.org/fr/about 

     

    MCD

     


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  • Ces temps derniers, j’ai beaucoup entendu parler d’enfants.

    Mais il ne s’agissait pas des mêmes.

    A la Fondation Abbé Pierre, qui rendait publiques les conclusions de son travail sur le mal-logement en France, j’ai vu, dans des films d’enquête, des enfants entassés avec leur mère dans des logements exigüs où faire leurs devoirs était une gageure. Une petite fille dormait dans le même canapé-lit que sa mère et son frère ; deux jeunes garçons étaient contraints d’aller coucher dans un mobile-home fourni par les services sociaux pour ne pas continuer à vivre dans une maison sans chauffage. J’ai entendu, au cours de la réunion, des mères dénoncer le fait qu’elles étaient à la rue avec leurs enfants, et devaient chaque soir chercher un hébergement différent, épuisées et la peur au ventre ; des travailleurs sociaux découragés exprimer qu’ils n’avaient plus les moyens de protéger les enfants des expulsions locatives….

    Les familles monoparentales à la rue ou en habitat précaire ont augmenté de 60%  dans la population secourue par la Fondation. Qui dit familles dit, bébés, enfants, adolescents, dont l’avenir est compromis.

    Une ministre courageuse semble vouloir prendre le problème à bras le corps…

     

    Puis j’ai visionné un documentaire enregistré quelques jours plus tôt.

    Le sujet :les enfants élevés par des couples de même sexe, et leur vécu ; et les « combats » pour avoir un enfant, de couples également de même sexe.

    Là, les  maisons étaient vastes, confortables et chaudes. Chaque enfant disposait de sa chambre avec son bureau.

    Mais le discours des enfants donnait une curieuse impression de malaise.

    Une leçon bien apprise, pour certains. Malgré l’affirmation répétée de la normalité de la situation, la détresse se lisait sur plusieurs de ces petits visages, une détresse qu’ils ne se sentaient pas le droit d’exprimer. Une jeune fille disait être satisfaite de ses « trois mamans », mais on la devinait dubitative. Un tout jeune garçon ne pouvait cacher sa souffrance de s’entendre dire dans la cour du collège que son père était « une pédale ».

    Un bébé de trois ans s’entendait dire qu’elle « n’avait pas de papa », mais X, la compagne de sa mère.

    Plus tard, nous apprenions tout des tentatives d »insémination artisanale » de deux compagnes lesbiennes, qui n’hésitent pas à rencontrer dans un hôtel un complet inconnu.

    Pourquoi le recours à cette hasardeuse et périlleuse solution ? Une PMA à l’étranger revient à 50 000 euros. Une somme qu’elles n’ont pas.

    Beaucoup d’hommes semblent tirer profit de cette demande, et soit vendent leur semence, soit proposent une méthode « naturelle » aux candidates à la maternité, c’est à dire un rapport sexuel….Où se situe le consentement dans un tel rapport ?

    Un couple d’hommes a présenté son fils né en Inde de l’un d’eux et d’une donneuse d’ovocytes, par l’intermédiaire d’une mère porteuse. Un beau petit garçon, qui va à la crèche.

    Il  a été enlevé à sa mère dix minutes après sa naissance pour leur être remis. Le père et son compagnon s’indignent que le bébé soit sans papiers de résidence en France.

    Ensuite ,nous avons visité une clinique de mères porteuses en Russie.Une future mère y expliquait laborieusement que l’enfant qu’elle portait n’était pas le sien, et qu’elle ne voulait pas s’y attacher, ni le voir à la naissance. Rémunérée l’équivalent d’un an de salaire,elle n’avait pas le droit de voir l’échographie, qui était envoyée directement au « père ».

     

    Alors, je me suis demandé dans quel monde nous vivions.

    J’ai combattu avec force les discours homophobes de ces dernières semaines, et les manifestations de peur et de rejet. Certes. Je reste persuadée que la République s’honore en proclamant l’égalité de tous les citoyens à faire reconnaître son union par la société. Evidemment.

    Mais cela s’arrête là.

    Les dérives que nous voyons poindre sont terrifiantes.

    Nous ne pouvons ainsi jouer les apprentis sorciers quand le devenir d’enfants est en jeu.

    Remercions un député PS de l’avoir rappelé dans le débat qui a suivi le reportage.

    Comme l’a signalé un psychanalyste, l’égalité entre tous les enfants, c’est qu’ils sont tous issus d’un père et d’une mère ; et il faut qu’ils le sachent !

    Personne n’a « pas de papa », il a fallu un homme pour que tout enfant voie le jour.

    Personne non plus n’a « trois mamans »(il s’agissait en l’occurrence de la mère , de sa première compagne, et de la nouvelle). Il s’agit de « références maternelles », comme nous en avons souvent eu dans les familles élargies : des grand’mères, tantes, grandes sœurs ou cousines, qui nous « maternaient » ou avaient un rôle éducatif prépondérant, en relais avec notre mère.

    Mais la mère était une personne distincte, et chacun savait qu’il n’en avait qu’une ; même si les relations avec ces autres femmes étaient très fortes, et indestructibles.

