• On ne peut rester insensible aux polémiques hystérisantes sur le « voile » et l’Islam qui ont agité la France ces dernières semaines.
    Il est permis de les croire propices à détourner le regard des problématiques de santé, d’emploi et de chômage, de retraites, d’ailleurs énoncées comme les premières préoccupations des français.
    Ces polémiques se sont dégonflées toutes seules : non, la mère de famille « voilée » prise à partie par un élu du RN alors qu’elle accompagnait une sortie éducative n’était proche d’aucune association fondamentaliste ; non elle n’aurait pu « faire un coup monté », n’étant initialement pas prévue pour cette sortie, et sollicitée en dernière minute en remplacement d’une personne empêchée…
    De même, l’invectiver au nom des victimes du tueur de la Préfecture, étiqueté « terroriste » avant même les résultats de l’enquête, était une erreur à double titre.
    D’une part, la loi de 1905 est très claire : seuls les fonctionnaires de l’Etat sont tenus à la neutralité, PAS les citoyens qui conservent leur pleine liberté de conscience et de manifestation de leur croyance/non croyance dans l’espace public. N’étant pas agent de l’Etat, mais simple parent d’élève accompagnateur, la dame était dans son droit le plus strict en gardant son voile.*
    D’autre part, outre que le lien systématique entre terrorisme et voile est aussi absurde que discriminatoire, il s’est avéré après enquête que Michael Harpon, l’employé de la Préfecture de Paris qui a tué 4 de ses collègues, souffrait de troubles psychiatriques profonds dont on n’avait pas pris la mesure, et n’était lui non plus lié à AUCUNE organisation terroriste.
    Le fantasme de la musulmane voilée liée à l’Islam politique, symbole indécent de l’attentat d’un terroriste sbire de Daesh, s’est donc totalement démenti .
    Mais avant que ces éléments ne deviennent des certitudes, les media ont tendu un micro à tous ceux qui souhaitaient s’exprimer sur le sujet, les plus empressés étant ceux qui font d’habitude leur fonds de commerce des phobies xénophobes . D’autres ont obéi à des peurs irrationnelles bien entretenues. Bref, il s’en est suivi le déversement d’un flot de haine contre les musulmans encore jamais vu ni entendu,  triste frère  des caricatures du Juif publiées dans « Je suis Partout ».
    Le magasine « Télérama » a relevé les discours obsessionnels de certains média sur « Islam et islamisme ; communautarisme et islamisme ; islamisme et terrorisme » et un florilège d’assertions aussi alarmistes que mal documentées.
    Jusqu’à ce que le résultat de ces logorrhées ne s’incarne dans l’acte d’un homme à l’esprit certes fragile, mais aussi ancien élu d’un parti d’extrême droite : deux vieillards ont été grièvement blessés par balles dans l’attaque contre une mosquée à Bayonne, mosquée à laquelle l’agresseur avait voulu mettre le feu…
    Souffler verbalement sur les braises de la haine n’est pas sans risques : les mots blessent et tuent.
    N’est ce pas notre devoir à nous chrétiens de le redire ?
    J’ai été abasourdie par le nombre de personnalités qui ont proposé des mesures liberticides pour tous les citoyens ( revenir sur la loi de 1905, et interdire tous les signes religieux dans l’espace public !) ainsi que par le manque de fondements de propos fantaisistes, contredits par toutes les statistiques et rapports sérieux :non, il n’y a pas plus de filles que de garçons « déscolarisés », ce serait plutôt le contraire les filles étant plus assidues aux études ; non nul n’avait vu de garçonnets réticents à tenir la main des filles… Les problèmes à l’école, ce sont la violence de certains élèves(plusieurs agressions mortelles ont eu lieu devant des établissements scolaires récemment), le manque de moyens, et le burn-out des enseignants (une directrice d’école s’est suicidée le mois dernier) Donc parfois des questions de vie ou de mort.
    Est ce que les pourfendeurs de signes religieux dans l’espace public se rendent compte que cet espace n’est pas neutre ? qu’il comporte de multiples signes voyants du christianisme, religion d’Etat en France durant des siècles ? Un des plus manifestes étant Notre Dame de Paris, dont l’incendie et la destruction partielle ont causé tant d’émoi, montrant bien notre attachement à tous à un patrimoine de culture chrétienne…
    Eglises, basiliques, cathédrales, monastères, se dressent partout. Les œuvres d’art qu’on emmène les enfants voir sont pour beaucoup inspirées  de récits bibliques ou évangéliques.
    Mais on voudrait imposer aux personnes d’autres confessions qui vivent dans ce contexte de changer leurs codes vestimentaires parce qu’ils sont trop voyants ?? Campés devant une cathédrale, nous irions enjoindre à une femme de « cacher ce voile que nous ne saurions voir » ? Faudrait il aussi interdire aux bouddhistes de se raser la tête et de porter la toge rouge ? une dirigeante de parti a même envisagé de demander aux hommes juifs de « faire le sacrifice «  de leur kippa, ne voyant pas l’indécence de parler aux juifs de sacrifice ; ils ont, je crois déjà donné…
    Tout cela est absurde, persécuteur, et ne permet en aucun cas de vivre ensemble.
    Ajoutons que la droite anticommuniste ferait bien de se souvenir que cette élimination de la religion de l’espace public a été la politique du bloc de l’Est pendant des décennies…
    Il faut se faire à l’idée que la France initialement catholique et très intolérante vis à vis des protestants et des Juifs, a fini par se forger une identité avec eux, puis avec les juifs séfarades et les musulmans venus d’Afrique du Nord après la décolonisation.
    Enrico Macias et Zinedinne Zidane sont aussi français que Catherine Deneuve.
    Et le terrorisme ? diront certains. Le terrorisme existe et il doit être combattu. D’où qu’il vienne. Mais pas par des amalgames qui ne servent que le désir de clivage de la population de leurs auteurs. Nous savons bien que le terrorisme islamiste se RÉCLAME de l’Islam, qu’il défigure, et n’a rien à voir avec les millions de croyants paisibles, d’ailleurs premières victimes des attentats en Afghanistan, en Irak, en Syrie ; leur nombre est considérable.
    Les suprémacistes blancs du KU KLUX KLAN se réclamaient entre autres du protestantisme pour tuer des Noirs, des Juifs, et agresser le catholicisme des Italiens et des Irlandais.
    Ils ont vraisemblablement contribué au meurtre d’un pasteur protestant noir, Martin Luther King. Mais personne n’a songé à stigmatiser le protestantisme et ses fidèles aux USA à la suite de ces exactions. Pourquoi ? parce qu’il était majoritaire. L’Islam reste une minorité, même si elle est conséquente. Il s’agit encore et toujours, de rapports politiques de domination.
    Derrière les multiples injonctions faites aux citoyens musulmans, comment ne pas voir le spectre malsain du colonialisme ? On conserverait encore le droit de dicter à ces populations autrefois dites « indigènes » et à leurs descendants, leur conduite et leur tenue….
    Le musulmans  sont bien honnêtes de ne pas s’inquiéter publiquement de la persistance des aumôneries dans les lycées, alors que le scandale des agressions pédophiles par des prêtres catholiques défraie la chronique. Ils le pourraient. Ils ne se plaignent pas non plus des cloches, des processions persistantes dans les villages, ou des « prières de rue » des intégristes catholiques anti-IVG  avec des photos truquées traumatisantes.  De l’Armée du Salut et de ses orchestres (on en voit moins), des Témoins de Jéhovah qui sonnent aux portes…

    Tout ce qu’ils demandent, c’est qu’on les laisse tranquilles.
    Un sondage effectué AVANT l’attaque de la Préfecture par la DILCRAH et la Fondation Jean Jaurés, et publié dans « Le Monde » indique que 42% des musulmans interrogés ont déclaré avoir souffert de discrimination dans l’emploi ; la recherche ou l’attribution d’un logement ; la santé, les contrôles d’identité. Les femmes 2 fois plus que les hommes.
    C’est affligeant.
    Lorsque 42% d’une catégorie de personnes ciblées déclarent souffrir de ségrégation, il s’agit d’une pratique, pas d’une exception.
    Le christianisme est par essence inclusif. Nous ne pouvons tolérer d’exclure personne ; nous ne pouvons tolérer qu’on s’en prenne à nos sœurs, à nos frères, par peur ou par calcul politicien.
    L’historien Gérard Noiriel a publié récemment « Le Venin dans la Plume » un essai qui montre la similitude entre les discours d’Edouard Drumont  dans « la France Juive », et ceux du polémiste contemporain Zemmour sur les musulmans et le soi-disant « grand remplacement ». Cet ouvrage nous ramène à ce que ces alarmes ont de fantasmatique : la France n’est jamais devenue « juive » mais 6 millions d’entre eux ont péri dans les camps nazis…
    Alors, puissions nous chrétiens essayer de verser « du baume dans la plume » au lieu de souffler sur le feu…

    Michelle. C. DROUAULT


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  • C’est avec satisfaction et un certain soulagement que nous avons vu rejeter voici quelques jours l’amendement à la loi de bioéthique permettant l’inscription à l’état-civil français d’enfants nés d’une GPA pratiquée à l’étranger.

     

    Cette modification aurait permis de les inscrire comme issus de leur père(c’est en général avec ses gamètes qu’est pratiquée la GPA) ET de l’épouse du père, « mère d’intention », avec un effacement complet de la mère biologique.
     

    Certains parlementaires avaient évoqué assez rudement un « blanchiment » de la GPA.

    Outre qu’il s’agissait de reconnaître administrativement une pratique strictement interdite en France, l’introduction de la « mère d’intention » comme seule mère entrait en contradiction avec le droit français : celui-ci estime que la mère est celle qui accouche, point.

    Sauf en cas d’adoption pleinière, où il y a rectification de l’acte de naissance, ce qui est un processus différent.

    Ces enfants continueront donc à être déclarés comme ceux de leur père et de celle qui les a portés, puis ensuite adoptés par leur belle-mère, l’épouse de leur père. Pour les couples d’hommes, l’époux du père sera l’adoptant.

    Cette législation lisible et cohérente n’avait pas de raison d’être modifiée. Les enfants nés de GPA n’ont jamais été « sans papiers » comme on a pu le prétendre.

     

    On objectera que dans la PMA, est aussi reconnue comme mère l’épouse de la mère au titre de « mère d’intention ». C’est exact.  Et cela pose problème , car tôt ou tard , l’amendement repoussé reviendra sur la table au motif de  « l’égalité » ; notre société ayant beaucoup de peine à comprendre que l’égalité n’est pas la similarité.

    L’intention n’est pas l’adoption. Elle ne peut à elle seule rendre parent. C’est ce que nous disons pour la GPA.

    S’agit il alors d’un décalque du principe juridique français  selon lequel est le père d’un enfant le mari de sa mère ? Le but étant à l’origine (code de 1804) dans certaines situations, de substituer à un père biologique défaillant, mineur, adultérin, ou « immontrable » car de classe sociale ou de rang inférieur, le père « social » qui léguera son patrimoine.

    Ce principe certes discutable, a permis de camoufler en connaissance de cause ou dans l’ignorance des intéressés, des liaisons réprouvées par les circonstances géopolitiques (guerres, occupations) ou sociales. Peut on le considérer encore d’actualité ? 

    En Europe, on ne jette plus guère l’opprobre sur les mères célibataires (encore que, l’hostilité à la PMA « pour toutes » ne tient elle pas à ce préjugé tenace ?) nous ne sommes plus en guerre et les classes sociales sont assez homogènes

    Mais surtout a-t-il une cohérence pour un couple de même sexe ?

    Quid de l’enfant si les parents se séparent ? Les mouvements féministes luttent à juste titre contre l’indifférenciation des parents lors des séparations, qui nie la relation spécifique d’un enfant à sa mère, et le pôle de sécurité qu’elle incarne. Parce que les parents sont deux femmes, la mère perdrait sa spécificité ? C’est parce qu’elle est celle qui a porté, échangé, donné naissance, allaité, que la mère représente pour l’enfant l’attachement le plus nécessaire ; pas juste parce qu’elle est une femme ! Les gardes partagées avec les « mères d’intention » risquent de s’avérer aussi problématiques…

     

    On peut interroger également cette notion contemporaine récurrente d’ « intention », qui devient prépondérante.

     Je l’ai déjà évoqué brièvement, dans certains pays anglo-saxons, il suffit de se déclarer « femme » de se sentir « femme » et d’avoir l’intention de se comporter comme telle, pour en être une.. Des personnes transgenre ont donc commencé à infiltrer tous les lieux dédiés aux femmes, (refuges, accueil) même lorsqu’ils avaient conservé leur anatomie masculine. D’où des dérapages inévitables, et la terreur des femmes, les « vraies ». Ces personnes ont également « raflé » toutes les premières places de compétition sportive féminine… Elles avaient « l’intention »  d’être femmes, mais gardaient leurs hormones mâles avec la force subséquente.

    Sommes nous dans la société du faux semblant ? du « faire comme si » ?

    Freud disait qu’on ne renonce jamais à un désir…

    Ainsi a été rejeté lors du vote de la même loi sur la bioéthique un amendement visant à permettre aux femmes transgenre s’étant « déclarées »  hommes, mais ayant conservé leur utérus, d’avoir accès elles aussi à la PMA.  La seule idée qu’un enfant puisse avoir une mère qui est socialement un homme pose un énorme problème de repères !!!

     

    Il est à noter que la notion d’ « intention » dépasse la sphère privée.

    On peut à présent être condamné(e) pour avoir eu l’ « intention » de commettre un acte terroriste. Cela peut sembler légitime.

    Mais qu’en est il de celui ou celle qui, ayant tout préparé , réalise l’horreur de ce qu’il va commettre et renonce ?

     

    Le monde moderne souvent nous déconcerte. Mais je continue à déplorer l’absence de débats contradictoires animés, riches , dans les respect les uns des autres, qui nous permettrait de poser tranquillement toutes ces questions sur la table. Sans postures partisanes. Et d’y voir plus clair, dans l’intérêt de ceux et celles qui bâtissent notre avenir : nos enfants et petits enfants.

     

     

     

    Michelle .C. DROUAULT

     


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  • Un projet de loi devrait permettre prochainement d’ouvrir la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes, quelle que soit leur orientation de vie ou leur état marital.

     

    Devant de tels enjeux, qui concernent l’avenir de notre société, on note une désolante absence de véritable débat.

    D’une part un mouvement bien connu pour son opposition précédente au mariage « pour tous » se dresse contre « la PMA sans père », au nom de la paternité. De l’autre, les partisans de la loi, s’ils la saluent, estiment qu’elle ne va pas assez loin…

    Et tous ceux et celles qui s’interrogent sur des questions éthiques, philosophiques, humaines, semblent évincés, voire cloués au pilori.  Les rares débats médiatiques se réduisent souvent à des oppositions binaires, voire caricaturales.

     

    Or, des questions de fonds s’imposent :

    -Voulons nous vraiment, en généralisant ce procédé, dissocier la sexualité de la procréation ; les relations humaines de la création d’un être vivant ?

    Quelles seront les conséquences sur le psychisme des mères et le vécu des enfants ?

    - Est il légitime, comme le dit entre autres la philosophe S. Agazinski, « d’abandonner la logique médicale de lutte contre l’infertilité pour répondre à des demandes sociétales » ?

    -le remboursement d’une telle pratique ne relève pas du secteur de la santé ; n’est il pas choquant que la collectivité réponde à des besoins individuels alors que beaucoup de citoyens(et de citoyennes !) doivent encore renoncer à des soins pour prise en charge insuffisante ? A l’heure où on s’ingénie à trouver des moyens de gratuité des garnitures périodiques pour les femmes en précarité, où soins dentaires et lunettes peinent à être couverts ? Où l’Aide médicale d’Etat ne couvre que les soins d’urgence ?

    -Enfin, l’introduction de la notion de « parent d’intention »n’est elle pas dangereuse, et ne peut elle conduire à plus ou moins long terme à la légalisation de la GPA, pourtant à juste raison interdite en France ?

     

    Je n’ai pas la prétention d’apporter des réponses à ces questions. Mais elles méritent d’être posées. De même que les causes réelles, tant des oppositions farouches que des engouements sans réflexion, doivent trouver des tentatives d’analyse.

     

    Il n’est pas égal d’attendre un enfant issu du désir pour un homme, qu’il inclue un projet de couple ou soit le résultat d’une éphémère nuit d’ivresse ; d’espérer que le bébé ait les yeux ou le don pour la musique de la personne qu’on aime ou qu’on a apprécié quelques instants, que de choisir un donneur sur dossier. Il n’est pas égal d’avoir du plaisir au moment de la conception d’un enfant, ou d’avoir un embryon implanté lors d’un acte médical.

    Les femmes qui ont eu recours à la PMA pour des raisons d’infertilité de leur conjoint le savent bien.

    Et si le désir pour un homme est impossible ?
    C’est là que la question devient difficile et délicate. Car l’enfant étant une personne, il n’existe pas de « droit à l’enfant »…

     

    Il semble néanmoins que détracteurs comme promoteurs de la « PMA pour toutes » se trompent de combat.

    Les opposants qui crient « Liberté, égalité , paternité » cachent mal, derrière ce slogan leur véritable préoccupation : que des femmes puissent avoir des enfants sans le contrôle d’un homme leur est insupportable. C’est le modèle patriarcal de la famille qu’ils ressentent attaqué.  

    Si le code civil napoléonien de 1804 consacrant l’inégalité essentielle des époux et parents n’a été transformé qu’à partir de 1970 pour aboutir à l’autorité parentale conjointe , puis le divorce par consentement mutuel, la tentative de reprise en main des femmes a été très rapide. Suite à la conquête fondamentale de leur émancipation : la contraception et l’avortement légal, le contrôle exercé sur elles glissait peu à peu des doigts des dominants.

    C’est donc sous couvert de progressisme et d’égalitarisme que l’offensive a été menée pour être mieux acceptée : effacer les différences de statut entre les femmes mariées et les autres pour mieux les contrôler toutes. Tout homme a pu reconnaître un enfant sans l’aval de la mère ; et toute reconnaissance a donné à cet homme l’autorité parentale, même en l’absence de projet de vie avec elle et l’enfant. Notons qu’il n’en est pas ainsi dans beaucoup de pays d’Europe. En Allemagne, la mère doit consentir à la reconnaissance, et l’approuver comme exacte ; en Suède et en Italie, la mère qui ne vit pas avec le père de l’enfant garde seule l’autorité parentale, le père conservant un droit/devoir de surveillance et d’éducation.

     

    En France une femme ni mariée ni pacsée n’a absolument aucun lien juridique avec le père de ses enfants(c’est à eux, pas à elle, qu’il doit une pension alimentaire). Néanmoins les Juges aux Affaires Familiales ont pu être saisis de litiges de couples de concubins, dés lors qu’ils étaient parents…

    Et les enfants, seul lien possible, ont été instrumentalisés pour servir de moyens de contrôle.* 

    Des contentieux inadmissibles se sont installés autour d’enfants otages, parfois enlevés ou séquestrés par des pères(divorcés ou non) impuissants à empêcher une séparation, ou laisser une femme avoir une vie autonome.

    Assez vite, avoir un enfant avec un homme est devenu synonyme d’avoir un boulet, une chaine au pied, car le droit à l’erreur était payé trop cher : des femmes se sont vues assignées à résidence, privées de promotion professionnelle, harcelées, par des hommes avec qui elle n’avaient parfois jamais eu de projet de vie, « au nom de l’enfant ».

     Pour certaines , cela a signifié être en danger de mort avec leur enfant, ou mourir :

     les féminicides et infanticides représentent 25% du total des homicides. 82 femmes depuis Janvier 2019 ont été tuées par un conjoint , ex –conjoint ou partenaire dans un contexte de séparation. La moitié d’entre elles laisse des orphelins, parfois bébés. Certains enfants ont été tués par leur père avec leur mère ; ou dans le seul but de se venger de la mère( un accusé a récemment reconnu ce mobile).

     

    Faut il s’étonner que dans ce contexte, les femmes veuillent vivre en paix avec leurs enfants, et commencent à privilégier des modes de conception qui les délivrent de pareilles épées de Damoclès ? Non.

     

     

    Mais paradoxalement, les opposants principaux à la PMA sont aussi ceux qui ont le plus appuyé les mouvements de pères séparés réclamant toujours plus de coercition sur les femmes.

    Récoltent ils ce qu’ils ont semé… ?

     

    Du côté des promoteurs inconditionnels de la PMA, on brandit des études établissant que les enfants élevés dans des familles homoparentales n’allaient pas plus mal que les autres. Heureusement ! la capacité des personnes d’élever des enfants est absolument indépendante de leur orientation sexuelle, et deux femmes peuvent être de bons parents.

     La question n’est pas là. Par ailleurs, être élevé sans père présent au quotidien ne veut pas dire être privé de modèles masculins (grand père, oncle , parrain, etc).

    La question est que si la PMA est ouverte à toutes les femmes, on va fabriquer sciemment des enfants qui ne connaîtront pas leur filiation biologique. Or savoir d’où nous venons, où sont nés nos aïeux, leur histoire, tout cela est constitutif de notre personnalité, de notre sécurité intérieure, de notre sentiment d’appartenance . Les enfants nés par PMA dans un couple hétérosexuel et au courant de leur conception, recherchent presque tous leurs origines, car c’est une quête légitime que de savoir quelle combinaison génétique a produit l’être unique que nous sommes. La fiction de parenté offerte aux enfants de couples de femmes sera purement sociale(la compagne de la mère) Ceux nés de mères célibataires n’auront pas de possibilité de recherche en paternité, seulement de connaissance de l’identité (s’il accepte) ou des caractéristiques de leur donneur. Comment se sentiront ils lorsqu’ils deviendront parents à leur tour ? 

    Leurs enfants n’auront de grand parents que d’un seul côté, ou des grand parents « d’intention ». Feront ils une différence avec leurs petits-enfants « biologiques » ? Nous n’en savons rien.

    Ces parentalités « d’intention » posent un énorme problème : suffit t-il de se vouloir ou se déclarer parent pour l’être ? c’est le modèle de la GPA : substituer à la mère qui a porté l’enfant et lui a donné naissance une mère « d’intention »(il est à noter que le père , lui, ne saurait être intentionnel, et que c’est avec ses gamètes-donc sa marque de fabrique-que l’enfant est conçu, puis il devient le père social dans une continuité rassurante..)

    Cette mère d’intention n’a aucun lien, biologique ou charnel, avec l’enfant, tout comme l’épouse ou la compagne de mères lesbiennes ayant conçu un enfant par PMA.*2

    Il ne s’agit donc pas ici de vie quotidienne et d’éducation, mais de filiation et de transmission.

    Cela mérite réflexion, débats, controverses, prudence.

    Il n’en est rien. Invectives et apostrophes continuent à pleuvoir dans un vide abyssal de pensée.

    D’autres questions surgissent : la PMA implique des traitements hormonaux massifs. Quels risques pour la santé des femmes ? Elle inclut des matériaux techniques sophistiqués et coûteux. Qui a intérêt à mettre ces produits sur le marché ?

    Enfin , du point de vue idéologique, certaines femmes ont fait remarquer combien l’accès aux soins était en ce moment problématique : hôpitaux en grève, urgences saturées, maternités fermées. Elles ont fait observer que le féminisme n’avait de valeur que s’il proposait l’émancipation et le bien-être de TOUTES les femmes, pas la satisfaction d’une demande minoritaire.  A laquelle on ne pourrait répondre qu’en tant que cerise sur le gâteau, une fois la santé de la majorité des femmes assurée. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.

    Est il plus facile aux pouvoirs publics de satisfaire cette demande que de réformer le système de soins, et le système judiciaire, afin que la vie des femmes cesse d’être une lutte permanente ?

    Encore une fois, je ne fais que m’interroger.

    Les commentaires seront ici les bienvenus…

     

     Michelle. C. DROUAULT

     

     Notes

     

    * 1 C’est le sujet du film brillant de Xavier Legrand : « Jusqu’à la garde ».

    *2 On ne peut s’empêcher de penser au « changement de sexe déclaratif » proposé dans certains pays anglo-saxons : il suffirait de se vouloir femme pour l’être…ainsi certains hommes se sont ils introduits dans des espaces réservés aux femmes pour leur sécurité, avec cet argument de l’intention et du ressenti d’être une femme : résultats, violences et tentatives de viol, ces personnes étaient restées biologiquement des hommes…

     

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  • Le décès d’une jeune hollandaise de 17 ans a fait couler beaucoup d’encre la semaine dernière, et provoqué les rumeurs les plus folles :la jeune fille aurait été « euthanasiée »,  comme la législation des  Pays-Bas l’autorise sous certaines conditions.

     

    Il n’en est rien ; et le sujet ici n’est pas l’euthanasie, mais la surdité-volontaire ou non- de la majorité des sociétés sur les conséquences des violences sexuelles subies par les enfants et les femmes.
     

     

    NOA POTHOVEN avait 17 ans.
     

    A 11 ans, elle avait été victime d’agression sexuelle ; puis à 14 ans, elle avait subi successivement deux viols.

    Nous ne savons rien des éventuelles procédures judiciaires et de leurs résultats.
    Mais cette agression et ces crimes avaient conduit la jeune fille à un état de dépression sévère et un syndrome post traumatique, qui avaient nécessité une douzaine d’hospitalisations en quelques années.

    Les traitements n’avaient pas donné les résultats escomptés, et Noa vivait une situation de souffrance psychique et morale qu’elle décrivait comme insoutenable.

    Elle avait d’ailleurs publié un livre pour décrire ses souffrances. Sans pour autant parvenir à s’en délivrer.

    « la vie m’est insupportable » écrivait elle récemment.

    La cause précise du décès de Noa est qu’elle avait cessé de manger et de boire pour se laisser mourir, refusant qu’on l’alimentât de force. (la rumeur d’une euthanasie est due à une démarche antérieure de sa part auprès d’une clinique la pratiquant, qui lui avait opposé un refus)

    Plusieurs questions s’avèrent pertinentes :

    Âgée de 17 ans, Noa était mineure, donc légalement une enfant. Ses parents avaient par conséquent la possibilité d’exiger à sa place une alimentation artificielle.

    Ils ne l’ont pas fait, et il est hors de question de les juger. Mais Noa ne semble pas avoir été traitée en mineure, c’est à dire en personne devant être protégée y compris d’elle-même, et du poids d’avoir des décisions à prendre.

    On peut aussi s’interroger sur les motifs du médecin qui a donné son accord à cette solution ultime :le serment d’Hippocrate n’enjoint il pas de chercher à soigner les patients , et sauver leur vie avant tout, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants ?

    Le mal était il incurable ?

    Toutes les recherches , à présent mieux connues, sur le syndrome post traumatique et les violences, expliquent que l’agresseur « colonise «  le cerveau de la victime, et que celle-çi se voit alors avec les yeux de son agresseur : dévalorisée, objetivée, et ne méritant pas de vivre.

    Et cette volonté de l’agresseur de la détruire, elle la retourne contre elle-même.

    Il n’est donc pas étonnant que Noa ait perdu l’envie de vivre, comme elle l’a hélas répété plusieurs fois avant sa mort.

    Ces explications scientifiques étaient elles suffisantes pour éviter de « prendre au pied de la lettre » sa volonté d’en finir ? A-t-elle suivi des thérapies spécialisées ?

    Nous ne le savons pas.

    La résignation des parents de Noa interroge autant que l’obstination désespérée de ceux de Vincent Lambert…

     

    Cette mort injuste n’est elle pas le résultat des errements d’une société incapable de protéger les enfants, les filles et les femmes, des prédateurs sexuels ?

    Quand ils sont enfin jugés, les criminels sexuels et pédocriminels sont condamnés à des peines qui peuvent paraitre dérisoires. Il arrive qu’ils soient libérés pour « bonne conduite » et récidivent.

    Les dénis massifs devant le mouvement « MeToo » ; les atermoiements de l’Eglise catholique devant la pédophilie qui la gangrène ; les procès en diffamation envers les victimes qui osent parler, sont la preuve que les sociétés européennes (et nord américaines), malgré leur progressisme affiché, protègent les violeurs, et non pas les violé(e)s !

    La terrible impuissance qui consiste à dire que la victime »n’a plus qu’à mourir », révolte.

    Car alors, c’est l’agresseur qui a gagné ; sa victoire est complète ! Il avait détruit le corps et le psychisme de sa victime, il détruit son âme, il fait imploser sa famille démunie.

    Et si c’est un pervers, il en jouit.

    Tous ceux qui ont travaillé en hôpital auprès d’adolescents et jeunes adultes, et ont été en contact avec des rescapés du suicide peuvent témoigner d’une chose : une fois sauvés et leurs esprits retrouvés, la plus part regrettent leur geste, estimé vain et insensé.

    Les suicides par médicaments peuvent « griller » les cellules du foie, la seule solution reste la greffe, ce qui est un long parcours. Les défenestrations provoquent des fractures multiples, qui nécessitent de nombreuses opérations.

    Heureusement, ils mesurent qu’ils ont la vie devant eux..

    Si Noa avait été soignée de manière adéquate, en serait elle arrivée à ces conclusions ? c’est impossible à dire.

    Néanmoins, les souffrances telles que celles de Noa sont évitables.

    Au premier chef, en établissant dans tous les pays des programmes de prévention des agressions sexuelles, et de ce que l’on appelle la « culture du viol » c’est à dire la permissivité morale dont jouissent les agresseurs. Cela passe par l’éducation, et des campagnes publiques et médiatiques.

    En créant les conditions d’une judiciarisation adéquate, qui pose clairement l’interdit.

    Or en France , nous sommes toujours abasourdis et choqués que, malgré des demandes réitérées des citoyens, de certains parlementaires, et des groupes de défense des mères et des enfants, il n’existe TOUJOURS PAS de seuil d’âge de consentement à un acte sexuel, comme dans les autres pays d’Europe(il varie alors de 12 à 16 ans). Plusieurs enfants, entre 9 et 12 ans( !!!) ont récemment été jugés « consentants par défaut » en France.. Alors que la Grèce vient de promulguer une loi déclarant que tout acte sexuel non consenti est un viol.

    Enfin, si une prise en charge psychologique est systématiquement proposée en cas d’attentat ; si des cellules psychologiques sont facilement mises en place en cas d’évènements traumatisants touchant une collectivité, qu’en est il des victimes d’agression sexuelle, quel que soit leur âge ?

    La docteure Muriel Salmona, spécialiste du syndrome post traumatique, estime que depuis presque 30 ans, on sait traiter les conséquences psycho traumatiques des violences.

    Mais ce n’est pas enseigné dans les facultés de médecine ! Seuls les médecins et médecins psychiatres des Armées sont formés à cette discipline.

    Selon Mme Salmona, ces lacunes sont un véritable scandale de santé publique.

    Car non soignés, ces troubles provoquent dépressions, addictions, anorexie, boulimie, crises d’angoisse, scarifications, tentatives de suicides. Et suicides « réussis ».

    On se préoccupe à juste titre de la généralisation des vaccins, la santé mentale n’est pas une option facultative !

    Qu’attendent les sociétés européennes (et les autres dans le monde !) pour mettre en place des politiques ambitieuses de soins aux victimes ?

    Au lieu de cela, il n’est pas de semaine sans que l’on entende fustiger la soi-disant « psychologie victimaire » de celles et ceux qui dénoncent sans relâche une situation indigne des sociétés démocratiques modernes : la tolérance du statut de proies potentielles pour les femmes et les enfants.

    Ce n’est pas une fatalité. Juste un enjeu crucial pour l’avenir.

     

    Michelle. C. DROUAULT
     

     

     

     


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  • « le Silence des Autres » est un film documentaire sur la loi d’amnistie promulguée en 1977 en Espagne, deux ans après la mort de Franco, et ses conséquences.

     

    En effet , si la fin de la dictature et le retour progressif à la démocratie ont impliqué que sortent de prison les détenus politiques, arrêtés pour simple délit d’opinion, les Cortès(Parlement) ont ajouté un deuxième volet à la loi : l’amnistie AUSSI pour les anciens dirigeants, policiers et militaires  de l’ancien régime. Une « Amnistie générale » destinée à « faire taire les rancoeurs » et provoquer « l’oubli » de cette période sombre, qui a tout de même duré plus de 40 ans…
     

     Or ce vocabulaire, qui n’est pas anodin, est en complet décalage avec la réalité : en 1936/39 suite à la Guerre Civile espagnole, où les Républicains ont combattu avec courage les troupes de Franco qui préparaient un putsch militaire, des milliers de personnes ont été arrêtées, détenues, torturées, éliminées, parfois lors de meurtres collectifs ; et la répression du régime franquiste installé s’est poursuivie régulièrement jusqu’en 1975, forçant des millions d’espagnols à l’exil.

     

     Si la « rancœur » peut concerner des conflits de voisinage, et « l’oubli » des fautes mineures, il ne peut en être question pour des crimes contre l’humanité !

    Nous savons que demander à des victimes l’oubli est une violence supplémentaire insupportable.

    Ce documentaire est le récit du combat contre l’oubli de tous ceux qui n’ont jamais obtenu justice pour eux mêmes ou leur proches décédés.

     

    Trois figures sont marquantes :

     Marià, dont la mère fut arrêtée et tuée par les franquistes dans son village quand elle n’avait que 6 ans, n’a jamais pu récupérer sa dépouille pour l’enterrer décemment. Tous les ans elle fleurit les bords de l’autoroute bétonnée qui recouvre maintenant le charnier. Ses multiples démarches auprès des autorités n’ont eu aucun succès.

     

    Un homme d’une soixantaine d’années à Madrid s’est aperçu qu’il vivait dans la même rue que son ancien tortionnaire « Billy el Nino », tristement célèbre personnage, pourtant jamais inquiété en vertu de cette loi d’amnistie.

     

    Enfin, voici 28 ans, bien après la fin du franquisme, une femme a été victime d’une pratique qui a perduré avec la complicité de l’Eglise catholique espagnole : célibataire, on lui a fait croire que son bébé était mort, pour le faire adopter clandestinement par un couple. Elle recherche son enfant.

    Pour contourner la loi d’amnistie dans leur pays, et faire traduire en justice ceux qu’ils considèrent coupables de crimes contre l’humanité ;pour récupérer et ensevelir dignement leurs morts, toutes ces personnes se battent avec l’aide d’une juge argentine, prête à requérir contre eux. Mais elle se heurte au silence et aux refus de l’Espagne, son action est entravée.

     

    Ce documentaire éprouvant montre l’onde de choc que constitue la violence à la fois pour els intéressés et les générations suivantes. Il nous dit que les propos lénifiants sur « l’oubli » se heurtent à notre soif légitime de justice et de vérité. Une soif insatiable.

     

    Le système a bien fonctionné : interrogés par un journaliste , des jeunes espagnols d’une vingtaine d’années disent tout ignorer des années noires du franquisme et de l’amnistie mortifère.

    Ici en France, malgré tous les efforts faits, 21% des 18/24 ans disent n’avoir pas entendu parler du génocide des Juifs…

     

    Alors, écrivons, sans relâche, contre l’oubli ; informons les jeunes, dans l’espoir que tous ces crimes soient les derniers et ne se reproduisent jamais.

     

    Michelle. C. DROUAULT
     

     Nota : pour les parisiens, le film passe au cinéma l’Arlequin…

     

     

     


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  •  

     J’aurais aimé ne pas écrire ceci à l’occasion du 8 mars.

     

    J’aurais aimé écrire sur du festif, de l’optimiste( la marée humaine des femmes espagnoles  vendredi dernier) vous montrer des ballons multicolores, vous faire entendre des chants enthousiastes…comme à l’origine de la reconnaissance visible de ce jour en France, le 8 mars 1982. Un jour inoubliable.

    Mais voilà, ces belles images ont été submergées par la colère et la tristesse devant l’actualité :

     

    Au scandale de l’impunité des prêtres pédophiles-ou plutôt pédocriminels- médiatisé en France par le remarquable film de François Ozon »Grâce à Dieu », vient à présent s’ajouter  la révélation d’autres crimes aussi révoltants : les agressions sexuelles et viols de religieuses par des prêtres, perpétrés en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique, depuis plusieurs décennies.

     

    Les témoignages produits sont glaçants.

     

    Comme pour les enfants, ces  agressions n’ont pas provoqué de résistance. On a conduit les victimes à les accepter par une confusion volontaire et une manipulation mentale perverse :

    Leur faire croire que le prêtre est un représentant de Dieu, et non un serviteur de Dieu et des fidèles. Qu’il est « un peu Dieu », et que se soumettre à lui est se soumettre au Seigneur, quoi qu’il vous commande.* Le tout dans une hiérarchie genrée bien comprise : le représentant de Dieu ne peut être qu’un homme (représentation masculinisée : Dieu n’a pas de sexe) et cet homme a tout pouvoir sur les femmes et les enfants. Il « sait » mieux qu’eux ce qui est bon pour eux/elles.

    L’abus spirituel est ici monstrueux. L’une des victimes dit avoir été contrainte à des fellations à un prêtre »pour lui montrer l’amour de Jésus ».

     

    Ces femmes sont peut être naïves, mais se voir imposer des actes qui leur répugnent, être contraintes à briser leur vœu de chasteté, sous le prétexte d’atteindre l’amour de Dieu, elles ont senti que ce n’était pas normal Que leur esprit était méprisé autant que leur corps. Elles ont alors sombré dans un chaos mental terrible dont elles n’ont osé parler à personne.

     

    Mais le pire est le cynisme avec lequel nombre de ces prêtres ont obligé des religieuses enceintes de leurs œuvres à avorter, même à des termes avancés ; ce qui constitue un crime dans la plus part des pays. Le récit d’une religieuse dont la condisciple a été forcée de laisser tuer son fœtus de 8 mois(donc viable) par injection létale in utéro, pour accoucher d’un enfant mort, arrache des larmes  d’horreur.

    Le prêtre père de ce bébé, la supérieure du couvent complice et le médecin, sont des criminels. Les voilà les « tueurs à gage » évoqués par le pape François à propos de l’interruption volontaire de grossesse quelques mois plus tôt. …

     

    Au delà de la révolte au sujet du double crime commis sur cette religieuse, et des effroyables répercussions qu’il a pu avoir tant sur sa santé physique que psychique, une évidence se dessine : un certain clergé catholique ne croit pas vraiment que l’avortement soit un crime.

    Pour lui, il n’en est un que lorsqu’il est décidé et voulu par la femme.  Sinon, il peut être allègrement pratiqué sans états d’âme , jusqu’à l’assassinat d’un enfant viable, dés qu’il s’agit de dissimuler les méfaits d’un prêtre prédateur.

     

    Pour la façade, on proclame que supprimer volontairement un embryon de quelque semaines est un forfait abominable, quelles que soient les circonstances. Dans les pays où le catholicisme est religion d’Etat, on laisse mourir des futures mères aux grossesses pathologiques menaçant leur santé plutôt que de les faire avorter, car ce discours culpabilisant ont fanatisé de nombreux médecins. Récemment en Argentine, une fillette de 11 ans victime d’un viol incestueux a été contrainte d’accoucher à 32 semaines d’un grand prématuré de 500 grammes, alors qu’elle suppliait « qu’on lui enlève ce que le vieux avait mis dans son ventre ». Il s’agit d’une torture physique et morale d’une enfant déjà victime, traitements « inhumains et dégradants » tels que définis par les Conventions internationales.

     

    Au nom de la foi ? Nous n’avons pas entendu le Saint Siège sur le sujet.

     

    Une évidence saute donc aux yeux : l’Eglise en tant qu’institution ne respecte pas la vie des femmes et des enfants.

     

    Son seul but comme institution est de contrôler les femmes. Elles enfantent ou n’enfantent pas selon les diktats de prélats qui s’estiment au dessus des lois, et Dieu n’a rien à voir dans tout cela.

    S’il y avait une définition à donner du blasphème, je choisirais sans doute celle là.

    Cette démystification était nécessaire. Nous savons maintenant clairement à quoi nous en tenir.

     

    Mais l’Eglise catholique se relèvera-t-elle ?

    Ceux qui ont commis ces crimes seront ils poursuivis par la justice civile ?

     

    Il le faudrait. Et il faudrait que comme les victimes des prêtres pédocriminels, ces religieuses se groupent et portent plainte.

     

    En attendant , les ballons multicolores , ce sera pour aune autre fois…

     

     

    Michelle.C. DROUAULT

     

     

    * je cite ici Christine Pedotti, qui dans une des ses interventions récentes , s’exclame

    « les victimes de pédophiles disent presque toujours que pour elles, le prêtre c’était Dieu.

    C’est de la théologie de comptoir ! »

     

    * 2 communiqués complémentaires :

     

    https://www.viereligieuse.fr/Communique-de-presse-5-mars-2019

     

     https://www.dropbox.com/s/e1xk1uxax34mno8/Communiqué Parvis 9 mars 2019.pdf?dl=0&fbclid=IwAR2hC0QkXtD6a_fmPfc00SrBYmE-fmJRaX-fXLDsbJNc0KdIvUN_zz4pe2A


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  • « PUPILLE »  est un très beau film, émouvant et sincère. Il  essaie de suivre avec objectivité et honnêteté le parcours d’une accouchée sous X ; d’une jeune femme candidate à l’adoption ; et surtout d’un bébé, le petit Théo, entouré de travailleurs sociaux motivés à faire de leur mieux pour lui assurer un projet de vie harmonieux malgré des débuts difficiles.

     

    Tous les bébés figurant Théo de la naissance à 8 mois sont extraordinaires.
     
    Merci à leurs parents de leur avoir permis de sensibiliser le public à cette problématique souvent mal connue, ou entachée de fausses informations(un hebdomadaire, pour résumé du film, dit que la future adoptante « attend le bon vouloir » des services de l’Etat !)

    A une époque où Françoise Dolto est souvent décriée ou mal interprétée, on peut apprécier la démonstration que le bébé est une personne, qui comprend tout ( pas les mots, mais leur sens) et souffre quand la parole n’est pas là. La séquence où l’électrocardiogramme de Théo se modifie au fur et à mesure qu’on s’adresse à lui, est magnifique.

    Cependant, on peut déplorer que les différents protagonistes (assistantes sociales, éducatrice, assistant familial) sous couvert d’explication et de pédagogie, nous fassent parfois un véritable cours magistral sur la législation et les procédures concernant l’adoption.

    Au détriment de la spontanéité et la vraisemblance.

    La mère de naissance est un peu trop lisse ; on ne sait pas grand chose de sa vie.

    Ayant moi même travaillé à l’Aide Sociale à L’Enfance, je l’estime peu représentative de la majorité des mères souhaitant accoucher anonymement, ou contraintes de le faire.

    D’autres questions sont ouvertes : la proposition faite à cette jeune femme pour qui la maternité est impossible de « dire au revoir à son bébé si elle s’en sent la force » parait une épreuve insupportable, contraire à toute déontologie. Cette femme-comme beaucoup- refuse de voir ou toucher son bébé, afin de se préserver. 

    Jadis les personnels soignants, peu ou pas formés, portaient facilement un jugement moral sur les « abandons »(j’en ai été témoin) et insistaient pour présenter l’enfant à sa mère, dans l’espoir qu’elle revienne sur sa décision. Culpabilisée, la mère se rétractait, mais vite dans l’incapacité d’assumer cet enfant, revenait le placer en recueil temporaire. Ce qui le rendait non-adoptable… Les mentalités, les pratiques, évoluent dans le bon sens : les personnels ont à présent une attitude de neutralité bienveillante, et surtout le respect des volontés de la mère, quelles qu’elles soient. Et depuis une vingtaine d’années, les mères « sous X » peuvent être accompagnées après la naissance, et ne sont pas lâchées dans la nature.

    Épreuve trop dure pour la mère, mais manque de mots pour l’enfant ; le film raconte comment ce dilemme a été contourné intelligemment.

     

    Privé de sa mère, le petit Théo est confié temporairement à UN assistant familial.(formidable Gilles Lellouche) La réalisatrice aurait elle cédé aux sirènes de l’indifférenciation des sexes ? Si un homme peut certes très bien s’occuper d’un enfant de 2 mois et demi, avec compétence et tendresse, il le fait en homme, comme un père qu’il est déjà (l’assistant familial a une fille).  Peut-il être un substitut maternel ?

    La mère adoptante est lumineuse, obstinée dans sa quête d’équilibre et de bonheur, généreuse et ouverte au monde ; on souhaite une maman comme elle à tous les petits Théo.

    Elle est divorcée, et jugée meilleure candidate que des femmes en couple moins mûres.

     On peut savoir gré au film de faire préciser par une assistante sociale que son travail 

    « ce n’est pas de donner un enfant à des parents qui souffrent » mais de trouver une famille stable à un enfant qui n’en a pas ...

    Le sujet du changement de prénom est abordé : légal, est il vraiment une bonne idée ?

     A 8 mois, un bébé a déjà intégré la sonorité de son nom, et peut tourner la tête quand on le prononce. Le changer tout à la fois de milieu, de famille et de prénom, après un parcours aussi semé d’embûches , n’est ce pas beaucoup lui demander ?

    Dés sa majorité, la fille adoptive d’une amie a choisi son second prénom(celui d’origine ) comme usuel, car « c’est plus moi » disait elle…

    Toutes ces interrogations (peut être voulues ?) n’enlèvent rien à la grande qualité du film.

    Il nous redonne foi en l’humanité !

    Les spectateurs et spectatrices se passionneront pour les destin du petit Théo ; riront et pleureront avec lui et avec celle qui l’attend tout au fonds de son cœur ; comme avec celui qui lui a servi de passage vers sa deuxième chance.

    Allez y.

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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  • Samedi 24 Novembre 2018 a eu lieu dans toute la France une grande manifestation contre les violences faites aux femmes, intitulée « NOUS TOUTES ».

     

    Les violences faites aux femmes et aux filles sont hélas universelles, nous le voyons tous les jours.

    Cependant , la plus grande et la plus odieuse consiste en une élimination précoce des fœtus féminins, ou des petites filles à la naissance, dans un véritable processus d’ »épuration sexiste ».