    Quand au jeune garçon inquiet, à juste titre, des moqueries de ses camarades de collège ; on aurait aimé dire à son père que vouloir vaincre l’homophobie ne doit pas empêcher la lucidité; et qu’un peu moins de revendication ostentatoire eut été souhaitable . Ce jeune garçon avait une mère, chez qui il passait deux jours par semaine ; si c’était possible, y avoir sa résidence principale eut peut être été pour lui une situation plus confortable, et moins susceptible d’être questionnée. Avoir une mère divorcée est dans une cour d’école une situation banale. Cet enfant n’est peut être pas prêt à assumer sereinement la situation. Il n’a que dix ans !

    La marginalité de sa situation ne vient-elle pas de ce qu’on lui insinue qu’il a « deux papas » ?

    Or encore une fois, il ne s’agit pas de « deux papas », mais d’un papa et d’un beau-père, COMME CHEZ LES HÉTÉROSEXUELS. Les parents de cet enfant sont son père et sa mère, qui peuvent avoir chacun un conjoint. Peu importe leur sexe.

    La non-discrimination, c’est cela : tous les enfants logés à la même enseigne.

    Il semble en l’occurrence que les adultes fassent porter aux enfants leurs fantasmes : celui que deux personnes de même sexe peuvent faire un enfant ensemble. Ils peuvent en éléver un, mais pas le faire. La différence avec les enfants d’hétérosexuels, c’est qu’un enfant sait très bien que son beau-père n’est pas son père, ou que sa belle-mère n’est pas sa mère. Et les psychologues font  consensus pour dire que le beau-parent doit se garder de vouloir remplacer le parent d’origine. ( même si le père de naissance est un inconnu). Cela n’empêche ni l’affection, ni l’autorité.

    Dans tout cela, ces parents jouent un jeu dangereux :vouloir mêler leurs enfants à leur sexualité ; et parfois les mettre en toute bonne foi en position de porte-étendard de leur propre orientation sexuelle.

    La sexualité des parents ne regarde pas les enfants ; et vice-versa.

    C’est un tabou salutaire, malheureusement en voie de disparition. Les nombreux parents qui tolèrent sous leur toit les liaisons de leurs enfants font la même erreur. On en voit certains intervenir dans les ruptures et les réconciliations ! Je ne crains pas de dire que c’est absolument obscène, et irrespectueux de la vie intime de l’enfant/jeune adulte.

    Ceci est à différencier radicalement des générations qui cohabitent faute d’accessibilité au logement. Les jeunes couples qui ont une chambre chez leurs parents faute de logement indépendant expriment d’eux mêmes ce que cette solution a de gênant pour tous les occupants.

    C’est dire si toute ingérence involontaire dans l’intimité de ses ascendants ou descendants est douloureuse.

     

    Repensant à tous ces enfants, ceux de la rue et les mal-logés ; ceux des mères porteuses, et ceux nés d’un donneur anonyme, je me disais qu’ils étaient tous abandonnés, car nul ne s’identifie assez à eux pour écouter leurs besoins.

    Qui, des manifestants « anti-mariage » brandissant des images d’Epinal ;ou des couples d’hommes acceptant de payer 100 000 euros pour obtenir un enfant, se soucie vraiment du bien être de l’ensemble des enfants de ce pays ?

    Avant de penser à donner la nationalité française aux enfants nés de mères porteuses à l’étranger ; pourrait-t- on penser à tous les mineurs étrangers isolés, souvent traités comme des majeurs par commodité, ballotés, expulsés vers des pays qui ne leur offraient que la misère et leur barrait l’avenir ?  A tous les enfants dont les parents sont sans papiers, habitent des hôtels insalubres, qui souvent prennnent feu ? Ils devraient être les premiers prioritaires !

    Et si certains ou certaines ont des centaines de milliers d’euros à dépenser (mais surtout certains vu le clivage de ressources hommes/femmes),  qu’ils sachent qu’avec cent mille euros, on peut payer le loyer d’une famille pendant six mois, en parrainer les enfants, les accueillir chez soi, les aimer, les amener à un avenir meilleur.

    Vouloir faire le bonheur d’enfants à tout prix serait crédible dans ces conditions.

     

    L’interêt général est une notion républicaine précieuse. Et l’interêt de quelques uns, toujours les mêmes, les hommes blancs de classe aisée, est en train de vouloir subrepticement passer pour l’intêret universel ; laissant de côté l’absolu scandale de la misère de tant d’enfants en France. Dans certains départements d’Outre-Mer,  et dans certains arrondissements des grandes villes de métropole, des maladies jadis éradiquées font leur ré-apparition, et les premières victimes en sont les enfants.

    Avant de fabriquer des enfants par artifice, si nous nous promettions d’essayer d’assurer une vie décente à tous ceux qui sont là ?

     

    Michelle.C.Drouault

     

     

     


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  • Appel à signer une pétition

    Voici le texte d’une pétition initiée par AVAAZ et publiée le 4 Janvier 

    2013


    « Elle n’était qu’une simple étudiante de 23 ans qui voulait prendre le bus le mois dernier, à Delhi,
     quand six hommes ont verrouillé les portes et l’ont violée sauvagement pendant plusieurs heures avec une barre de fer avant de la jeter, nue, dans la rue. Après s’être battue courageusement pour rester en vie, elle est morte samedi dernier.  