    Ces pratiques sont majoritaires en Asie. En Chine, la politique de « l’enfant unique » à présent abandonnée, a conduit pendant des années les couples, tenaillés par le désir d’avoir un garçon, à demander des avortements de fœtus féminins. En Inde, dans les zones urbaines où les échographies sont usuelles dans la surveillance des grossesses, les avortements de fœtus féminins sont monnaie courante.

    A tel point que certaines régions ont interdit aux médecins de divulguer cette information aux futurs parents. Sans grand succès : les cabinets privés, non soumis à cette réglementation, sont légion…

    Mais c’est au Radhjastan qu’une pratique atroce perdure, sous le prétexte d’une « tradition » ancestrale ré-affirmée sans états d’âme par les « sages » des villages : l’étouffement des bébés filles à la naissance. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une négation de l’humanité des filles.

    Lorsque la mère refuse de s’en charger elle-même, c’est la belle-mère qui prend l’enfant et l’enterre vivante dans le sable… Plusieurs reportages, dont un récent sur ARTE, ont montré des mères dévastées, et rongées par le chagrin et le remords de ce qu’on les avait contraintes à faire ou à accepter.

    Quelques femmes courageuses résistent. L’une d’elles, épaulée par son mari, a réussi non seulement à garder sa propre fille en vie et prés d’elle, mais aussi à « rescaper » une ou deux filles de son village, qui de surcroît vont à l’école. Une jeune fille portant ainsi le « complexe de la survivante » est filmée entourée de garçons : les enfants sont tous des garçons dans ces villages. Où rencontrent ils plus tard des épouses pour fonder une famille ? le reportage ne le dit pas.

    Ne même pas reconnaître à des personnes le droit de vivre pour ce qu’elles sont, est le summum de la barbarie.

    Redisons tout de suite que cette élimination n’a aucun lien avec la religion. Le bouddhisme, l’hindouisme et l’Islam les condamnent également. Et pour les pouvoirs civils, ce sont légalement des crimes. Mais ils ne sont jamais dénoncés. Une omerta tacite scelle les lèvres. Et les femmes qui se risqueraient à appeler la police seraient elles mêmes en danger de mort : une des mères interviewées a du se réfugier chez une amie par peur de représailles de son époux pour « avoir parlé ». Ceux qui s’obstinent à perpétuer cette « tradition » savent donc très bien qu’ils agissent mal. Pourtant, ils continuent…

     

    Au Yémen, en sus du conflit qui provoque misère et famine, ce sont les mariages de fillettes qui sont préoccupants, et connaissent un pic inquiétant.

    Selon l’UNICEF, 52% des filles yéménites sont mariées avant 18 ans, dont 14% avant 15 ans.

    Certaines n’ont que 10 ou 12 ans.

    En 2017, 250 filles ont été mariées de force. 120 ont été hospitalisées dans les premières semaines de leur mariage, et 12 n’ont pas survécu à leur nuit de noces. 6 se sont suicidées.

     Par la suite  de nombreuses jeunes femmes sont mortes de complications dues à des grossesses précoces et à l’accouchement.

    Mais en ce moment , des ONG expliquent que la famine et le désespoir poussent de nombreuses familles à « vendre » leurs filles, mêmes pré-pubères, aux pays voisins pour pouvoir nourrir leurs frères et sœurs.

    Les pays  qui vendent des armes à ceux qui bombardent les civils yéménites, les hôpitaux et les points de ravitaillement , peuvent être considérés co-responsables  de ces crimes.

    Mourir de faim ou être vendue, voici l’alternative pour les filles yéménites.

     

    Et en France ?

    En France, on a déploré 130 féminicides (femmes tuées par leur compagnon ou ex-conjoint ou partenaire) en 2017.

    Une femme meurt tous les 3 jours sous les coups d’un homme qu’elle connaît.

    A cela se sont ajoutés 25 enfants tués dans un contexte de séparation, dont 16 avec leur mère.

    La période de séparation est la plus à haut risque pour une femme ET ses enfants.

    225 000 femmes ont été victimes de viol ou de tentative de viol, mais le nombre de condamnations pour ce crime est paradoxalement en baisse.

    Les viols sur mineures ont été particulièrement pointés du doigt par les manifestantes : la France est un des seuls pays européens à ne pas avoir de véritable seuil d’âge en dessous duquel le consentement est juridiquement impossible. Il varie entre 12 ans à 16 ans dans les autres pays d’Europe.

    Les procès dans lesquels la justice recherchait le consentement/non consentement de fillettes de 11 ans agressées par des hommes de deux à trois fois leur âge ont défrayé la chronique.

    Car ici le non-consentement d’une enfant n’est avéré qu’en dessous de 5 ans !!

    Un de ces jugements a heureusement été révisé. Mais la récente loi sur les agressions sexistes et sexuelles n’a toujours pas déterminé ce seuil irréfragable.

    Les réticences des députés et des magistrats demeurent inexplicables.

     

    Par ailleurs, l’écart de salaires entre les hommes et les femmes stagne à 20% et jamais le harcèlement sexuel ou moral au travail n’a été si fréquent.

    Posons nous la question : les femmes de notre pays se sentent elles en sécurité dans leur vie de citoyenne, de travailleuse, de compagne et de mère ?

    Il semble bien que non….

     

    « NOUS TOUTES » , ce sont les femmes du monde. Toutes solidaires, toutes debout.

    Partout en ce monde , les femmes peinent à trouver leur autonomie : 41 pays ne reconnaissent comme chef de famille qu’un homme ; 27 gardent intégré dans la loi le fait qu’une femme doive obéissance à son mari ; 24 exigent encore la permission d’un homme (époux, père) pour qu’une femme exerce un emploi.

    Du travail en perspective.

     

     

    Michelle .C. DROUAULT

     


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  • « Qui donc aujourd’hui sabote la paix et la vérité pour imposer une vision sociétale coercitive ? Les intégristes de toutes les religions ».

     

    Ainsi s’exprime, sur le site de « Témoignage Chrétien » J.M DUFLOVE, dans un article intitulé « le Trump d’Avignon », où il fustige « la bêtise et la méchanceté » de l’archevêque du lieu, Mgr Cattenoz…

    Qu’a fait le prélat ? Il a utilisé son temps d’homélie lors d’une messe radiodiffusée sur « France Culture » comme une tribune pour diffuser des idées que nous qualifieront de « radicales ».

    L’archevêque a émis des plaisanteries douteuses sur les personnes homosexuelles et transgenre, les marquant ainsi comme exclues de la communauté chrétienne. Nous ne voyons pas quel rapport cela peut avoir avec l’Amour et la spiritualité.

    Ces sarcasmes veulent ils dire qu’il s’imagine que l’on se réveille un matin en faisant le « choix » de telle ou telle orientation sexuelle, histoire de faire enrager l’ordre établi ??

    Des auditeurs ont certainement été blessés, pour eux mêmes ou leurs enfants.

    Il a ensuite mis pêle-mêle dans le même sac, sans aucun souci de vérité scientifique ou historique, l’avortement, le suicide assisté, la PMA la GPA, l’eugénisme ; l’ensemble ayant pour cause l’ »esprit« de Mai 68 !

    Cet esprit qu’il accuse, c’est avant tout une tentative de libération de la classe ouvrière française, dans la plus grande grève ouvrière du XXéme siécle, et qui a abouti aux accords de Grenelle. A côté d’un tel mouvement social, le mouvement étudiant peut paraître anecdotique.

    Mais nous pouvons nous douter que Mgr n’est pas proche de la JOC( Jeunesse Ouvrière Chrétienne)….

     

    Cependant le pire, dans cette rage purificatrice, est ce qui a valu à France Culture une avalanche d’interventions d’auditeurs indignés(auditeurs catholiques, puisqu’ils écoutaient la messe !) :une diatribe en règle contre le transfert au Panthéon des cendres de la défunte Simone Veil.

    Il n’est jamais glorieux de tenter de dévaloriser un mort.

    Lorsque la défunte est une ancienne déportée, inlassable combattante pour la justice, décédée avec les plus hautes distinctions de la République, cela frise l’indécence, et ces propos sont résolument antirépublicains.

    Certes , comme le souligne l’auteur de l’article, ce dénigrement est une insulte à tous ceux qui ont résisté au nazisme et à Vichy dés 1940, pendant que le clergé demeurait majoritairement silencieux.

    Mais surtout , le plus ignoble que nous dise cet archevêque , c’est que peu importent les persécutions des Juifs, peu importe Auschwitz, peu importent le courage et la dignité de Madame Veil dans tous ses inlassables luttes pour un monde plus juste, peu importent les Palmes Académiques : « tota mulier in utero » !

    La seule chose que ce triste sire regarde, c’est la désobéissance de cette femme à l’ordre patriarcal. Oui, elle a voulu le changer. Elle a voulu que cessent les morts terribles et injustes de mères de famille(la plus part des avortées étaient mariées, et n’avaient nullement des vies dissolues comme les conservateurs ont essayé de la faire croire)

    L’archevêque prétend avoir pleuré sur l’honneur fait à Madame Veil ET à son mari,  dont il semble oublier la présence.

    A t-il pleuré sur les millions d’enfants morts en déportation, et qui n’ont pas de tombe ?

    Lui qui compare l’avortement au nazisme sans avoir la moindre idée de que signifiait concrètement le nazisme pour les déportés, a-t-il pleuré sur les enfants qui ont servi d’objets d’expérimentation au Dr Mengelé ? Sur les nouveaux nés dont on brisait le crâne à la naissance ?

    Et a présent pleure-t-il sur la destruction physique, psychique et morale de milliers d’enfants par des abus et agressions sexuels commis sur eux par des prêtres ? Car c’est cela l’enjeu actuel pour l’Eglise catholique : ne pas être anéantie par ceux qui l’ont déshonorée.

    A l’heure où nous écrivons ce texte, aux révélations d’abus sur mineurs par des écclésiastiques au Chili, en Australie, s’est ajouté le scandale de l’Etat de Pensylvannie aux USA, où plus de mille enfants ont été abusés par des prêtres (300 environ !) durant des années avec la complicité passive d’évêques, qui n’ont RIEN fait pour qu’ils cessent.

    Le respect de la vie commence là : le respect de la vulnérabilité des enfants qui vous sont confiés.

    Où sont donc les larmes de l’archevêque, si prompt à faire la morale ? ce sont ces prêtres prédateurs qui ont décidé qu’il était « interdit de leur interdire » quelque plaisir que ce soit.

    Le pape François a dit ressentir « honte et colère », et vouloir « éradiquer cette erreur tragique qui a détruit la vie d’enfants innocents ». C’est avec satisfaction que nous entendons ENFIN le constat que les abus sexuels sur les enfants sont un meurtre psychique. 

     

    En France, les imams qui prononcent des prêches haineux troublant les esprits et l’ordre public sont à juste titre, soit expulsés si ils sont étrangers, soit interdits de parole publique s’ils sont français.

    Les propos de Mgr Cattenoz étaient une incitation à la détestation des personnes homosexuelles, à la haine des femmes, et un mépris des choix de la République sur ceux et celles qu’elle honore.

    Le radicalisme n’est pas que musulman : des homosexuels sont agressés tous les jours, ; des femmes sont battues tous les jours, tuées tous les 3 jours, et leurs droit bafoués, avec le soutien moral de telles vociférations.

    Les autorités républicaines ne seraient elles pas bien inspirées de ne tolérer aucune exception à l’interdiction d’exprimer de la haine, quelle que soit la religion concernée ?

    Si la République ne « reconnaît ni ne subventionne aucun culte »(loi de 1905), elle ne doit avoir d’indulgence pour aucun religieux qui la remet en cause, à fortiriori sur les ondes, touchant des milliers d’auditeurs…

     

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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  • Dans une interview à la « Revue des 2 mondes », Rémi Brague, professeur de philosophie, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, évoque « l’élargissement du regard »(…) et même de l’Humain(…) qu’a introduit le christianisme dans l’évolution des religions.

    Selon lui, avant la période évangélique, n’était considéré comme humain qu’un mâle adulte, non esclave et citoyen(Romain ou Grec) à l’exclusion de tout autre(les étrangers, ou « métèques ») ; ou un mâle juif circoncis et introduit dans la communauté.

    Le bouleversement aurait été introduit par Saint Paul avec son célèbre constat : « Il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ; nous sommes tous égaux et unis dans le Christ »…

    Avec une certaine ironie bienveillante, Brague estime que St Paul(lui même juif à l’origine) déconstruit là une des principales prières juives, où l’homme remercie Dieu de ne pas l’avoir fait naître païen, femme ou esclave.

    Par le christianisme, nous sommes donc toutes et tous pleinement , également humains.

    Il me semble par conséquent extraordinaire de voir combien ceux qui ressassent les « racines chrétiennes » de l’Europe(alors que le christianisme européen n’est qu’une importation de celui d’Orient), dévoient et trahissent ce message fondamental, en créant des exclusions à cette humanité universelle, et en refusant d’accueillir les migrants ou en les regardant se noyer sous leurs fenêtres ; quand ce n’est pas , comble de l’horreur et de la contradiction, en étalant des banderoles « Vous n’êtes pas les bienvenus » à leurs prochains…

    Poursuivant son propos, Brague remarque que le christianisme ne comporte aucune prescription sur le quotidien des fidèles : habillement, alimentation, vie intime.

    D’après lui, les « commandements de l’Eglise » sont des conseils, auquel nul n’est tenu dans l’absolu de se conformer. Les seuls commandements sont le Décalogue, enrichi et transformé par l’amour du prochain prêché par Jésus. « Toute la loi est renfermée dans ce seul précepte : Vous aimerez votre prochain comme vous même » (Galates, 5, 14) On ne demande au fidèle rien d’autre.

    Je me suis à nouveau interrogée sur les raisons qui ont pu faire de ce nécessaire « élargissement du regard », et de cette foi non prescriptive, un canal de pensée conservatrice et oppressive pour les femmes, au point que le catholicisme leur dénie à nouveau la qualité d’être humain lorsque leur vie ou leur santé est mise en danger par une grossesse, ou que celle-ci résulte d’un crime. Il ne leur est proposé que le martyre obligatoire. Ce qui n’a aucune valeur puisqu’il doit être choisi en toute liberté : « au moment d’entrer librement dans sa Passion » nous dit la Liturgie à propos de Jésus.

    Comment ce même christianisme libérateur s’est t- il laissé instrumentaliser pour proclamer que le seul mode de vie possible soit la famille nucléaire hétérosexuelle ?

    On ne peut dire que la Bible, riche en rebondissements, offre ce type de modèle ; quant à la « Sainte famille », c’est une construction du XIX éme siècle, élaborée dans des buts démographiques, idéologiques, politiques, dans une alliance avec les gouvernements conservateurs du capitalisme industriel. Tous les historiens sérieux s’accordent à supposer que Jésus avait de nombreux frères et sœurs :Trois évangélistes, Jean(2, 12),Luc (8, 19), Marc(3, 32) évoquent la mère et les frères de Jésus qui le cherchent, c’est à dire sa famille.

    Les apôtres étaient mariés, et vivaient en famille élargie. Et les dialogues de Jésus avec des femmes de tous horizons nous disent qu’à ses yeux, ce n’est pas leur mode de vie mais leur foi qui est importante. (La Samaritaine aux 5 maris , dont le dernier est un concubin) St Paul évoque d’ailleurs « le primat de la foi sur toute pratique ».

    Alors ?  On serait tentée de répondre que la principale explication réside dans la confiscation par des personnes de sexe masculin du message chrétien, bien que de nombreuses femmes des premières communautés chrétiennes soient nommées dans les Actes des Apôtres.

    Ce message aurait –t-il semblé si dangereux aux mâles hétérosexuels que, voyant leur hégémonie menacée par son essence même, ils se seraient dépêchés de le détourner pour l’adapter à leurs intérêts, gardant au passage quelques concepts païens et/ou juifs ? (la soi-disant impureté des femmes en est un exemple).

    Quand au jugement sur les autres, à la frénésie de vouloir réglementer leur vie amoureuse et sexuelle, ce sont là des notions soit contraires aux préceptes évangéliques(« Ne jugez point , afin  de n’être point jugés ») soit inexistantes. Seuls sont condamnés l’adultère, et la répudiation unilatérale qui existait seule à l’époque, en raison de la « dureté de cœur » masculine dénoncée par Jésus.

    Le même St Paul se montre d’ailleurs fort circonspect envers les pourfendeurs d’impureté :

    (Romains, 14, 14) : « Je sais et je suis persuadé selon la doctrine du Seigneur Jésus, que rien n’est impur de soi-même, et qu’il n’est impur qu’à celui qui le croit impur ».

    Autrement dit, ce sont les puritains qui pensent à mal…. 

    Aussi la plus grande prudence s’impose au sujet des religions devenues « radicales », ou « déformées ». Exhorter sans cesse les fidèles de l’Islam à réformer cette confession est risible si nous ne balayons pas devant notre porte : on a fait d’un message révolutionnaire et universaliste quelque chose d’étriqué, bourré d’injonctions inventées, instrumentalisé par les pires conservateurs misogynes et homophobes, voire xénophobes… 

    La plus choquante instrumentalisation récente, d’une véritable indécence, a été celle d’un politique américain. Pour justifier les séparations des enfants de leurs parents migrants clandestins à la frontière mexicaine,  qui ont ému le monde entier, il s’est servi de citations bibliques tronquées : aux nombreux citoyens et parlementaires catholiques ou protestants qui s’insurgeaient avec raison, même à l’intérieur du camp républicain, il  a opposé l’obéissance prônée aux chrétiens par le même St Paul aux lois des pays qu’ils habitent et aux gouvernants. 

    Or de nombreux théologiens estiment que certaines recommandations de l’apôtre ne sont que des réponses à des questions incessantes posées par des communautés encore balbutiantes et fort indisciplinées ; la situation des chrétiens étant encore très difficile, avec des persécutions fréquentes, il n’allait pas leur conseiller la révolte ouverte ! Transposer cette directive de nos jours est faire preuve d‘une honteuse mauvaise foi. Mais surtout, se servir d’une religion caractérisée par l’amour du prochain pour justifier des traitements de torture morale, est immonde.

    L’intervention de cet homme m’a offensée en tant que chrétienne. J’ai senti mes convictions bafouées, trahies au service de l’horreur la plus inhumaine, celle qui s’attaque aux vulnérables que sont les enfants. « Je vous le dis en vérité qu’autant de fois que vous aurez manqué à rendre assistance à l’un de ces plus petits, vous aurez manqué à me la rendre à moi même »(Matthieu, 25, 45). On ne saurait être plus clair. Mépriser ou maltraiter les enfants, c’est mépriser Dieu. » Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci me reçoit, et quiconque me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé » (Marc, 9, 36)

    Curieusement, nous n’avons pas été nombreux à nous indigner de cette forfaiture et de cette duperie grossière. Nous n’avons pas été nombreux à démontrer cette imposture en citant les véritables paroles qui indiquent le respect inégalable dû aux enfants dans le christianisme.

    Pourquoi, je n’en sais rien. J’espère que mes lecteurs et lectrices excuseront ce foisonnement de citations, elles m’ont paru fondamentales.

    A grincer des dents en lisant les légitimations oiseuses de ce triste sire, je me suis sentie saisie d’une immense compassion pour mes frères et sœurs musulmans qui entendent si souvent des  déformations absurdes de leurs textes sacrés pour justifier l’injustifiable.

    C’est une insondable douleur. Qu’ils me permettent de la partager avec eux.

    Et je ne comprends pas pourquoi, alors qu’il n’est pas de jour où une tribune, un journaliste, un politique, ne pérore sur le nécessaire « aggiornamento » de l’Islam (sans être musulman en général), ces propos n’ont pas provoqué semblable polémique ? On doit remercier les citoyens américains juifs ou musulmans de ne s’être pas indignés en clamant » On ne s’attaque pas aux enfants au nom de Dieu ! les chrétiens ne doivent pas tolérer cela ! ». Peut être certains l’ont ils fait ?  Un pareil chantage, menacer les immigrants d’être séparés brutalement de leurs enfants, est une forme de terrorisme. Invoquer d’hypothétiques lois divines est une ignominie.

    Qui n’enlève rien, hélas aux autres terrorismes.

    Qui que nous soyons, quels que soient notre sexe, notre orientation sexuelle, notre statut, notre ethnie ; et quelle que soit notre confession, ne laissons pas des personnes ou des groupes assoiffés de pouvoir s’approprier Dieu pour être son ventriloque.

       

    Michelle C. DROUAULT

         


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  • Deux faits récents ont attiré mon attention. Et m’ont plongée dans l’inquiétude la plus profonde sur l’avenir de notre pays.

     

     Dans la soirée du 10 Mars dernier, Benoit D, pisteur-secouriste dans le briançonnais, effectue une maraude avec un camarade du côté du col de Montgenèvre.

     

    Il neige. Il rencontre une famille de migrants : le père , la mère et deux enfants de 2 et 4 ans.

    Ils ont traversé à pied la frontière avec l’Italie, et sont gelés. Enceinte de 8 mois et demi et épuisée, la mère ne peut plus marcher. Elle a des contractions.

    Benoît D et son co-équipier proposent immédiatement de conduire la famille en voiture à l’hôpital le plus proche, afin que la dame soit prise en charge. Ils acceptent tout de suite.

    A 4 kms de Briançon, leur véhicule est stoppé par un barrage de la PAF(police de l’Air et des Frontières). Les secouristes expliquent qu’ils doivent conduire d’urgence la mère de famille à l’hôpital : les contractions ses sont rapprochées et elle ne va pas bien.

    Les policiers refusent de les laisser partir, pour contrôler l’identité de chacun, et évaluer la situation. La dame commence à se tordre de douleur sur le siège arrière, car visiblement l’accouchement s’annonce mal. Les enfants sont affolés et crient. Les secouristes insistent sans succès pour qu’on les laisse poursuivre leur route.

    Les policiers appellent les pompiers , qui mettront une heure à arriver ; un peu plus d’une demi heure d’après les policiers. Tout ce temps , la parturiente n’aura rien pour la soulager. Les secouristes ont été glacés par l’impassibilité des policiers face à ses cris de douleur et à la panique de sa famille.

    Conduite à l’hôpital par les pompiers, cette dame se verra pratiquer de justesse une césarienne.le bébé va bien. Mais c’est sur la demande expresse de l’hôpital que sa famille a pu la rejoindre : la PAF voulait garder le père et les enfants.

    Une semaine plus tard, Benoit D se voyait notifier une convocation judiciaire pour « aide au séjour irrégulier » d’étrangers sur le sol français. Il risque 5 ans de prison et 30 000 euros d’amende.

    Parallèlement la CIMADE a interpellé le Ministère de l’Intérieur sur la mise en danger de la vie d’une mère et de son nouveau-né par l’acharnement des contrôles de police.

     

     Six jours plus tard, le 16  mars vers 19 h,  16 cars de gendarmes et 50 gendarmes font irruption au domicile familial de Mme T, dans la Haute Loire, afin de lui enlever de force ses jumeaux de 3 ans pour les confier au père SANS QU’ IL EXISTE AUCUN CONTEXTE DE MALTRAITANCE, et contre l’avis des services sociaux, qui ont refusé de participer à cette intervention musclée. Ceci sur la foi d’un jugement étranger, et sans attendre le résultat d’une médiation internationale, prévu le 24 Mars.

     

    Les enfants n’avaient jamais quitté leur mère depuis leur naissance.

    Épouse d’un citoyen américain vivant en Irlande, Mme T l’avait quitté en 2016 avec ses enfants pour revenir vivre avec ses parents à L. Un contexte d’alcoolisme et de violence semble être à l’origine de cette rupture.

    Depuis 2017, le père ne se serait pas caché de vouloir emmener les enfants avec lui pour revenir aux USA, contre le consentement de la mère, qui les a élevés. Il avait obtenu, on ne sait comment , un jugement d’un tribunal irlandais en sa faveur.

    En 24 h les enfants, dont on devine facilement le traumatisme et l’angoisse, ont été emmenés dans un lieu tenu secret où la mère n’a pu les voir alors quelle n’était aucunement déchue de son autorité parentale, puis remis au père.

    Celui-ci, en 48 h les a effectivement emmenés aux USA. Venue en Irlande s’expliquer avec le tribunal, Mme T n’a pu que constater leur disparition. Depuis cette date elle n’a pu ni voir, ni entendre ses enfants, ou avoir de leurs nouvelles. Elle ignore leur adresse, ce qui est contraire à toutes les législations existantes.

    Les propos des autorités françaises qui ont autorisé cet enlèvement ahurissant sur des bases contestables, demeurent embarrassés et contradictoires.*

     

    Je ne ferai pas de commentaires sur ces tristes affaires.

    Je laisse juste mes lecteurs et lectrices imaginer le désarroi, l’angoisse, le choc, des familles que j’ai citées, et des enfants en particulier (5 en tout), qui ne semblent plus protégés contre des dérives certaines, où on cherche en vain une trace d’humanité.

    Seules les presses régionales se sont faites l’écho de ces 2 évènements.

    Et parfois, ils m’empêchent de dormir.

    L’image du colonel Beltrame me signifie alors de ne pas désespérer….

     

    Michelle. C. DROUAULT.

     

     * Paradoxalement, on se souvient de dysfonctionnements de services de police n’ayant pu « tracer » une famille gravement maltraitante, suite à des déménagements successifs.

    L’enfant était décédé. Quels moyens pour quelles situations ?


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  • « En tant que mouvement chrétien , nous ne nous reconnaissons pas dans l’appel de la « Marche pour la Vie », relayé par de nombreuses associations de fidèles et responsables catholiques.

    Nous dénonçons les messages de culpabilisation,  d’intolérance et de haine portés lors de ces marches sous couvert de valeurs chrétiennes.

     

    Aujourd’hui dans l’Église catholique, et aussi au sein de notre propre mouvement, des personnes restent en questionnement face à l’IVG.

     

    Nous souhaitons ouvrir un espace de dialogue sur l’IVG. »

     

    Auparavant, les auteurs de ce texte avaient exprimé reconnaître comme un « droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG », phrase retirée du corpus…

     

    Ce simple appel, écrit voici quelques semaines par le MOUVEMENT RURAL DE JEUNESSE CHRÉTIENNE (fondé en 1963), a été l’objet  d’indignations et d’oukases divers, qui ne semblent pas permettre une quelconque ouverture à un débat pourtant nécessaire.

     

    Le porte-parole de la Conférence des Évêques de France dénonce dés le lendemain des propos « contraires à ce que dit l’Église », suivi par Mgr Ginoux, qui ne souhaite plus subventionner le mouvement, et quelques autres indignés. Certains, tel l’évêque de Montauban, dénient même au mouvement le droit de se dire catholique…

     

    À contrario , des soutiens viennent de la Mission de France, qui évoque l’ardeur de l’ensemble de la MRJC à lutter contre les inégalités, en phase avec le pape François ; de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et des Scouts et Guides de France.

     

    Enfin un autre évêque déplore à mots couverts que des subventions puissent être utilisées, non comme soutien, mais comme moyens de pression.

     

    Ce mouvement de jeunes peut être grandement remercié pour avoir jeté un pavé dans la mare.

     

    Si ces positions sont « contraires à ce que dit l’Église », sont elles contraires à ce qu’à dit le Christ ? Non, à mon sens.

     

    On peut étudier scrupuleusement tout le Nouveau Testament , on ne pourra y trouver aucune évocation de l’avortement, ou de la limitation des naissances. Aucune.

     

    L’Ancien Testament n’est pas en reste. Rien.

     

    Il s’agit donc d’une simple interprétation, tout à fait contestable, du commandement de Dieu « Tu ne tueras point ».

     

    Cet intérêt pour les embryons est tout à fait récent, et date du XIX ème siècle, comme nous l’avons indiqué dans un précédent article. Auparavant, l’Église estimait condamnable l’avortement après que le fœtus « se soit animé » c’est à dire à partir de trois mois de grossesse, ce qui est exactement la limite légale de l’IVG en France (12 semaines).

     

    L’Église ne s’intéressait pas au sujet, et s’est fait harceler par des médecins catholiques, qui ont obtenu, à force de pressions, une molle condamnation du Pape Pie IX…le dilemme était de taille, et il l’est encore : jusqu’alors, la vie des femmes était considérée comme sacrée, à l’instar de toute vie.

     

    Donc on pensait effectivement qu’en cas de grossesse pouvant conduire à la maladie ou la mort, on ne pouvait mettre en danger une femme souvent déjà mère pour sauver un hypothétique enfant, en détruisant une famille composée dorénavant d’orphelins… Ce qui était le bon sens même.

     

    Le XIX ème siècle s’est montré d’une rare misogynie. C’est celui où dans la société civile, les médecins prennent le pouvoir sur la vie quotidienne sous couvert d ’hygiénisme (certaines des mesures adoptées seront bonnes et salutaires) et mélangent la santé et la morale. Le discours scientifique crée des normes. Les déviances sont annoncées, la répression de la déviance suit.

     

    Celle des femmes « déviantes » est particulièrement impitoyable.

     

    Et une coutume fréquente veut que, dans les accouchements à complication, sauf avis contraire du mari qui conservait ainsi droit de vie et de mort sur son épouse, on sauve en priorité l’enfant avant la mère…

     

    Voilà quel fût le cadre sociétal de l’interdiction totale de l’avortement.

     

    Un embryon de quelques millimètres , sans colonne vertébrale ni système nerveux, aurait –t-il plus de droit à l’existence qu’une mère de famille? C’est la question que se posent de nombreuses catholiques.

     

    Pour mémoire un embryon de 2 semaines mesure deux dixièmes de millimètre de diamètre(il est invisible à l’œil nu) ; de 3 semaines, cinq dixièmes de millimètre à 1mm ; de 5 semaines, six millimètres ; 8 semaines deux centimètres :--(ces deux petits traits).

     

    Il ne possède une colonne vertébrale qu’à dix semaines.

     

    Le considérer comme un être humain vivant relève de l’imaginaire ou de l’idéologie.*

     

    Cependant, malgré ces données scientifiques fiables, l’effet de propagande est tellement fort que Francis Kaplan, historien des sciences, cite la croyance de 40% des étudiants d’une université Australienne en la présence d’un cerveau chez un embryon de 2 jours…

     

    Un enfant est créé par l’amour de sa mère. Elle en aime la projection, elle aime « à l’avance » (termes de JP Sartre) l’enfant qu’il sera. Ce n’est pas l’embryon en tant que tel qu’elle chérit. C’est l’idée de l’enfant. Si cet amour fait défaut, s’il est impossible de par les circonstances,

     le processus de création s’arrête, et la mère deviendrait alors une simple mère porteuse, procédé pourtant hautement réprouvé(à raison) par l’Église.

     

    Il est à noter d’ailleurs que celle-ci est dans l’incohérence : elle n’organise ni baptême ni funérailles pour ces supposés êtres vivants embryonnaires.

     

    Mais l’hostilité de l’Église ne se limite pas à l’IVG (interruption volontaire de grossesse).

     

    L’Église catholique est la seule, l’unique institution religieuse à ne pas respecter le droit à la vie des femmes, car elle n’admet pas l’avortement même en cas de danger pour la santé ou la vie de la mère, contrairement à d’autres branches du christianisme. (orthodoxes, protestants).

     

    La très catholique Irlande a admis du bout des lèvres en 1983 par un 8 éme amendement à sa Constitution « le droit égal à la vie de l’enfant à naître et de la mère pendant la grossesse ».*

     

    Phrase interprétée en général dans un sens défavorable à la mère.

     

    Citons quelques tragédies humaines dictées par le fanatisme :

     

    Chacun se souvient du drame de cette jeune résidente irlandaise morte d’une septicémie parce qu’on lui avait refusé l’avortement d’un fœtus non viable au motif que le cœur battait toujours alors qu’elle souffrait déjà d’infection gravissime.

     

    De même une italienne, Valentina Milluzzo, est aussi décédée en Octobre 2017 d’un refus d’avortement alors que sa vie était menacée.

     

    Pourtant la grossesse était désirée. Enceinte suite à une FIV, Mme Milluzzo attendait des jumeaux. A la 17 éme semaine de grossesse, l’un des fœtus a été atteint de détresse respiratoire, et d’un syndrome risquant d’entraîner le décès de l’autre fœtus et de la mère. Sous le prétexte qu’un des fœtus vivait encore, le médecin a refusé une interruption thérapeutique de grossesse. Les deux jumeaux et la mère sont décédés quelques heures après. La famille a porté plainte.

     

    Au Salvador la jeune Béatriz a été empêchée d’avorter d’un fœtus sans cerveau, atteint de lupus anacéphalique. Elle a finalement obtenu une césarienne à 26 semaines, et a accouché d’un bébé mourant qui « faisait peine à voir » a dit un soignant.

     

    Récemment, toujours au Salvador, Téodora Vasquez a été libérée après 7 ans de prison effectués simplement pour avoir accouché d’un bébé mort-né à 9 mois de grossesse. A l’origine, elle avait été condamnée à 30 ans d’incarcération ! Les ONG se sont saisies de son cas : victime d’une hémorragie sur son lieu de travail(est il raisonnable de faire travailler une femme enceinte de 9 mois ?) elle n’avait pu être secourue à temps et pendant qu’elle gisait inconsciente, le bébé était mort.

     

    Son cas n’est pas isolé. Les prisons du Salvador sont remplies de femmes incarcérées pour des fausses couches spontanées ou des morts in utéro.

     

    Ces femmes étaient des femmes jeunes, mariées, heureuses et dans un projet de famille, brisé par la « conscience » de médecins obscurantistes.

     

    Ces positions intenables contreviennent totalement à l’enseignement du Christ, qui prescrit en premier « d’aimer son prochain comme soi même » : « Mon commandement, le voici :  aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés »(Jean, ch 5 , verset 12)

     

    Est-ce aimer son prochain de lui infliger un martyre obligatoire ?(la jeune irlandaise est morte dans de grandes souffrances) ; de le sanctionner pour la perte d’un enfant en privant de surcroît les enfants vivants de leur mère (le fils de Mme Vasquez ne l’a revue qu’à 14 ans !)

     

    De lui infliger l’horreur d’accoucher d’un bébé difforme et mourant  ?

     

    Il est d’autant plus facile aux prélats de tenir ces discours insensés qu’ils sont hommes , et totalement à l’abri d’une grossesse. Que les autres souffrent et meurent, donc !

     

    On pourrait aussi estimer ces interdits sans nuances proches de la position des pharisiens qui se scandalisaient que Jésus guérisse quelqu’un le jour du Sabbat. Fallait il laisser mourir cet homme? Le plus important est il le règlement, ou l’Humain et la compassion? Il me semble que le Christ a répondu clairement.

     

    Et que c’est même cela qu’Il est venu questionner.

     

    L’avortement n’est pas non plus autorisé pour les catholiques en cas de viol ou d’inceste.

     

    C’est à dire que l’Église se sert de la Science quand cela l’arrange, et clame que la vie (quelle forme de vie ?) commence à la conception ; mais elle ne veut pas entendre parler de la psychiatrie, de la neuropsychiatrie, et de la psychanalyse, qui  expliquent le traumatisme difficilement dépassable de ces deux crimes(les femmes sont ici victimes d’actes jugés dans des juridictions criminelles) et leurs répercussions ultérieures, sorte de mort psychique si la victime n’est pas soignée. Ajouter à ces crimes une naissance non désirée peut conduire au suicide si la jeune fille/femme ne peut avorter. Pour elle, le fœtus n’est que le symbole introduit par effraction, du crime dont elle a été victime. Son existence ne fait aucun sens.

     

    Et se savoir enceinte de son père est un chaos psychique difficilement concevable.

     

    Dans les pays dont la législation est répressive, les tentatives de suicide( (souvent suivies d’effet) sont fréquentes..

     

    Certaines femmes victimes de viols de guerre systématiques en Bosnie ou au Kosovo , et qui n’avaient pu avorter en raison de grossesses avancées ont parfois tenté d’étrangler leur bébé à la naissance puis de mettre fin à leurs jours.

     

    Mais l’Église n’a cure de toute cette souffrance.

     

    On ne l’entend pas non plus appeler les hommes à la responsabilité pour les éviter :

    la conception des enfants se fait à deux, et les hommes en sont pleinement responsables, surtout si l’acte sexuel a été contraint. Or on a excommunié les avortées, et jamais les violeurs, fussent ils incestueux.

     

    Les prélats enfermés dans une bulle d’abstraction réalisent ils la colère, l’humiliation et le dégoût qu’ils provoquent chez les femmes?

     

    Les logiques défendues par l’Église catholique pourraient être tenues pour de la dérive sectaire : elles n’ont pas plus de véritable fondement théologique  que de base scientifique sérieuse.

     

    Aussi est il légitime que des jeunes estiment que l’IVG est un questionnement !

     

    Mais aussi il est salutaire pour l’Église, qui se montre bien aveugle, que des jeunes chrétiens ruraux ne laissent pas le terrain à d’autres jeunes de classe aisée ignorants des réalités, pour représenter la jeunesse chrétienne.

     

    Le MRJC est soucieux d’écologie, il s’est engagé contre le projet de Notre dame des Landes auprès du monde agricole; il a questionné l’état d’urgence, le sort des migrants; il combat toutes les inégalités sociales et demeure proche des familles pour un monde plus juste.

     

    Un véritable rayonnement chrétien enthousiasmant. (plus que la Manif Pour Tous !) 

     

    Mais on voudrait le faire taire?

     

    Les média qui veulent « faire du scoop »  avec les catholiques ringards et bourgeois, éloignant la jeunesse de la Foi, ont encore de beaux jours devant eux.

     

    Michelle C. DROUAULT

     

    *la « pilule du lendemain » est, elle aussi proscrite alors qu’elle empêche la nidation (la possibilité d’un embryon) L’avortement médicamenteux, avant 8 semaines, n’est pas non plus toléré…

     

    * Un nouveau référendum prévoyant l’élargissement du droit à l’avortement doit avoir lieu en mai prochain, et 56% des irlandais se sont déjà prononcé favorablement pour cette modification.

     


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  • La « gestation pour autrui » opère à mon sens une remise en question négationniste de la maternité en général : ce ne sont plus les femmes qui participent de l’ensemble de leur être , physique et psychique, à la création d’un être humain vivant ; il s’agit d’un processus mécanique de portage, qui pourrait être effectué par n’importe quel être biologiquement féminin, et même , disent certains, par un utérus artificiel…

    Tronçonnée, clivée, la « mère porteuse » est sommée de se détacher de son fœtus.

    A-t-elle d’autre choix si elle ne veut pas devenir folle ?

    Cependant il faut une terrible ignorance de ce qu’est la maternité pour imaginer que le fait biologique d’un fœtus composé de gamètes étrangers va empêcher les échanges constants entre la mère et l’enfant. Il faut une pensée magique, une foi en la suprématie des gamètes sur le psychisme humain, qui relève de l’idéologie, et non du réel.

    Ce fœtus, puis ce bébé, comment vit il d’être ainsi porté par une mère clivée qui se force à l’indifférence ? Qui ne tressaille pas à ses mouvements, ne lui parle pas, ne l’imagine pas, ne le projette pas, ne partage pas sa croissance avec son conjoint ?

    Nul ne s’en soucie.

    Nul ne s’en soucie parce que la GPA ne veut pas un être humain créé, mais un produit.

    Or créer n’est pas produire, remarquait Michel Foucault.

    Un produit parfait est exigé, par un contrôle accru sur le corps/réceptacle de la « gestatrice » : on a vu des « commanditaires » aux USA vouloir contrôler le régime alimentaire et les relations conjugales de leur mère porteuse. Et lorsqu’il y a un « défaut » à la naissance, le produit peut être refusé (la mère –gestatrice d’une enfant  trisomique s’est vu refuser la « commande » et a décidé d’élever seule l’enfant, aidée  heureusement par beaucoup de personnes de bonne volonté)

    Donc cette mère doit à la fois se détacher de celui /celle qu’elle porte, mais pour lui, réglementer ce qu’elle mange et sa sexualité et sa vie de couple ; toutes choses qui s’opèrent dans la maternité ordinaire dans un projet commun et une projection familiale.

    A quelle schizophrénie l’oblige-t-on ?

    Le clivage et la dissociation peuvent produire, dans la vie courante, un déni de grossesse.

    La grossesse impensable a pu conduire en cours d’Assises des « gestatrices » de bébés congelés, alors souvent présentées comme des monstres. En fait si au lieu de tuer et dissimuler ces bébés, ces femmes les avaient remis à un commanditaire, auraient elles trouvé grâce aux yeux de certains ? Dans leurs aveux, elles ont expliqué «  ne pas se sentir enceinte ». C’est en partie ce qu’on demande aux mères porteuses. : ne pas se sentir, mais prendre soin de ce qu’on ne sent pas ? Je laisse aux psychiatres le privilège de se pencher sur les conséquences psychiques d’une telle situation.
    Si nous poursuivons la trajectoire d’une maternité ordinaire, la création par les échanges in utéro se poursuit par la création d’un lien continu par l’allaitement. Allaiter est bien autre chose que donner du lait, c’est pourquoi on a peu à peu abandonné l’usage des nourrices, sous l’influence entre autres de Rousseau, précurseur des bienfaits de cette pratique. Elle a été vue comme un progrès considérable pour la santé des mères et des enfants. *

    Dans le cadre de la GPA, l’allaitement est impossible, puisque les « parents d’intention » prennent « livraison » du bébé à la naissance. La mère porteuse doit ainsi, après l’accouchement, faire passer son lait. A moins qu’elle ne le tire pour être donné au biberon par les parents commanditaires. Comment ressent elle cela ? Tirer son lait pour un bébé absent ? (Certes nous sommes nombreuses à l’avoir fait pour les prématurés, mais il s’agissait d’un surplus de ce qui était donné à nos bébés à nous).

    Par un terrible rétropédalage , le lait n’est plus lui aussi qu’un produit. Ainsi les tenants de la GPA ne voient pas qu’ils privent volontairement des enfants d’un lien important : l’enfant-produit n’a pas de lien, on ne fait que lui ajouter éventuellement un autre produit, le lait de la mère désincarné.

    C’est toute cette dévalorisation, cette réduction de la maternité en général, cette dépossession régressive des femmes qui me révolte, autant que la transformation d’enfants en produits commercialisables. 

    Encore une fois, on nous dit « vous n’êtes QUE cela » : objets sexuels, vaches à véler et à traire, nous tombons toujours plus bas.

    Et cela , je ne le veux pas.

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

     

    Notes :

     

    *Dans les anciennes générations, certains restaient aussi attachés à leur nourrice qu’à leur mère, celle-ci n’ayant pu s’empêcher de donner son amour avec son lait ; beaucoup avaient des « frères ou sœurs de lait » envers lesquels il existait un empêchement de mariage.


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    Si le terrorisme est la violence utilisée pour promouvoir une idéologie, alors, la violence envers les femmes est elle l’instrument de promotion du patriarcat ?

    C’est la question pertinente que pose l’auteure britannique  Karen INGALA SMITH.

    Poursuivant notre réflexion sur la domination masculine vue comme un virus mutant qui s’adapte aux circonstances et au terrain,, nous avons émis l’hypothèse que les luttes de femmes étaient freinées et entravées par 3 types d’actions et d’intimidations contemporaines, qui sont des violences déguisées, et contribuent à ce terrorisme :

     1 Le masculinisme, qui utilise la paternité  pour récupérer le contrôle et le pouvoir sur les femmes et les enfants,

     2 Une frange de personnes « transgenre » qui nie l’expérience et le vécu spécifique de celles qui sont nées biologiquement femmes, et utilisent le changement de genre comme un véritable cheval de Troie pour pénétrer les espaces dédiés aux femmes.

     Prétendant « se sentir femme »-ce qui est peut être exact- ces personnes publient parfois des diktats sur ce que devrait être à leur sens la libération des femmes, accusant de « transphobes » les femmes qui veulent les tenir à distance. Elles préconisent de pouvoir « devenir femme » sur simple déclaration.

     3 les partisans d’une laïcité rigide et fantasmée, qui nient le croisement des discriminations racistes, xénophobes, et sexistes ; et utilisent le concept de laïcité pour contrôler les femmes.

     Eux aussi prétendent assigner les femmes à une forme de libération obligatoire, dont eux seuls déterminent les contours.

     Pour le sociologue Eric Fassin, le masculinisme n’est qu’un « ressac », un mouvement essentiellement réactionnaire visant à empêcher les femmes de parvenir à l’égalité.

     C’est ce que l’auteure américaine Susan Faludi a nommé « Backlash »(retour de bâton) dans un ouvrage éponyme paru à la fin des années 80 : les luttes d’après 68 avaient un prix…

     Certains masculinistes ont reconnu en coulisses que les « revendications de pères » n’étaient qu’une vitrine de leur mouvement. Sous le prétexte de contrer les soi-disant « excès » des revendications féministes, elle leur permet justement de promouvoir une idéologie patriarcale revisitée et « moderne », le contrôle conjugal et paternel à travers l’enfant ; et à justifier globalement les violences envers les femmes.

     Ces groupes nient à des degrés divers les violences pourtant évidentes et quantifiées envers les femmes. Celles qui les combattent sont traitées de « féministes victimaires » par les masculinistes, de « phobiques » par les trangenres, ou d’ »islamo-gauchistes » par les promoteurs d’une laïcité autoritaire. Ce vocabulaire emprunté à la psychanalyse et à la politique est totalement creux.

     Néanmoins il s’agit d’un terrorisme intellectuel qui se surajoute au premier .

     Peut-on considérer les violences post –séparation(pouvant aller jusqu’au meurtre), les demandes de transfert de garde, les refus de pension alimentaire avec chantage à la garde alternée, les insultes et invectives, le harcèlement, comme du terrorisme ?

     Peut-on considérer que la crainte des femmes de voir des hommes venir dans les refuges de femmes battues au motif qu’ils se sont juste déclarés femmes en empruntant la panoplie de la féminité est justifiée et constitue une menace ?

     Peut-on admettre que le fait d’imposer aux femmes une tenue quelle qu’elle soit, est une entrave à la liberté ?  Qu’empêcher l’existence d’espaces non-mixtes, ou de réunions de réflexion réservées aux personnes se sentant discriminées/racisées est une forme de contrôle qui n’est pas acceptable ?

     Toutes ces violences n’ont qu’un but : rendre leur autonomie d’action et de pensée si périlleuse que les femmes demeurent sous le joug des hommes.