    Dans toute l’Inde, des citoyens organisent
     d’importants mouvements de protestation pour que ces agressions cessent. En Inde, une femme est violée toutes les 22 minutes, et seule une infime fraction d’entre elles voient ce crime condamné par des juges. Dans le monde, on estime que 7 femmes sur 10 seront agressées physiquement ou sexuellement au cours de leur vie. L’horreur du drame de Delhi est la goutte d’eau qui fait déborder le vase: aujourd’hui, en 2013, il est temps de déclarer la guerre aux agressions physiques envers les femmes. Nous pouvons gagner notre première bataille en Inde. 

    Le gouvernement, qui a convoqué une commission extraordinaire, est encore à l'écoute des propositions citoyennes pendant 24 heures.
     Il faut instaurer de toute urgence un meilleur suivi judiciaire et un programme de sensibilisation pour changer les comportements masculins qui engendrent des violences envers les femmes. Avec un million de signatures, nous pourrons faire en sorte que les tortures subies par cette jeune étudiante restent à l’avenir un cas isolé. »

     

    Signez cette pétition.

     

    http://www.avaaz.org/fr/inde_la_fin_des_violences_aux_femmes/?fp

     


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  • Des chrétiens, saturés de la surenchère de l’Eglise catholique institutionnelle contre le mariage pour tous, réagissent et appelle à signer une pétition.

    Pétition Trop c'est trop !
    Une manifestation hostile à la loi ouvrant le mariage à tous est prévue le 13 janvier prochain à Paris.
    L’ampleur que prend l’implication de l’épiscopat français dans la préparation de cette manifestation ne peut pas nous laisser indifférents.
    Tout d’abord, rappelons que les évêques n’ont aucun droit à parler au nom des catholiques, qu’ils n’ont jamais consultés. L’épiscopat dit vouloir un débat sur ce sujet pour faire entendre l’opinion publique française, alors qu’il ne tient aucun compte de l’opinion publique dans l’Eglise catholique, ni sur ce sujet, ni sur aucun autre.
    En effet, les chrétiens, catholiques ou d’autres confessions, sont divers dans leur approche de cette question comme des autres questions de société, et nombre d’entre eux étaient présents à la manifestation du 16 décembre 2012, avec leur parti politique ou leur syndicat, ou sous la banderole « Juifs, chrétiens, musulmans, croyants pour le mariage pour tous ».
    Rappelons aussi qu’aucune parole de Jésus dans l’Evangile ne donne d’indication sur ces problèmes de société : la seule urgence, la seule exigence, c’est l’amour du prochain, signe de l’amour de Dieu. Or l’Eglise catholique de Paris semble plus prompte à ouvrir ses bras et ses locaux aux manifestants du 13 janvier 2013 qu’aux SDF. Et, disant cela, nous tenons à saluer les chrétiens « de base » qui, dans les paroisses ou d’autres lieux, mettent activement et discrètement en œuvre l’amour du prochain le plus démuni.
    Il faut dire aussi à quel point les homosexuel-le-s sont blessés, humiliés par des arguments qui, tout en prétendant récuser l’homophobie, font d’eux des égoïstes prêts à saper les bases de la société en n’écoutant que leurs propres désirs. Ces caricatures, qui se multiplient à la faveur des appels à la manifestation, sont autant de douleurs pour ces personnes homosexuelles, et en particulier pour celles et ceux qui sont chrétien-ne-s et se sentent encore et toujours rejetés, comme se sentent rejetés beaucoup de parents chrétiens d’enfants homosexuels. Certaines interventions dans les paroisses ont fait beaucoup de mal.
    Enfin, rappelons qu’il s’agit ici d’une loi civile, qui concerne la République française et ses citoyens. Or la collusion de fait entre l’épiscopat et les partis politiques d’opposition, notamment l’UMP, dans la préparation de la manifestation du 13 janvier 2013, est une atteinte évidente et inadmissible à la laïcité.
    Pour toutes ces raisons, nous appelons les chrétien-ne-s catholiques à manifester clairement leur désaccord aux responsables de leur Eglise.
    Nous ne laisserons pas une hiérarchie qui ne nous représente pas confisquer notre liberté de pensée et de parole.

    Le Bureau de la fédération « Réseaux du Parvis »

     

    Vous pouvez la signer en cliquant sur le lien suivant :

    http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N33833Haut du formulaire

     

    Et pour plus d’infos sur les Réseaux du parvis, voici les coordonnées :

    Les Réseaux des Parvis
    68, rue de Babylone 75007 PARIS
    Tél : 01 45 51 57 13 Fax : 01 45 51 40 31
    Site Internet : http://reseaux-parvis.fr/chretiens-en-liberte/
    Page Facebook : http://www.facebook.com/FederationDesReseauxDuParvis
    Page Twitter : https://twitter.com/EgliseEnLiberte



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