     Le but est qu’ils continuent à profiter de leur travail gratuit et de leurs corps.

     On peut y voir une similitude avec l’esclavage  : les sanctions étaient telles si un esclave tentait de s’enfuir que la masse d’entre eux préférait encore la domination et l’appropriation.

     Puis après l’abolition, chaque fois que les anciens esclaves ont réclamé de nouveaux droits, il s’en est suivi une nouvelle forme de répression et d’intimidation violente.

     Or le patriarcat est un système de privilèges exorbitants que les dominants ne sont pas prés d’accepter d’abandonner et auquel il se cramponnent, dégainant à chaque vague de mobilisation des femmes des armes nouvelles.

     Le travail gratuit des femmes et des filles, la prostitution et la pornographie sont une part considérable de l’économie mondiale qui se chiffre en milliards. Humains et monétaires, les profits ne cessent d’augmenter en faveur de la population mâle et blanche de la planète.

     Les libertés des femmes sont une menace extrême pour ces profits, c’est pourquoi il convient d’en tuer la moindre velléité dans l’œuf.

     Récemment , le mouvement « #Metoo » a tellement bien démasqué l’appropriation générale du corps des femmes et des filles que la patriarcat a utilisé sa dernière carte ; faire appel à des « alliées » féminines pour terroriser et ridiculiser celles qui avaient osé parler.

     Quelques stars et intellectuelles françaises ont été dépêchées pour faire la promotion des femmes comme biens publics.

     Cela n’a pas marché. On ne peut plus mépriser l’intelligence des femmes au point de leur faire confondre le marivaudage courtois dans un salon entre gens de bonne compagnie ; et la harcèlement et le viol .

     Au contraire, la riposte à ces propos archaïques a été un formidable florilège d’analyses plus pertinentes les unes que les autres sur la situation des femmes et des jeunes filles au niveau international, et le soutien de quelques hommes médiatiquement visibles (pendant que d’autres devenaient hystériques à la seule idée de pouvoir être assimilés aux agresseurs !).

     Soyons vigilantes. Les femmes se laissent encore diviser artificiellement, en dehors de leurs véritables différences de pensée politique. Ces divisions sont faites pour nous détourner de la poursuite de notre véritable émancipation à toutes.

     

    Michelle. C. DROUAULT

     


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  •  Certain(e)s de nos lecteurs /trices ont pu être surpris de ne voir aucun article sur ce blog à la suite de la déflagration de l’affaire Harvey Weinstein ; et de la déferlante des récits de harcèlement, d’agressions, et de viols qui s’est répandue dans le monde , surtout occidental.

     

    Car en Orient, en Afrique et en Asie, c’est tous les jours que les femmes sont agressées, et peu sortent de leur silence tant elles ont pu tout à la fois subir des pressions insupportables pour se taire, et intérioriser l’idée qu’il s’agit d’une fatalité.

    Récemment est paru le témoignage de jeunes femmes détenues en esclavages par Boko Haram, et enfin délivrées par l’armée nigériane…dont certains soldats auraient à leur tour abusé d’elles.

    Les femmes finissent par estimer constitutives de leur vie de fille et de femme les agressions physiques et sexuelles qu’elles peuvent subir, et les remiser dans un coin de leur mémoire.

    Lorsque ces agressions sont graves et/ou répétées ces souvenirs sont de véritables bombes à retardement qui peuvent influer durablement sur leur santé et leur développement. Voire leur espérance de vie.

    On commence seulement à s’en rendre compte, et à prendre au sérieux le syndrome post traumatique, évoqué pour les soldats en zone de conflits aigus ou les victimes d’attentats.

    Il est présent également chez les victimes de violences sexuelles.

    Les politiques modernes vivent une calculette à la main : or ce sont des milliards qui auraient pu être économisés si ces victimes avaient été écoutées, crues, soignées. Ce qui n’est pas le cas. La France est paraît il la championne de la consommation d’anxiolytiques. Y aurait il une relation de cause à effet ?

    J’ai attendu pour m’exprimer de lire les témoignages multiples de femmes de tous les âges et de tous les milieux, quasiment entre 7 et 77 ans comme jadis les lecteurs de Tintin.

    J’ai fini par y ajouter le mien, n’ayant hélas pas échappé à la loi commune.

    Ces témoignages sont effarants par leur nombre, et la certitude d’impunité des agresseurs.

    Les statistiques, nous les avions déjà :

    En France en 2016, 225 000 femmes entre 18 et 75 ans ont été victimes de violences, DONT 30 000 uniquement sexuelles et 32 000 à la fois physiques et sexuelles. 70% de ces violences ont été subies de façon répétées.

    84 000 femmes ont été victimes de viols ou tentatives de viol ; seules 10% ont porté plainte.

    Sur ces 10% de plaintes, la moitié a été classée sans suite ou a été correctionnalisée.

    Lorsqu’on établit des équivalences en termes de population, pour avoir une idée claire du phénomène, 225 000 femmes , c’est le chiffre de la population de la ville d’Annecy !

    31 000, c’est la population de la ville de Dreux.

    Mais ces crimes et délits massifs demeurent impunis.

    Pendant que défilaient les témoignages sur « #Me Too »(Moi aussi), nous avons entendu avec ahurissement les verdicts de deux affaires de viol sur mineures : une fillette de 11 ans et une jeune fille de 13 avaient été jugées « consentantes » et leurs abuseurs condamnés à des peines légères avec sursis. Il y avait bien «Quelque chose de pourri au Royaume du Danemark »pour citer Shakespeare.

    Les réactions masculines ont été frileuses, parfois violentes, mais souvent sournoisement dubitatives. De nombreux hommes ont déclaré « Harceler, moi, jamais ! ». D’autres se sont évertué à démontrer « Qu’il y avait des types bien », ce dont personne ne doute !

    Et enfin est venu l’argument le plus spécieux : la crainte d’une « délation » généralisée.

    Qu’est ce qu’une délation ? selon le Larousse, c’est une « dénonciation faite dans un mauvais dessein, probablement pour obtenir des avantages ou de l’argent ».

    On peut raisonnablement se demander quels avantages , financiers ou autres ont bien pu tirer de leur récit les milliers de femmes courageuses qui ont livré leur intimité, de manière généralement anonyme, c’est à dire sans nommer leur agresseur.

    Cette supposition est offensante, presque insultante, et elle insinue , encore et toujours que les femmes sont menteuses, manipulatrices, et peut être vénales.

    Faisant monter la misogynie d’un cran supplémentaire particulièrement odieux, d’aucuns ont osé la comparaison avec les dénonciations de Juifs aux autorités de Vichy et d’Occupation entre 1941 et 1944. Oubliant par là même que les Juifs n’avaient RIEN fait que d’être eux mêmes, alors que les violeurs ont commis un crime ; les agresseurs un délit.

    Peut on imaginer de semblables discours pour d’autres transgressions de la loi ?

    Alors qu’en ce moment même, associations et travailleurs sociaux bataillent justement pour ne pas être contraints à la « dénonciation »  de sans-abris en situation irrégulière….

    Le concept de délation semble être à géométrie variable.

    Dans quelle société vivons nous, je vous en laisse juges, toutes et tous, en espérant que nous continuerons à lutter pour la rendre meilleure, sans nous décourager.

     

     

    Michelle.C. DROUAULT


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    Dans notre dernier article, nous avons émis l’idée que les magasines dits « féminins » étaient de manuels de soumission dévoués au patriarcat, dont la mission est de montrer aux femmes comment s’adapter aux besoins et désirs des hommes d’une époque donnée.

     

     Utilisant un langage et des codes « modernes », ils tentent d’attirer des lectrices dés le plus jeune âge. Dans quel but ?

    Ces hebdomadaires contribuent d’abord largement aux profits d’entreprises et de groupes internationaux puissants : industrie du cosmétique, de la para- pharmacie ; du prêt à porter ; de la parfumerie et du luxe-maroquinerie bijouterie accessoires-.

    Ces groupes étant dans leur écrasante majorité dirigés par des hommes, un double objectif parallèle est poursuivi : faire d’énormes bénéfices tout en gardant les femmes soumises.

    Des articles « légers » mais au ton très directif (le mode impératif est typique de ces magasines) appuyés par des publicités pour tous ces produits industriels, montrent aux femmes et aux jeunes filles quelle est l’image qu’elles doivent atteindre, le comportement qu’elles doivent adopter, pour être un objet désirable. JAMAIS un sujet désirant.

    L ‘apparition éphémère , dans les années 80 d’une presse résolument axée sur les luttes de femmes, et dirigée par des femmes( Des Femmes en Mouvement, Cahiers du Féminisme) a eu un simple effet de saupoudrage : afin de ne pas paraitre « ringarde », la presse féminine a du faire mine de soutenir quelques combats : IVG,  salaires et emploi des femmes. Car contrairement aux années 50/60 la majorité des lectrices travaille et s’informe.

    Cette presse est un exemple frappant des liens étroits entre l’économie, la consommation et l’idéologie véhiculée par la société.

    Voici 50 ans, on publiait une littérature destinée à formater les ménagères consommatrices d’appareils électro ménagers dont la société des Trente Glorieuses avait besoin pour relancer l’économie. (Moulinex libère la femme !)

     L’hostilité moderne au voile ou au foulard, bien largement relayée par cette presse, est elle due en partie à une moindre appétence de certaines femmes et filles musulmanes pour beaucoup de produits vantés, vêtements, fards ou produits capillaires ? A présent qu’il s’est crée une industrie de la mode et des cosmétiques pour femmes musulmanes, la question semble devenue mineure…

     

    Une des industries qui génère actuellement le plus de profit est l’industrie de la pornographie.

    Grâce aux nouvelles  technologies elle est massivement diffusée, et générerait entre 3 et 5 milliards de chiffre d’affaires par an ! Son influence est exponentielle puisque, d’après un chercheur canadien en sociologie, il existerait 1800 fois plus de pages « pornos » sur le Web que voici 5 ans. Et 25% des recherches en ligne auraient pour objet des images ou sites pornographiques. La fortune des dirigeants de Google ou Apple n’est pas un secret.

    Il n’est donc pas étonnant que les magasines « féminins » contemporains qui ne peuvent exister sans le soutien des industries, diffusent sans états d’âme des recommandations et des pseudo « tests », visant à déterminer des normes sexuelles liées à l’imagerie pornographique.

    Les tests sont une manière subtile-ou grossière- d’imposer des modèles.

    Des tests inclus dans des revues pour très jeunes filles visent, depuis de longues années déjà , à évaluer la capacité d’une jeune fille de donner du plaisir à un homme, sous le prétexte d’avoir elle même une sexualité épanouie. La supercherie est que cet épanouissement est censé passer par des » performances » reliées à des images et fantasmes pornographiques totalement androcentrés-je devrais dire phallocentrés-

    Un chercheur québécois a trouvé dans un magasine pour jeunes filles « Adorable »( !) un test intitulé « quelle salope êtes vous ? ». On peut être une « super salope », une « salope normale », ou une « coincée »…

    Cette propagande normative touche le manque de confiance en elles de nombreuses jeunes filles, qui croient de bonne foi qu’apprendre des « techniques » va les faire apprécier et aimer.

    Quand on sait que 51% des garçons en France ont consulté au moins une fois un site pornographique dans l’année et qu’il n’existe dans notre pays pratiquement aucune éducation à la sexualité et aux relations affectives dans les collèges et lycées, on aura compris que la pornographie facilement accessible(aisé sur un smartphone) s’est engouffrée dans cette faille pour remplacer l’éducation .*

    Quant aux parents ils semblent malgré tous les discours tonitruants de « libéralisation » des mœurs », mal à l’aise avec leur propre sexualité au point de refuser d’aborder le sujet de manière générale avec leurs enfants, pour les préparer sereinement à leur vie d’adulte.

    Le problème est que , comme le définit très bien l’auteure américaine Catherine Mc Kinnon, le sujet de la pornographie n’est pas la sexualité , mais la domination. La domination de mâles sur des femmes et des filles proies consentantes qui aiment l’humiliation. C’est cette humiliation qui leur procure à EUX une jouissance sexuelle. Mais elles n’en retirent qu’au mieux une excitation trouble, au pire la souffrance d’être traitées en objet, et une douleur physique.

    « Les corps des femmes ne sont pas des biens publics », a dit une ministre pour contrer le harcèlement de rue. Elle a raison. Mais nombre de jeunes hommes le croient.

    Ils harcèlent les filles et les femmes beaucoup plus fréquemment et violemment qu’autrefois.

    On lit souvent des récits d’agression où l’homme (souvent jeune) « n’a pas supporté » qu’on refuse ses avances. Evidemment. La pornographie montre des femmes toujours prêtes.

    Il semble que dans un quartier où j’ai travaillé 15 ans dans ma jeunesse sans avoir aucun problème, il soit dorénavant difficile de se promener en jupe, alors que la population n’a pas changé. Comment en est on arrivé là ?

    Cette situation profite aussi aux professionnels de la pornographie, aux proxénètes toujours disposés à fournir aux clients de nouvelles femmes pour de nouveaux besoins ; aux pédophiles, aux cercles mafieux. Est ce bien cela que nous voulons ?

    Et plus la riposte des femmes et des féministes est énergique, plus la résistance violente s’organise, car trop d’intérêts sont en jeu.

     

    Reste à comprendre pourquoi les responsables religieux des trois monothéismes ne saisissent pas ces enjeux, et s’opposent unanimement à l’enseignement de la base du respect mutuel entre les sexes, et de leur égalité. Dés qu’on parle d’une éducation à la vie affective et sexuelle, c’est le tollé, orchestré par des associations souvent extrémistes.

    Or demander l’ignorance programmée des enfants , c’est les livrer à une « éducation » par ces images violentes, car les adolescents chercheront toujours bien légitiment  des réponses à leurs questions.

    Ce mélange détonnant d’indifférence gênée de l’école, de mutisme des parents et de pornographie facile sur fonds d’interdits religieux absurdes, est en train de faire de la vie de nos filles et nos petites-filles un enfer dans des sociétés qui régressent.

    Pour ceux qui défendent avec ferveur le « droit à la vie » , ne commence t-il pas avec le droit à une vie sûre de celles qui la donnent ?

    Alors je le redemande, quand les religieux vont ils renoncer aux quelques privilèges accordés par le patriarcat, pour tendre la main aux féministes afin de combattre ces fléaux, et aider à faire advenir la société solidaire et généreuse qu’ils disent appeler de leurs vœux ?

    Quand les responsables religieux, au lieu de s’adresser aux femmes pour réglementer leurs choix, vont ils s’adresser aux hommes pour leur demander de respecter la dignité des femmes et des enfants ? C’est à ce seul prix que l’humanité progressera.

     

     

    Michelle. C .DROUAULT

     

     

     

    *Au milieu de cette déferlante d’images pornographiques, le clitoris des femmes n’a été dessiné et explicité clairement dans les manuels scolaires français que cette année ! C’est à dire que l’organe féminin de la jouissance était nié aux adolescents. Tout un programme….

    « l’excision mentale » des femmes occidentales dénoncée par l’Egyptienne

    El Sadaoui serait donc véridique.

     

     

     

     

     


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  • Les femmes font sans cesse l’objet d’injonctions contradictoires. Ces injonctions peuvent varier d’une époque à l’autre ; d’une culture à l’autre.

     Or, le harcèlement est justement caractérisé par une série d’injonctions contradictoires impossibles à satisfaire, qui mettent en situation de stress.

    Les femmes seraient elles harcelées en permanence ?

    Récemment aux Etats-Unis, a été ré-affirmée l’interdiction pour les femmes d’assister bras nus aux séances de la Chambre des Représentants.

    Pendant ce temps, en France, certains édiles persistent à braver le Conseil d’Etat pour empêcher les femmes qui le souhaitent de venir à la plage habillées.

    Et dans le même temps, des Algériennes ont  revendiqué de pouvoir se baigner en bikini sans subir l’opprobre et les persécutions des hommes.

    Avant d’être relaxées par le tribunal sous la pression de groupes féministes, les FEMEN ont été inculpées d’exhibition sexuelle juste parce qu’elles avaient manifesté (comme de coutume) seins nus.

    Parallèlement, la pornographie et la publicité montrent sans cesse des morceaux de corps de femmes dénudés et chosifiés. Mais lorsque ces mêmes groupes protestent contre ces images, ils sont traités de « puritains ».

    On encourage l’allaitement maternel, mais beaucoup sont encore choqués si une femme allaite en public. C’est bien dans les fantasmes des hommes que les seins sont érotisés, et perdent leur fonction d’organe de nourrissage des nouveaux nés

    La liste des injonctions contradictoires reçues serait longue et fastidieuse..

     

    L’auteure Geneviève Fraisse, historienne de la pensée féministe, nous donne une piste d’ explication.

     Partant des théories de l’anthropologue Lévi-Strauss selon lesquelles les femmes auraient été dans de nombreuses ethnies une monnaie d’échange, elle pense que les femmes sont plus que cela :un MOYEN d’échange, un signifiant ; le discours sur elles étant pour les hommes une façon de se dire quelque chose ENTRE EUX.

    Mais les femmes ne sont pas censées exister par elles mêmes. Jamais.

    Cela semble exact si on considère la récente obsession du couvrir/découvrir les femmes à la fois en Orient et en Occident. Serait ce une balle que se renvoient les sociétés à domination masculine (à des degrés divers, visible ou camouflée) exprimant par des oukases sur les codes vestimentaires féminins des formes de pouvoir : colonialiste(France, Belgique) ; anti-impérialiste et nationaliste(Iran, Algérie) ; tribal(Arabie Saoudite) ?

    Il circule quelque chose du discours politique au travers de prétextes idéologiques/et/ou religieux divers et variés, assignant à « LA » femme une apparence précise, icône de la République ou symbole d’une pureté identitaire fantasmée.

    Où est donc notre propre , notre véritable image ? Multiple et insaisissable, elle fait si peur qu’il faut vite la faire disparaître….

    Pour les dictateurs Argentins les femmes de gauche, les femmes « révolutionnaires » qui luttaient pour une vie plus juste pour tous, n’étaient que des putains et il était justifié de les tuer et de leur enlever leurs enfants. L’Iran a exalté les femmes révolutionnaires en tchador, « gardiennes » d’un ordre social nouveau, qui leur a peu à peu ôté beaucoup de droits

     fondamentaux.

    Toutes les représentations qu’on nous somme d’intégrer sont masculines. Nous en écarter pour être enfin nous mêmes sera un long combat. Depuis « On ne nait pas femme, on le devient » de S. de Beauvoir, le questionnement n’a pas cessé. Et le harcèlement pour que nous abdiquions notre intelligence et notre esprit critique persiste, voilant d’un écran de fumée les raisons qui feraient qu’une même attitude serait licite ici, illicite ailleurs…

     

    Les magasines féminins européens et occidentaux sont particulièrement emblématiques  des injonctions faites aux femmes : amantes la nuit ; épouses, mères et ménagères le soir et le week-end, travailleuses dans la journée. 70 heures de travail par semaine au bas mot, avec obligation de jeunesse éternelle, de jouissance obligatoire pour satisfaire l’égo  masculin ; sans oublier la rentabilité économique pour payer les crédits du foyer…

    Ces hebdomadaires sont de véritables manuels de soumission. Une soumission qui se transforme avec les époques, mais elle paraît n’avoir jamais été si complète.

    Dans les années 50-75, selon les classes sociales ciblées, ils étaient remplis d’images de mode, de recettes de cuisine ou de beauté.  L’objectif étant toujours de « garder » à tout prix un homme intrinsèquement volage. ( qu’on se souvienne de l’ironique chanson de J. Gréco : celles là auront appris/la cuisine/qui retient les petits maris/ qui s’débinent).

    L’objectif est toujours identique, mais une partie des recettes sont à présent des recettes de sexe. Les besoins affirmés des hommes ont varié ; c’est ce que ces manuels de dressage sont chargés de bien faire comprendre aux lectrices. Le rôle des femmes n’est que l’adaptabilité aux besoins masculins, pas à leurs besoins propres.

    Ces dernières années, en feuilletant quelques uns des magasines plus populaires, j’ai pu lire des phrases comme : »Négociez du fast-sex une fois par semaine ( !) » ou «  La fellation est maintenant le passage obligé de toute relation », extraits que je vous livre sans commentaires.

    Les femmes qui lisent cela se croient elles « libérées » ? Il n’est pas question de sexualité épanouie mais de service sexuel.

    Cependant la mystification fonctionne. Il est risible de voir les lectrices des mêmes magasines  s’insurger contre certains codes vestimentaires-dans les pays démocratiques- et les déclarer marque intolérable de soumission aux hommes, comme si les femmes de culture occidentale n’étaient soumises à rien !! Elles le sont AUTREMENT. C’est tout.

    Donner des recettes de sexe pour satisfaire le mâle est pire que donner des recettes de cuisine, car l’intégrité du corps est atteinte. Les deux phrases citées plus haut signifient : « laissez vous violer, vous aurez la paix ». Ni plus ni moins. Mais les pages sont saupoudrées d’articles sur l’excision  en Afrique ou le système de dot en Inde, pour bien montrer que les aliénées, ce sont les autres…L’auteure égyptienne Nawal  El Sadaoui évoquait d’ailleurs « l’excision mentale des femmes occidentales », c’est à dire leur incapacité à définir leurs besoins et désirs  propres et de les satisfaire

    Nous sommes toutes égales devant l’adaptabilité forcée aux besoins d’une catégorie d’hommes qu’on nous impose : avoir une femme « sexy »/ ou invisible aux autres ; pour soi tout seul /ou vendable à d’autres.

    Nous sommes toutes encore des marionnettes. Nous aurons à nous transformer en guerrières pour imposer à notre tour d’être des sujets pensants parlants, autonomes ; et non des instruments.

    Certains hommes sont à nos côtés, mais si peu nombreux…

     

    Michelle C. DROUAULT


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  •  

     

    Le numéro de « LIBÉRATION » du 14 Juin nous offre un exemple emblématique de la mutation de la domination masculine pour continuer à bénéficier de privilèges exorbitants tout en se faisant passer pour « progressiste ».

     

    En effet, à lire les 2 articles en page 27 : « GPA, la Cour de Cassation va-t-elle continuer à tergiverser ? »  et « Être père ou mère , chacun doit pouvoir choisir », nous ne voyons aucune position révolutionnaire, comme leur publication dans un journal dit de gauche tendrait à le faire croire. Simplement deux hommes (dont l’un est universitaire) qui défendent l’un la possession et la confiscation du corps des femmes, la vision de l’enfant comme produit ; l’autre la négation du maternel, concepts ultra-réactionnaires contraires à l’humanisme le plus élémentaire.

     

    Ils nous présentent un verbiage technico –juridique froid et abstrait sur la conception , la grossesse et la maternité, démontrant par là qu’ils ignorent TOUT du corps et du psychisme des femmes, de la relation mère/enfant, et ce qu’est , tout bonnement, un enfant.

     

    Tous deux critiquent à l’envi l’assertion qui les dérange : « la mère est toujours certaine ».

     

    La mère est en effet pour l’enfant celle qui le porte, vit pendant 9 mois avec lui des échanges sanguins, sensoriels, émotionnels. Sa mère est celle qui lui donne naissance, l’accueille en ce monde, lui donne son lait. C’est la seule qu’il connaisse et reconnaisse. Ces premiers échanges sont primordiaux pour la constitution d’un être humain.

     

    À partir de 6 mois, un fœtus reconnaît la voix de sa mère et de ses proches, son rythme cardiaque, sa respiration, réagit à ses émotions. Ce n’est pas sans raison qu’on recommande pour apaiser un nourrisson des rythmes musicaux évoquant les battements de cœur de la mère.

     

    Comment peut-on être assez stupide et ignorant pour penser qu’un nourrisson reconnaît les gamètes ?? qu’il va savoir que celle qui lui a donné la vie(car sans elle, il ne VIVRAIT pas) n’a pas avec lui de lien biologique au sens de l’ADN ? La « mère d’intention » n’est qu’une étrangère pour lui.

     

    La GPA (dont l’appellation même réduit les femmes à des mammifères « gestantes » et leur dénie leur formidable travail de construction des êtres humains) est et restera toujours le fait de programmer sciemment d’arracher un bébé à la seule mère à laquelle il est lié pour le « livrer » à un couple totalement étranger dont il porte juste le pedigree biologique et qui l’a monnayé. Oser évoquer dans ce contexte son « intérêt supérieur » pour exiger une existence légale de ces enfants est une vile supercherie. Cet intérêt supérieur même demanderait simplement qu’il ne subisse pas ce traumatisme.* On comprend donc le législateur d’avoir une répugnance légitime à encourager cette pratique dès lors qu’elle est interdite en France, selon d’ailleurs un consensus assez large.

     

    L’auteur de cette plaidoirie s’obstine à  répéter comme un mantra que « la femme porteuse(sic) n’est pas reliée génétiquement à l’enfant puisqu’on lui confie un embryon qui lui est étranger » comme si ce manque de lien génétique empêchait tout le processus physique et psychique de la grossesse par un procédé magique ! Mais il a de plus l’outrecuidance d’affirmer que cette « femme porteuse » ne VEUT surtout pas être reconnue comme la mère de l’enfant, parlant une fois de plus à la place des femmes. Elle ne le PEUT pas, liée qu’elle est par un contrat de véritable esclavage moderne.

     

    La comparaison avec les enfants nés d’un don d’ovocyte chez un couple hétérosexuel dont la femme est infertile est absurde : ces enfants ne sont pas arrachés à celle qui les a portés !Quant à l’accouchement sous X, sans doute est il mal informé sur les ravages psychiques qu’il  peut provoquer tant chez la mère que chez l’enfant, même lorsqu’il est la seule solution raisonnable.

     

    La GPA est une des plus grandes exploitations capitalistes du XXIe siècle, et Libération s’honorerait à ne pas la défendre. D’énormes sommes d’argent sont en jeu (il faut débourser environ 100 000 euros pour « obtenir » un enfant) Parce qu’ils y trouvaient un intérêt financier, des politiques  en ce monde ont laissé agir de grands groupes pharmaceutiques, et des agences « intermédiaires » qui font des profits juteux en sillonnant le continent Indien et l’Ukraine pour trouver des femmes et des filles pauvres qui n‘ont plus rien à vendre que leurs ovocytes et leur utérus, et les négocient pour avoir juste de quoi entretenir leur famille. C’est la réalité.

     

    On ne peut trouver AUCUNE femme blanche et riche qui ait jamais porté un enfant pour un couple noir stérile et pauvre. Assez d’hypocrisie et de déni. Sans tout l’argent qui gravite autour, la GPA n’aurait jamais connu un tel essor. Et les « produits »  humains voyagent !

     

    On peut faire féconder un ovocyte dans un pays et l’implanter dans un autre à moindre coût…

     

     

    Les grands profiteurs de ce système sont des hommes, car ils ont entre leurs mains le principal  pouvoir économique mondial ; mais aussi une constante demeure :une écrasante majorité d’enfants conçus par GPA ont été des embryons fécondés avec le sperme du père « commanditaire », au sein d’un couple hétérosexuel ou homosexuel.

     

     Ce sont donc encore et toujours des hommes blancs et riches qui étendent chaque jour davantage le champ de leur possessions et de leurs possibles, dans une version de science-fiction du patriarcat : avoir un enfant « estampillé » de son patrimoine génétique en utilisant plusieurs femmes : une donneuse d’ovocyte, une « porteuse », et parfois une mère « légitime » pour l’élever.

     

     La GPA peut être adoptée par un homme par haine des femmes. La féministe espagnole  L.Falcon, dans son analyse de la GPA comme exploitation extrême des femmes, cite un célèbre footballer qui a eu recours à une mère porteuse pour éviter que sa fortune « ne tombe entre les mains d’une femme »…

     

    Dans la deuxième tribune de « Libération », un autre intervenant appelle les études de genre à la rescousse pour défendre l’idée qu’on puisse dorénavant « choisir d’être père ou mère ». En effet une femme transgenre qui avait gardé un utérus, mais était devenue un homme civilement, va donner naissance à un enfant.

     

    La science-fiction continue. Balayant d’un trait de plume le féminin et le maternel, l’universitaire souhaite que nous devenions tous « des sujets de droit neutres ».

     

    Il ne daigne pas s’interroger sur ce que va ressentir un enfant dont la mère s’appellera « Monsieur », et aura soit une compagne, soit un compagnon.

     

    Car enfin, les enfants dont on prétend défendre les droits sont dangereusement absents de toute cette littérature. ET LES ENFANTS ?

     

    Que vont ressentir les enfants qui apprendront comment ils ont été « obtenus » malgré les contes bleus qu’on leur fait ingurgiter ? Quels seront pour eux les conséquences psychiques d’avoir été « couvés » par des femmes qu’on a empêché de s’attacher à eux et transformées en machines ? Comment les enfants de transgenres vont-ils construire leur identité sexuelle ?

     

    Questions brûlantes dont tout le monde se fiche, ce n’est pas le sujet ! Leur « intérêt » aurait  pourtant demandé que l’on s’interroge avec minutie sur ce qu’on leur fait vivre, psychologiquement, socialement, affectivement. Mais non.

     

    Nous les femmes devons nous libérer de ces beaux parleurs qui tentent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes pour assouvir leurs caprices et entraîner l’adhésion de l’opinion publique.

     

    Et tous ne nous laissons pas abuser par les histoires « d’amour », rapidement démystifiées.

     

    Récemment un hebdomadaire titrait, au sujet du meurtrier de Marie Trintignant, Bertrand Cantat »Tuer passionnément » ! C’est-à-dire qu’on tente de nous faire passer toutes les violences mortifères des hommes sur les femmes et les enfants pour des marques d’amour.

     

    La presse (à peu d’exceptions prés) manifeste le même apitoiement déplacé pour les pères qui tuent leurs enfants lors d’une séparation d’avec la mère, parlant d’ailleurs très peu des victimes.

     

    On a assez méprisé notre intelligence, et notre lucidité.

     

    Tuer n’est pas aimer ; arracher un enfant à sa mère n’est jamais respectable( sauf en des cas de force majeure) ; et ce qui est possible techniquement peut ne pas l’être humainement.

     

    Il est temps de nous lever pour dire « Assez ».

     

     

     

    Michelle DROUAULT

     

     

     

     

     

    * le traumatisme est à peu près le même que celui des enfants qu’on envoyait en nourrice dés leur naissance de la fin du XVIe au XVIIIe siècle. Depuis Rousseau, de patientes et longues recherches scientifiques et psychologiques ont montré la nocivité dramatique de ces séparations précoces…Trois siècles de progrès successifs en biologie, neurologie, psychopathologie ; l’avènement de la psychanalyse ; l’émergence de la pédiatrie comme discipline, sont ainsi effacés d’un coup de baguette par cette éternelle soif de possession !

     

     


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  • « Les féministes de gauche et les femmes catholiques  doivent combattre ensemble les tentatives de légalisation des ventres de louage »(Gestation Pour Autrui)

     

    C’est ainsi que s’exprime l’écrivaine et juriste espagnole Lidia Falcon dans l’hebdomadaire « Publico », en préambule à un entretien avec M. Térésa Compte, une chrétienne engagée.

     

    « Dans notre société, la femme est un objet vendable » (littéralement « mercantilisable ») poursuit elle.(…) Comme norme morale d’une société, la capacité reproductive des femmes ne doit JAMAIS pouvoir se vendre ou se louer ».*

     

    Son interlocutrice, catholique, est absolument d’accord avec elle, et déplore que l’Église ne participe pas également davantage à la lutte contre les violences conjugales et la prostitution, qui sont de véritables fléaux.

     

    « Les femmes prostituées sont des sujets de droit , bien que les hommes veuillent l’ignorer », renchérit Lidia Falcon.

     

    Les deux femmes, après avoir défini ce qui les sépare (elles ne pourront jamais être en phase sur la question de l’avortement) poursuivent un dialogue fructueux sur leurs axes de combat pour la pleine dignité des femmes dans le monde.

     

    Comment se fait il qu’en France un tel dialogue ne soit pas possible ?

     

    Comment se fait il que les femmes s’avèrent si peu désireuses de dépasser leurs divergences pour s’unir contre l’ennemi commun, qui est la domination masculine et l’exploitation des femmes ?

     

    Une union comme celle de nos deux interlocutrices espagnoles s’opère aussi au Québec, où il existe des religieuses féministes ; certaines appuyant la défense de toutes les femmes, y compris lesbiennes, contre les discriminations.

     

    La France semble être le pays des « cases idéologiques » où il faut ranger systématiquement les auteur(e)s ou essayistes, et même les citoyennes, dans un processus qui n’autorise aucune nuance, ni aucune possibilité de nouvelle dialectique.

     

    Qu’il ait fallu justifier la teneur de ce blog, et expliquer qu’être féministe et croyante n’était pas un grand écart entre deux positions irréconciliables en est la preuve.

     

    J’ai pu constater avec tristesse et déception que les catholiques françaises dans leur grande majorité ne veulent pas accepter le fait que toutes les luttes de femmes soient coordonnées, et que la place des femmes dans l’Eglise soit étroitement liée à leur statut dans la société civile.

     

    Si au Québec plus personne ne s’aventurerait à contester qu’il y ait communément des jeunes filles servantes de messe, c’est bien parce que dans la société civile les cheffes d’entreprise, dirigeantes d’organisations, femmes politiques, sont nombreuses et acceptées comme des évidences.

     

    Rappelons que la France est un pays où une ministre a été sifflée en plein Parlement parce qu’elle arborait une robe à fleurs, ce qui serait inimaginable dans un pays anglo-saxon sans provoquer la démission immédiate des trublions. La France demeure archaïquement sexiste, et le harcèlement au travail ou dans la rue est monnaie courante ; les meurtres de femmes par leurs compagnons sont vus comme des « faits divers », et le « plafond de verre » tapisse toutes les sphères de la société : envers et contre tout, les femmes ne sont que 27% à l’Assemblée Nationale(sont elles vraiment représentées ?) elles gagnent 26% de moins que leurs homologues masculins, 11% d’entre elles seulement sont cheffes d’entreprise.
    Par contre 52% des personnes en dessous du seuil de pauvreté sont des femmes élevant seules des enfants ; et une femme meurt tous les 3 jours sous les coups d’un partenaire.

     

    Une pétition ahurissante a réuni voici presque deux ans un nombre considérable d’hommes issus des media et du monde artistique français revendiquant le droit d’acheter les corps des femmes prostituées sous le fallacieux prétexte du « droit au plaisir » (pour qui ?) .

     

    Et à l’heure où j’écris ce texte, je viens d’exprimer ma solidarité aux « FEMEN » accusées d’exhibition sexuelle parce qu’elles avaient manifesté  torse nu contre la relaxe de M. Strauss-Kahn , soupçonné de complicité de proxénétisme  dans le procès du Carlton. On atteint là le comble du « deux poids deux mesures » : l’indécence n’est pas du côté des exploiteurs des femmes, mais de celles qui combattent l’exploitation.

     

    Les catholiques françaises sont logées à la même enseigne : on leur interdit l’accès à l’autel sous le prétexte oiseux d ‘« impureté »(un résidu du paganisme) pendant que l’indulgence pour les prêtres pédophiles vient tout juste d’être freinée par le Pape François.( L’agression d’un enfant n’est elle pas la pire des impuretés ? les coupables restent prêtres…)

     

    D’aucuns estiment que la condamnation des pédophiles dans l’Eglise française reste bien molle…

     

    Église ou société civile les mâles gardent leurs privilèges, et les femmes doivent rester sous contrôle.

     

    Côté féministe, je suis également chagrine de constater qu’on ne parle plus de Libération des Femmes, mais uniquement des droits des femmes ! Or même si les femmes acquièrent des droits formels, elles ont un besoin urgent et profond de se libérer des mentalités misogynes, et des carcans de pensée qui les empêchent justement de s’unir et de débattre les unes avec les autres de « qu’est ce qui pour nous constitue une oppression ? » dans des espaces non mixtes où leur parole ne peut être disqualifiée.

    Nous avons besoin de nous libérer de la pensée masculine, et de voir par nos propres yeux.

     

    Tant que les femmes seront sous la tutelle de catégories de pensée masculine dont elles ne parviennent pas à s’affranchir, tant qu’elles se feront les ventriloques de « la Voix de son Maître », elles continueront à s’opposer stérilement les unes aux autres au lieu de poser de fructueuses controverses ; et elles ne pourront pas s’unir sur des objectifs déterminés.

     

    Nous verrons dans un article ultérieur les exemples de deux sujets emblématiques : le voile et l’avortement. A suivre, donc…

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

    * cet entretien  a eu lieu à l’occasion de la tenue d’une sorte de « Foire de la Gestation pour Autrui » à Madrid, très controversée, à laquelle participaient de nombreuses « agences  de maternité de substitution »

     


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  • Les évêques canadiens du Nord-Ouest (Alberta ; Territoires du Nord Ouest) ont publié un texte qui fait débat, et souvent, choque :

     
    Selon eux sacrement de l’onction des malades, de réconciliation, et funérailles religieuses, seraient absolument incompatibles avec l’euthanasie ou le suicide assisté.

     
    Ces directives concernant l’accompagnement des malades font suite au vote par le Sénat canadien le 17 Juin 2016 d’une loi fédérale autorisant l’aide légale à mourir.

     
    Ce procédé pour légal qu’il soit leur paraît moralement condamnable, et les pratiques pour abréger les jours d’un malade incurable seraient « de graves affronts à la dignité de la vie humaine ».

     
    Tout malade qui amorce le processus serait en état de faute grave ; et tant qu’il n’a pas reconsidéré sa décision, le prêtre n’est pas admis à lui administrer les derniers sacrements.

     
    Pas de funérailles religieuses non plus ! Non pas pour punir la personne(sic) mais pour reconnaître sa décision comme contraire à la foi chrétienne.

     
    Posture idéologique qui ne tient pas compte de la réalité humaine, ce texte semble rédigé par des hommes froids et insensibles, accrochés au dogme, et ne fait sans doute qu’ajouter la douleur à la douleur pour les fidèles.

     
    Qui demande la mort, et en quelles circonstances ?

     
    En France il s’agit d’une demande extrêmement minoritaire. Elle survient surtout en cas de maladie incurable et lourdement invalidante.

     
    Cependant, il est flagrant que les patients ne veulent pas mourir, ils veulent juste arrêter de souffrir ; ils ont peur de la  souffrance et de la dépendance, à juste titre.

     
    Si on dispose à présent de tout un arsenal pour contrer la douleur, il n’est pas toujours bien utilisé, et surtout les services de soins palliatifs sont , en France, trop peu nombreux et mal développés. La médecine est très déshumanisée dans certains services, et les malades qui n’ont pas une famille très présente se sentent souvent abandonnés aux mains de soignants qui n’ont pas le temps de les écouter. D’où le désespoir et les demandes d’euthanasie.

     
    Par ailleurs, la maladie grave induit fréquemment une dépression : effets secondaires décourageants des chimiothérapies, déchéance physique, vie sociale court-circuitée, tout cela est tellement dur à vivre que le malade finit par dire « je préfère en finir que vivre ainsi ».

     
    Accompagné et soutenu dans un environnement positif,  sa souffrance entendue et prise en charge, les effets secondaires des traitements atténuée, la dépression traitée, le malade change généralement d’optique. J’ai pu l’observer professionnellement dans un service spécialisé.

     
    Un grand malade est une personne affaiblie, sa vision des choses est déformée par un corps et un psychisme en souffrance. N’en déplaise aux évêques canadiens, ce n’est pas une personne qui décide , rose et fraiche dans son lit, qu’elle veut mourir le lendemain !   C’est un être au bout du rouleau, angoissé, paniqué, qui veut qu’on le sorte du tunnel, et ne voit plus qu’une seule issue , la mort. Le souhait de mort peut être issu d’une souffrance psychique insurmontable.

     
    La philosophe et théologienne Lytta Basset l’exprime remarquablement dans son analyse du Livre de Job dans la Bible :

     
    « C’est l’excès du mal imposé à Job qui lui fait désirer la mort ; il ne désire pas la mort pour la mort ; il désire que cesse cette vie qui n’est plus une vie (…) d’où la seule issue envisageable, la mort pour venir à bout d’un mal insupportable, et non pour venir à bout de la vie »*

     
    Sanctionner de surcroit le malade par ces refus de sacrements est injustement cruel, et dénote un manque de charité inquiétant pour des évêques.

     
    Désespérer leur famille par des refus d’obsèques religieuses parait également d’une insigne cruauté.

     
    Un ami prêtre m’avait expliqué que l’ancienne position rigide de l’Eglise sur le suicide visait, à des époques où la vie était très dure et parfois désespérante, à empêcher les découragés de mettre fin à leurs jours. On agitait donc la peur de l’exclusion, de la honte publique et de l’enfer pour inciter les gens à rester en vie. « Nous n’en sommes plus là » me disait il «  et nul ne peut se mettre à la place de Dieu pour juger celui qui en arrive au suicide ».

     
    La place de Dieu, tout est là.

     
    Si nous reprenons les réflexions de Lytta Basset : « pour les humains est en TOUS LES CAS mal ce qui FAIT MAL Nul ne saurait s’ériger en juge du mal de l’autre sans usurper la place de Dieu »… « Tout pêché, dans la Bible, est rupture de la relation avec Dieu. Décider si cette rupture est volontaire ou non revient à usurper la place de Dieu »*

     
    Il me semble que ce soit la question fondamentale. Dieu seul connaît notre cœur, et Il ne se refuse jamais.

     
    Religion du père Fouettard prêchée par des gendarmes en soutane, les directives canadiennes,

    ne semblent pas en phase avec la Miséricorde très invoquée par le Pape François.

     
    Avant de s’ériger en douaniers de la vie éternelle, que font ces évêques pour soutenir les malades ?  Sont ils rentrés en communication avec eux, car toute approche de la douleur suppose la communication avec le souffrant ? Ont ils eux mêmes suivi une formation sur la réalité des pathologies graves, la psychologie des patients en fin de vie ?

     
    Ces directives impliquent elles un guide de « dissuasion empathique » du patient ?

    Il est permis d’en douter.

     
    Beaucoup de catholiques sont las qu’on leur demande encore et encore de souffrir en serrant les dents, parfois des souffrances atroces(n’oublions pas qu’on a voulu obliger une fillette de 9 ans violée à avoir des jumeaux sous peine d’excommunication de sa mère voici seulement quelques années !) sans jamais manifester aucune indulgence aucune compréhension pour ceux qui n’y arrivent simplement pas.

     
    Je ne suis pas favorable à l’euthanasie car j’estime cette notion dangereuse, et ses dérives vers l’eugénisme ou la facilité certaines.

     
    Mais à mon sens rien n’excuse de se mettre à la place d’un Dieu vengeur imaginaire pour ajouter aux détresses existantes.

     
    Sr Michèle Jeunet me rejoint dans mon refus de l’euthanasie. Elle fait observer qu’en France, par exemple des communautés religieuses sont engagées dans les soins palliatifs : les sœurs Xavières pour les catholiques ; les diaconesses pour les protestantes ; et nombre de baptisés laïcs . En désaccord avec les évêques de l’Ouest canadien concernant l’accès aux sacrements, elle estime que le sacrement de réconciliation et le sacrement des malades doivent être donnés à tous ceux et celles qui en font la demande, car ils sont d’un grand secours moral.

     
    Ceux qui reçoivent les sacrements de manière habituelle ne sont pas toujours en phase avec la doctrine officielle, mais cela ne les empêche ni de les demander, ni de les recevoir !

     
    Malheureusement les évêques sont les seuls à pouvoir prononcer ces sortes de « fatwas », des directives  « hiérarchiques » ordonnant aux prêtres ce qu’ils doivent accorder ou refuser.

     
    Nous nous accordons toutes les deux sur le fait que le vrai désir, profond, est celui de vivre !

     
    Alors comment se fait il que tout un pan de la société préfère à présent accompagner le désir de mourir plutôt que le désir de vivre ?

     
    Sommes nous rentrés dans la « culture de mort » que dénonçait St Jean-Paul II ?

     
    J’ai été frappée, en effet, par cette question récurrente posée par les journalistes à tous les candidats à l’élection présidentielle : « êtes vous favorable à l’euthanasie ? » « faut il aller plus loin dans la fin de vie ? » Il est tout à fait surprenant que même un candidat qui évoque le « futur désirable » se dise favorable à cette pratique, tout en admettant que les problèmes éthiques comme celui là sont personnels et intimes.

     
    Cette campagne est frappante par les peurs qu’elle dégage, et sur lesquelles surfent les marathoniens de la course au pouvoir : peur de « l’invasion » d’autres différents, peur de la perte d’une identité fantasmée, peur légitime du terrorisme…mais à la rage de destruction ne faudrait il pas opposer la rage de vivre ? ceux qui s’affichent contre l’euthanasie prêchent par ailleurs la mort lente du repli sur soi et de l’enfermement. Ceux qui se disent favorables parlent de liberté, de maîtrise, alors que la première liberté devrait être avant tout celle de VIVRE dignement.

     
    Les migrants broyés, les morts de la rue, n’ont pas demandé à mourir. Ils avaient la soif de vivre, ils se sont battus, désespérément, âprement pour survivre.  Des reportages montrent des hommes maigres, souffrants , les mains écorchées à force de tenter de franchir des barrières, pourchassés comme des animaux, et qui ne renoncent pas. Ils le pourraient. Ils pourraient trouver que leur vie ne vaut plus la peine. Mais non. C’est cela la force de vie.

     
    Tant qu’un seul être ne peut vivre dignement à côté de nous, la question de la liberté de mourir est factice et illusoire.

     
    La jeunesse n’a t-elle pas besoin qu’on lui montre des raisons de vivre, plutôt que lui présenter la mort comme un choix banalement possible ? Les suicides de jeunes hommes et femmes sont hélas nombreux, et je suis douloureusement surprise que ce ne soit pas cette question qui soit posée aux candidats : « Qu’allez vous faire pour endiguer les suicides de jeunes, les suicides de travailleurs harcelés ?  qu’allez vous faire pour que plus personne ne meure dans la rue ? ».

     
    Les postures idéologiques, des évêques comme des politiques, lorsqu’elles sont déconnectées du réel, de la tangibilité du mal, ne sont que des concepts creux qui n’amènent jamais de solutions.

     

     Michelle. C. DROUAULT, en collaboration avec Sr Michèle JEUNET

     
    *1 Lytta Basset « Guérir du malheur », Albin Michel, 1999

    *2 idem

     

     


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    Un récent reportage intitulé « Femmes invisibles, femmes de la rue », évoquait la vie éprouvante des femmes sans domicile dans les grandes villes, de plus en plus nombreuses.

     

    Ce qui frappe, c’est ce paradoxe : la violence familiale est souvent ce qui a conduit ces femmes à la rue ; et c’est un lieu où elles doivent encore redouter la violence.

     

    C’est à dire que pour les femmes il n’existe pas d’« endroit où reposer sa tête », la violence est partout , à l’intérieur/à l’extérieur et semble douloureusement inhérente à la condition de femme.(alors que pour un homme elle est affaire de situation)

     

    Pour éviter les agressions ou les mauvaises rencontres, certaines femmes marchent plusieurs heures par nuit, et ne se laissent aller à dormir que dans la sécurité de centres d’accueil de jour.

     

    Plusieurs d’entre elles disent avoir perdu la garde de leurs enfants, et être empêchées de les voir par leur père. Certains diront que les problèmes d’alcoolisme ou de drogue ne facilitent pas les relations parentales, mais est il possible de « tenir » dans la rue sans stimulants pour vaincre le froid et l’angoisse ?

     

    On les voit mendier-et il faut énormément de courage pour mendier- s’offrir le répit d’une douche ou d’une halte dans un dispensaire.

     

    L’état des pieds des personnes à la rue est toujours dramatique. Une collègue avait un jour accompagné un homme à la rue dans un dispensaire où on a découvert que le tissus de ses chaussettes incrusté dans la chair  avait causé une infection. « Ce sont les pieds qui voyagent » dit pudiquement une dame en errance.

     

    Cela fait plus de 10 ans que le « 115 », numéro permettant d’avoir une place d’hébergement pour la nuit, est perpétuellement saturé, et dysfonctionne.

     

    Alors dans les villes, les sans domicile se font toutes petites, se glissant dans les garages, les halls, d’où il faut décamper dés les premières lueurs de l’aube.

     

    Certaines femmes vivant dans des locaux de fortune, voiture ou baraquement, ont un emploi. Leurs collègues ignorent leur situation dont elles ont honte. D’autres encore ont été enceintes et à la rue.

     

    Pourtant AUCUN candidat à l’élection présidentielle ne prévoit de programme visant à éradiquer les violences familiales et les violences sociales dont sont victimes les femmes, et qui sont étroitement liées. Aucune ambition n’est affichée dans ce sens.

     

    Quelle est l’espérance de vie des femmes en errance et en souffrance ?

     

    Combien sont elles à accepter de guerre lasse un hébergement contre des relations non consenties, et à disparaitre ainsi des regards ? A finir sous la coupe d’un proxénète ?

     

    Ces interrogations sont laissées aux bons soins des associations caritatives, que la société tolère du moment qu’elles n’affirment pas l’égalité de tout être humain devant le besoin, et qui évitent de facto des troubles et revendications sociales trop importants.

     

    Pendant que media et réseaux sociaux s’alarment de l’invisibilité des femmes sur un catalogue d’IKEA, nul n’entend les voix des femmes de la rue. Elles ne votent en général pas, et qui dit sans domicile veut souvent dire sans domiciliation, donc sans aides ni minima sociaux.

     

    Lorsque des films de fiction parlent du drame de la rue, ils mettent en scène des hommes, double invisibilité.

     

    « Ne lâchons rien »disait l’Abbé Pierre. N’abdiquons pas notre capacité d’indignation et d’interpellation.

     

    Michelle C. DROUAULT

     

     


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  •         BONNE ANNÉE 2017 A TOUTES ET TOUS !

     

             Femmes du Monde, toujours actives :

     

               Une exposition magnifique va reprendre le 25 janvier 2017 à l’ESPACE DES FEMMES, 35 rue Jacob à Paris.

    Il s’agit de « LUTTES ET VICTOIRES DES GRANDS MÈRES DE LA PLACE DE MAI ».

    Rappelons que pendant la dictature militaire du Général Vidéla entre 1976 et 1983, des centaines de bébés sont nés en captivité. Leurs parents, opposants politiques ou simples citoyens, ont été portés « disparus » ; la plus part d’entre eux ont été assassinés par le pouvoir militaire. Qu’étaient devenus ces enfants, c’est ce que le mouvement des « Grand mères de la Place de mai » a opiniâtrement tenté de savoir, sans relâche, depuis plus de vingt ans. Et avec succès : sur prés de 500 enfants enlevés ou nés en prison, 121 ont pu retrouver leur véritable identité.

    En effet, ces enfants avaient été massivement « appropriés » ; c’est à dire qu’après avoir éliminé leurs parents, les militaires dont les épouses étaient stériles les faisaient passer pour leurs propres enfants, biologiques ou adoptés. Dans certains autres cas, les enfants étaient adoptés par des personnes de bonne foi qui avaient simplement déposé un dossier d’adoption, et se voyaient rapidement donner satisfaction.

    L’exposition montre les photographies et les récits de vie de ces jeunes trentenaires qui ont appris que leur identité n’était pas celle qu’ils croyaient, et ont retrouvé non seulement leur grand mère, mais aussi leur famille d’origine.  Les circonstances de ces retrouvailles ont été diverses : soit les jeunes personnes elles mêmes (ou leurs parents adoptifs de bonne foi) avaient des doutes, et contactaient les grand mères ; soit les recherches de celles-ci les conduisaient à demander des tests ADN pour identifier des jeunes ayant la même date de naissance que leur petit-enfant. Récemment une grande « campagne pour la restauration de l’identité » a été lancée par les pouvoirs publics argentins. Les recherches continuent.

    Les interrogations posées par cette exposition sont terribles.  Deux génération ont été sacrifiées par la dictature. Les parents, et les enfants. Et pour les enfants de disparus qui sont eux mêmes déjà parents, une troisième génération est touchée par ce trouble identitaire intensément douloureux.

    Savoir que ceux que l’on considérait comme ses parents ont été les tortionnaires ou les meurtriers de ses parents biologiques est un traumatisme psychique extrême.

    De même, les parents adoptifs de bonne foi qui ont du admettre que leur enfant était un enfant volé à une mère qui n’avait jamais consenti à son adoption, ont été également traumatisés.

    Certains parents « appropriateurs »ont tenté de fuir à l’étranger, ce qui encore compliqué la situation de leurs « enfants ».

    Il existe une association de » Fils et Filles de disparus, assassinés, anciens prisonniers politiques ou exilés » la H.I.J.O.S, dont nous avons pu voir un film documentaire(Nietos, Identidad y Mémoria)* avec des interviews de grand mères, d’ex-enfants volés, et de familles de disparus.

    Ces visages nous parlent, ils nous parlent d’un monde où les enfants ne sont pas sujets, sujets humains, mais objets. Voler l’identité, l’histoire, les racines d’un être humain, doit être jugé, au même titre que les autres crimes du totalitarisme.

     

     

    Michelle. C. DROUAULT

     

     

    *petits –enfants, identité et mémoire


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  •  

     L’Eglise catholique nous fait honte. Elle défend en ce moment le mensonge et la manipulation.

    J’ai nommé les sites anti-IVG qui se font passer pour des sites officiels d’information, et trompent des femmes et des jeunes filles déjà aux prises avec une décision difficile.

    Dans une société démocratique, chacun est libre d’être pour ou contre l’interruption de grossesse pour soi même, et d’exprimer son opinion.

    Mais la lâcheté qui consiste à avancer masqué et à ne pas afficher ses opinions pour tromper les femmes et les empêcher d’avoir recours à une IVG tant elles deviennent inquiètes et terrorisées par les fausses informations qui leur sont données, doit être sévèrement condamnée.

    Les femmes journalistes ou élues (Aurore Bergé, députée LR, entre autres) qui ont « testé » ivg.net sont formelles : aucun véritable soutien n’est proposé ; aucune information médicale fondée n’est fournie. Seules sont énoncés des constats fantaisistes et lapidaires (ex : « les couples ne s’en remettent pas »).

    Par ailleurs, il semble qu’un « hameçonnage »  soit pratiqué pour obtenir les coordonnées des appelantes. La plupart des femmes croient de bonne foi avoir à faire à une organisation officielle. (il y a un numéro vert)

    C’est uniquement CE DÉLIT DE TROMPERIE qui est en cause. Pas autre chose.

    Il est justement nommé « délit d’entrave à l’IVG ».

    Aucune censure n’est exercée sur des sites qui annonceraient clairement que l’IVG ne leur paraît pas toujours une bonne solution et qu’il existe des alternatives.

    La Conférence des Evêques de France prend les femmes pour des idiotes qu’il convient d’influencer par de semblables supercheries.

    Si débat il doit y avoir sur l’IVG, ce n’est certainement pas à des hommes célibataires et sans responsabilités de l’initier, mais aux femmes elles mêmes.

    Nous attendons la CEF sur la véritable défense des faibles : les enfants d’Alep ; les enfants victimes « collatérales » des violences conjugales (73 enfants orphelins de mère ; 35 tués avec leur mère …).

    Nous souhaitons qu’elle remplisse les églises par un message de confiance ; et pas qu’elle les vide par de tels agissements indignes de chrétiens.

     

    Michelle. C. DROUAULT


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  • 25 NOVEMBRE, JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES :

    JACQUELINE SAUVAGE RESTE EN PRISON !

    LE MESSAGE EST CLAIR :UNE « BONNE » FEMME BATTUE EST UNE FEMME MORTE !

    134 femmes décédées sous les coups en 2016.

    Et les politiques ont l’indécence de se gargariser de « nos valeurs » !

    Vos valeurs , messieurs, c’est cela : cette femme prisonnière de la misogynie et ces 134 autres qui ne pourront plus jamais parler…

    Michelle.C.DROUAULT


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  • « Un migrant qui a payé son passage est une unité de commerce ; et il ou elle est échangé contre un prix négocié » (…)Beaucoup sont ainsi ballotés pendant des années sur le sol libyen(...).

    C’est ainsi que s’exprime, dans le magazine « TIME », le photographe NARCISO CONTRERAS, lauréat 2016 du prix Carmignac. Cette distinction récompense le meilleur photoreportage sur les violations des droits humains.

    Le photographe mexicain a effectué trois voyages sur les côtes libyennes, plaque tournante du trafic humain « Ce que j’ai vu en Libye, c’est un marché », martèle-t-il.

    Dans une magnifique exposition trop peu connue (4 place St-Germain des Prés, maison de l’Industrie, à Paris jusqu’au 13 novembre), Contreras montre en images et explique :

    La chute de Khadafi a laissé une vacance du pouvoir. Par cette brèche se sont engouffrés des milices tribales, rapidement alliées à des réseaux criminels.

    Elles contrôlent à présent la mer et le commerce d’êtres humains, effectuant  « achats » et « ventes » de groupes de réfugiés entassés dans des centres de détention illégaux.

    Les détenus doivent travailler des mois, voire des années pour payer leur libération ; d’autres sont libérés grâce à leur famille à qui les réseaux mafieux réclament des sommes astronomiques par téléphone, en faisant un odieux chantage aux mauvais traitements sur le détenu.

    Il n’existe ni ventilation ni hygiène dans les centres, par une température de 40°. Beaucoup d’hommes et de femmes tombent malades, ou deviennent fous.

    Trois millions de personnes environ végètent dans le camp de détention de Garabuli.

    D’où viennent-ils ? Majoritairement d’Afrique subsaharienne, par la frontière avec le Niger ; du Soudan ou d’Érythrée.

    Lorsqu’ils survivent, et ont payé leur passage, ils sont placés en hâte sur des embarcations peu solides en direction de l’Italie. Les embarcations coulent, beaucoup de personnes se noient.Les gardes–côtes libyens et la marine italienne tentent de les secourir. 8500 personnes ont été rescapées la semaine dernière.Des appareils de surveillance de l’OTAN survolent les côtes. Ils repèrent souvent des corps , dont beaucoup d’enfants et de bébés, échoués sur les rivages. Une horreur indicible.

    CONTRERAS a eu bien du mal à déterminer pourquoi les actions du gouvernement libyen n’étaient pas plus efficaces. Certes , ils combattent les milices. Sans succès.

    Et le photographe lui-même a dû payer des milliers de dollars pour qu’on le laisse accéder à ces zones…

    C’est après avoir vu l’exposition que j’ai réalisé que nombre des migrants que j’avais rencontrés en 2015 à la frontière franco-italienne étaient des rescapés de ce bagne.

    Et que ceux qui avaient atteint la « jungle » de Calais en faisaient partie également.

    C’est contre ces hommes et ces femmes ayant vécu l’esclavage que certains villageois et élus français veulent « se défendre» et lancent des pétitions.

    C’est alors que l’indécence des commentaires que je lis chaque jour dans la presse à la suite de reportages sur les migrants m’a sauté aux yeux.

    Tout d’abord , lorsque les médias décrivent la réalité, ils sont discrédités : ils sont traités de « menteurs » , de « naïfs » et « d’idiots utiles ». Un déni forcené.

    Quant aux migrants , le manque d’empathie et de compassion à leur égard est flagrant.

    Les stéréotypes pleuvent : eux aussi sont menteurs ; ils ont une « culture du mensonge », dissimulent leur âge, leur lieu d’origine. Les mineurs -c’est à dire des enfants- n’ont pas droit à davantage de compassion : leurs plaintes sont tournées en dérision : « comment, il a fait 5000 kms jusqu’à Calais, et il pleurniche parce qu’il a raté le bus ? ». Lequel de ces internautes apprécierait que son enfant de 13 ou 14 ans dorme deux nuits dehors par le froid suite à un manque d’organisation ? En effet, les journalistes décrivent un manque général d’information et d’organisation lors du démantèlement de la jungle de Calais, et une omniprésence policière pas toujours compréhensive.

    Mais il est clair que pour beaucoup de lecteurs de la presse, ces enfants ne sont pas comme nos enfants (1300 mineurs à Calais !), ces femmes qui veulent rejoindre leur époux en Angleterre ne sont pas des personnes respectables. À tous est déniée la dimension universelle d’être humain.

    Certains commentaires sont carrément odieux par la déshumanisation qu’ils expriment, et rappellent les heures les plus sombres de l’antisémitisme :

     « A Stalingrad, il y a déjà des encombrants, alors pourquoi pas des migrants, juste une autre forme d’encombrants ! ».(Commentaire sur le site du « Monde », 29 octobre).

    Les Juifs étaient des « nuisibles », les Tutsis des « cafards », voilà les réfugiés des « encombrants ».

    La chaîne FR3 Pyrénées, à la suite d’un reportage sur les migrants, a reçu des invectives si ordurières et racistes qu’elle a refusé de les publier. J’ai honte.

    Alors tous, croyants et incroyants, allons voir l’exposition, achetons le livre de photos, faisons le passer. Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas.

    Et si c’est possible, répondons aux « réalistes endurcis » de tout poil qui veulent nous faire croire que certains sont moins humains que d’autres.

     Le seul enjeu immédiat, urgent, prioritaire, est celui-là.

     Michelle.C. DROUAULT

     http://time.com/4538519/libya-human-trafficking/photo/libya-human-traffic-narciso-contreras-01/?xid=emailshare


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  • « J’ai vu beaucoup de morts » (…) « mais jamais rien de tel. C’est choquant. Cela vous fait penser que vous ne vivez pas dans un monde civilisé ».

    Ce sont les propos du photographe grec de l’AFP ARIS MESSINIS, dans une interview au « New York Times », traduits dans la revue « Courrier International ».

    Le 4 octobre dernier, Messinis se trouvait à bord de l’Astral, un bateau de sauvetage d’une ONG espagnole, au large des côtes libyennes où des migrants tentent pas milliers de gagner l’Italie ou la Turquie.

    Il décrit des scènes qui rappellent le temps de l’esclavage, et des embarcations de négriers :

    « Dans un des bateaux, plus d’une vingtaine de personnes étaient mortes asphyxiées par la foule massée sur le bateau. Dans d’autres embarcations, les corps étaient enchevêtrés sur le sol, contraignant les survivants à grimper sur les cadavres » (…)

    Au cours de cette journée, 4655 personnes ont été secourues ; 28 ont perdu la vie.

    Elles venaient principalement d’Erythrée, de Somalie, du Nigeria, pays où sévissent la dictature, les conflits, ou la famine.

    En 2016,  plus de 4000 personnes se sont noyées en Méditerranée, dont 3500 entre janvier et Mai.

    75000 réfugiés fuyant la Syrie sont actuellement piégés à la frontière avec la Jordanie.

    Plus de 10 000 réfugiés Afghans au Pakistan sont harcelés par les autorités, et souvent contraints de retourner dans leur pays en guerre.

    Beaucoup sont incarcérés illégalement dans des centres de rétention, sans recours possible à un avocat, et sans considération pour leurs enfants.

    Selon Amnesty International, le viol est monnaie courante dans ces voyages avec des passeurs, et beaucoup de femmes et de filles prennent la précaution d’un contraceptif oral pour éviter une grossesse issue d’un viol…

     

    Les photos d’Aris Messinis ne sont pas de la fiction, comme le film « Twelve Years A Slave ». (Bien que ce soit basé sur des faits réels, ce sont des acteurs que nous voyons)

    Elles sont des témoignages insoutenables.

    Le photographe a présenté sur une chaine de télévision une photo emblématique d’une famille rescapée, avec l’espoir que ceux qui la regarderont s’identifieront à cette famille, semblable à la leur, et lutteront pour un meilleur accueil de tous les réfugiés.

    Je crains que ses espoirs ne soient déçus : en France, les communes qui doivent accueillir des réfugiés « se défendent » « organisent la résistance » avec le concours des élus !

    Des habitants manifestent carrément leur hostilité sur la voie publique, comme à Montpellier dernièrement.

    Ils ne veulent pas d’autres êtres humains désespérés, de femmes et d’enfants épuisés. Cet accueil est pourtant prévu dans des bâtiments inutilisés, et avec un accompagnement social et sanitaire. Là où il existe déjà, il se passe bien. Plusieurs reportages ont montré que, d’abord méfiants, les villageois ont du convenir que les réfugiés s’intégraient peu à peu à la vie commune sans problème. Mais peu importe. Les français ont peur de leurs frères humains, une peur irrationnelle qu’ils ne sauraient expliciter. Car enfin, que craignent-ils exactement ? Cela n’est jamais dit. Le mot « migrant » est inlassablement associé avec « insécurité » et « terrorisme » par la presse dite populaire. Or le danger, il est pour ceux qui fuient des pays où ils n’ont pas d’avenir, si ce n’est peu de chances de survie.

    Le reportage « Exode », diffusé sur la chaîne Canal +*, a montré le parcours  d’une famille syrienne, n’ayant échappé à la noyade et à l’arrestation que pour subir une marche forcée.

    « Ce qu’on nous fait » dit le père de famille, « c’est un crime contre nos enfants ».

    La France n’a accueilli que 12000 syriens depuis 2011, alors que la Jordanie en a accueilli 655 000 ! Les premiers pays d’accueil, on ne le dira jamais assez, sont les pays voisins, Jordanie, Liban, Iran, Turquie…

    Mais peu importe en effet cette réalité : un politique français déniait récemment aux réfugiés leur humanité en persistant à évoquer des « flux migratoires », et « l’erreur » de la Chancelière allemande Angela Merkel de leur avoir ouvert les portes de l’Allemagne.

    Madame Merkel a sauvé l’honneur de l’Europe, et les réactions de mes compatriotes me couvrent de honte.

    Comme durant la seconde Guerre Mondiale, l’Europe montre le hideux visage du rejet et de l’égoïsme. Elle n’a rien appris. Rien.

     

    Michelle C. DROUAULT

     

    * Et qu’on peut par conséquent revoir si on l’a manqué

    * ci-joint un texte du maire de Palerme :

     

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/10/11/leoluca-orlando-il-faudrait-abolir-le-permis-de-sejour-c-est-la-peine-de-mort-de-notre-temps_5011787_3212.html


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  • Les sociétés démocratiques sont fragiles car ceux qui veulent leur disparition utilisent la liberté pour ensuite la détruire. Plus on acceptera l’expression islamique dans l'espace public, comme par exemple, l’usage du « burkini », plus se répandra un islam totalitaire et offensif.

     

    Le catholicisme a pu accepter le pluralisme parce que des lois de séparation de l’Etat et de l’Eglise, l'ont stoppé dans son emprise sur la société. Ces lois nous ont délivré du système de  chrétienté que l’occident à vécu autrefois. Dans certains pays la loi religieuse islamique impose un ordre similaire. Système de chrétienté d’hier et charia islamique de certains pays  sont anti-démocratiques en soi.

    Les lois religieuses islamistes sont en train de s'exporter dans les pays démocratiques en bénéficiant d'une liberté qui est refusée dans beaucoup de pays musulmans.

     

    Celle qui parle, c'est quelqu'un qui est heureuse de vivre maintenant et non au Moyen-Age, car avec les idées qu'elle a...elle aurait fini  sur le bûcher !

    La laïcité pour moi, c'est une protection contre une maladie des religions, une dérive qui est sa volonté d’imposer à tous leurs convictions avec une force qui leur est propre : se réclamer du divin

    La laïcité, c'est une liberté contre le concept de  religion d'État qui a fait tant de mal en Occident et qui continue à en faire dans les pays où l'islam est la seule religion possible.

    La question de la liberté d'expression doit donc avoir un traitement particulier quand il s'agit du religieux.

     

    Personnellement je suis contre le port de la soutane...et aussi de l'habit pour les religieux-ses dans l'espace public.

    Je suis religieuse et je ne porte aucun signe distinctif.  C’est une forme de respect de ne pas imposer « visuellement » ma foi. C’est une manière d’entrer en relation sans étiquette pour ne pas induire  tout de suite la question religieuse. Mais quand la question vient, je suis heureuse de dire qui je suis et les gens sont souvent étonnés…et heureux !

    Donc ma position n'est pas particulière pour l'islam, elle touche toutes les religions.

     

    Je ne les renvoie pourtant pas dans un espace strictement privé  car elles peuvent contribuer de manière positive au débat de société et à un agir pour le bien commun.

    Personnellement je partage ma foi par mon travail, par l’écriture, par mon blog en usant d’une légitime liberté mais sans provocation, sans prosélytisme.

     

    L’islam en France doit apprendre à vivre cette laïcité comme l’on appris le judaïsme, le catholicisme, le protestantisme.

     

     

     

    Michèle Jeunet


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  • « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette », disaient certaines affiches féministes des années 70/80…

    Ce type de propos pourrait être repris avec humour et bonheur pour illustrer la décision absurde et liberticide du maire de Cannes, et d’autres communes en PACA, d’interdire le port du «burkini» (maillot de bain couvrant) sur les plages municipales.

    Cette tenue, selon l’édile, constituerait un « trouble à l’ordre public », en référence à la tuerie de Nice du 14 Juillet.

    Or, comme nous l’évoquions dans notre précédent article, il est prouvé que ce meurtre de masse, certes préparé par son auteur, ne relevait pas d’une démarche politique ou idéologique, mais était surtout l’acte d’un homme déséquilibré et violent depuis plus de dix ans (son père avait fait appel à un psychiatre en 2004 à la suite d’actes de violence et de séquestration) désespéré et suicidaire. Le sociologue Farhad Khosrokhavar, spécialiste dans l’étude de la radicalisation, confirme cette dimension psychiatrique et fait le parallèle avec l’acte du co-pilote allemand de Germanwings, qui a entraîné plus de 180 personnes avec lui dans la mort.

    Néanmoins,  à la suite de ce crash meurtrier, nul n’a interdit notre sol aux citoyens allemands au motif que leur seule présence constituerait un trouble à l’ordre public.

    Dans ce contexte, lier le port d’une tenue de bain portée par des femmes de confession musulmane à cette tragédie est aussi illusoire que de rapprocher poissons et bicyclettes. (Et insultant pour les musulmanes elles mêmes victimes ou endeuillées par l’attaque du 14 Juillet)

    Merci à l’internaute qui ironise sur le site du « Monde » : « Peut-on faire de la danse classique en tenue de scaphandrier ? », démontrant par là même l’inanité de ce décret.

    Le « trouble à l’ordre public » n’est pas constitué par les quelques (rares) femmes arborant cette tenue, mais par le fait qu’un représentant de l’Etat se mêle de ce que doivent porter les citoyens-et plus précisément les citoyennes- pour aller se baigner ! 

    « Ce n’est pas le rôle du gouvernement de réglementer ce que les citoyens doivent porter » a commenté la Première Ministre britannique Térésa May (en Grande Bretagne, les fonctionnaires peuvent porter le turban shik, ou un discret hijab).

    Nous voici donc revenues aux interdictions du bikini dans l’Espagne franquiste et sous la dictature portugaise, ainsi que dans certaines régions de la (trop) catholique Italie de naguère… Pire encore, il ne s’agit nullement « d’attentat à la pudeur », c’est à dire que les contrevenantes, à qui l’on veut infliger 38 euros d’amende, n’ont commis aucun délit, et ne peuvent choquer aucune tête blonde.*

    Si le maire craint les agressions racistes de ces femmes, qu’il punisse les agresseurs éventuels, et non les possibles victimes. Un décret dans ce sens aurait alors une logique !

    Sont invoqués les « bonnes mœurs » et les règles « d’hygiène et de sécurité ». Mais quelles bonnes mœurs ? Il est seulement interdit depuis toujours de se balader sur la plage dans le plus simple appareil, et de se baigner nu, sauf sur certains sites naturistes.

    Quand à l’hygiène, personne n’a jusqu’à présent démontré que les combinaisons de plongée, par exemple, ou les tenues protectrices des surfers soient contraires à l’hygiène ! Dans ce cas, il conviendrait de verbaliser également plongeurs et surfeurs. Ah, il est vrai qu’avec le masque , le visage est dissimulé ! Vite, ôtons nos masques, et avalons la mer et ses poissons…

    Jusqu’à présent, les nombreux messieurs qui se baignaient en caleçons (et étaient par là susceptibles de déverser en Méditerranée diverses mycoses), n’avaient attiré l’attention de personne. Et à bien y regarder, les strings sembleraient plus propices à la propagation des MST que les burkinis.

    Tout cela prête d’abord à rire.

    Cependant, tant de mauvaise foi et de détournement des lois républicaines nous fait passer du rire au malaise, et du malaise à la crainte du pire : la haine systématique et publique pour une catégorie de personnes. La Ligue des Droits de L’Homme ne s’y est pas trompée, qui titre :

    « Le maire de Cannes interdit la baignade et baigne dans la haine religieuse ».

    Et comme d’habitude, les hommes tuent, les femmes payent.

    La question n’est pas de savoir s’il est adéquat de se couvrir ainsi pour aller se baigner.

    Pas plus que de savoir s’il est beau, ou sain, d’aller à la plage seins nus. Cela ne regarde que les femmes elles-mêmes. Rappelons-nous sans faiblir que ce qui est obscène est défini dans nos sociétés par les individus de sexe masculin : enlever le haut était scandaleux voici trente ans, se couvrir l’est à présent, dans des buts politiques, électoralistes, dont le corps des femmes fait encore et toujours les frais.

    La signification possible de ces maillots couvrants ne m’est pas agréable : cela peut vouloir convenir que mon corps est un objet de tentation, et que je dois le dissimuler ; dispensant les hommes de leur responsabilité à réfréner leurs pulsions. Je n’aimerais par conséquent pas en porter.

    Mais pour rien au monde je ne voudrais ôter à celles qui le souhaitent la liberté d’arborer des « burkinis », ou de se baigner habillées si elles se sentent plus à l’aise.

    (Pourquoi un nombre croissant de femmes se sentent gênées de montrer leur corps est un autre problème, qui peut être débattu entre les femmes elles mêmes, mais ne regarde pas la société.)

    L’interdiction du maire de Cannes n’est qu’un échelon d’une dangereuse escalade, qui rogne chaque jour davantage les libertés : le maire de Le Pennes-Mirabeau dans les Bouches du Rhône a annulé une transaction entre deux personnes privées sous le prétexte de « trouble à l’ordre public ». L’association culturelle et sportive pour les femmes et les enfants « Smile 13 » avait loué pour une journée l’espace aquatique « Speed Water Park ». L’invitation à cette journée recommandait aux dames de ne pas porter de maillot deux- pièces, et de respecter une tenue vestimentaire correcte, le minimum étant le maillot une pièce, vu la présence sur le site d’employés de sexe masculin. Cette simple mention sur l’invitation a été vue comme un brûlot et la journée annulée par le maire…La déception d’enfants qui comptaient venir s’amuser dans l’eau avec leurs mamans ne semble pas avoir pesé bien lourd dans la balance.

    Cela ne rappelle t-il pas quelque peu les enfants juifs interdits de square entre 1942 et 1945 ?… Car enfin si ce tourbillon d’interdictions ridicules et hystériques se poursuit, les personnes musulmanes- et françaises pour la plus part- seront carrément éliminées de l’espace public.

    Encore une fois, il n’appartient pas à l’Etat laïc de se mêler de religion, et de décider qu’une tendance ou une interprétation d’une religion est erronée ou illicite.

    Que devons nous faire ? Tous porter une étoile verte par solidarité ? Toutes descendre à la plage dans divers costumes fantaisistes : maillots de bain des années 30 avec jupette et leggings ; tunique et turban, robes longues ?....Mais aussi paréos et topless, bref toute la gamme des parties de leur corps que les femmes veulent ou ne veulent pas montrer selon leurs envies et leurs convictions. Habillée si je veux, déshabillée si je veux !

    Nous ne devons pas laisser s’installer un racisme d’Etat qui ne dit pas son nom.

    Nous ne pouvons pas opposer les cultures les unes aux autres, et les hiérarchiser.

    Sinon, la triste réalité de la circulation des idéologies terroristes nous rattrapera, et elle aura atteint son but : diviser les français, faire régner l’irrationnel, et recruter des humiliés avides de vengeance.

     

    Michelle .C. DROUAULT

     

     

    * Trois femmes ont déjà été verbalisées, dont une de 57 ans…celles qui se baignaient habillées ont été « rappelées à l’ordre » : une police des mœurs à la française, faisant pendant à celle de l’Iran, où on est , au contraire, sommées de se couvrir ?

     

     

     

     

     

     

     


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  • Au moment où est survenue la tragédie de Nice, j’étais en train d’écrire un article concernant une fois de plus, les enfants, et intitulé : « Trop d’orphelins ».

    Après les orphelins de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher, du Bataclan et des cafés avoisinants (plusieurs jeunes parents y ont perdu la vie),  le double meurtre d’un policier français et d’une secrétaire de police, sa compagne, à Magnanville, a fait récemment un autre orphelin : un jeune enfant de 3 ans, qui a assisté à la mort de ses parents.

    Une semaine plus tard, la députée travailliste britannique Joe Cox, assassinée en pleine campagne référendaire du Brexit,  laissait deux autres orphelins de 3 et 5 ans.

    S’il n’y a pas de mots pour décrire les traumatismes de ces petits, je ne peux oublier non plus que sur les 65 millions de personnes actuellement déracinées ou en déplacement forcé dans le monde, 51% sont des enfants.

    Le déplacement affecte de façon tragique la vie des jeunes, et 1 enfant sur 11 vit dans une zone de conflit.

    98 400 demandes d’asile émanent d’enfants ou d’adolescents non accompagnés, séparés de leurs parents, qui ignorent s’ils les reverront un jour. (Sources : CHCR, UNICEF)

    Une psychologue d’un centre pour réfugiés Palestiniens et Syriens expliquait dans un reportage qu’elle estimait une génération entière sacrifiée : certains enfants ne dessinent que du sang, des couteaux et des balles ; d’autres ne rêvent que de vengeance parce qu’on a tué des personnes de leur famille. Beaucoup ont perdu un de leurs deux parents.

    Pour quelles conséquences psychiques et sociales ?

    Les enfant meurent aussi : le petit Aylan n’était que le symbole de ces morts injustes et scandaleuses, dont l’Europe ne se soucie guère. Nous n’allons pas ici dresser de statistiques macabres, mais ils sont plusieurs centaines depuis janvier, malgré les efforts d’ONG, d’associations humanitaires, et des autorités italiennes,*1 à avoir trouvé la mort dans la Méditerranée. Plusieurs centaines : soit une vingtaine de classes de petits, moyens et grands.

    Une école entière.

    A l’heure où j’écris ceci, j’apprends qu’un jeune Afghan, mineur non accompagné, demandeur d’asile en Allemagne, a fait une tentative d’attentat dans un train, où plusieurs personnes ont été gravement blessées, et qui lui a couté la vie.

    Dans quelles conditions cet enfant (car légalement, c’était un enfant) a-t-il vécu, je l’ignore.

    Cette énième tragédie est peut être hélas une des réponses à mes questions précédentes : quelles conséquences psychiques et sociales pour les enfants en zones de conflits, les enfants qui n’ont plus de parents ? Seuls des bénévoles, c’est à dire « ceux qui veulent bien », s’attellent à la tâche de tenter de les reconstruire.

    Si les enfants victimes d’attentat sont « personnalisés », et si l’on publie leur photo et on raconte leur courte vie sur les réseaux sociaux, les enfants réfugiés sont une masse anonyme.

    Agresseurs comme celui-ci, ils connaissent une célébrité  éphémère et posthume.

    Une famine de masse pour des milliers d’enfants au Nigéria (50 000 ?) : c’est ce qu’annonce ce matin Médecins Sans Frontières. Des  centaines de tonnes de nourriture seraient nécessaires dans l’urgence, dans des régions où le tristement célèbre Boko Haram (littéralement : l’Occident illicite ») sévit….

    A Nice plus d’une dizaine d’enfants auraient été tués dans cette terrible agression au camion fou.

    QU’EST CE QUE L’HUMANITÉ EST EN TRAIN DE FAIRE À SES ENFANTS ?

    A cette question cruciale, je n’entends comme réponse que des discours « va-t-en-guerre » totalement inadaptés à la réalité.

     Pour contrer le terrorisme, certains préconisent des mesures de science-fiction totalitaire : un état d’urgence permanent, l’arrestation ou l’internement préventifs de tous les fichés, bref, une descente vers « Minority Report *2 » : arrêter ceux qui ont seulement l’idée de commettre un délit, ou pire, qui pourraient l’avoir un jour, au mépris des principes de droit qui nous différencient justement des barbares…

    D’autres encore s’en prennent aux migrants déplacés qui, comme nous venons de le voir, sont pour bon nombre des enfants.  L’équation obligatoire migrant=terroriste cède à ce banal constat : les meurtriers des précédents attentats étaient français ; celui de Nice un résidant ordinaire, installé durablement.

    La haine de la différence bat son plein avec son lot d’irrationnel : jusque sur les sites de journaux peu suspects de sectarisme identitaire, des commentaires haineux et stupides de lecteurs sur l’Islam  sont répétés en boucle, avec les mêmes obsessions : fermer toujours plus de mosquées, arracher les voiles…imposer une « laïcité » déformée, qui devient à son tour un dogme et un remède-panacée.

    Pour quelle efficacité ?

    L’irrationnel de l’opinion semble irréductible : en effet, dans l’attentat de Nice, d’après le procureur Molins lui même que je cite :

    « Les témoignages font état d’un individu (le meurtrier) éloigné des considérations religieuses, NE PRATIQUANT PAS LA RELIGION MUSULMANE , mangeant du porc et buvant de l’alcool, consommant de la drogue, et ayant une vie sexuelle débridée ». Dont acte.

    Ce comportement devrait être le cauchemar de tout fondamentaliste !

    Dans un premier temps « aucun élément de l’enquête ne démontrait l’allégeance de Mohammed L.B. à une organisation terroriste ». Puis nous avons su qu’il avait des complices. Et que cet attentat était certainement prémédité de longue date, sur la base d’une idéologie peu claire, référencée effectivement à la propagande de l’EI, qui a « revendiqué » l’attentat.

    Malgré ces données, qui dessinent un profil de terroriste jusqu’ici inconnu, le président de la LICRA de la région PACA fait tristement état d’une « parole raciste libérée » à Nice…

    Le véritable racisme, celui qui condamne non pas les actes, mais les personnes pour ce qu’elles sont, de confession ou d’origine réelle ou supposée.  Nombre de victimes du 14 Juillet sont musulmanes….les racistes n’en ont cure, et ils prennent double peine.

     

    La suite de l’enquête n’a pas attiré l’attention, pourtant elle est essentielle :

    « Il était (…) particulièrement violent à l’égard de son épouse et de ses enfants ».

    Quand cet aveuglement va-t-il cesser ?

    La violence machiste et familiale exercée par les hommes est en France systématiquement niée ou banalisée. Des magistrats osent affirmer qu’un homme violent envers son épouse ou compagne peut être par ailleurs un bon père ! Des hommes qui tuent femme et enfants à l’issue d’une séparation sont plaints car « ils ne supportaient pas la séparation », et ces meurtres récurrents sont recyclés en « drames passionnels ».

    Entre Janvier et Mai 2016 en France, 44 femmes, dont 33 mères, ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint dans le cadre d’une séparation. Ces meurtres ont fait 64 orphelins (encore !). 4 enfants ont été tués avec leur mère, 8 ont été tués par leur père qui s’est ensuite donné la mort, 1 bébé a été tué in utéro. (Source : AFD *3)

    Le plus grave, outre la faible publicité médiatique donnée à ces faits en tant que question sociale, est la faiblesse des peines encourues par les coupables ( si ils survivent !) et l’absence totale d’obligation de suivi psychologique ou psychiatrique.

    Considérer sa famille comme sa propriété exclusive, une part de soi-même sans aucune autonomie, ou des proies pour satisfaire son besoin de violence sont des symptômes extrêmement alarmants qui devraient être pris en considération. En France, ils ne le sont pas.

    Il serait intéressant de connaitre la teneur des sévices ou menaces que le meurtrier de Nice avait infligés à sa famille. Avait-il seulement une interdiction de les approcher ?

    Par ailleurs, la dimension psychiatrique de la « radicalisation » est superbement ignorée.

    La « radicalisation «  est vue comme un processus magique, une sorte de métamorphose inéluctable que personne n’analyse : « Il se serait radicalisé très rapidement » ??? « On évoque une radicalisation-éclair ( !) »

    Que met-on derrière ce mot ?

    Il est paradoxal qu’une opinion publique qui tend à reléguer les religions au rang de superstitions, abonde dans le sens d’une transformation mystérieuse et quasi-surnaturelle d’individus devenus soudain assoiffés de sang…

    En amont du processus, rapide ou lent, il existe une faille, une fragilité psychique, un événement parfois vu comme négligeable qui fait effraction dans l’univers interne du sujet, une déconnection du réel ou une pathologie latente, sur lesquels surfent les manipulateurs qui recrutent de nouveaux adeptes.

    Le « djihadisme » est probablement l’une des plus grandes manipulations mentales de masse de l’Histoire (après le nazisme*4), dont la nature sectaire et pathologique est très peu prise en compte. Ceux et celles qui travaillent avec acharnement sur cet aspect fondamental du recrutement des jeunes par l’Etat Islamique ont été peu soutenus.*5

    Il est  en effet plus rassurant de croire à l’efficacité de la déchéance de nationalité, ou du rétablissement rigide des frontières européennes, tous processus cadrés et concrets, que de se pencher sur des stratégies de manipulation mentale complexes, et d’essayer de leur faire barrage, avec le travail de fourmi que cela implique.

    Saluons l’intervention récente dans ce sens de Gilles Kepel*6 expliquant que ce n’est pas l’Etat, ce ne sont pas forcément les lois, qui peuvent empêcher le terrorisme, mais ce sont les citoyens eux mêmes. En ouvrant les yeux. En ayant des exigences sur la prévention, le traitement et la répression de TOUTES les formes de violence.  Il n’y a pas une violence acceptable, et une qui ne l’est pas ; une violence privée et une violence publique, elles sont en lien ; et la lutte contre les maladies mentales, qui facilitent et exacerbent la violence, devrait être une priorité aussi importante que la lutte contre le cancer !

    Actuellement, tous les cas d’emprise, de harcèlement, de violence intrafamiliale, de comportements agressifs répétés, sont traités avec une naïveté et un fatalisme qui confèrent à l’inconscience, et ne sont pas répertoriés comme fléaux sociaux.

    Lorsque la cause de tels agissements est la psychose, elle est très mal identifiée.

    La psychose a pour caractéristique de couper le sujet de la réalité pour l’enfermer dans un monde imaginaire où souvent, il est persécuté, ou bien a pour mission de défendre ceux qu’il croit persécutés. L’actualité traverse les malades, ils en absorbent des bribes qu’ils intègrent à leurs idées délirantes. C’est ce qui peut les conduire à des crimes. Voilà ce que m’avait expliqué une psychiatre qui soignait de jeunes adultes psychotiques.

    Internet, les jeux vidéo, avec leur virtualité, sont des pièges qui alimentent la psychose.

    L’utilisateur est seul-e devant l’écran, et personne ne vient interférer dans ce monde fermé, où n’importe quel endoctrinement est possible. Pour les plus jeunes, il n’est pas anodin de jouer à « tuer » des personnages fictifs sur une console.

    Si comme l’a souligné le même Gilles Kepel dans une interview à la chaine BFM TV, les pulsions sadiques d’un psychotique trouvent un écho et une satisfaction dans les scènes d’horreur meurtrière (décapitations, etc…) diffusées par Daesh, on peut craindre le pire, et il n’est pas besoin d’affiliation réelle à un groupe terroriste pour passer à l’acte. Une affiliation fantasmée suffit.

    « Nous sommes en guerre » nous dit-on, mais contre quoi ? 

    Si chanter « la Marseillaise «  rassure et réconforte ceux qui chantent, on peut considérer que si les organisations terroristes n’existaient pas, la violence des auteurs d’attentat se serait exercée sur un autre mode. Mais lequel ? Y aurait t-il eu moins de victimes ? Il est bien sûr impossible de répondre à cette question.

    En attendant, nous pleurons nos enfants, enfants du monde ; et des enfants supplémentaires vont grandir sans parents.

    Michelle Colmard Drouault

     

    Notes :

    *1 : La marine  italienne vient de sauver 2500 personnes en Méditerranée, qui dérivaient sur des embarcations de fortune (19/7/16, source Le Monde)

     

    *2 Minority Report : film de science fiction de Spielberg : en 2054, la société a éliminé le meurtre grâce à un système de prévention/répression sophistiqué : trois extralucides analysent en permanence les idées de violence meurtrière des individus…

     

    *3 AFD Alliance des Femmes pour la Démocratie

     

    *4 L’assassin de Ms Joe Cox était sympathisant d’un mouvement néo-nazi, la Nouvelle Alliance…

     

    * 5 Dounia Bouzar : Centre de Prévention contre les Dérives sectaires liées à l’Islam

     

     * 6 Gilles Kepel, politologue, professeur à l’institut d’Etudes Politiques (Sciences PO)

     

    Spécialiste de l’Islam.


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    Appel de Témoignage chrétien au pape François.

    Les rédactrices de ce  blog s’unissent à la pétition du journal Témoignage chrétien pour demander au pape François d’enlever un article jugé homophobe du catéchisme de l’Eglise catholique. Voici le texte de la pétition et le lien pour signer.

     

    « Il ne fait pas de doute que l’abominable tuerie d’Orlando est un crime de haine contre les homosexuels. Face à l’horreur, il ne suffit pas de déplorer ni même de compatir, il faut lutter et combattre ce qui conduit à la haine et au crime. En cette matière, toute connivence avec des propos ou des attitudes pouvant porter à la haine des personnes homosexuelles est une faute. Le crime homophobe de masse d’Orlando ne doit pas cacher la multitude de violences, morale ou physiques, subies par les gays et les lesbiennes à raison de leur orientation sexuelle dans le monde entier. C’est la violence de l’exclusion qui est contraire à la loi naturelle, et rien d’autre.

    Cette faute, vous avez, pape François, commencé à la reconnaître lorsque vous avez déclaré que les chrétiens, et spécifiquement les catholiques, devaient demander pardon aux personnes homosexuelles et que celles-ci ne devaient pas être discriminées.

    Ce sont de belles et bonnes paroles, une pensée élevée qui vous est familière, mais il faut maintenant aller plus loin.

    Pape François, vous pouvez combattre la haine. Abrogez immédiatement l’article 2357 (1) du catéchisme stigmatisant cette orientation sexuelle. La répression pénale de l’homosexualité constitue, on le sait, un terrain propice au passage à l’acte meurtrier, c’est pourquoi nous vous appelons à engager à l’ONU votre autorité et celle du Vatican, aujourd’hui étrangement réfugié dans l’abstention, pour obtenir la dépénalisation universelle de l’homosexualité. 

    Nous ne sommes pas un « lobby » mais des hommes et des femmes, de toutes les orientations sexuelles, qui reconnaissons les personnes homosexuelles comme des frères et de sœurs, un groupe humain à part entière, qui lorsque la menace pèse, a droit à une protection active.

    Pape François, la haine ne doit pas passer par des textes ou des positions que l’on conserverait par fidélité à des usages anciens. Souvenez-vous de l’engagement éclatant et sans équivoque du pape Jean XXIII contre l’enseignement millénaire du mépris l’égard du peuple juif.

    Pape François, notre temps a besoin de grandes voix pour lutter contre la violence et la haine. C’est pourquoi, chrétiens ou non, au-delà de nos appartenances spirituelles, ou de nos croyances, réunis dans notre commune humanité, nous vous lançons cet appel ouvert à la signature de tous, car tous sont concernés. Vous êtes l’une de ces voix, ne vous taisez pas.

    Cette pétition sera remise en temps voulu au nonce apostolique à Paris et au pape François. »

     

    (1) Catéchisme de l’Église catholique, article 2357 : « S'appuyant sur la Sainte Écriture qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que "les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d'une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d'approbation en aucun cas. » 

     

    On peut signer la pétition en cliquant :

     

    http://temoignagechretien.fr/articles/contre-lhomophobie-meurtriere-appel-de-temoignage-chretien-au-pape-francois


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